Apparence et réalité
Certes un beau bâtiment "public"...
Malgré tous les discours sur la laïcité, sur la séparation entre l’Église et l’État, les lois en vigueur non seulement permettent, mais obligent les collectivités locales à financer les activités des curés. Deux exemples récents dans une ville de l’Est, Chaumont :
Au conseil municipal de Chaumont du 6 novembre, une délibération a été adoptée pour financer les travaux nécessaires de la basilique. Il faut évidemment maintenir en état un bâtiment qui appartient à la ville. Mais s’il appartient à la ville, pourquoi seule l’église catholique peut bénéficier de son usage ? Pour la simple raison que la loi lui reconnaît ce droit.
Dans l’autre cas, il s’agit carrément d’une extorsion de fonds (légale) de la part de l’institut Oudinot, une école privée catholique. Celle-ci a en effet attaqué au tribunal pour obliger la mairie puis la communauté d’agglomération à lui verser une subvention. Elle a obtenu gain de cause car la loi prévoit l’obligation de verser une somme forfaitaire pour chaque élève inscrit dans le privé. Cette loi est un scandale, et si Macron cherchait vraiment à lutter contre le séparatisme et pas seulement à stigmatiser les musulmans, il pourrait commencer par l’abroger. En effet, cette loi prévoit que chaque mairie doit calculer un forfait par élève. Celui-ci est calculé en totalisant toutes les dépenses pour les élèves des écoles publiques, et en les divisant par le nombre d’élèves. Et la somme ainsi obtenue est versée pour chaque élève fréquentant une école privée. Donc, plus une mairie dépense pour ses écoles, et plus elle est obligée de financer les écoles privées ! Et comme la quasi-totalité des écoles privées sont catholiques, cela revient, encore une fois, malgré un principe affiché de laïcité, à financer l’enseignement religieux.
Il en va de même dans toutes les communes. À Argenteuil, de la même façon, ce sont des sommes très importantes qui grèvent le budget communal.
En tant que communistes révolutionnaires, nous sommes pour la liberté de conscience, et donc pour le droit de ne pas croire, de croire et de changer d’avis. Nous sommes pour la plus totale liberté de propagande religieuse et antireligieuse. Mais cette propagande ne devrait se mener qu’avec l’argent de ceux qui la soutiennent.
En tout cas, ce jour-là, le conseiller municipal Lutte ouvrière a voté contre la délibération.
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