Changement
climatique : une organisation sociale à combattre
La perspective de manifestations
les 15 et 16 mars pouvant mobiliser la jeunesse et la population pour protester
contre l’inaction du gouvernement face au changement climatique agite les
sommets de l’État.
Pour éviter que les lycéens ne
fassent la grève scolaire et ne sortent dans les rues vendredi 15 mars, le
ministre de l’Éducation nationale, Blanquer, tente une manœuvre ridicule :
l’organisation de causeries sur le climat ce jour-là de 16 h à 18 h dans les
lycées, à la place des cours. « Ce n’est pas ce qu’on demande »
ont réagi immédiatement des lycéens, qui considèrent justement qu’on a assez
parlé du climat mais peu agi et qui veulent « changer le système et non
le climat ».
De son côté, le ministre de
l’Écologie, de Rugy, a annoncé que la présentation du projet de loi sur
l’énergie et le climat serait retardée car « le président (veut) en
accroître encore l’ambition ». Autrement dit, Macron et Rugy
promettent de faire en mieux mais à l’avenir...ce que l’État n’a pas fait ces
dernières années, reniant même ses promesses de baisse des émissions de gaz à
effet de serre datant de l’accord de Paris 2015.
Une nouvelle tournée de promesses
ne coûtera pas cher. Elle ne donnera rien de plus que les précédentes car le
gouvernement ne maîtrise pas plus le climat que l’économie. Pour éviter un
réchauffement climatique dévastateur, il faut changer de mode de production à
l’échelle mondiale. C’est impossible dans un système où les grandes entreprises
décident souverainement ce qu’elles produisent et comment elles le produisent,
en fonction de leurs seuls impératifs de profit immédiat. La bourgeoisie, qui
possède les capitaux, se moque de savoir si ses entreprises polluent la
planète, du moment qu’elles lui rapportent.
Quant aux États nationaux, ils
sont plus soucieux de défendre leurs capitalistes dans les rivalités qui les
opposent aux autres que de préserver le climat global. Le capitalisme n’évitera
pas à l’humanité la catastrophe climatique, pas plus qu’il ne lui épargne les
famines, le chômage et les guerres.
Les scientifiques spécialistes du
climat savent ce qu’il faudrait faire pour limiter le réchauffement, tout comme
leurs collègues médecins savent éviter les épidémies et soigner les malades,
mais ne peuvent le faire sur une planète où la pauvreté du plus grand nombre
est la condition pour que la minorité de possédants vivent dans le luxe et les
privilèges.
Traîner l’État français en
justice pour inaction climatique, comme le font les initiateurs de la pétition
« l’Affaire du siècle », dont l’ancienne ministre Cécile Duflot,
aura, si cela aboutit, une valeur symbolique. Mais une condamnation en justice,
si même elle se produit, ne contraindra jamais l’État à agir contre sa nature
profonde : soutenir les capitalistes dans leur course au profit, quitte à
ce que le prix soit non seulement l’exploitation et la pauvreté mais aussi le
gâchis de l’environnement et la destruction de la planète.
Ceux qui manifestent, parce
qu’ils prennent conscience de l’incapacité des gouvernants à agir contre le
réchauffement climatique, ont pleinement raison de le faire. Il est probable,
en France, que le gouvernement tente de se dédouaner en envoyant de jeunes
ministres trentenaires se montrer dans les manifestations. Mais la jeunesse qui
ne veut pas se résigner à subir les maux de cette société ne devra pas
s’arrêter dans sa prise de conscience. C’est à toute cette organisation
injuste, le système capitaliste, qu’elle devra s’en prendre.
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