Le 26
janvier et le 4 février, les travailleurs doivent se faire entendre
La course pour la Présidentielle
est lancée. Après Fillon, Juppé et Copé, Sarkozy sort un
« livre-confessions ». Faute de sondages flatteurs, il mise sur un
succès de librairie pour rester dans la course de la primaire de droite.
À
gauche, c’est sur une démagogie sécuritaire écœurante, sur la révision de la
Constitution et la prolongation de l’état d’urgence que Hollande parie pour
faire monter sa cote de popularité.
Nul
besoin de dire que les intérêts des travailleurs sont absents de ce cirque
politicien.
La
semaine dernière, nous avons encore eu droit aux provocations de Macron
assurant que « la vie d'un entrepreneur est souvent plus dure que celle d'un
salarié… parce qu’eux, ils peuvent tout perdre ». Comme si les
travailleurs étaient protégés, assurés d’avoir un emploi, de toucher un
salaire, d’avoir un logement !
Et
cela ne devait pas suffire, puisqu’il en a rajouté, à Davos, devant un parterre
de grands capitalistes, en affirmant qu’il fallait mettre fin à la majoration
des heures supplémentaires de façon à enterrer les 35 heures.
Valls
et Hollande n’en disent pas tant, mais ils agissent. Et tout est sur la
table : les 25 % de majoration des heures supplémentaires qui pourraient
disparaître du code du travail ; la baisse des indemnités prud’homales
auxquelles ont droit les salariés licenciés sans cause réelle et
sérieuse ; et même la baisse des indemnités chômage !
La
crise a jeté dans la précarité des millions de femmes et d’hommes ? Eh
bien, le gouvernement envisage de couper dans leurs allocations chômage quand
des milliards sont versés à fonds perdus au patronat.
Et
comme on l’a vu avec Air France, le gouvernement voudrait, en plus, que les
travailleurs se taisent. C’est aussi le sens de la condamnation à neuf mois de
prison ferme, des anciens ouvriers de Goodyear, coupables d’avoir lutté contre
la fermeture de leur usine à Amiens.
Jean-Marie
Le Guen, le secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, s’est
même permis de dire « il y a trop de syndicats en France ». Ce
sont là des provocations autrement plus graves que les propos de comptoir d’un
Macron !
Tous
ces gens se moquent des chômeurs et des travailleurs. Ils font carrière dans le
système capitaliste au service de la bourgeoisie et ils croient pouvoir tout se
permettre. Il faut montrer que ces provocations ne passent pas.
Il
ne sert à rien de se morfondre en répétant que le PS n’est plus de gauche.
C’est avéré depuis longtemps. Mais les travailleurs ont toujours leurs
intérêts, leurs revendications et leurs perspectives de classe à mettre en
avant, indépendamment des évolutions politiciennes des Hollande et compagnie.
Des
organisations syndicales appellent à la grève et à la manifestation dans la
Fonction publique et dans l’Éducation nationale mardi 26 janvier pour l’emploi
et les salaires. Il y a également un appel à se rassembler le 4 février pour
demander la relaxe des ex-salariés de Goodyear.
Il
faut que les militants et les travailleurs qui n’acceptent plus les attaques
patronales et les provocations du gouvernement répondent présents.
Il
y a beaucoup d’hésitations, un manque de confiance, voire de la résignation
dans les rangs des travailleurs. Et comment pourrait-il en être autrement quand
les directions syndicales n’ont pas réellement envie de se battre ?
Comment pourrait-il en être autrement quand les sommets syndicaux se montrent,
eux-mêmes, irrésolus et hésitants alors qu’ils devraient conforter les
travailleurs dans leurs droits et leur donner confiance dans leurs capacités à
se battre ?
Oui,
les travailleurs ont perdu bien des batailles, mais ils n’ont pas perdu la
guerre. Dans bien des endroits, ils résistent, loin des compromissions des
sommets des appareils syndicaux. Car il suffit de regarder du côté du grand
patronat pour comprendre qu’il y a de l’argent. Il suffit de constater les
ponts d’or qui sont faits aux actionnaires et aux dirigeants pour comprendre
que les travailleurs ont toute légitimité à ne pas se laisser faire.
Alors
les personnels des hôpitaux, de l’Éducation nationale et de la Fonction
publique en général ont mille fois raison de protester. Que ce soit dans le
public ou dans le privé, quand son salaire reste bloqué à celui de 2010, quand
ses conditions de travail ne cessent d’empirer au rythme des suppressions
d’emplois, il faut le dénoncer.
Ce
ne sera certes qu’une protestation et, pour faire reculer le patronat et le
gouvernement, il faudra plus que cela. Mais il faut commencer par prendre la
parole et ne pas la laisser à tous les perroquets du patronat que sont les
Macron, Valls, Sarkozy et Hollande.
Sur
Argenteuil, aujourd’hui
A 9 heures, devant l’Hôtel de Ville,
Assemblée
des travailleurs territoriaux
11 heures 30
Rassemblement
devant la Sous-préfecture
13 heures
Départ
collectif pour rejoindre les rassemblements parisiens
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