vendredi 5 décembre 2025

Antisémitisme : un fléau et son utilisation

Antisémitisme : un fléau et son utilisation

En ce début décembre, au prétexte que la paix de Trump s’étend sur Gaza et malgré le fait que l’armée israélienne continue à y assassiner, le massacre de tout un peuple a quitté l’actualité. Et voilà que l’accusation d’antisémitisme contre ceux qui dénoncent ce massacre réoccupe l’espace médiatique et politique.

Publié le 03/12/2025 

 

 

Qualifier d’antisémite toute protestation contre le massacre des Palestiniens est une constante de la propagande de la droite et de l’extrême droite israéliennes. Même le pape, le secrétaire de l’ONU, Macron et quelques-uns de leurs homologues ont été qualifiés ainsi, quelles que soient la modération de leurs critiques et leurs références en matière de soutien à Israël. La lutte contre l’antisémitisme a souvent été une excuse toute trouvée pour le soutien politique au rôle, assumé par l’État d’Israël, de gardien de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient. On l’a vu par exemple lors de la manifestation parisienne du 12novembre 2023 prétendument contre lantisémitisme et à linitiative de tout ce que la France compte de partis officiels, à lexception de LFI. Soutenue par lensemble des médias elle avait été qualifiée de monument de l’unité nationale et républicaine.

Depuis lors, devant l’ampleur du massacre à Gaza, les pourfendeurs de prétendus antisémites en avaient quelque peu rabattu. Mais, depuis quelques semaines, il s’agit de tenter de redorer le blason israélien et de bénir le nouvel ordre des cimetières au Moyen-Orient, en traînant dans la boue ceux qui défendent les droits élémentaires des Palestiniens.

L’affaire se complique du fait des intérêts des diverses boutiques politiques. L’extrême droite, de la sphère Bolloré comme de l’écurie Le Pen-Bardella, se décerne un brevet de respectabilité en se présentant aujourd’hui comme un soutien d’Israël. Mais, ce faisant, ce ne sont pas les Juifs persécutés que cette écurie défend, après qu’ils ont été conduits au bûcher un millénaire durant par ses prédécesseurs, c’est l’ordre social et sa volonté d’y trouver une place. Ses concurrents macronistes et LR défendent la même chose, avec la même mauvaise foi mais, c’est vrai, depuis plus longtemps. Quant à la gauche bien-pensante, elle trouve là un moyen facile de se démarquer de LFI, son principal souci en vue des échéances électorales. Le parti de Mélenchon apparaît ainsi à peu de frais comme le meilleur, voire le seul, défenseur des Palestiniens.

La presse se remplit maintenant des déclarations de Richard Malka, l’avocat de Raphaël Enthoven lors du procès qui l’opposait à LFI. Enthoven est l’auteur de déclarations comme « La France insoumise est un mouvement […] passionnément antisémite » ou « Il n’y a AUCUN journaliste à Gaza. Uniquement des tueurs, des combattants ou des preneurs d’otages avec une carte de presse » et d’autres du même tonneau, contestant même la réalité du massacre à Gaza. L’équation « soutien des droits des Palestiniens égale antisémitisme » est à nouveau répétée sur les ondes.

Non seulement tous les Juifs, ou considérés comme tels, ne soutiennent pas la politique de Netanyahou mais ils sont loin de s’identifier comme un seul homme au sionisme. Il faut aussi rappeler que, en Israël même et jusque dans son armée, des personnes courageuses se dressent contre le massacre. Quant à l’antisémitisme qui a conduit aux camps de la mort, c’est celui venu comme la peste du moyen-âge chrétien et utilisé par la réaction européenne et les fascistes, inspirateurs du mouvement lepeniste. Et ces gens-là sont tout à fait capables aujourd’hui de reprendre les mêmes mots et les mêmes méthodes contre les Juifs, les musulmans ou quelque minorité que ce soit.

                                                         Paul Galois (Lutte ouvrière n°2992)

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

-Aujourd’hui vendredi 5 décembre : de 16 h. à 16 h.30 au marché du Val ;

Et au carrefour Babou du Centre, de 17h.15 à 18 h.15. ;

-samedi 6 décembre, de 10 h.30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

De 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

Et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;

-dimanche 7 décembre, de 11 h. à midi au marché Héloïse ;

-lundi 8 décembre, de 18 h. à 19 heures, centre commercial, cité des Raguenets, St-Gratien.

 

Dassault – Cergy : visite commerciale à l’usine

 Dassault – Cergy : visite commerciale à l’usine

Publié le 03/12/2025

 


Lundi 1er décembre, l’usine Dassault de Cergy, dans le Val-d’Oise, a reçu la visite de Zelensky, préparée dans le plus grand secret. Le quartier a donc été en état de siège toute une partie de la journée, avec police et gendarmes aux entrées de l’usine, des fouilles et un parking interne inaccessible.

Les travailleurs ont donc vécu un joyeux bazar. Ils n’ont su que le lendemain que le président ukrainien, accompagné du ministre des Armées, était venu dans la soirée, vers 21 heures, faire un tour de l’usine, et avait été reçu par le PDG Trappier, après que les chiens renifleurs avaient préventivement inspecté les lieux.

On dit que l’argent n’a pas d’odeur mais la corruption, le militarisme et les profits de Dassault dégagent un triste fumet.

                                        Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2992)

ArcelorMittal : nationaliser ou exproprier ?

ArcelorMittal : nationaliser ou exproprier ?

Le 27 novembre, profitant de leur niche parlementaire, les députés LFI ont fait adopter un projet de loi pour nationaliser ArcelorMittal par rachat de toutes ses actions au prix du marché, soit quelque 3milliards deuros.

Publié le 03/12/2025

Ce vote, par 148 voix de la gauche, l’abstention du RN et l’opposition de 40 députés macronistes, est surtout symbolique. Rejeté par le gouvernement, le projet n’a quasiment aucune chance d’être définitivement adopté. Son vote a pourtant été présenté comme « une victoire historique » par les députés de toute la gauche qui se prévalaient du soutien de 200 délégués syndicaux et quelques travailleurs du groupe Arcelor – qui en compte 15 000 dans le pays – rassemblés devant l’Assemblée.

On peut comprendre que des travailleurs, inquiets pour l’avenir après les 600 suppressions d’emplois annoncées par ArcelorMittal en avril dernier, avec des indemnités très faibles, cherchent un moyen de préserver leur avenir. Mais tous ceux, parmi les dirigeants politiques ou syndicaux, qui présentent la nationalisation comme une solution, mentent aux travailleurs, sèment des illusions et font diversion.

S’il y a un secteur industriel où la classe ouvrière a payé au prix fort l’arnaque des nationalisations, mises en œuvre par des gouvernements de droite puis de gauche, c’est bien la sidérurgie. Au début des années 1980, l’État a nationalisé les groupes Usinor et Sacilor confrontés à la chute de leur taux de profit et à la crise économique. Pour les actionnaires, en premier lieu la famille de Wendel, les nationalisations opérées en 1981 sous l’égide de la gauche, avec Mitterrand à l’Élysée, Mauroy à Matignon, et la complicité de ministres du PCF, ont été un miracle. Des installations vieillissantes ont été rachetées par l’État au prix fort, permettant à cette vieille famille bourgeoise de réinvestir ses capitaux, sans la moindre perte, dans des secteurs bien plus profitables par le biais de son fonds d’investissement.

Pour les travailleurs, la nationalisation fut une saignée. L’État s’est chargé de supprimer des dizaines de milliers d’emplois, de restructurer le secteur, notamment en fusionnant Usinor et Sacilor, en fermant des usines, ruinant des villes entières comme Longwy en Lorraine ou Denain dans le Nord. En vingt ans, entre 1976 et 1995, les effectifs de la sidérurgie sont ainsi passés de 157 000 à moins de 40 000. Après avoir fait le sale travail et financé des investissements coûteux que les capitalistes ne voulaient pas faire, en 1995 l’État a privatisé de nouveau le groupe Usinor-Sacilor, racheté dix ans plus tard par Mittal.

Jean-Luc Mélenchon, admirateur de Mitterrand, Aurélie Trouvé, rapporteure de son projet pour LFI et Sophie Binet pour la CGT, qui ont vanté cette loi devant l’Assemblée, ne peuvent ignorer que ces années de politiques publiques visant à sauver la mise aux capitalistes privés ont entraîné la désolation de régions entières. En le passant sous silence, ils mentent aux travailleurs.

Mais ils font pire : en présentant la nationalisation comme un moyen de « renforcer la souveraineté industrielle de la France et sa capacité à produire de l’acier », ils enchaînent les travailleurs derrière leurs exploiteurs et ils alimentent la campagne nationaliste et protectionniste en cours. Pour faire voter sa loi, Aurélie Trouvé a même apporté sa pierre à la propagande guerrière en déclarant « l’acier, il y en a partout, dans la défense nationale, dans les automobiles […] dépendre de pays tiers est inimaginable ».

Pour se défendre face aux menaces, les travailleurs ne peuvent sûrement pas compter sur un État au service de la bourgeoisie.

                                                 Xavier Lachau (Lutte ouvrière n°2992)

 

Incendie mortel en Chine, profits et répression

État et profits, liés contre la vie

 

 

Au moins 156 personnes sont mortes dans l'incendie qui a ravagé des immeubles en rénovation à Hong-Kong. Selon les autorités, les normes des filets utilisés pour les travaux n'auraient pas été respectées et elles ont arrêté 14 personnes accusées d'avoir voulu réduire les coûts. Par contre, elles ne disent rien des échafaudages en bambou, largement utilisés en Chine par les entreprises du BTP.

         Dans un pays où des poches de développement high-tech profitent aux plus riches, la population paye le prix des économies du quotidien qui profitent aux capitalistes. L'État chinois veille lui avant tout au maintien de cet ordre : un jeune étudiant ayant lancé une pétition demandant des comptes a été arrêté par les autorités…