lundi 19 août 2019

Argenteuil : les candidats aux élections municipales et la « démocratie participative »


Une tarte à la crème, et une réalité aux antipodes

 
L'apprentissage de la démocratie ouvrière. Ici, lors de la grande grève de PSA

Il n’y a pas une liste qui se prépare pour les prochaines élections municipales qui ne se revendique pas de la « démocratie participative ». Dans l’article qui lui était consacré dernièrement dans Le Parisien-95, le représentant des Macroniens locaux n’y a pas dérogé.
         Dans la réalité, cette « démocratie participative » se résume à la mise en place d’organismes (de plus en plus nombreux) dits de « participation » de la population selon le principe « discutez de broutilles dérisoires tant que vous voulez, quant à la municipalité, et dans le plus grand secret pour les vraies affaires, en  petit comité, nous déciderons ».
         Pour qu’il y ait un vrai contrôle de la population, la question essentielle n’est même pas en avoir sincèrement la volonté politique. Elle serait de susciter dans toutes les occasions l’apprentissage de ce contrôle, dans toute la vie sociale, et d’abord au sien des entreprises, et dans chaque péripétie de la lutte qui oppose le capital et le travail. Cela s’appelle l’apprentissage de la démocratie ouvrière.
         Bien évidemment, ce combat qui concerne bien au-delà des affaires locales ne peut être le fait que des militants révolutionnaires pour qui la transformation de la société ne pourra être que « l’œuvre des travailleurs eux-mêmes » ayant pris conscience du rôle qu’ils ont à jouer pour contrôler l’ensemble de la vie sociale.

dimanche 18 août 2019

Capitalisme à bout de souffle, une économie en folie, à transformer d’urgence


L’urgence de la révolution sociale

 


Tension dans le détroit d’Ormuz, où circule une bonne partie du pétrole mondial, guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, multiplication des bulles spéculatives et yoyo des valeurs boursières : le capitalisme à bout de souffle menace l’économie mondiale d’une crise généralisée.
La révolution sociale devient d’une urgente actualité face à cette organisation économique – mieux vaudrait dire une désorganisation économique - en délire total.

Deuxième guerre mondiale et soldats des colonies des puissances impérialistes


Le devoir de mémoire de Macron et le nôtre

 


Macron a tenu à rappeler le rôle des soldats natifs des colonies africaines de la France lors du débarquement en Provence en août 1944. On a sacrifié leur vie pour le plus grand profit d’une métropole qui les opprimait, cela vaut bien plus qu’un monument ou un nom donné à une rue comme le propose Macron aujourd’hui, 75 ans plus tard.
Il faut se souvenir qu’à l'époque, les peuples colonisés avaient été remerciés de leur courage et de leurs sacrifices avec des balles et du plomb. Comme les soldats sénégalais du camp de Thiaroye, massacrés, simplement parce qu'ils réclamaient leur solde. Dès 1945, la France coloniale a reprimé en Algérie, notament à Sétif, en Indochine, à Madagascar…
La prétendue repentance tardive et limitée de Macron n’effacera pas ces crimes de l’impérialisme français.

Salvador : la justice s'acharne contre les femmes


« Libérez Evelyn », « A bas le patriarcat »

 


Une jeune femme de 21 ans, victime d'un viol, passe en jugement suite à la perte de son bébé. Elle encourt de trente à cinquante ans de prison pour homicide aggravé par négligence.
Un premier jugement avait été annulé par la Cour suprême, mais le ministère public ne veut pas en rester là.
          Les organisations féministes du pays et nombre de femmes et d’hommes sont mobilisées pour la faire libérer, certaines ont manifesté devant le tribunal au cri de « libérez Evelyn » et « A bas le patriarcat ». D'autres femmes croupissent en prison pour de tels faits, mais la mobilisation a permis de libérer cinq d'entre elles ces derniers mois.

Migrants à la rue : les « autorités » aux abonnés absents. Un exemple parmi tant d’autres


A Nantes, quand on ne peut compter que sur la solidarité du voisinage

 
Réfugiés espagnols en Bretagne (1937-1940) Photo Bécédia

Depuis le 23 juillet à Nantes, une famille avec 6 jeunes enfants dont un bébé et leur mère enceinte vit place de la Manu, devant l’auberge de jeunesse sous les arcades. Dans l’attente de l’enregistrement de leur demande d’asile fixée au 10 septembre, cette famille arrivée d’Égypte ne survit que grâce à l’élan de solidarité des voisins et des associations humanitaires. Ils ont pu bénéficier de quelques jours d’hébergement à l’auberge grâce à des dons anonymes. Une grand-mère de 88 ans leur a même ouvert la porte de son T3 HLM, car pour elle, cette famille en détresse lui rappelait qu’elle aussi, jeune gamine, elle avait dormi dans la rue, réfugiée de la guerre d’Espagne.
La mairie (de gauche) contactée à de nombreuses reprises, déclare ne rien pouvoir faire et renvoie vers le 115 qui ne répond plus ! Le week-end du 15 août, une autre famille s’est installée, venant d’Afrique et là-aussi, aucune solution n’a pour l’heure été proposée pour ces migrants qui dorment sur le pavé. La mairie et les pouvoirs publics sont aux abonnés absents et se renvoient la balle. En attendant, ces réfugiés ne peuvent compter que sur la solidarité du voisinage.

Argenteuil, élections municipales mars 2020, quand Georges Mothron démarre comme un lièvre son marathon


Selon la fable argenteuillaise, « Le lièvre et la tortue », mais aussi comme une petite leçon sur la "démocratie"

 


Considérant sans doute que ses concurrents étaient encore en train de lacer leurs crampons, le vétéran Georges Mothron, bien connu des coureurs de fond, s’est élancé en sprintant en cet été 2019 sur le parcours de la course de marathon « Municipales 2020 ».
         Lettre du maire en juillet dernier (qui n’avait pas paru depuis un an), magazine du Conseil Économique d’Argenteuil en plein été, et voilà sur le début de l’avenue Gabriel Péri, la mise en place de panneaux vantant les réalisations de la municipalité actuelle.
        
A huit mois des prochaines élections municipales, c’est étonnant, mais on imagine que le maire d’Argenteuil s’est renseigné sur les aspects légaux de cette propagande.
         Certes le bilan est faible, mais pour reprendre l’adage en l’adaptant : « Le bilan municipal, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale » !
         Bien évidemment, nous reviendrons sur tout cela, car si le bilan est maigre, autour et aux alentours de ce que ces gens-là déclarent, il y a de nombreuses choses à rappeler. Nous y viendrons.
         Tout cela s’appelle la « démocratie ». Chacun, paraît-il, a le droit de s’exprimer, un droit égal pour tous ! Dans la réalité, les moyens pour le faire ne sont simplement pas les mêmes pour chacun. En l’occurrence, les moyens de la commune, c’est-à-dire théoriquement de ses habitants.
         C’est vrai à l’échelle des grandes villes comme à celle de l’ensemble des structures de l’État.

samedi 17 août 2019

Algérie : pas de trêve estivale pour le mouvement populaire


Les manifestations d’hier en Algérie étaient annoncées d’une ampleur comparable à celles des semaines précédentes. La mobilisation ne faiblit pas. Sur ce sujet, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.

Algérie : pas de trêve estivale pour le mouvement populaire

Vendredi 9 août, malgré la chaleur caniculaire et à deux jours des fêtes de l’Aïd, le mouvement populaire pour « dégager le système » s’est poursuivi. Pour le 25e vendredi consécutif, des cortèges de manifestants déterminés ont parcouru les principales villes du pays.
Ils refusent toujours une élection présidentielle organisée par les piliers du régime, tels Abdelkader Bensalah, le président par intérim, et Nouredine Bédoui, le Premier ministre. Ahmed Gaïd Salah, le chef d’état-major de l’armée, nouvel homme fort du pouvoir, a été particulièrement conspué, ainsi que Karim Younès, le chef du panel de personnalités formé par Bensalah pour entamer un dialogue en vue de la présidentielle : « Pas d’élections avec la bande », « Y’en marre des généraux ! », « Un État civil et pas un État militaire ! », « Gaïd Salah, chef de la bande ! » Des slogans appelant à la désobéissance civile pour la rentrée de septembre ont été repris dans de nombreux cortèges : « Elle arrive, elle arrive, la désobéissance civile ! »
La veille de la manifestation, Gaïd Salah avait pourtant déclaré que l’armée, qui selon lui accompagne depuis le début le mouvement populaire, avait satisfait à ses revendications fondamentales. Il ne resterait plus selon lui que l’étape de l’élection présidentielle. Son opération mains propres, censée lutter contre la corruption, a conduit à la prison d’El Harrach des grands patrons, hauts fonctionnaires, ex-ministres et ex-Premiers ministres. C’était maintenant le tour des frères Benhamadi, patrons du groupe Condor (agro-alimentaire, électroménager, pharmacie), de découvrir les charmes de cette prison, surnommée avec humour « le nouveau club des Pins », en référence au lieu situé à l’ouest d’Alger où vivent tous les hauts dignitaires du régime. Gaïd Salah, lui-même ancien fervent partisan du 5e mandat, n’a pas été gêné de les faire inculper pour « financement occulte de partis politiques et de la campagne électorale pour un 5e mandat de Bouteflika » !
En rouvrant un certain nombre d’affaires de corruption classées jusqu’ici sans suite, comme celle de la construction de l’autoroute Est-Ouest, Gaïd Salah veut marquer les esprits et espère faire refluer le mouvement.
Ces arrestations, avant tout le fruit de la mobilisation inédite qui secoue le pays depuis plus de cinq mois, ont certainement réjoui une partie de l’opinion populaire, mais elles n’ont pas réussi à enrayer ce mouvement qui ne se satisfait pas d’un ravalement de façade. Elles ne peuvent faire oublier d’autres arrestations, comme celles de dizaines de personnes qui ont brandi le drapeau berbère.
Le 5 août, une peine de dix ans de prison avait été requise par le procureur d’Annaba à l’encontre de Nadir Fetissi, qui avait brandi ce drapeau. L’émotion suscitée par ce réquisitoire a été d’autant plus vive que ce procureur avait manifesté en mars pour réclamer « une Algérie libre et démocratique » et un État de droit ! Le verdict prononçant sa libération a été vécu comme une victoire du mouvement.
Le pouvoir n’en a pas fini avec la contestation. Les travailleurs et les classes populaires sont toujours confrontés aux difficultés quotidiennes, chômage, bas salaires et inflation. Dans nombre d’entreprises, ils doivent lutter pour imposer des droits élémentaires comme celui de choisir leurs délégués syndicaux. Si le pouvoir a mis quelques patrons en prison, il s’apprête à mettre tous les moyens pour aider le patronat à surmonter la crise économique qui frappe le pays, en présentant la note aux travailleurs.
                                    Leïla Wahda (Lutte ouvrière n°2663)

Algues vertes en Bretagne, dans l’anse d’Yffiniac en particulier, « assez »


Nous sommes un certain nombre, en plus des habitants directement concernés, à fréquenter, originaires d’Argenteuil et d’ailleurs, cette anse d’Yffiniac et d’Hillion de la baie de Saint-Brieuc, marquée par la présence calamiteuse d’algues vertes. Plages fermées, odeurs désagréables, la situation est particulière désastreuse cet été. Nous livrons à nos lecteurs l’article suivant paru dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.

                                                                      Photo actus.fr
Bretagne : le ciel est bleu, la plage est verte

En raison des conditions météo propices, les algues vertes se sont développées particulièrement tôt cette année, dans la baie de Saint-Brieuc, au nord de la Bretagne, où elles couvrent près de 500 ha de plages depuis quelques semaines. Malgré les opérations de nettoyage, les autorités ont dû fermer six plages.
Le phénomène est dangereux. Ces algues se nourrissent des nitrates issus des engrais ou des lisiers des activités agricoles et elles produisent, en pourrissant, un hydrogène sulfureux très nauséabond, mais surtout très dangereux, et même mortel pour qui y est exposé trop longtemps. Un homme de 70 ans pourrait en être mort ce mois-ci.
Le phénomène est apparu dans les années 1970. Il est monté en puissance en même temps que l’utilisation forcenée d’engrais à base de nitrates, de l’industrialisation de l’élevage des porcs et, en général, de l’emprise de l’industrie agroalimentaire sur la filière agricole. Deux petits fleuves côtiers de la baie de Saint-Brieuc à eux seuls rejettent ainsi en mer plus de 25 kg de nitrates par an et par hectare de leurs bassins versants.
Sous la pression de la population, et en raison des dégâts sur l’industrie touristique, les autorités ont décidé des plans d’action contre ces rejets. En juillet 2018, on en était au sixième. Le plan limite drastiquement la période d’épandage de lisier pour la culture du maïs par exemple, impose une bande enherbée séparant les cultures des fleuves, rend obligatoire la culture de plantes dites pièges à nitrates, qui fixent l’azote.
Aujourd’hui, aucune rivière ne charrie plus, comme dans les années 1990, 50 mg/l de nitrates, la norme européenne à ne pas dépasser. Mais la situation stagne, les taux de nitrates restent élevés dans les rivières, 37,9 mg/l en moyenne, alors qu’il faudrait descendre à 10 mg/l pour espérer éradiquer le phénomène.
Pour aller plus loin, comme pour chaque mesure prise jusqu’ici, il faudrait combattre la résistance de l’industrie agroalimentaire. Elle se cache derrière le sort des agriculteurs, mais elle défend avant tout ses propres intérêts et bénéficie de la compréhension de l’État.

                                     Pierre LEMAIRE (Lutte ouvrière n°2623)