samedi 17 août 2019

Algues vertes en Bretagne, dans l’anse d’Yffiniac en particulier, « assez »


Nous sommes un certain nombre, en plus des habitants directement concernés, à fréquenter, originaires d’Argenteuil et d’ailleurs, cette anse d’Yffiniac et d’Hillion de la baie de Saint-Brieuc, marquée par la présence calamiteuse d’algues vertes. Plages fermées, odeurs désagréables, la situation est particulière désastreuse cet été. Nous livrons à nos lecteurs l’article suivant paru dans notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine.

                                                                      Photo actus.fr
Bretagne : le ciel est bleu, la plage est verte

En raison des conditions météo propices, les algues vertes se sont développées particulièrement tôt cette année, dans la baie de Saint-Brieuc, au nord de la Bretagne, où elles couvrent près de 500 ha de plages depuis quelques semaines. Malgré les opérations de nettoyage, les autorités ont dû fermer six plages.
Le phénomène est dangereux. Ces algues se nourrissent des nitrates issus des engrais ou des lisiers des activités agricoles et elles produisent, en pourrissant, un hydrogène sulfureux très nauséabond, mais surtout très dangereux, et même mortel pour qui y est exposé trop longtemps. Un homme de 70 ans pourrait en être mort ce mois-ci.
Le phénomène est apparu dans les années 1970. Il est monté en puissance en même temps que l’utilisation forcenée d’engrais à base de nitrates, de l’industrialisation de l’élevage des porcs et, en général, de l’emprise de l’industrie agroalimentaire sur la filière agricole. Deux petits fleuves côtiers de la baie de Saint-Brieuc à eux seuls rejettent ainsi en mer plus de 25 kg de nitrates par an et par hectare de leurs bassins versants.
Sous la pression de la population, et en raison des dégâts sur l’industrie touristique, les autorités ont décidé des plans d’action contre ces rejets. En juillet 2018, on en était au sixième. Le plan limite drastiquement la période d’épandage de lisier pour la culture du maïs par exemple, impose une bande enherbée séparant les cultures des fleuves, rend obligatoire la culture de plantes dites pièges à nitrates, qui fixent l’azote.
Aujourd’hui, aucune rivière ne charrie plus, comme dans les années 1990, 50 mg/l de nitrates, la norme européenne à ne pas dépasser. Mais la situation stagne, les taux de nitrates restent élevés dans les rivières, 37,9 mg/l en moyenne, alors qu’il faudrait descendre à 10 mg/l pour espérer éradiquer le phénomène.
Pour aller plus loin, comme pour chaque mesure prise jusqu’ici, il faudrait combattre la résistance de l’industrie agroalimentaire. Elle se cache derrière le sort des agriculteurs, mais elle défend avant tout ses propres intérêts et bénéficie de la compréhension de l’État.

                                     Pierre LEMAIRE (Lutte ouvrière n°2623)

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