dimanche 23 juin 2019

Service national universel : c’est reparti comme en 14


Service national universel : c’est reparti comme en 14

Plus de vingt ans après sa disparition, le service militaire revient par la petite porte. Le nouveau service national universel (SNU) promis par Macron a commencé à se mettre en place le 16 juin avec une première intégration de 2 000 adolescents de 15 à 16 ans sur 13 départements pilotes, avant d’être progressivement étendu jusqu’à 800 000 jeunes par an.
La première phase de ce service est un stage obligatoire de douze jours, dit de cohésion sociale. Selon le secrétaire d’État Gabriel Attal, les jeunes sont accueillis par des militaires ou des éducateurs qui leur donnent leur paquetage puis les répartissent dans des maisonnées de dix. L’uniforme est obligatoire et les journées, strictement réglementées, débutent par le salut au drapeau suivi de la Marseillaise. Viennent ensuite des sessions de formation sur la défense nationale ou les valeurs de la République, sans oublier un chapitre sur l’écologie, valeur devenue incontournable quand on connaît les résultats électoraux des Verts. Du point de vue des activités sportives, « il y aura une expérience que l’on peut rapprocher de la préparation militaire », explique Attal, comme le parcours du combattant ou un raid de commando, mais sans le maniement des armes. Ensuite, ces jeunes devront effectuer une mission d’intérêt général de deux semaines auprès d’associations, de maisons de retraite ou de services de pompiers.
Il est vrai que le SNU sera pour beaucoup de jeunes une occasion de vivre en collectivité, avec à la fois les contraintes que cela entraîne et les camaraderies qui se créent. Cette expérience leur sera peut-être utile, à une époque où les colonies de vacances, qui permettaient ce genre de relations des jeunes entre eux, et entre jeunes et adultes, sont en déclin. De plus, celles-ci se spécialisent dans des activités onéreuses telles que le nautisme ou l’équitation et deviennent financièrement inaccessibles à beaucoup d’enfants des couches populaires.
Mais tel n’est pas le but réel de l’instauration du SNU. Une couche de vernis social a beau avoir été collée à ce service, affirmant qu’avec lui les jeunes feront l’expérience d’être utiles à la collectivité, l’essentiel n’est pas là. Il s’agit de créer une occasion de leur inculquer les prétendues valeurs de la République, une idéologie bien rétrograde que défend l’armée et dans laquelle se retrouvent Macron et les bons bourgeois réactionnaires qu’il cherche à séduire. Au son de la Marseillaise et du clairon, il s’agit de faire assimiler le nationalisme béat et l’obéissance aveugle aux ordres comme des évidences indiscutables, au nom comme toujours des valeurs de la France, un concept dans lequel se mêlent les intérêts des riches et des pauvres, des patrons et des ouvriers, comme s’ils étaient identiques, toujours au profit bien sûr des premiers.

                          Marianne LAMIRAL (Lutte ouvrière n°2655)

 
Front des Éparges, Marne, 1915

Climat, et autres catastrophes écologiques qui menacent la planète : capitalisme et capitalistes responsables


Londres : la brute et le climat


Au Royaume-Uni, une vidéo circule montrant un secrétaire d'État saisir une militante de Greenpeace par la nuque et l'envoyer contre un pilier. La militante portait une écharpe « Urgence climatique » et faisait le tour des tables d'un gala réunissant le gratin de la finance... ce qui a déplu au politicien au point de le rendre violent.
Pour tous ces gens-là, pas question de se laisser gâcher un somptueux gala par des rappels aux catastrophes écologiques qui menacent la planète et dont ils sont, directement ou pas, les artisans.

Argenteuil – marchés forains. Une désignation préparée en très petit comité


Pour l’instant, la parole ne nous appartient pas



La question de la désignation du délégataire des marchés forains est inscrite à l’ordre du jour du prochain conseil municipal d’Argenteuil qui aura lieu mercredi prochain 26 juin.
         Cette question est importante à plus d’un titre pour les habitants, les chalands et les commerçants forains, au-delà du sujet de la nécessité elle-même ou pas de la délégation de service public pour ce genre d’activité.
         Avant le conseil municipal, les chalands des marchés ont-ils été consultés ? Tout comme les commerçants qui sont tout de même les premiers concernés dans cette affaire ? Sont-ils satisfaits ou pas ? Qu’est-ce qui ne va pas ? Tient-on compte du bilan des cinq années de la délégation actuelle ?
         Poser ces questions, c’est y répondre. Bien évidemment, pour les affaires sérieuses, les discuter, ce n’est pas la pratique municipale courante.
         On sait simplement que le maire d’Argenteuil avait déclaré il y a quelque temps qu’il n’était pas satisfait, mais vraiment pas satisfait de la gestion actuelle.
         En tout cas, tout va se décider ou a été décidé dans le plus grand secret, loin des personnes directement concernées par ces marchés nécessaires au plus grand nombre.

Argenteuil, défense de la salle des fêtes Jean Vilar et sauvegarde de L’île Héloïse, où en est le point de vue de l’ancien maire ?


Il est toujours pour ou est-il dorénavant contre ?



Dans la tribune du groupe « Tous fiers d’être argenteuillais » du mensuel municipal Ma Ville, on peut lire : « …Ainsi après avoir validé la défiguration de la butte d’Orgemont en signant un permis de construire pour un magasin Lidl et après s’être fait recaler dans de cadre de l’enquête publique pour son projet d’aménagement de l’île Héloïse, pour lequel il continue à s’entêter, G Mothron persiste et signe dans ses projets de bétonnage d’Argenteuil… »
         Nous lisons bien : « … après s’être fait recaler dans de cadre de l’enquête publique pour son projet d’aménagement de l’île Héloïse, pour lequel il continue à s’entêter… » !
         Le groupe Fier d’être argenteuillais se rallierait-il unanimement à la dénonciation de ce projet ? Son initiateur, le prédécesseur de Georges Mothron à la mairie d’Argenteuil, aurait-il été mis en minorité au sein de son groupe ?  Aurait-il changé d’avis et renié son initiative secrète à propos de ce projet ?
         On est tout ouïe, on attend ce qu’il en est avec impatience…

samedi 22 juin 2019

Salon du Bourget : pas de crise pour les engins de mort


Ces jours derniers, même si c’était au loin, nous avons pu voir les avions en démonstration au Salon du Bourget. Voir est un grand mot. Les entendre est plus juste. Avions de transport de voyageurs, avions cargo, et surtout avions à réaction. Pour nous, cela se réduit à un spectacle. Mais certains sont vendus, non pour le spectacle, mais pour être ailleurs des porteurs de mort…

Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

Salon du Bourget : pas de crise pour les engins de mort

Si le gouvernement laisse s’écrouler les services de santé, il est un domaine où il s’acharne à anticiper sur les besoins : celui de l’armement. Le Salon de l’aviation civile et militaire qui s’est ouvert au Bourget a été pour Macron l’occasion de dévoiler une maquette du prochain avion de combat européen.
Le successeur du Rafale serait davantage qu’un avion. Il s’agirait d’un système combinant, outre l’avion lui-même, des drones, des satellites, et plus si affinités. Il devrait être entièrement opérationnel vers 2040 et serait construit par la France, l’Allemagne et l’Espagne, dont les ministres des Armées ont fait le déplacement au Bourget. Les contribuables de ces pays devront donc financer, outre une grande partie des études, l’achat par leurs armées de l’air respectives du nouvel engin et garantir ainsi avec leurs impôts un marché captif pour les industriels. Ces commandes amorceront la pompe pour les ventes à d’autres pays et, si quelque intervention militaire permet alors de montrer l’efficacité destructrice du nouvel engin de mort, comme le Rafale l’a fait en Libye ou au Moyen-Orient, ce sera pain bénit pour les fabricants. Ils pourront afficher dans les salons de l’armement que leur produit a été testé sur le terrain. Ce qui est un désastre pour les populations sur lesquelles pleuvent les bombes est un atout pour le commerce.
Les industriels se sont réparti les rôles. Dassault, Airbus, Safran, Thales, ainsi que le groupe allemand MTU pour les moteurs, sont du projet. Celui-ci n’en est certes qu’à ses débuts, et bien des aspects vont faire l’objet d’âpres discussions, comme l’équilibre entre les différents participants ou la possibilité pour l’un d’entre eux de bloquer les exportations vers certains pays. Par exemple, l’Allemagne n’exporte pas, pour l’instant, d’armes vers l’Arabie saoudite, l’un des principaux clients de la France. Mais déjà quatre milliards vont être investis par Paris et Berlin d’ici 2025, date à laquelle devraient voler les premiers prototypes. Et ce n’est qu’un début.
Gouverner, c’est prévoir… comment arroser les capitalistes.
                                          Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2655)