vendredi 21 juin 2019

Assurance chômage : de nouvelles attaques. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière. En vente auprès des militants et dans toutes les bonnes librairies, telle Le Presse-papier à Argenteuil


Assurance chômage : de nouvelles attaques

La réforme des allocations chômage a d’abord un objectif, fixé par le gouvernement : économiser au minimum 3,4 milliards d’euros entre novembre 2019 et la fin de l’année 2021.
La réforme a été préparée par une série d’arguments contre les gens privés d’emploi. En particulier, la prétendue baisse du chômage permet de justifier un durcissement des conditions d’accès à son indemnisation. Le gouvernement ne cesse de répéter que les demandeurs d’emploi refusent des emplois parce que les allocations qu’on leur verse seraient trop importantes.
Sur la base de ces fables, le gouvernement vient de trancher en imposant de nouvelles conditions pour être indemnisé. Il faudra avoir travaillé six mois sur les 24 mois écoulés, au lieu de quatre mois sur les 28 écoulés, soit une proportion plus importante. Voilà de quoi écarter des dizaines de milliers de travailleurs de la possibilité d’avoir une allocation chômage.
Le projet est aussi d’imposer des conditions beaucoup plus dures pour recharger ses droits au chômage. Alors qu’il fallait 150 heures de travail, il en faudra six fois plus.
C’est aussi le montant de l’allocation qui est revu à la baisse par le biais d’un changement du calcul qui concernera en particulier tous ceux qui travaillent quelques jours par mois. Les indemnités chômage seront calculées sur le revenu mensuel moyen, et non sur les jours travaillés dans le mois. Cette seule mesure rapportera 590 millions d’euros sur trois ans, selon la ministre.
Un tiers des ruptures de contrat proviennent de contrats de moins d’un jour, preuve que ce ne sont pas les travailleurs qui courent après les contrats dits courts. Les pénaliser en plus sur ce qu’ils toucheront chaque mois, c’est leur faire subir une double peine.
Pour faire bonne mesure, quelques sanctions contre une partie des patrons usant de ces contrats courts sont en discussion. Dans sept secteurs uniquement, et dans les entreprises de plus de 10 salariés, la cotisation chômage patronale augmentera de 0,95 % au maximum sur les contrats de moins d’un mois. En sens inverse, ceux qui usent de contrats de plus d’un mois bénéficieront d’une baisse de leur cotisation de 1,05 % maximum. Cependant la ministre Muriel Pénicaud a annoncé que les discussions avec le patronat vont continuer et il est probable que de nouveaux secteurs obtiendront des aménagements supplémentaires.
Le gouvernement introduit aussi la dégressivité des allocations pour les cadres ayant touché mensuellement plus de 4 500 euros brut. Au bout de sept mois de chômage, leur allocation baisserait de 30 %. Outre qu’elle est purement démagogique, cette mesure prépare la dégressivité de toutes les allocations, y compris les plus misérables.
Une des rares mesures positives annoncées concernera une toute petite partie des démissionnaires, qui malgré tout avoir travaillé cinq ans dans la même entreprise pour prétendre à une allocation. Les indépendants, eux, se verront accorder 800 euros pendant six mois.
Alors que chaque semaine des suppressions d’emplois sont annoncées, cette réforme est une attaque en règle contre les chômeurs et en réalité, contre tous les travailleurs. Il ne faut pas la laisser passer.

                                                Inès Rabah (Lutte ouvrière n°2655)

Sanofi : crédit impôt chômage


5e plan social en six ans


Sanofi à Massy

En plus des 1 200 postes de travail en train d'être supprimés cette année, le géant pharmaceutique Sanofi a annoncé 466 autres suppressions d'emploi dans la recherche, dont 300 en France.
Dans ce secteur de la recherche, c'est le 5e plan social en six ans chez Sanofi, auquel l'État donne 150 millions d'euros par an au titre du crédit impôt recherche.
La recherche a bon dos ! En fait, elle n'est qu'un prétexte pour arroser le grand patronat avec de l'argent public.

Réformes Blanquer : c’est toujours non !


Réformes Blanquer : c’est toujours non !

Lundi 17 juin, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, fanfaronnait dans les médias car les épreuves de philosophie du baccalauréat avaient pu se tenir, malgré un appel à la grève de plusieurs syndicats. Mais, pour y parvenir, les rectorats ont dû convoquer, partout dans le pays, des surveillants en surnombre et faire appel à des retraités, du personnel administratif et des précaires.
Quoi qu’en dise le ministre, les diverses réformes qu’il impose à marche forcée, à tous les étages de l’Éducation nationale, sont largement rejetées par les enseignants. Depuis le début de l’année scolaire, les enseignants se sont mobilisés contre ces réformes à travers plusieurs journées nationales de grève réussies et, dans certains départements ou dans divers établissements, en se mettant en grève reconductible pendant plusieurs jours. Dans les lycées, ils dénoncent l’aggravation de la ségrégation sociale entre les établissements bien cotés et ceux des quartiers populaires, entre les grandes villes et les zones rurales. Ils dénoncent la baisse des moyens pour permettre de travailler en effectifs réduits et, en ce domaine, les inégalités entre établissements. Ils dénoncent la dégradation de leurs conditions de travail, avec des contraintes supplémentaires, des emplois du temps impossibles et le recours croissant à du personnel précaire.
Le 13 juin, une commission mixte du Sénat et de l’Assemblée nationale a voté la loi très mal nommée « école de la confiance » qui réforme le primaire. Mais deux mesures initialement prévues par Blanquer ont été abandonnées. Les directeurs d’école n’auront finalement pas de pouvoir hiérarchique sur leurs collègues enseignants et le regroupement des écoles sous la tutelle d’un collège voisin est abandonné, pour le moment. Ces reculs sont le fruit de la mobilisation. Si le gouvernement s’est vanté de rendre obligatoire la scolarisation pour tous les enfants dès 3 ans, il ne prévoit aucun financement pour ouvrir des classes, ce qui favorisera les écoles maternelles privées, financées par les mairies, au détriment des écoles publiques.
Si la mobilisation n’a jamais pris un caractère suffisamment massif pour imposer au gouvernement de remballer l’ensemble de ses projets, ces réformes ne passent toujours pas. Beaucoup d’enseignants voulaient l’affirmer à l’occasion du bac. La grève du 17 juin, si elle est restée minoritaire, a été significative et visible dans de nombreux endroits.
Dans certains centres d’examen, la moitié voire les deux tiers des enseignants convoqués étaient en grève. À Toulouse, à Lyon, à Montpellier, comme dans de multiples villes du pays, des centaines de grévistes se sont rassemblés devant les rectorats. Dans plusieurs départements, des assemblées de grévistes ont reconduit la grève pour le lendemain. Un appel à la grève a été lancé pour le 27 juin, jour du brevet des collèges. Si Blanquer croit avoir réussi à faire passer ses sales coups, il pourrait se heurter de nouveau à la réaction des enseignants.

                             Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2655)



Argenteuil – Ma Ville : ce que pourrait être une « tribune » de Lutte ouvrière




Une situation du monde du travail qui continue à se dégrader à Argenteuil comme ailleurs


Le numéro de « Ma ville » de juin, le mensuel de la municipalité, vient de paraître. Il permet aux groupes d’élus municipaux de s’exprimer sur une colonne entière, petits caractères, leur permettant de dire réellement quelque chose.
         Voyons.
         Le texte de la majorité municipale délivre son autosatisfaction. Ceux des trois groupes d’opposition s’opposent à la majorité, sans surprise. Mais d’un côté comme de l’autre comme on est loin de la vie réelle des habitants d’Argenteuil, habitants qui, à l’exception de quelques rares rentiers, sont exclusivement des membres du monde du travail.
        Certes, les fameux « emprunts toxiques » qui vont faire l’objet de nouvelles algarades lors du prochain conseil municipal de mercredi prochain et qui sont le sujet de trois des quatre contributions sont un sujet sur lequel il y a à dire. Tout comme celui du « bétonnage » de la commune, si dénigré par l’opposition lorsqu’elle est dans l’opposition, et pratiqué sans vergogne par elle-même lorsqu’elle dirige la Ville. Mais la population d’Argenteuil, en juin 2019, et ses préoccupations réelles ?
         Rien pour celle-ci.
         Elle subit pourtant, en juin 2019, les conséquences d’une dégradation qui s’accélère des services publics qui lui sont nécessaires. Comme patients, elle est confrontée à la situation dramatique d’un système de santé qui craque de toutes parts. Comme parents, élèves, personnels de l’Éducation elle n’accepte pas la loi Blanquer contre l’Éducation, et qui mobilise les uns et les autres jusqu’à ce jour, et cela depuis des mois. Les anciens sont confrontés à un isolement croissant. Les travailleurs au chômage vont connaître une situation de plus en plus difficile. Je pense à ces travailleurs licenciés de Sempérit qui peinent à retrouver un emploi. Ceux qui en ont un sont confrontés à une offensive patronale pour leur faire produire toujours plus, pour les user toujours davantage, et sur laquelle, en juin 2016, il y aurait beaucoup à dire.
         Mais cette réalité-là, celle du monde du travail, bien réelle pour la population, est à des années-lumière des préoccupations d’édiles si éloignés de la vie, de la condition des habitants, et de leurs exigences. 

« Gilets jaunes », Mardi 2 juillet à 18 heures 30, soirée autour du livre « Les écœurés, mort d’un gilet jaune », de Gérard Delteil, avec Gérard Delteil


Mardi 2 juillet à la librairie Le Presse-papier » à Argenteuil



Le mouvement des Gilets jaunes a marqué la période écoulée. Dans ses aspects contradictoires, il a surtout exprimé la colère et la révolte de centaines de milliers de personnes ulcérées par des difficultés toujours plus grandes, pour eux-mêmes et la société, alors que l’argent coule à flot chez les riches.
         Cette expression de colère et cette mobilisation qui dure encore est un espoir pour l’avenir, même si elle pose de nombreuses questions.
         La sortie du roman de Gérard Delteil, lequel avec ce livre poursuit sa route d’observateur de la société d’hier et d’aujourd’hui, nous donne l’occasion de débattre sur ce sujet des Gilets jaunes. Ce que je ferai avec lui mardi 2 juillet à 18 heures 30 à la librairie Le Presse-papier, à Argenteuil, 28 avenue Gabriel Péri. Nous vous y attendons très nombreux.


Notre brève du 9 juin dernier


Un bon roman sur les « Gilets jaunes »

 
« Nous sommes dans un port breton que chacun reconnaîtra, durant les premiers temps de la mobilisation de ceux que l’on a appelés les « Gilets jaunes ». La diversité sociale et d’opinion marque ces femmes et ces hommes mobilisés. De l’employée de supermarché au petit commerçant en difficulté. De l’autoentrepreneur au professeur du lycée de la Ville. De l’extrême-droite à l’extrême-gauche. Des révoltés à ceux qui ont seulement des visées électorales et politiciennes.
         Et puis il y a la police et l’État, leurs méthodes, une histoire d’amour qui se noue sur un « rond-point », et une intrigue avec dénouement assuré bien sûr. Un roman qui relève donc de la catégorie « roman noir », mais finalement pas trop, éclairé par le jaune des espoirs et de la fraternité des Gilets.
         Pas facile d’écrire sur le vif d’évènements qui ne sont pas encore achevés et qui, en tout cas, auront marqué la situation politique depuis novembre dernier et exprimé une première révolte des « écœurés », écœurés car il y a vraiment de quoi.
         En tout cas, Gérard Delteil, pour écrire ce roman, a dû passer quelques nombreuses heures sur le vif des évènements et des ronds-points pour nous offrir ce roman qui se lit d’une traite.

Gérard Delteil : « Les écœurés », Seuil roman noir, 140 pages, 18 euros »


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