lundi 18 mars 2019

Changement climatique : une organisation sociale à combattre. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Changement climatique : une organisation sociale à combattre

La perspective de manifestations les 15 et 16 mars pouvant mobiliser la jeunesse et la population pour protester contre l’inaction du gouvernement face au changement climatique agite les sommets de l’État.
Pour éviter que les lycéens ne fassent la grève scolaire et ne sortent dans les rues vendredi 15 mars, le ministre de l’Éducation nationale, Blanquer, tente une manœuvre ridicule : l’organisation de causeries sur le climat ce jour-là de 16 h à 18 h dans les lycées, à la place des cours. « Ce n’est pas ce qu’on demande » ont réagi immédiatement des lycéens, qui considèrent justement qu’on a assez parlé du climat mais peu agi et qui veulent « changer le système et non le climat ».
De son côté, le ministre de l’Écologie, de Rugy, a annoncé que la présentation du projet de loi sur l’énergie et le climat serait retardée car « le président (veut) en accroître encore l’ambition ». Autrement dit, Macron et Rugy promettent de faire en mieux mais à l’avenir...ce que l’État n’a pas fait ces dernières années, reniant même ses promesses de baisse des émissions de gaz à effet de serre datant de l’accord de Paris 2015.
Une nouvelle tournée de promesses ne coûtera pas cher. Elle ne donnera rien de plus que les précédentes car le gouvernement ne maîtrise pas plus le climat que l’économie. Pour éviter un réchauffement climatique dévastateur, il faut changer de mode de production à l’échelle mondiale. C’est impossible dans un système où les grandes entreprises décident souverainement ce qu’elles produisent et comment elles le produisent, en fonction de leurs seuls impératifs de profit immédiat. La bourgeoisie, qui possède les capitaux, se moque de savoir si ses entreprises polluent la planète, du moment qu’elles lui rapportent.
Quant aux États nationaux, ils sont plus soucieux de défendre leurs capitalistes dans les rivalités qui les opposent aux autres que de préserver le climat global. Le capitalisme n’évitera pas à l’humanité la catastrophe climatique, pas plus qu’il ne lui épargne les famines, le chômage et les guerres.
Les scientifiques spécialistes du climat savent ce qu’il faudrait faire pour limiter le réchauffement, tout comme leurs collègues médecins savent éviter les épidémies et soigner les malades, mais ne peuvent le faire sur une planète où la pauvreté du plus grand nombre est la condition pour que la minorité de possédants vivent dans le luxe et les privilèges.
Traîner l’État français en justice pour inaction climatique, comme le font les initiateurs de la pétition « l’Affaire du siècle », dont l’ancienne ministre Cécile Duflot, aura, si cela aboutit, une valeur symbolique. Mais une condamnation en justice, si même elle se produit, ne contraindra jamais l’État à agir contre sa nature profonde : soutenir les capitalistes dans leur course au profit, quitte à ce que le prix soit non seulement l’exploitation et la pauvreté mais aussi le gâchis de l’environnement et la destruction de la planète.
Ceux qui manifestent, parce qu’ils prennent conscience de l’incapacité des gouvernants à agir contre le réchauffement climatique, ont pleinement raison de le faire. Il est probable, en France, que le gouvernement tente de se dédouaner en envoyant de jeunes ministres trentenaires se montrer dans les manifestations. Mais la jeunesse qui ne veut pas se résigner à subir les maux de cette société ne devra pas s’arrêter dans sa prise de conscience. C’est à toute cette organisation injuste, le système capitaliste, qu’elle devra s’en prendre.

Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière N°2641)




« Jeunes pour le climat » des lycées. Petite manœuvre gouvernementale contre les manifestations lycéennes


Eux ne manquent pas d’air

 
A Reims vendredi

Pour contrecarrer les appels « jeunes pour le climat » à manifester vendredi après-midi dernier, le ministère de l’Education nationale a tenté de mettre en place un contre-feu : « …Dans ce cadre, la date du vendredi 15 mars prochain doit être l’occasion d’organiser des débats portant sur les enjeux du changement climatique et sur les réponses qui peuvent y être apportées. Il s’agit ainsi de donner les moyens à tous les lycéens de pouvoir s’engager à l’occasion de l’appel international à la jeunesse pour lutter contre le changement climatique. Le 15 mars de 14h à 18h : organisation de débats durant une séquence banalisée ». 14 à 18 heures, justement l’heure prévue des manifestations !
         N’en déplaise au gouvernement, les lycéens ont préféré organiser leur propre séquence banalisée, et cela non entre quatre murs, mais au grand air, tous ensemble. Au vu du grand succès des cortèges de lycéens qui ont rassemblé des dizaines de milliers de manifestants, à Paris, comme partout en province, l’appel de Blanquer et de ses amis a dû faire totalement choux-blanc.

Elections européennes : Lutte ouvrière dans les élections européennes (4) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019


Lutte ouvrière dans les élections européennes (4) La suite de l’article de notre revue Lutte de classe de mars-avril 2019 sur papier ((2,5 euros) ou :

https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2019/03/09/lutte-ouvriere-dans-les-elections-europeennes_117795.html

Bloquer l’économie, ou la faire fonctionner dans l’intérêt collectif?

Ce qui a le plus enthousiasmé les médias bourgeois dans le mouvement des gilets jaunes à ses débuts, c’est le «caractère original» des blocages de ronds-points qui ont perturbé la vie économique et ont rendu le mouvement plus visible. Mais cela en a aussi gelé les limites, étroites.
La perspective politique de la classe ouvrière n’est pas de bloquer la vie économique. Elle est de la réorganiser, de la faire fonctionner autrement. Elle est d’enlever à la grande bourgeoisie la propriété des grands moyens de production et le commandement de toute la vie économique.
De cette différence de perspective découlent les différences pour ce qui est des réponses à toutes les questions soulevées à l’intérieur du mouvement des gilets jaunes.
La question du pouvoir d’achat pour commencer. Elle a été commune à diverses catégories populaires. Les travailleurs de petites entreprises, les retraités, les chômeurs – la couche la plus dispersée, la plus écrasée de la classe ouvrière – en constituaient la majorité.
Pour la classe ouvrière, derrière la question du pouvoir d’achat, il y a pour, paraphraser Trotsky (le Programme de Transition), les «deux maux économiques fondamentaux dans lesquels se résume l’absurdité du système capitaliste, à savoir le chômage et la cherté de la vie».
La transformation d’un nombre croissant de travailleurs en chômeurs réduits à la charité publique est une catastrophe pour l’ensemble de la société. Aujourd’hui comme au temps de Trotsky, le seul objectif qui vaille face à cette catastrophe est la répartition du travail existant entre tous les travailleurs, sans diminution de salaire. La durée de la semaine de travail doit être déterminée en fonction de cette répartition.
Pour défendre le pouvoir d’achat des salariés et des retraités contre le renchérissement de la vie dû aux hausses des prix aggravées par les prélèvements étatiques, le seul objectif qui vaille est l’augmentation des salaires et des retraites et leur indexation automatique sur les prix.
En exprimant la volonté légitime de mieux contrôler ce que l’État fait de l’argent de nos impôts, le mouvement des gilets jaunes a également soulevé, quoique de façon limitée, extrêmement confuse et ambiguë, la question du monopole des décisions par les prétendues élites. Pour l’essentiel, la réponse sur laquelle s’est retrouvée la quasi-totalité du mouvement a été: «Macron démission!» Sy est ajouté par la suite le référendum dinitiative citoyenne.
Les élites du pouvoir étatique, si bien incarnées en la personne de Macron et son mépris de classe, ne sont cependant pas suspendues en l’air. Même les hommes d’État qui ne sont pas issus de la grande bourgeoisie ont été formés, dressés, pour servir ceux qui monopolisent les capitaux, le véritable pouvoir dans la société. S’en prendre à la classe capitaliste n’était pas dans les objectifs du mouvement des gilets jaunes, si ce n’est sous la forme innocente de dénoncer l’injustice de certaines mesures symboliques comme la suppression de l’ISF.
La transparence sur le comment et le pourquoi des décisions est une préoccupation légitime que seuls les travailleurs peuvent pousser jusqu’au bout, en la traduisant en fonction de leurs intérêts de classe.Le remplacement du chef de l’État en place par un autre, ou un référendum, fût-il «citoyen» ou «populaire», offrent une fausse solution à un vrai problème. La question de fond, confusément posée par les gilets jaunes, est: qui contrôle et dans lintérêt de qui?
La réponse ne peut pas se limiter à la transparence du fonctionnement de l’État. Elle doit viser, autant et plus, les entreprises capitalistes sur lesquelles repose le fonctionnement de l’économie et de la société.
La transparence dans la gestion des entreprises ne peut être réalisée que par la suppression du secret industriel et commercial et par le contrôle ouvrier sur les entreprises.
La classe ouvrière dans son ensemble et dans toute sa diversité est la seule à pouvoir réaliser le contrôle de la vie économique.
Même la classe capitaliste ne contrôle, n'encadre et ne maîtrise l’économie que par l’intermédiaire de salariés. Dans les entreprises, pour en assurer le fonctionnement, dans les banques et les compagnies d’assurances, et jusque dans les officines spéculatives, la grande bourgeoisie passe par l’intermédiaire de toute une hiérarchie de salariés, jusqu’aux employés les plus mal payés.
Ensemble et organisés, c’est-à-dire liés entre eux, guidés par la conscience de classe et un programme, ces employés n’auraient aucun mal à exercer le contrôle; cette fois, non pas dans lintérêt dune classe de parasites, mais dans leur propre intérêt et dans lintérêt des classes laborieuses. Ensemble, ils ont les moyens de mettre le doigt non seulement sur toutes les magouilles particulières, sur tous les détournements individuels dont l’actualité est pleine, mais aussi de mettre au jour l’appropriation de l’ensemble de l’économie par le seul grand capital et le détournement des forces de production collectives au profit d’une minorité de parasites.
En agissant en tant que classe, en dépassant les intérêts locaux ou corporatifs, les travailleurs en lutte franchiront, à travers le contrôle, les premiers pas vers la réorganisation complète de l’économie, pour arracher les moyens de production à leurs propriétaires parasites, pour donner du travail à tous et le répartir équitablement. Le vieux mot d’ordre des classes laborieuses, «faire payer les riches», prendrait enfin sa signification.
(A suivre)



Demain lundi 18 mars
À 11h00
BFMTV :  Interview de Nathalie Arthaud

LBD : quelles violences policières ?


LBD : quelles violences policières ?

Le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux, s’est offusqué que la haut commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Michelle Bachelet, ait dénoncé les violences policières et l’utilisation du lanceur de balles de défense, LBD, contre les manifestations de gilets jaunes en France : « Il faut s’étonner tout de même de se retrouver dans une liste entre le Venezuela et Haïti, où il y a des morts […] à la suite de manifestations ».
Outre qu’il y a eu au moins la mort d’une femme âgée à Marseille à la suite d’un tir de grenade lacrymogène, le gouvernement cherche à minimiser et lé- gitimer la violence des poli- ciers et des gendarmes contre les manifestants, dont des dizaines ont été mutilés ou défigurés. On parle désormais de vingt personnes éborgnées après des tirs de LBD.
Cette arme ne cesse d’être dénoncée : par les manifestants eux-mêmes bien sûr, mais aussi par le Conseil de l’Europe qui, le 26 février, a demandé la suspension de son utilisation, par des médecins ophtalmologistes qui ont écrit à Macron dès le 6 février pour décrire en spécialistes les ravages de l’arme après un tir touchant l’œil. Dans son rapport annuel, le défenseur des droits, Jacques Toubon, réitère sa demande d’interdiction du LBD contre des manifestants, ainsi que celle de la grenade Gli-F4, contenant une charge de TNT respon- sable de mutilations ou de blessures graves.
Ces dénonciations ne viennent pas de dangereux agitateurs, mais le gouvernement reste droit dans ses bottes à clous. Les discours sur la France « pays des droits de l’homme » sont bons pour le siège de l’ONU ou pour justifier une opération militaire à l’étranger. Mais, dans l’Hexagone, il n’est pas question de prendre à rebrousse-poil les forces de police ou de gendarmerie, encouragées à tirer à vue à coups de balles en plastique, ou la partie de l’opinion publique disposée à les applaudir.
                                                     B. S. (Lutte ouvrière n°2641)




Argenteuil, « Argenteuil Littoral » et avenir des localisations des entreprises


La transparence contre l’opacité nécessite l’information

Et loin de la coupe aux lèvres...

Sur les anciens terrains de la SNCF derrière la gare d’Argenteuil, la pose de la première pierre de l’opération « Argenteuil Littoral » qui devait avoir lieu en mars n’est toujours pas annoncée.
         Cela dit, sans que les habitants de la Ville en aient connaissance, d’autres opérations immobilières concernant ce secteur semblent s’accélérer dans ce secteur.
         Quel avenir pour les terrains de l’ex-entreprise Sempérit ? Quel avenir pour ceux de chez Otis ? Quel futur même pour cette entreprise dans cette ex-zone industrielle ?
         Le Conseil Economique d’Argenteuil tardera-t-il de donner des réponses à tous sur ces sujets ?

Autorisation environnementale sur l’étude d’impact liée au permis de construire.
Prochaines permanences du commissaire enquêteur, aujourd’hui 18 mars de 11h00 à 14h00, 26 mars de 13h00 à 16h00, et le 30 mars de 9h00 à 12h00).
        
Déclassement du parking desservant les salles Jean-Vilar et Pierre-Dux appartenant au domaine public routier communal. Cette enquête se déroulera à l’hôtel de ville du 15 au 30 mars 2019 -
Permanences du commissaire enquêteur lundi 18 mars de 11h00 à 14h00, 26 mars de 13h00 à 16h00, et le 30 mars de 9h00 à 12h00).


Par internet
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En indiquant comme objet de votre mail : "EP-Pôle-Héloïse-Argenteuil".
Vous pouvez écrire directement vos observations.