jeudi 27 octobre 2016

Argenteuil : G Mothron, P Doucet vont en bateau, le même bateau



« Juppéades » et « juppéistes » en tous genres

Petite annonce dans le camp de la bourgeoisie

On le savait « juppéiste » de longue date, mais ce n’est que ces jours-ci que le maire d’Argenteuil, Georges Mothron, vient d’annoncer publiquement son ralliement à Juppé, dans les jeux olympiques des candidats de la droite.
         Selon le Parisien-95, il le fait sur la base du blabla habituel commun à ces messieurs : « Dans un pays totalement clivé et effacé sur le plan international, c’est le seul capable de rassembler un maximum de Français pour instaurer les réformes absolument nécessaires à notre pays. »
         Quand le monde du travail entend « réformes absolument nécessaires à notre pays », il sait que l’on parle des nouveaux coups de bâtons qu’on prépare à son encontre.
         Sans remonter trop loin en arrière, Sarkozy a cogné sur les travailleurs, Valls-Hollande ont pris le relais, Juppé se prépare à leur prendre le bâton des mains.
         Des « réformes » au service du grand patronat qui donne aux uns et aux autres la feuille de route.
         Pour Juppé comme pour les autres : allongement du temps de travail, nouveau report de l’âge de départ en retraite, nouveaux reculs dans les services publics.

Juppé, Valls, c’est du pareil au-même. Quand le député local lui-même l’affirme

A Argenteuil, il y a un « plus vallsiste que moi je meure », c’est le député du cru, P. Doucet. Dans le cadre des manœuvres dérisoires de son mentor et cie à propos de celui qui essuiera une veste lors de la prochaine présidentielle, P Doucet a fait un « beau mot ». Pour lui, Valls, c’est le « Juppé de gauche » !
         Juppé de droite, Juppé de gauche, Juppé, Valls, effectivement, des sortes de clones totalement interchangeable, puisqu’il n’y qu’une seule politique pour tous ces gens-là, celle du grand patronat que celui-ci leur dicte.

Police. Policiers mécontents : l'impasse du tout répressif. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine



Policiers mécontents : l’impasse du tout-répressif

Malgré les déclarations de Valls apportant son entier soutien aux policiers qu’il dit comprendre et soutenir, les manifestations se poursuivent depuis le 17 octobre. Plusieurs centaines de policiers ont ainsi défilé dans plusieurs villes, de nuit, parfois cagoulés et parfois avec leurs véhicules de service. De nouveaux rassemblements ont eu lieu les 25 et 26 octobre.
Cette mobilisation partie des fonctionnaires du rang, déclenchée après l’agression de Viry-Châtillon, a surpris jusqu’aux syndicats de police, qui tentent d’en reprendre la direction en proposant marches et rassemblements. Il y a visiblement une colère accumulée face à des moyens matériels obsolètes, des missions de plus en plus lourdes et nombreuses, l’absence de considération de la hiérarchie. De ce point de vue, les policiers du rang ne sont pas mieux traités que le personnel des hôpitaux ou de l’Éducation nationale, en particulier ceux qui travaillent dans les quartiers populaires. Ils subissent eux aussi des économies budgétaires, la course à la productivité et des pressions pour faire du chiffre coûte que coûte.
Une de leurs fonctions étant d’intervenir dans les quartiers meurtris par le chômage et la pauvreté, les policiers se heurtent brutalement, comme les habitants de ces quartiers qui les subissent au quotidien, aux conséquences de ces deux fléaux : la loi des bandes, les trafics petits ou grands et la violence que tout cela génère. En se déchargeant sur eux, l’État les envoie au casse-pipe, sans états d’âme.
Malheureusement, s’ils obtenaient satisfaction à ce qu’ils revendiquent pour la plupart, cela ne résoudrait rien. Assouplir les conditions dans lesquelles ils pourraient faire usage de leurs armes ne ferait que multiplier les bavures. Ce serait engager une fuite en avant qui aggraverait le cercle vicieux de la violence, à l’image de ce qui se passe aux États-Unis. Quant à exiger encore plus de sévérité de la part de la justice, cela augmenterait la surpopulation des prisons sans réduire la délinquance.
La violence est un effet du pourrissement d’une société où les écarts se creusent entre une minorité de plus en plus riche et une majorité qui s’appauvrit. Elle résulte du désespoir face à l’avenir dans lequel est plongée une fraction croissante de la jeunesse, sur fond de recul des organisations ouvrières et des associations de solidarité. Alors, effectivement, les policiers risquent d’être de plus en plus débordés si cette évolution continue.
Tant qu’on n’enrayera pas le chômage, tant qu’on laissera des millions de personnes s’enfoncer dans la pauvreté, c’est-à-dire tant qu’on n’enlèvera pas leur pouvoir aux capitalistes qui suppriment des emplois, la brutalité gangrènera la société. Les gouvernements qui se succèdent au pouvoir agissent dans le même sens en faisant adopter des lois, comme la loi El Khomri, qui facilitent les licenciements et aggravent l’exploitation. Et quand les travailleurs protestent, ils envoient contre eux la police, dont la principale fonction est de maintenir cet ordre social injuste.
Le gouvernement veut se montrer bienveillant à l’égard des policiers qui manifestent sans autorisation et avec leurs véhicules, et reconnaît que leurs revendications sont légitimes. Il a en effet trop besoin d’eux quand ce sont les travailleurs qui défendent leurs emplois ou leurs conditions de travail. Il veut alors que la police et la justice se montrent impitoyables. Mais c’est cela aussi qui alimente l’impopularité dont les policiers se plaignent. Pour en sortir, c’est bien cette société du tout-sécuritaire qu’il faut remettre en cause. Y  aura-t-il des policiers  pour avoir cette conscience ?
                                         Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2517)

mercredi 26 octobre 2016

Argenteuil et ascenseurs dans les cités populaires : un problème récurrent, mais avant tout un problème social



La question des « ascenseurs », à l’image de la société de classes


Les médias se sont intéressés ces derniers jours à la situation des ascenseurs dans les cités de banlieue. C’est certes un problème récurrent mais qui empoisonne la vie des locataires. L’arrêt d’un ascenseur devient dramatique pour les personnes âgées habitant en hauteur pour qui l’ascenseur est vital. Régulièrement, nous évoquons ce problème sur le présent blog.
         Les responsables mettent souvent en avant la question de la petite délinquance et des incivilités pour dégager leur responsabilité sur la question. Mais s’il n’y avait que cela, le problème ne serait pas aussi grave.
         A propos d’ascenseurs rénovés en 2012, à la cité des Musiciens au Val-Nord, propriété en l’occurrence de Val d’Oise-Habitat, le responsable de l’Amicale des locataires de quartier, Georges Fresneau raconte selon le Parisien-95 : « Ils sont tous tombés régulièrement en panne. Le système est défaillant depuis la rénovation et aujourd’hui, on nous justifie l’arrêt des ascenseurs par l’impossibilité de leur entretien, la société fournissant les pièces détachées ayant fait faillite » !
         De telles situations sont le résultat de multiples facteurs.
         La vétusté y est souvent pour quelque chose. Les délais du programme de rénovation de l’ensemble des ascenseurs du pays ont été repoussés à différentes reprises. Il y a la qualité des matériels installés. Il y a ascenseur et ascenseur !
         Les propriétaires, en l’occurrence les « bailleurs dits sociaux » dans les quartiers populaires ne suivent souvent pas de près le suivi des contrats et leur renouvellement qui les lient avec les ascensoristes.
         Les rénovations complètes d’ascenseurs peuvent prendre des mois, car ces derniers ne mettent pas en œuvre, tout du moins dans ces cités, les moyens qui permettraient d’effectuer rapidement les travaux. Un seul travailleur peut se retrouver à effectuer les montages électriques pour toute une cage d’escalier, quitte à y travailler durant des jours. Dans ces entreprises, la chute des effectifs et la sous-traitance ont des incidences profondément négatives (cf. « la société fournissant les pièces détachées ayant fait faillite »).
         Et il y a les choix sociaux. La priorité sera toujours dans les faits pour les beaux quartiers et les immeubles d’affaires qui n’auront pas beaucoup à menacer pour bénéficier de l’entretien idoine de leurs installations et de la priorité en cas de panne.
         Mais la banlieue, leurs cités, leurs locataires, ils peuvent attendre. « Il pleut toujours où c’est mouillé » dit-on, et dans cette société de l’inégalité, ils passeront en dernier.