samedi 4 juin 2016

Guerre d'Algérie : révolte des rappelés. Un article de l'hebdomadaire Lutte ouvrière n°2496


Une petite pensée à l’occasion de cet article pour nos amis de la FNACA d’Argenteuil toujours chaleureux, toujours fraternels. DM

Il y a 60 ans

Avril-mai 1956 : la révolte des rappelés

 
Le 2 janvier 1956, le Front républicain conduit par le Parti socialiste remportait les élections législatives au terme d’une campagne où il avait promis la paix en Algérie. Mais un mois après son investiture, le gouvernement du socialiste Guy Mollet réclamait à la Chambre des députés les pouvoirs spéciaux pour intensifier en Algérie la guerre commencée en 1954 et qui allait durer jusqu’en 1962. Ces pouvoirs spéciaux furent votés à une écrasante majorité par les députés, y compris par ceux du Parti communiste français.

Le gouvernement pouvant désormais gouverner par décrets, le 12 avril 1956 il rappelait en service actif les jeunes ayant terminé leur service militaire depuis moins de trois ans et prolongeait le service de ceux qui étaient sous les drapeaux.

Le rappel de jeunes de 23 ou 24 ans qui croyaient en avoir fini avec le service militaire a provoqué une véritable mutinerie, selon l’expression d’un rappelé de l’époque.

Dans une caserne, le drapeau tricolore est descendu du mât aux cris de « À bas Guy Mollet ! » À Carpiane, des rappelés scandent : « Fusillez Mollet ! »

Dans un train parti du camp militaire de Mourmelon en direction de Marseille pour embarquer vers l’Algérie, les rappelés détellent plusieurs voitures à Bar-le-Duc. Le signal d’alarme est tiré à plusieurs reprises pour freiner le train. À Toul, trois cents rappelés montent à bord encadrés par les CRS. À Dijon, les rappelés se dispersent dans la ville. Après un nouvel arrêt forcé à Beaune, le train repart avec les rappelés.

Même arrivés en Algérie, des rappelés continuaient à manifester y compris dans les trains les emmenant sur le théâtre des opérations militaires.

En août 1955, sous le gouvernement d’Edgar Faure, il y avait déjà eu des rappelés et des manifestations, dix-huit selon les historiens, mais en 1956 le mouvement est plus intense : 76 manifestations où se mêlent les rappelés et ceux qui les soutiennent.

À Grenoble, le 18 mai, des milliers de manifestants affrontent les CRS. Un Algérien a le pied arraché par une grenade offensive. Du ciment est coulé dans les aiguillages pour bloquer les trains. Le 23 mai, à Antibes, des centaines de manifestants s’opposent au départ de quinze rappelés, il y a vingt blessés. Le lendemain, au Havre, trois cents ouvriers du bâtiment bloquent un convoi. Le 27 mai, on recense des manifestations à Angers, Port-de-Bouc, Brive et Voiron. Le 28 mai, à Saint-Nazaire, six mille métallos, dockers et maçons de la CGT soutiennent vingt rappelés. La manifestation est réprimée par les CRS qui chargent au clairon !

Le gouvernement s’en prend aux journaux qui se font l’écho de la révolte des rappelés. Des perquisitions frappent le journal anarchiste Le Libertaire et La Voix du Peuple, le journal du MNA. L’hebdomadaire trotskyste La Vérité est saisi. Puis sont saisis à plusieurs reprises France Observateur, l’Express, l’Humanité et Témoignage Chrétien, ainsi que des éditeurs de livres.

Néanmoins, pour faire avaler la pilule et rappeler qu’il reste « de gauche », le gouvernement a annoncé, en même temps que le rappel du contingent, des mesures à caractère social, rapidement adoptées au cours des trois premiers mois : la troisième semaine de congés payés, la réduction, mais pas la suppression, de l’abattement de zone sur les salaires (cet abattement avait pour conséquence de réduire le montant des salaires de province par rapport à ceux de la région parisienne) et la création d’un fonds national de solidarité pour les personnes âgées.

Le PCF complice de Guy Mollet

Après la manifestation du 18 mai à Grenoble, la fédération de l’Isère du PCF, qui avait appelé à cette manifestation, avait tenu à rappeler « son opposition à toute action qui ne revêt pas un caractère de masse, aux actes isolés, aux actes de sabotage ». Dans le même communiqué, le PCF prétendait même y avoir vu « la présence significative de nombreux policiers en civils, des fascistes... ». Visiblement, le PCF ne tenait pas à ce que le mouvement des rappelés se développe.

La politique du PCF par rapport à la guerre d’Algérie était ambiguë. En 1955, quand les premiers contingents de rappelés furent envoyés en Algérie, le PCF avaient protesté contre ces rappels. Dans la campagne électorale de 1956, il avait expliqué que la victoire de la gauche ramènerait ces rappelés à la maison et il multipliait les prises de position et les délégations pour exiger la paix en Algérie, la paix mais pas l’indépendance, ce qui laissait la place à toutes les interprétations.

Malgré tout, lorsque Guy Mollet fit sa volte-face pour envoyer les rappelés en Algérie, les militants du PCF ou des Jeunesses communistes furent souvent au premier rang des manifestations de rappelés.

Même le vote des pouvoirs spéciaux par le PCF à Guy Mollet n’empêcha pas le PCF de continuer de faire des déclarations dans l’Humanité contre la guerre. Mais si ce quotidien se faisait l’écho des manifestations de rappelés, son opposition à la guerre restait platonique.

Le PCF laissa ainsi volontairement sans consigne ni politique les militants dans ses rangs qui auraient pu organiser la résistance aux mesures de guerre et même faire échouer le rappel du contingent. Il avait fait le choix politique de rester dans la majorité gouvernementale, même si le Parti socialiste très anticommuniste ne voulait pas de lui et de ses 150 députés.

Ce choix politique du PCF, au final solidaire de la politique coloniale de l’impérialisme français, allait permettre cette levée de troupes qui fit alors passer de 200 000 à 500 000 le nombre de soldats français engagés dans la répression du mouvement d’émancipation nationale du peuple algérien.

Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2496)
 
                                        
Loin d'être tous aussi joyeux

Dalaï Lama : un drôle d’animal


Réactionnaire, raciste et mysogine, même le lama a plus d’esprit

Le dalaï-lama, chef spirituel tibétain, a déclaré que des réfugiés, « il y en a trop, à présent », et que « l’Allemagne ne peut pas devenir un pays arabe ». Des déclarations qui confortent l’extrême-droite, religieuse ou pas, mais aussi la droite dite républicaine, et même les discours des notables socialistes, ou d’un Mélenchon. Et non content d’ajouter sa pierre au discours nationaliste en vogue, il a ajouté sur le ton de la plaisanterie, qu’une femme pourrait lui succéder, à condition qu’elle soit « très, très séduisante »…

         Il faudrait en effet beaucoup de séduction intellectuelle pour compenser ce monceau de bêtises réactionnaires et repoussantes.
 
Nous préférons nettement ce lama-là, beaucoup plus humain et spirituel
 
 
 

vendredi 3 juin 2016

Migrants à Argenteuil et à Bezons : l'accueil de nos frères de classe !


Manœuvres des dominants, solidarité de classe des exploités !

 
La maire de Paris vient d’annoncer l’ouverture d’un camp dit « humanitaire » destiné principalement aux « migrants » qui subissent actuellement des conditions de vie déplorables dans les jardins d’Eole de Paris, dans le 18ème et le 19ème arrondissement.

         En attendant, l’Etat vient de décider de disséminer ces familles  dans les départements proches. Pour le Val d’Oise, le préfet vient de décider que Bezons et Argenteuil accueilleraient dans deux gymnases, chacune une centaine de personnes.

         Nous extrayons du blog du maire de Bezons, l’extrait suivant : « Le gymnase Pierre-de-Coubertin réquis J’estime que d’autres solutions auraient dû être envisagées (propriétés de l’État, casernes désaffectées, sites administratifs inoccupés…) pour accueillir dans de meilleures conditions ces familles. Il est temps que le gouvernement prenne la mesure de cette crise humanitaire et y consacre les moyens nécessaires plutôt qu’imposer aux communes une gestion improvisée et par conséquent inhumaine. L’État s’est engagé à prendre en charge l’ensemble des questions humaines et matérielles inhérentes à cet accueil : couchage, repas, suivi médico-social, hygiène et sécurité. La ville veillera à ce que ces engagements soient respectés... »

         Tout cela n’est certes pas faux. Mais on peut ajouter bien d’autres choses :

         Pourquoi ces initiatives tardives ? Pourquoi se produisent-elles une semaine avant le début de l’Euro de football ?

         Qu’en pensent les migrants eux-mêmes ?

         Leur venue à Argenteuil ou Bezons est-elle laissée à leur décision personnelle, ou non ?

         Ce n’est pas à Enghien ou à La Frette que le préfet a décidé de réquisitionner les gymnases nécessaires. La meilleure hypothèse que l’on puisse faire c’est qu’il puisse avoir pensé que la tradition de solidarité de villes comme Argenteuil et Bezons serait de nature à aider dans cette initiative qui présente bien des parts d’ombre.

 
         En tout cas, ces « migrants » qui vont arriver dans nos villes populaires sont nos frères de classe, d’hier, en tout cas de demain. S’ils veulent venir, nous les accueillerons comme il se doit, dans la solidarité et la fraternité ! D Mariette
Aux dernières nouvelles, Argenteuil ne serait finalement plus concernée par cet accueil. Mais ce que nous disions à son propos vaut toujours pour les autres villes.
 
 

"3000 nuits", "la sociologue et l'ourson" : la lutte contre la censure à Argenteuil continue


Non et non à la censure à Argenteuil ?

 
C’est à un beau rassemblement auquel on a assisté hier au soir devant la basilique d’Argenteuil : 250 personnes rassemblées pour marquer leur refus de la censure, rassemblées à 20 heures, un soir frisquet, ce n’est pas rien. Les associations victimes de la censure municipale avaient demandé l’autorisation préfectorale pour monter un barnum sur la voie publique. Ils ont reçu, bien tardivement, pratiquement dans la nuit précédente, un « avis défavorable » pour le faire, sur la base d’arguties techniques dignes d’Ubu. Qu’à cela ne tienne, tous étaient heureux de se retrouver pour dire non et non à des décisions inadmissibles entravant la liberté d’expression.

         La réalisatrice du film « 3000 nuits » qui devait être projeté était présente. Elle a introduit son film avant la projection qui a finalement eu lieu dans les locaux d’une association dont la raison d’être est la diffusion de la culture et qui a proposé, bien normalement, que la projection se fasse tout de même.

         La salle étant trop petite, tout le monde n’a pas pu assister à la projection. Dommage. Mais ce n’est que partie remise.

         Au même instant, une réunion avait lieu dans la salle Pierre-Dux, voisine de la salle de projection, avec une assistance qui, elle, aurait pu pratiquement tenir dans la salle de cinéma. Il aurait été préférable d’inverser le public et les salles !

         Mais il est vrai que, salle Pierre Dux, c’était le censeur, le maire d’Argenteuil qui y tenait confortablement une réunion publique… avec guère de public.

Loi Travail, Macron-patron, agenda de la lutte


Contre la loi travail, la lutte continue

 

Mardi 31 mai, la grève reconductible a démarré à la SNCF contre le projet de réforme ferroviaire et la loi El Khomri. Le nombre de trains annulés montre que le mouvement est bien suivi. Jeudi, ce sont les salariés de la RATP, à l'appel de la CGT, qui sont appelés à la grève.

Ce mouvement dans les transports rejoint la grève des raffineries et des terminaux pétroliers dans les ports. Elle touche 6 raffineries sur les 8 que compte le pays. Depuis mardi, des grèves ont aussi débuté, chez les éboueurs à Saint-Etienne ou dans la plus grosse usine de traitement des déchets de la région parisienne, à Ivry sur Seine, bloquée par les un piquet de travailleurs.

La mobilisation ne faiblit pas, alors continuons à exiger le retrait de la loi El Khomri !

 

 

Macron la main dans le sac

 

Macron a sous-estimé la valeur de son patrimoine, déclarant que la maison de sa femme au Touquet avait une valeur de 1,2 million d’euros. Le fisc, lui, l’estime à 1,4 million, une différence qui rend Macron imposable au titre de l’ISF. Pas de rapport, dit-il, avec sa proposition de supprimer cet ISF… Mais il ne faut pas y voir une fraude, répond le ministre de l’Économie qui déclare qu’on veut le « déstabiliser », le « fragiliser », le « salir »…

Bah oui, un Macron étourdi ou sachant mal compter, on y croit… Les banquiers, et les gens de la haute, ont du mal avec les chiffres… surtout quand ça les arrange ! 

 

Les travailleurs du rail n’aiment pas le Macron-patron

 

Dans la région lyonnaise, la grève reconductible démarrée le 1er juin par les cheminots est bien suivie. Car la SNCF leur prépare une réforme qui va dans le même sens que la loi El Khomry et aggravera considérablement leurs conditions de travail.

Dès le premier jour, ils sont allés dire au Medef ce qu’ils pensent de ses insultes, en posant des rails devant son siège lyonnais.

Jeudi 2, le ministre de l’économie Emmanuel Macron était en visite à l’usine Arkema de Pierre-Bénite, et une manifestation était prévue du métro d’Oullins jusqu’à l’usine. Aussi les cheminots en grève, après s’être rassemblés devant les ateliers SNCF d’Oullins, sont allés rejoindre les autres manifestants. Quand les deux cortèges se sont rejoints, cela a été un moment chaleureux et enthousiasmant. Et c’est à plusieurs milliers qu’ils sont allés faire savoir à Macron l’indignation que son mépris à l’égard des pauvres a suscitée dans le monde du travail.

 

Agenda

 

Chez les travailleurs territoriaux d’Argenteuil, deux heures d’information syndicale sont organisées
ce mardi 7 juin
de 8 heures 30 à 9 heures 30
Salle Pierre Dux

 

L’UD CGT du 95 informe pour le 14 juin

 

Départs collectifs en cars pour la manifestation nationale du 14 juin à PARIS
 
Les INSCRIPTIONS sont lancées !!!
Le nombre de cars réservés se fera en fonction des inscriptions réalisées
Lors de votre inscription au 01 30 32 60 22,
merci de préciser votre lieu de départ :
* Argenteuil
* Cergy
* Montigny
* Persan
* Sarcelles

Maroc : Maghreb Steel, cinq mois de grève


Maroc : cinq mois de grève à Maghreb Steel

Les 12 et 17 mai, les grévistes de Maghreb Steel organisaient un sit-in devant le siège de la Banque populaire de Casablanca, impliquée dans le plan de restructuration de leur usine. En grève depuis décembre 2015, ils luttent pour la reconnaissance du droit syndical, le respect du Code du travail et la revalorisation des salaires.

Installée dans les environs de Casablanca, l’aciérie Maghreb Steel compte parmi les grands complexes sidérurgiques d’Afrique du nord. Fondée en 1975 par une famille de la bourgeoisie marocaine, la famille Sekkat, l’entreprise est passée sous le contrôle de plusieurs banques en 2010 suite à d’importantes difficultés financières. Ces difficultés n’ont pas affecté la famille Sekkat, qui a su opportunément diversifier ses activités, mais elles ont eu pour conséquence le licenciement de 500 ouvriers, parmi lesquels de nombreux ouvriers âgés, atteints d’incapacités chroniques ou de maladies professionnelles.

Les conditions de travail ont toujours été dures dans cette entreprise, depuis ses débuts où la production de tubes en acier galvanisé se faisait manuellement, jusqu’à aujourd’hui où les ouvriers travaillent avec des produits chimiques dangereux et des sources radioactives. Les accidents du travail sont nombreux, de même que les maladies professionnelles (maladies pulmonaires, accidents cardiaques, cancers), et souvent non déclarés. Les journées peuvent aller jusqu’à 12 heures, pour des salaires mensuels de 3 500 dirhams net (environ 350 euros alors qu’un loyer à Casablanca peut dépasser 200 euros).

En mars 2015, des ouvriers ont créé le syndicat UMT dans l’entreprise pour défendre leurs intérêts face aux attaques patronales de plus en plus nombreuses. Il a rapidement regroupé 1 200 adhérents, sur un total de 1 500 salariés. Lors des élections du personnel qui ont suivi, leurs candidats se sont tous fait élire. Une première grève de 24 jours a éclaté en août 2015 après le licenciement de 40 salariés adhérents au syndicat. Elle a abouti à la signature d’une charte sociale garantissant en théorie le respect du droit syndical, mais les attaques ont repris quelques mois plus tard.

Elles sont le fait d’Amar Drissi, le nouveau directeur engagé pour effectuer la restructuration de l’entreprise. Ce personnage est connu au Maroc, et plus largement en Afrique, pour être un spécialiste de la « casse » des syndicats. Il a déjà fait ce sale travail aux Charbonnages du Maroc, puis à la Centrale laitière, à la Cosumar, chez Lesieur, dans les phosphates…

Le 19 décembre 2015, le licenciement de sept salariés qui étaient à l’origine du syndicat a déclenché une nouvelle grève. 950 travailleurs ont arrêté le travail, bloquant totalement la production et investissant l’usine pendant trois jours. Aujourd’hui, plusieurs centaines d’entre eux sont toujours en grève et continuent les sit-in, devant l’aciérie, la préfecture de Casablanca, les banques impliquées dans le plan de restructuration, malgré les violences policières à leur encontre.

La direction joue l’usure. Elle ne paie plus les grévistes, mois de décembre compris, alors qu’ils n’ont commencé la grève que le 19 décembre ; elle a arrêté leur couverture maladie. Plusieurs grévistes ont été licenciés et sont poursuivis en justice sous l’accusation fallacieuse de sabotage des machines de production. La direction fait travailler des intérimaires et des CDD employés par d’autres entreprises pour remplacer les grévistes, en toute illégalité.

Pour les grévistes, il devient difficile de payer le loyer, d’envoyer les enfants à l’école, et même de subvenir aux besoins les plus élémentaires de la famille. Malgré tout, ils continuent à tenir bon, avec le soutien de leurs proches et de salariés d’autres entreprises.


                               Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2496)

 

jeudi 2 juin 2016

Loi El Khomri : nouvelles de la lutte


Après le 26 mai : poursuivre la mobilisation

 300 000 manifestants se sont rassemblés dans les rues du pays le 26 mai, selon la CGT, lors de la huitième journée de mobilisation. Plus nombreux que la semaine précédente, ils ont témoigné du rejet, toujours aussi fort, de la loi El Khomri et plus généralement des attaques du gouvernement et du patronat contre les salariés.

À Paris, où ils étaient près de 20 000, mais aussi à Toulouse, à Bordeaux, à Marseille, à Lyon, à Clermont-Ferrand, à Nantes et Saint-Nazaire, à Tours, à Angers, dans plus de 110 villes grandes, moyennes et petites, les cortèges ont rassemblé des salariés dont certains se mobilisaient pour la première fois depuis le début du mouvement.

Les grèves dans les raffineries et les blocages des dépôts pétroliers ont renforcé la détermination de ceux qui se mobilisent qui, s’ils restent minoritaires, bénéficient de la sympathie de la grande majorité du monde du travail.

Depuis le 26 mai, la mobilisation a pris de multiples formes : blocage de ronds-points, barrages routiers dans l’agglomération rouennaise, à l’entrée de la plateforme logistique de Miramas, au terminal pétrolier marseillais ; des raffineries sont à l’arrêt dans les Bouches-du-Rhône. Aux appels à la grève à la SNCF, à la RATP, dans les transports aériens, se sont ajoutés des appels à manifester localement le 2 juin.

Le mardi 14 juin, les confédérations syndicales opposées à la loi El Khomri appellent à une manifestation nationale à Paris. Cette journée représentera une étape importante pour le mouvement. Elle doit être un succès et regrouper, encore plus nombreux, ceux qui refusent la loi des patrons.

Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2496)



De Valls à Gattaz : haro sur les travailleurs qui se défendent

 

« Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, mais ça n’est pas démocratique », avait affirmé Valls, fustigeant « la dérive de la CGT ».

 

« J’ai du mal à accepter que des Français soient pris en otage », ajoute de son côté la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Comme d’autres, le secrétaire du PS Cambadélis fustige la « chienlit », mais hors micro ! La droite n’est pas en reste, Sarkozy appelant à « remettre de l’ordre et de l’autorité dans le pays », tandis que Fillon dénonce une CGT « sortie du cadre démocratique et républicain ».

La presse écrite et audiovisuelle reprend ces attaques. Quand elle parle des manifestations, c’est en commençant par évoquer les « incidents » et les « casseurs ». Les reportages se succèdent sur les « galères » des automobilistes et des usagers des transports, plutôt que sur les motivations des grévistes. Les mêmes organes ont pourtant du mal à trouver parmi les malheureux usagers des reproches aux grévistes et à leurs raisons de faire grève. L’éditorialiste de France 2, Nathalie Saint-Cricq, a dénoncé « une radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays malgré une base rabougrie et même si le mouvement s’essouffle »… quelques jours avant les manifestations du 26 mai, pourtant plus fournies que les précédentes. « La chienlit… fait tache d’huile », déplore Ouest-France. Jean-Michel Apathie, d’Europe 1, tweete quant à lui : « La CGT veut étendre le mouvement aux centrales nucléaires et à l’électricité. Prochaine étape, la guerre civile ? L’appel aux armes ». On frémit.

C’est peut-être Gattaz qui décroche le pompon, assimilant les grévistes à des « voyous » et à « des terroristes ». Quand la France vend des avions de combat ou des missiles à des dictatures, c’est, nous dit-on, pour sauver des emplois, mais quand les travailleurs écornent les profits, c’est du terrorisme ! « Pour moi, le signe CGT est égal à chômage », ajoute sans rire celui qui avait promis un million d’emplois, qu’on attend toujours.

En fait, derrière la CGT, ce sont les travailleurs quand ils cessent de subir et se font entendre, que ces perroquets du grand capital attaquent. Et s’ils sont si hargneux, c’est parce que la lutte de classe n’est plus seulement menée par le patronat.

Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2496)

Agenda militant à Argenteuil


Agenda militant argenteuillais

 
Ce soir 20 heures

Place de la Basilique

« 3000 nuits »

Ce soir aura lieu, si le temps le permet, la projection du film « 3000 nuits », dont la projection prévue dans les salles municipales a été censurée de fait, de manière totalement incompréhensible par la municipalité. Nous tenons à apporter notre soutien à cette projection militante en étant présent au début de la projection pour le moins. 

Ce soir à la salle Pierre Dux à 20 heures

Le maire d’Argenteuil fait une réunion. La question de l’avenir du complexe Jean Vilar y sera-t-elle posée ? Elle mérite de l’être, les informations sur le sujet paraissant floues et contradictoires. 

Mardi 7 mai

Salle Pierre Dux toujours

A 8 heures 30

Heure d’information syndicale initiée par la CGT des Territoriaux d’Argenteuil à destination des travailleurs municipaux

La discussion, en ces temps de lutte contre la loi Travail s’impose.

 
…En vue du 14 juin…