Après le
26 mai : poursuivre la mobilisation
À Paris,
où ils étaient près de 20 000, mais aussi à Toulouse, à Bordeaux, à Marseille,
à Lyon, à Clermont-Ferrand, à Nantes et Saint-Nazaire, à Tours, à Angers, dans
plus de 110 villes grandes, moyennes et petites, les cortèges ont rassemblé des
salariés dont certains se mobilisaient pour la première fois depuis le début du
mouvement.
Les
grèves dans les raffineries et les blocages des dépôts pétroliers ont renforcé
la détermination de ceux qui se mobilisent qui, s’ils restent minoritaires,
bénéficient de la sympathie de la grande majorité du monde du travail.
Depuis le
26 mai, la mobilisation a pris de multiples formes : blocage de ronds-points,
barrages routiers dans l’agglomération rouennaise, à l’entrée de la plateforme
logistique de Miramas, au terminal pétrolier marseillais ; des raffineries sont
à l’arrêt dans les Bouches-du-Rhône. Aux appels à la grève à la SNCF, à la
RATP, dans les transports aériens, se sont ajoutés des appels à manifester
localement le 2 juin.
Le mardi 14 juin, les
confédérations syndicales opposées à la loi El Khomri appellent à une
manifestation nationale à Paris. Cette journée représentera une étape
importante pour le mouvement. Elle doit être un succès et regrouper, encore
plus nombreux, ceux qui refusent la loi des patrons.
Viviane
LAFONT (Lutte ouvrière n°2496)
De Valls
à Gattaz : haro sur les travailleurs qui se défendent
« Prendre ainsi en otage
les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui
visent à faire retirer le texte, mais ça n’est pas démocratique », avait
affirmé Valls, fustigeant « la dérive de la CGT ».
« J’ai du
mal à accepter que des Français soient pris en otage », ajoute
de son côté la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Comme d’autres, le secrétaire
du PS Cambadélis fustige la « chienlit », mais hors micro ! La droite
n’est pas en reste, Sarkozy appelant à « remettre de l’ordre et de
l’autorité dans le pays », tandis que Fillon dénonce une CGT « sortie du
cadre démocratique et républicain ».
La presse
écrite et audiovisuelle reprend ces attaques. Quand elle parle des
manifestations, c’est en commençant par évoquer les « incidents » et les
« casseurs ». Les reportages se succèdent sur les « galères » des
automobilistes et des usagers des transports, plutôt que sur les motivations
des grévistes. Les mêmes organes ont pourtant du mal à trouver parmi les
malheureux usagers des reproches aux grévistes et à leurs raisons de faire
grève. L’éditorialiste de France 2, Nathalie Saint-Cricq, a dénoncé « une
radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays malgré
une base rabougrie et même si le mouvement s’essouffle »… quelques jours
avant les manifestations du 26 mai, pourtant plus fournies que les précédentes.
« La chienlit… fait tache d’huile », déplore Ouest-France. Jean-Michel
Apathie, d’Europe 1, tweete quant à lui : « La CGT veut étendre le mouvement
aux centrales nucléaires et à l’électricité. Prochaine étape, la guerre civile
? L’appel aux armes ». On frémit.
C’est
peut-être Gattaz qui décroche le pompon, assimilant les grévistes à des «
voyous » et à « des terroristes ». Quand la France vend des avions de combat ou
des missiles à des dictatures, c’est, nous dit-on, pour sauver des emplois,
mais quand les travailleurs écornent les profits, c’est du terrorisme ! «
Pour moi, le signe CGT est égal à chômage », ajoute sans rire celui qui
avait promis un million d’emplois, qu’on attend toujours.
En fait,
derrière la CGT, ce sont les travailleurs quand ils cessent de subir et se font
entendre, que ces perroquets du grand capital attaquent. Et s’ils sont si
hargneux, c’est parce que la lutte de classe n’est plus seulement menée par le
patronat.
Michel
BONDELET (Lutte ouvrière n°2496)
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