jeudi 2 juin 2016

Loi El Khomri : nouvelles de la lutte


Après le 26 mai : poursuivre la mobilisation

 300 000 manifestants se sont rassemblés dans les rues du pays le 26 mai, selon la CGT, lors de la huitième journée de mobilisation. Plus nombreux que la semaine précédente, ils ont témoigné du rejet, toujours aussi fort, de la loi El Khomri et plus généralement des attaques du gouvernement et du patronat contre les salariés.

À Paris, où ils étaient près de 20 000, mais aussi à Toulouse, à Bordeaux, à Marseille, à Lyon, à Clermont-Ferrand, à Nantes et Saint-Nazaire, à Tours, à Angers, dans plus de 110 villes grandes, moyennes et petites, les cortèges ont rassemblé des salariés dont certains se mobilisaient pour la première fois depuis le début du mouvement.

Les grèves dans les raffineries et les blocages des dépôts pétroliers ont renforcé la détermination de ceux qui se mobilisent qui, s’ils restent minoritaires, bénéficient de la sympathie de la grande majorité du monde du travail.

Depuis le 26 mai, la mobilisation a pris de multiples formes : blocage de ronds-points, barrages routiers dans l’agglomération rouennaise, à l’entrée de la plateforme logistique de Miramas, au terminal pétrolier marseillais ; des raffineries sont à l’arrêt dans les Bouches-du-Rhône. Aux appels à la grève à la SNCF, à la RATP, dans les transports aériens, se sont ajoutés des appels à manifester localement le 2 juin.

Le mardi 14 juin, les confédérations syndicales opposées à la loi El Khomri appellent à une manifestation nationale à Paris. Cette journée représentera une étape importante pour le mouvement. Elle doit être un succès et regrouper, encore plus nombreux, ceux qui refusent la loi des patrons.

Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2496)



De Valls à Gattaz : haro sur les travailleurs qui se défendent

 

« Prendre ainsi en otage les consommateurs, notre économie, notre industrie, continuer des actions qui visent à faire retirer le texte, mais ça n’est pas démocratique », avait affirmé Valls, fustigeant « la dérive de la CGT ».

 

« J’ai du mal à accepter que des Français soient pris en otage », ajoute de son côté la ministre du Travail, Myriam El Khomri. Comme d’autres, le secrétaire du PS Cambadélis fustige la « chienlit », mais hors micro ! La droite n’est pas en reste, Sarkozy appelant à « remettre de l’ordre et de l’autorité dans le pays », tandis que Fillon dénonce une CGT « sortie du cadre démocratique et républicain ».

La presse écrite et audiovisuelle reprend ces attaques. Quand elle parle des manifestations, c’est en commençant par évoquer les « incidents » et les « casseurs ». Les reportages se succèdent sur les « galères » des automobilistes et des usagers des transports, plutôt que sur les motivations des grévistes. Les mêmes organes ont pourtant du mal à trouver parmi les malheureux usagers des reproches aux grévistes et à leurs raisons de faire grève. L’éditorialiste de France 2, Nathalie Saint-Cricq, a dénoncé « une radicalisation tous azimuts » de la CGT, qui « paralyse un pays malgré une base rabougrie et même si le mouvement s’essouffle »… quelques jours avant les manifestations du 26 mai, pourtant plus fournies que les précédentes. « La chienlit… fait tache d’huile », déplore Ouest-France. Jean-Michel Apathie, d’Europe 1, tweete quant à lui : « La CGT veut étendre le mouvement aux centrales nucléaires et à l’électricité. Prochaine étape, la guerre civile ? L’appel aux armes ». On frémit.

C’est peut-être Gattaz qui décroche le pompon, assimilant les grévistes à des « voyous » et à « des terroristes ». Quand la France vend des avions de combat ou des missiles à des dictatures, c’est, nous dit-on, pour sauver des emplois, mais quand les travailleurs écornent les profits, c’est du terrorisme ! « Pour moi, le signe CGT est égal à chômage », ajoute sans rire celui qui avait promis un million d’emplois, qu’on attend toujours.

En fait, derrière la CGT, ce sont les travailleurs quand ils cessent de subir et se font entendre, que ces perroquets du grand capital attaquent. Et s’ils sont si hargneux, c’est parce que la lutte de classe n’est plus seulement menée par le patronat.

Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2496)

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