lundi 5 août 2013

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière de ce lundi 5 août 2013

Pas touche à nos retraites, pas touche aux droits des salariés
 
Ce mois d’août annonce pour beaucoup une détente attendue avec impatience, même si tout le monde n’a pas les moyens de s’offrir les vacances qu’il souhaiterait. Et cette trêve n’est pas de trop. On entend même les ministres ronchonner parce que leur patron leur impose de ne partir que 15 jours en été. Ils ne sont pas les plus à plaindre : que dire du sort de ceux qui, onze mois par an, s’échinent sur des chaînes de montage, dans les ateliers, les bureaux, aux caisses des supermarchés ? Que dire des chômeuses et des chômeurs dans l’anxiété de trouver un travail, donc un salaire ?
     Ne pleurons donc pas sur ces ministres qui disent succomber sous le poids de leurs tâches. D’autant que l’essentiel de leur activité a consisté à s’en prendre aux travailleurs et à poursuivre ce “sale boulot” que Fillon et Sarkozy avaient entamé. Et pour ce faire, ils utilisent le même vocabulaire et les mêmes arguments.
      Les suppressions d’emplois se succèdent et se traduisent par un nombre de chômeurs qui frôle des records historiques. Après PSA et ses 11 000 suppressions d’emplois dévastateurs, Air France annonce la suppression de 2 500 emplois qui vont s’ajouter aux 5 000 du plan précédent. Sans compter les licenciements qui se multiplient dans des entreprises plus petites et moins renommées, dont on ne parle pas dans les médias. Ce gouvernement a donc laissé les mains totalement libres au patronat pour licencier. Ce serait, nous dit-il, pour améliorer la compétitivité des entreprises. Il serait plus honnête et plus juste de dire que c’est pour améliorer les profits des actionnaires. Cela se vérifie dans les chiffres.
     Une récente statistique a mis en évidence que le patrimoine des 500 personnes les plus riches avait augmenté de 25 % alors que le nombre de sans-emploi n’avait pas diminué, loin s’en faut.
     Et à cela va s’ajouter l’annonce dans quelques jours des mesures concernant la « réforme » des retraites. Quel que soit le choix du gouvernement, encore une fois main dans la main avec le patronat : ce sera soit l’augmentation des cotisations des salariés, soit celle du nombre d’annuités nécessaire, soit le recul de l’âge légal de départ, soit les trois à la fois, cette “réforme” qui s’ajoute aux précédentes se traduira par une régression importante des conditions d’existence des futurs retraités
      On nous répète qu’elle serait indispensable et urgente, sous peine de voir s’effondrer le système des retraites par répartition. Parce que, entend-on, l’espérance de vie augmente régulièrement et, du coup, les caisses de retraite, alimentées par les travailleurs en activité, ne pourront pas faire face.
     Cette façon de présenter les choses est choquante mais surtout mensongère. Pourquoi faudrait-il que les ressources des caisses de retraite ne soient alimentées que par les apports des travailleurs ? Pourquoi ne prendrait-on pas sur les profits annuels des actionnaires et sur les richesses qu’ils ont accumulées au fil des ans ?
      Quant à l’argument fondé sur l’allongement de l’espérance de vie, il relève tout autant du bluff. L’espérance de vie est en effet une moyenne, nettement différente pour un haut fonctionnaire et pour un ouvrier à la chaîne. D’autant que si on prenait en compte l’espérance de vie mais en bonne santé, on constaterait non seulement que celle-ci n’augmente pas, mais qu’elle a reculé ces derniers temps, ne laissant guère de temps aux travailleurs pour profiter de leur retraite.
      Une telle façon de raisonner montre, en outre, tout le mépris patronal et gouvernemental, qui considère les salariés comme des machines dont il mesure la durée de vie en fonction de leur capacité à produire jusqu’à ce qu’on les jette au rebut.
Le gouvernement et le patronat considèrent que plus la durée de vie augmente, plus il faudrait travailler. Cette absurdité est d’autant plus révoltante que du travail, il n’y en a pas.
En fait, le gouvernement ne souhaite pas tant faire travailler les salariés plus longtemps qu’imposer aux retraités des retraites de misère.
      Eh bien, il faut refuser cette politique qui se traduirait par une nouvelle et grave régression de nos conditions d’existence. La coupe est pleine, la colère doit déborder et s’étendre.
     Le 10 septembre, la CGT, FO, FSU et Solidaires appellent à manifester. Il aurait été souhaitable que ces confédérations précisent les suites qu’elles entendent donner à cette journée pour qu’elle ne soit pas une journée sans lendemain, comme trop souvent. D’autant que le gouvernement comme le Medef ont annoncé clairement leur feuille de route.
      Cette journée doit être néanmoins une occasion de dire haut et fort tout ce que nous avons sur le cœur. À la fois à ce gouvernement et à nos patrons. Il faut faire entendre notre refus de cette prétendue réforme des retraites, mais du même coup faire comprendre au gouvernement que sa politique entièrement favorable au patronat, on n’en veut plus.

Noyades : un article du dernier numéro de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière

Noyades : L'inconscience n'explique pas tout

Dimanche 28 juillet, en une seule journée, sept vacanciers se sont noyés sur les plages de l'Hérault. L'inconscience des touristes est pointée du doigt, car souvent le drapeau orange, voire rouge, avait été hissé, et il a été difficile pour les surveillants dans une situation un peu exceptionnelle de faire respecter les interdictions.
     Peu de baigneurs imaginent le danger que peut leur faire courir la Méditerranée, considérée comme plus calme que l'Atlantique mais où parfois, comme dimanche, de forts vents provoquent des courants violents qui piègent même les bons nageurs.
         Mais à l'inconscience des baigneurs s'ajoute un manque de moyens. Certaines noyades se sont produites avant l'ouverture des postes de secours, qui, même en période de pointe, n'a lieu que vers 11 heures. C'est que depuis des années l'État se désengage de la surveillance des plages. Le nombre de CRS maîtres-nageurs sauveteurs qui y sont affectés est passé en dix ans de 722 à 471. Et un rapport de la Cour des comptes vient de réaffirmer la nécessité de continuer ces réductions d'effectifs ! Comme les maires sont pénalement responsables de la sécurité des baigneurs, c'est à eux de trouver des solutions pour remplacer les CRS manquants. Assistés par la société de sauvetage en mer, ils recrutent donc des contractuels ou des pompiers volontaires.
         Mais quand la mer devient forte et dangereuse, que peut faire un poste de secours doté de quelques maîtres-nageurs quand il faut à la fois scruter des centaines de mètres de rivage bondés, faire l'information, expliquer les dangers, délimiter au besoin des zones de baignade sûres, faire respecter les interdictions, et porter secours à ceux qui sont en difficulté ?
L'irresponsabilité con-siste aussi à entasser au pic de l'été sept millions de vacanciers sur les départements du littoral sans que soient mis en place les moyens d'assurer au mieux leur sécurité.
                                                              Serge FAUVEAU

Argenteuil : un libraire en moins c'est beaucoup de culture et de chaleur humaine en moins. Merci Fati.

Un libraire du Val-sud a eu dernièrement des soucis pour avoir diffusé la presse d'opinion. Nous avons alors affirmé notre solidarité. Aujourd'hui, c'est un libraire de l'avenue Léon Feix qui connaît le souci ultime : celui de devoir fermer. c'est chose faite depuis ce samedi 3 août.
     Nous n'irons plus chercher chaque matin nos deux journaux à la "Librairie des écoles".
     Fati était bien autre chose qu'une simple dame vendant la presse, faisant des photocopies, proposant de la papeterie. Elle était celle avec laquelle l'on pouvait parler, se faire un petit signe chaleureux avant une journée grise comme il y en eut tant cette année.
     Elle était en particulier un lien essentiel pour les anciens du quartier, toujours prête à rendre service à chacun.
        Merci Fati.
     A Lutte Ouvrière, nous avons toujours défendu le rôle social du petit commerce qui n'exploite personne, mais qui bien au contraire joue un rôle social tellement nécessaire.
     C'est bien la moindre des choses de faire figurer sur notre blog l'avis de Fati à ses "fidèles clients" :
     "Je suis au regret de dire à mes fidèles clients qu'à partir du 3 août, je suis contrainte de fermer mon commerce.
     Je le fais sans gaieté de coeur, mais malgré mes appels répétés auprès du Maire pour qu'il m'apporte un soutien comme il le faut à d'autres magasins (je lui ai écrit à 4 reprises sans avoir jamais de réponse), je dois me résoudre à mettre la clé sous la porte.
     Peut-être vous retrouverai-je un jour...
     En attendant, je vous remercie pour la chaleur amicale que vous m'avez apportée au cours de ces nombreuses années, et je vous souhaite un bon été.  FATI".
                                Dominique MARIETTE
     

dimanche 4 août 2013

Agenda militant

Les vendredis 9 et 16 août :
permanence régulière devant "Chez Paul" au carrefour Péri-Paul vaillant couturier,
de 17 heures 15 à 18 heures 15 ;

Dimanche 11 et 18 août :
permanence au marché Héloïse,
de 10 heures 30 à midi ;

Et pour plus tard, des dates à retenir :

Samedi 14 septembre :
grande journée de présence de Lutte Ouvrière sur Argenteuil ;

Vendredi 4 octobre :
Réunion de "bilan de mandat" des élus Lutte Ouvrière d'Argenteuil.

Et pour ceux qui réservent à l'avance :
Fête de Lutte Ouvrière à Argenteuil
Dimanche 26 janvier 2014...

Chibanis, "Anciens" en arabe : nos amis d'Argenteuil et d'ailleurs. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

 Nous les rencontrons sur les bancs devant la mairie. Nous les avons rencontrés au foyer d'anciens du boulevard Karl Marx ou au marché Héloïse. Azzi Ziri était l'un d'entre eux.
     Ils ne devraient subir aucune restriction pécuniaire à leurs déplacements.
 
Un article de notre hebdomadaire de cette semaine                    
 
               Immigrés retraités - Touraine se souviendrait-elle des Chibanis ?

Début juillet, l'Assemblée nationale s'est penchée sur la situation des 350 000 travailleurs retraités de plus de 65 ans, étrangers ou devenus français, résidant durablement en France. La moitié sont souvent des veuves de ces travailleurs.
      Ce sont pour 70 % des Maghrébins des anciennes colonies, recrutés par le patronat il y a 30 et 40 ans pour venir travailler, sans leur famille, dans l'industrie automobile et surtout le bâtiment. 50 000 de ces vieux travailleurs, les Chibanis, ce qui signifie anciens en arabe, résident toujours dans les chambres de 7 à 10 m² des foyers pour travailleurs célibataires où l'État les a logés à leur arrivée.
      L'Assemblée nationale a débattu pour savoir s'il fallait assouplir les pénalisations frappant ceux qui prennent leur retraite dans leur pays d'origine. Ces retraités ayant souvent des pensions misérables ont droit, comme tous les retraités, à des prestations et services sociaux (aide au logement, allocation de solidarité personnes âgées, assurance maladie). Mais ils perdent définitivement ces prestations s'ils quittent la France ou s'ils s'en absentent plus de six mois par an.
     Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales, a annoncé la mise en place d'une prestation spécifique, « une aide à la réinsertion sociale et familiale », à l'intention des immigrés retraités voulant retourner dans leur pays d'origine. Le montant de cette aide équivaut aux prestations qu'ils touchent actuellement, mais sans condition de résidence en France. Cela est la moindre des choses envers ces travailleurs qui ont largement participé à l'équipement et à l'industrialisation du pays.
     Il faut cependant rester méfiant, surtout lorsque l'on sait qu'en mars 2007, une même loi avait déjà été votée à l'unanimité des deux assemblées dans le cadre de la loi Dalo sur le logement opposable. Mais que les décrets n'ont, eux, jamais été publiés ni appliqués.
                                                                               Louis BASTILLE

Procès de « Fabulous Fab’ » : une justice timide devant le mur d’argent

La morale est sauve. Fabrice Tourré, un spéculateur de haut vol qui avait contribué à mettre au point des produits financiers autour des subprimes aux États-Unis, a été reconnu coupable de fraude boursière.
      En toute connaissance de cause, il convainquait de gros clients d’acheter des produits financiers que son employeur, la banque Goldman Sachs, savait non seulement risqués mais dont elle cherchait rapidement à se débarrasser avant que la bulle financière qu’elle avait contribué à créer n’explose.
      Mais quand on arnaque des riches, il faut s’attendre à des réactions. La banque Goldman Sachs, pour ne pas être poursuivie, s’est « contentée » de verser 550 millions de dollars à l’organisme chargé du contrôle de la Bourse aux États-Unis.
     Le responsable de tout est devenu un jeune avide sans doute de succès et d’argent, mais un lampiste quand même. L’histoire ne dit pas combien l’arnaque a rapporté à Goldman Sachs, qui en est ressorti « blanc comme neige », et qui continue à jouer dans le casino de l’’économie mondiale.

samedi 3 août 2013

Conjugue doit se conjuguer avec issue favorable pour tous (suite)

Grace au dévouement de ses soutiens, de ses bénévoles et de ses proches, et malgré les vacances, l'association Conjugue vient de mener à bien pratiquement tout le déménagement de ses affaires et matériels de la salle Guy de Maupassant dont elle a été expulsée.
     Nous rendons compte, semaine après semaine,  des difficultés actuelles de cette association pour bien marquer notre solidarité. D'une façon anecdotique mais cela compte, nous avons aussi le souvenir de ces fêtes de quartier ou de ce repas de noël où nous avons chaque fois été très bien accueillis.
     Dès septembre, les difficultés que connaît cette association doivent être résolues. Il n'y a rien de fondamental qui ne le permette pas. Si nous pouvons modestement aider à cette solution, nous serons présents.
     C'est l'intérêt de tous, et avant tout des habitants du quartier, d'un de ces quartiers populaires qui nous tient à coeur. (à suivre donc) DM

Tunisie : Amina libre mais encore menacée

Amina Sbouï, jeune militante du groupe Femen détenue depuis la mi-mai dans une prison pour femmes, vient d’être remise en liberté. Mais elle reste inculpée au motif d’avoir peint le mot « Femen » sur le mur d’un cimetière dans le but de dénoncer un rassemblement salafiste… pourtant interdit par les autorités. Pour ce geste, elle risque deux ans de prison.
      Avec ses camarades, elle combat le statut de mineures dans lequel le gouvernement tunisien et les réactionnaires de tout bord veulent enfermer les femmes. La libération d’Amina, due à une large mobilisation dans le pays et à l’étranger, illustre la nécessité de continuer ce combat.
 
Vive la lutte des femmes, en Tunisie comme ailleurs !