samedi 8 août 2020

Beyrouth : la catastrophe, c’est le capitalisme

                 L'usine BASF d'Oppau (Allemagne), après l'explosion de 1921

 

Quand on joue la vie de la population à la roulette russe 

Au Liban, il se confirme que c'est bien le nitrate d'ammonium qui est à l'origine de l'explosion qui a dévasté Beyrouth. Un engrais courant mais instable, qui a déjà provoqué des accidents mortels.

En 1921, l'explosion d'un entrepôt de BASF, en Allemagne, avait tué plus de 500 personnes. En 1947, un bateau avait explosé à Brest, et l'on pourrait encore citer d'autres explosions, aux États-Unis en 2013 et en Chine en 2015, sans oublier l'usine AZF de Toulouse en 2001.

Les patrons de la chimie du monde entier, pourtant informés, continuent ainsi à jouer la vie d'autrui à la roulette russe.

6 et 9 août 1945 : Il y a 75 ans, l’horreur d’Hiroshima et de Nagasaki

                   

Hiroshima, le 6 août 1945 Hiroshima, le 6 août 1945

     Se débarrasser du capitalisme qui produit la menace nucléaire

Le 6 août 1945, une bombe atomique larguée par un avion de l'armée des Etats-Unis sur la ville de Hiroshima au Japon tuait d'un coup 140 000 des 340 000 habitants de la ville. Trois jours plus tard, une seconde bombe atomique tuait 74 000 des 240 000 habitants de Nagasaki. Au cours des mois et des années suivantes, des dizaines de milliers de survivants périrent à leur tour des suites des « pluies noires » toxiques produites par l'explosion.

Ces massacres à grande échelle furent décidés par les chefs de la « grande démocratie américaine » alors que la victoire des Alliés sur l'Axe constitué par l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et le Japon impérial ne faisait plus aucun doute. Ces bombardements n'avaient d'autre objectif que de terroriser la population japonaise et mondiale, afin de prévenir une vague révolutionnaire comme celle qui avait éclaté à la fin de la Première Guerre mondiale.

75 ans plus tard, des associations au Japon et ailleurs dans le monde militent pour l'abolition de la menace nucléaire. Mais l'humanité ne sera débarrassée de ces guerres dévastatrices et de leurs horreurs qu'en se débarrassant du système qui les produit : le capitalisme.

Argenteuil : Services publics à restaurer, emplois à créer, les deux bouts d’un même combat

 

À mettre fin d’urgence

D’une pierre deux coups

 

Suite aux discussions sur les services publics à Argenteuil menées ces derniers jours, il est bon de faire le point sur le recul de ces services sur la commune.

         Nous incluons les services privés qui jouent un rôle essentiel pour la vie des habitants. Quand le Crédit lyonnais ferme son agence dans le centre commercial de la cité Joliot-Curie ou quand il n’y a plus de véritable supermarché alimentaire dans le quartier du Val-Nord, c’est un handicap énorme pour les habitants de ces quartiers. Ce sont toujours les anciens qui sont les premières victimes. À ce sujet, les trois Ehpad privés de la Ville ont besoin d’embauches importantes.

         Il y a les services dits publics d’État auxquels nous incluons La Poste et la SNCF. Nous avons évoqué la réduction du nombre de bureaux sur la commune, et les conséquences qu’elle a eues sur ceux qui restent, à Joliot-Curie, à Côté Seine, au Val-Notre Dame, et à Utrillo. Celui des Coteaux est dans une meilleure situation. Tant mieux pour les habitants de ce quartier plus aisé. Alors combien d’embauches à La Poste ?

         Depuis des années, le bureau « Grandes lignes » de la SNCF a fermé à la gare d’Argenteuil. Quant aux guichets normaux ils sont victimes de la politique de réduction des effectifs de l’entreprise. Il faut mettre un coup d’arrêt à cela, et recruter les cheminots nécessaires.

         Nous avons évoqué la situation indigne de l’agence de Sécurité sociale… Nous aurons l’occasion dans une prochaine brève de revenir sur la situation du second degré de l’Éducation nationale qui est du même tonneau.

         Et il y a ces services qui relèvent de la municipalité.

         Nous ne reviendrons pas sur la situation de l’hôpital d’Argenteuil qui est un plus énorme pour les habitants, et qui dépend en partie de la responsabilité communale. Des centaines de postes pourraient y être créés.

         Depuis plusieurs années, nous avons eu l’occasion d’évoquer l’inadéquation entre le nombre d’écoles primaires et la population d’enfants à scolariser. La dernière municipalité a pris beaucoup de retard, au vu des programmes immobiliers en cours de réalisation. Il y a du travail de ce côté-là. Il faudra embaucher les enseignants nécessaires, et pour les maternelles, rétablir la logique d’ « une ATSEM par classe ».

         Il faut arrêter le recul des offres de soin dans les centres de santé municipaux qui sont pourtant un acquis irremplaçable sur Argenteuil.

         En ces jours de canicule, il faudrait faire le bilan de la natation sur Argenteuil. Une piscine qui n’a connu que des déboires ces dernières décennies. Si actuellement, elle ne peut accueillir que 530 personnes, Covid oblige, elle ne peut en accueillir que 800 maximum en temps normal. La construction d’une seconde piscine aurait dû être entreprise depuis longtemps déjà.

         Dans le domaine de la jeunesse et de la culture, il y a énormément à faire.

         Il n’est pas normal que la colonie de vacances de Saint-Hilaire de Riez soit en déshérence. Il faut arrêter les coups portés à la Maison des Jeunes et de la Culture, tout comme la liquidation de la salle des fêtes Jean Vilar qui a joué et qui peut jouer encore un rôle incomparable favorable à la vie collective des Argenteuillais…

 

         Il est bon de rappeler tout cela. Nous sommes entrés dans une période de crise redoublée. Certes, les collectivités locales, et les communes en premier lieu, feront les frais des restrictions budgétaires qui viendront. Mais ces services publics dont nous n’avons fait ici qu’effleurer la question sont tellement nécessaires à la population. Ils sont aussi une mine d’emplois qui peuvent être occupés par ceux qui seront licenciés ou par des jeunes qui ont terminé leurs études. Quant aux moyens nécessaires, il faudra que le monde du travail soit capable d’aller les chercher dans la masse des profits accumulés en particulier.

         Ces problèmes sont au cœur de nos préoccupations. Ils vont faire partie de nos revendications centrales dans la situation qui s’ouvre. DM

Recherche publique : plus de précarité… et de vagues promesses. Une correspondance extraite de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

Recherche publique : plus de précarité… et de vagues promesses

05 Août 2020

Le 20 juillet, la ministre Frédérique Vidal a présenté la loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR) sur l’avenir de la recherche publique. Derrière les mots creux sur les hausses de budget à venir, pointent surtout une aggravation de la précarité et de plus en plus de financements « sur projets ».

Le gouvernement prétend ainsi injecter 25 milliards d’euros sur dix ans, mais il ne met que 1,6 % de cette somme en 2021 et s’engage surtout pour les gouvernements suivants. Ces promesses n’engagent donc personne. Avec cet argent, le gouvernement va augmenter les montants de quelques primes. Mais elles seront loin de rattraper le décrochage du pouvoir d’achat qui touche tous les salariés du secteur depuis des années.

En revanche, le projet de loi instaure de nouveaux contrats qui institutionnalisent encore un peu plus la précarité. Alors que nombre de jeunes chercheurs enchaînent des contrats d’un an ou deux, et n’obtiennent jamais de poste stable, le gouvernement prétend répondre au problème avec des CDI. Mais en y regardant de plus près, il s’agit de CDI « de mission », dont la durée est limitée à celle d’un projet scientifique, à l’opposé de postes stables.

Plus globalement, les hausses de budget sont pour l’instant orientées vers le financement « sur projet ». Plutôt que des emplois et des financements qui permettent un développement à long terme avec une certaine liberté dans les axes de recherche, le projet de loi, dans la ligne de ce qu’ont fait tous les gouvernements précédents, favorise des budgets à court terme, concentrés sur quelques projets choisis pour leur « excellence », c’est-à-dire en fonction des modes… ou des intérêts économiques, sinon patronaux.

Ce n’est pas parce que le gouvernement enrobe ces reculs avec de vagues promesses d’argent en plus que ceux-ci en deviennent acceptables.

 

                                         Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2714)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

vendredi 7 août 2020

Emplois supprimés : il faut répartir le travail entre tous sans baisse de salaire. Une nécessité vitale. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière que vous pourrez acheter dès ce soir lors de notre permanence du carrefour Babou, de 17 heures 15 à 18 heures 15. DM

Répartir le travail : une nécessité vitale

05 Août 2020

Les chiffres publiés par Pôle emploi au début du mois sont éloquents : plus de 6 millions de chômeurs sont recensés dans le pays, dont plus de 4 millions sans la moindre heure de travail. La crise sanitaire a en outre incité des dizaines d’entreprises, et parfois de très grands groupes, à annoncer des plans de suppression d’emplois. 

La première quinzaine de juillet, à ce titre, a été meurtrière. Pas un jour n’est passé sans l’annonce d’un plan de « sauvegarde de l’emploi » (PSE), procédure prévue au-delà de dix licenciements pour une entreprise de plus de 50 salariés. Les statistiques officielles de la Dares (direction des études et statistiques) en comptent 195 en quatre mois.

Dans cette longue liste, les géants Airbus, Air France et sa filiale Hop !, Renault, Nokia, Sanofi, Safran, mais aussi La Halle, le groupe touristique TUI, NextRadioTV, Openskies, Smart à Hambach, Mecafi à Châtellerault, Conduent à Roubaix, HSBC Investissement, Technicolor en Ille-et-Vilaine, le constructeur de poids lourds Scania, Borgwarner Automotive en Corrèze, Cerdia dans l’Isère... Et c’est sans inclure ce que les statisticiens de la Dares appellent « les petits licenciements collectifs », 1600 en quatre mois, dans la construction, le commerce, la réparation automobile, la petite industrie, l’hébergement et la restauration.

Ces annonces et ces menaces de suppressions d’emplois entraîneront forcément une précarisation plus grande des travailleurs, des contrats en pointillés, des horaires partiels contraints, des heures supplémentaires non payées. Pourquoi ? Du travail, les ouvrières et ouvriers de l’industrie et de la grande distribution ayant un poste en ont par-dessus la tête, et les besoins sociaux sont criants dans le logement, les transports, la santé, les soins aux plus anciens, l’éducation des plus jeunes…

Le seul obstacle à ce que ces besoins se traduisent en embauches est la recherche de rentabilité par les possesseurs de capitaux. Une logique simplement humaine exigerait que les patrons prennent sur leurs profits, et sur les profits accumulés, pour que tous aient un emploi et un salaire. Le leur imposer est une nécessité vitale.

                                               Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2714)

Courtepaille : 4 000 travailleurs menacés de perdre leur emploi

Leur imposer le maintien des salaires et des emplois

 

La chaîne de restaurants Courtepaille est placée en redressement judiciaire. Le propriétaire, le groupe financier britannique ICG, veut se débarrasser de la chaîne sous prétexte des conséquences de la crise sanitaire. Il fait dépendre le sort de ses 4 000 travailleurs de l'apparition d'un hypothétique repreneur.

Mais entre le groupe de restauration concurrent et les prédateurs de la finance, tous ont l'intention de se débarrasser de tout ou partie des salariés.

ICG est un énorme groupe, qui brasse 45 milliards d'euros d'actifs à travers le monde. Il aurait largement de quoi maintenir les salaires et les emplois. Mais cela, il faudra le lui imposer.

Maladie Professionnelle : l’art de se défausser

 

Promesse de ministre et réalité

 

 

Le ministre de la Santé avait promis que le Covid serait reconnu automatiquement comme maladie professionnelle. Sauf que son projet de décret ne concerne que les malades atteints de l'affection respiratoire la plus aiguë.

Quant aux travailleurs d'autres secteurs que la santé, ils devraient prouver qu'ils ont contracté la maladie au travail, une condition quasi impossible à réaliser.

Caissières ou vigiles de supermarchés, salariés des services de nettoyage et bien d'autres, y compris parmi le personnel de santé, devront se battre pour faire reconnaître ce droit.

 
 

Macron au Liban, et pas par empathie

                                                        

Michel Aoun, l'actuel président du Liban

La France, l’ancienne puissance tutélaire du Liban

 

Hier jeudi 7 août, Macron se rend au Liban, suite à l'explosion qui a ravagé Beyrouth.

Si la population libanaise, à juste raison, tient pour responsable de ce drame sa classe dirigeante, avide et corrompue, l'impérialisme français, ancienne puissance tutélaire de ce pays, ne partage pas ce constat. Il est en effet impliqué dans la mise en place du système politique et financier que dénoncent aujourd'hui ses représentants, Macron et son sous-fifre Le Drian. Et Macron, comme d'autres, est personnellement lié aux bourgeois libanais, ainsi qu'en témoigne leur participation non négligeable au financement de sa campagne présidentielle de 2017.

Macron se déplace au Liban avec de l'aide humanitaire et des leçons de morale à revendre. Et surtout avec la volonté qu'au Liban, rien ne change pour les intérêts des capitalistes français.