vendredi 7 août 2020

Emplois supprimés : il faut répartir le travail entre tous sans baisse de salaire. Une nécessité vitale. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière que vous pourrez acheter dès ce soir lors de notre permanence du carrefour Babou, de 17 heures 15 à 18 heures 15. DM

Répartir le travail : une nécessité vitale

05 Août 2020

Les chiffres publiés par Pôle emploi au début du mois sont éloquents : plus de 6 millions de chômeurs sont recensés dans le pays, dont plus de 4 millions sans la moindre heure de travail. La crise sanitaire a en outre incité des dizaines d’entreprises, et parfois de très grands groupes, à annoncer des plans de suppression d’emplois. 

La première quinzaine de juillet, à ce titre, a été meurtrière. Pas un jour n’est passé sans l’annonce d’un plan de « sauvegarde de l’emploi » (PSE), procédure prévue au-delà de dix licenciements pour une entreprise de plus de 50 salariés. Les statistiques officielles de la Dares (direction des études et statistiques) en comptent 195 en quatre mois.

Dans cette longue liste, les géants Airbus, Air France et sa filiale Hop !, Renault, Nokia, Sanofi, Safran, mais aussi La Halle, le groupe touristique TUI, NextRadioTV, Openskies, Smart à Hambach, Mecafi à Châtellerault, Conduent à Roubaix, HSBC Investissement, Technicolor en Ille-et-Vilaine, le constructeur de poids lourds Scania, Borgwarner Automotive en Corrèze, Cerdia dans l’Isère... Et c’est sans inclure ce que les statisticiens de la Dares appellent « les petits licenciements collectifs », 1600 en quatre mois, dans la construction, le commerce, la réparation automobile, la petite industrie, l’hébergement et la restauration.

Ces annonces et ces menaces de suppressions d’emplois entraîneront forcément une précarisation plus grande des travailleurs, des contrats en pointillés, des horaires partiels contraints, des heures supplémentaires non payées. Pourquoi ? Du travail, les ouvrières et ouvriers de l’industrie et de la grande distribution ayant un poste en ont par-dessus la tête, et les besoins sociaux sont criants dans le logement, les transports, la santé, les soins aux plus anciens, l’éducation des plus jeunes…

Le seul obstacle à ce que ces besoins se traduisent en embauches est la recherche de rentabilité par les possesseurs de capitaux. Une logique simplement humaine exigerait que les patrons prennent sur leurs profits, et sur les profits accumulés, pour que tous aient un emploi et un salaire. Le leur imposer est une nécessité vitale.

                                               Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2714)

Courtepaille : 4 000 travailleurs menacés de perdre leur emploi

Leur imposer le maintien des salaires et des emplois

 

La chaîne de restaurants Courtepaille est placée en redressement judiciaire. Le propriétaire, le groupe financier britannique ICG, veut se débarrasser de la chaîne sous prétexte des conséquences de la crise sanitaire. Il fait dépendre le sort de ses 4 000 travailleurs de l'apparition d'un hypothétique repreneur.

Mais entre le groupe de restauration concurrent et les prédateurs de la finance, tous ont l'intention de se débarrasser de tout ou partie des salariés.

ICG est un énorme groupe, qui brasse 45 milliards d'euros d'actifs à travers le monde. Il aurait largement de quoi maintenir les salaires et les emplois. Mais cela, il faudra le lui imposer.

Maladie Professionnelle : l’art de se défausser

 

Promesse de ministre et réalité

 

 

Le ministre de la Santé avait promis que le Covid serait reconnu automatiquement comme maladie professionnelle. Sauf que son projet de décret ne concerne que les malades atteints de l'affection respiratoire la plus aiguë.

Quant aux travailleurs d'autres secteurs que la santé, ils devraient prouver qu'ils ont contracté la maladie au travail, une condition quasi impossible à réaliser.

Caissières ou vigiles de supermarchés, salariés des services de nettoyage et bien d'autres, y compris parmi le personnel de santé, devront se battre pour faire reconnaître ce droit.

 
 

Macron au Liban, et pas par empathie

                                                        

Michel Aoun, l'actuel président du Liban

La France, l’ancienne puissance tutélaire du Liban

 

Hier jeudi 7 août, Macron se rend au Liban, suite à l'explosion qui a ravagé Beyrouth.

Si la population libanaise, à juste raison, tient pour responsable de ce drame sa classe dirigeante, avide et corrompue, l'impérialisme français, ancienne puissance tutélaire de ce pays, ne partage pas ce constat. Il est en effet impliqué dans la mise en place du système politique et financier que dénoncent aujourd'hui ses représentants, Macron et son sous-fifre Le Drian. Et Macron, comme d'autres, est personnellement lié aux bourgeois libanais, ainsi qu'en témoigne leur participation non négligeable au financement de sa campagne présidentielle de 2017.

Macron se déplace au Liban avec de l'aide humanitaire et des leçons de morale à revendre. Et surtout avec la volonté qu'au Liban, rien ne change pour les intérêts des capitalistes français.

 

 

Argenteuil comme ailleurs. Jeunes sans vacances, loin des préoccupations gouvernementales et de nombre de collectivités locales

 

La piscine Youri Gagarine, un équipement sous-dimensionné pour une ville de 115 000 habitants

Manque de moyens mis en œuvre, un manque de volonté politique

 

Les incidents avec bagarre et bousculade qui ont eu lieu le 31 juillet à la base de loisirs d’Étampes dans l’Essonne sont les derniers en date d’une série qui rappelle la situation des nombreux jeunes des quartiers populaires qui ne partent pas en vacances. Et ces incidents de l’été n’ont rien de surprenant.

         Seule une minorité parmi la population la plus modeste part habituellement en vacances. C’est encore plus vrai cette année avec la crise du Covid 19. Elle a non seulement réduit les ressources de millions de familles, mais, l’épidémie a aussi supprimé cette année les vacances habituelles dans le pays d’origine. C’est en particulier le cas des originaires de l’Algérie et du Maroc, destinations où il n’est actuellement pas possible de se rendre. Cela concerne des centaines de milliers de familles avec leurs enfants et adolescents.

         Pour tous ceux qui sont restés, en particulier lors des épisodes de chaleur comme actuellement, les bases de loisirs, les baignades et les piscines prennent un petit air de lieux de vacances.

         Face à un nombre beaucoup plus important que d’habitude de jeunes restés ici, les moyens déjà limités pour les aider à passer ce moment particulier n’ont pas été spécialement augmentés cet été. C’est vrai de la part des communes, de l’État et des autres collectivités locales.

         Face à ces incidents et à leur propre impuissance, il reste aux responsables politiques de hausser le ton, tel le représentant du conseil régional d’Ile de France en charge de la base de loisirs d’Étampes reprenant les commentaires habituels : « Il y aura désormais une tolérance zéro sur nos douze îles de loisirs », prônant l’interdiction de l’accès aux fauteurs de troubles, l’utilisation de drones de surveillance, réclamant des effectifs de police supplémentaires…

         Mais à défaut de se rendre dans les bases de loisirs, aux baignades et dans les piscines, les jeunes pourront toujours rester tout simplement dans leurs quartiers, et se demander ce qu’ils pourraient bien faire.

         Les moyens existent pourtant qui permettraient que ces jeunes puissent partir ou mener sur place des activités de vacances, en attendant les équipements publics, telles les piscines en nombre très insuffisant, ou aux capacités trop faibles comme à Argenteuil. Nous y reviendrons demain. DM

 

Ce qu’il faudrait multiplier :

À la base d’Argenteuil, le Coma Aviron organisera un stage à la journée ou à la semaine, du lundi 24 au vendredi 28 août de 14h à 17h.

Ce stage est ouvert aux enfants à partir de 12 ans, et c’est payant. Voilà toutefois une initiative qui va dans la bonne direction.

La base d’aviron est accessible aux piétons par l’escalier sur le Pont d’Argenteuil ou aux voitures par la D311

 

jeudi 6 août 2020

Le Covid 19 : un alibi supplémentaire pour les grands groupes. Jean-Pierre MERCIER sur LCI avant hier

Castex et le Medef, dans la continuité de ses prédécesseurs

 

Un geste prévu, habituel et banal

Fin août, le Premier ministre ira inaugurer l'université d'été du Medef. Il y recueillera, sans nul doute, les félicitations du grand patronat pour tout ce que son gouvernement a fait pour lui, et aussi pour tout ce qu'il s'apprête à lui faire comme nouveaux cadeaux...

Castex fait comme la quasi-totalité des premiers ministres, de droite comme de gauche, qui, avant lui, ont couru ventre-à-terre à ce rendez-vous du Medef.

Un geste habituel et banal mais qui symbolise l'orientation pro-patronale de ceux qui nous gouvernent.

 

Tests Covid : ça accélère lentement

                                                                                       

                                Des moyens mis en œuvre insuffisants

Le ministère de la Santé pousse maintenant à un dépistage plus général du Covid-19, après avoir affirmé, au début de la pandémie, que cela ne servait pas à grand-chose.

    Mais les personnes qui souhaitent être testées doivent parfois faire la queue plusieurs heures, car le nombre de points de dépistage et le personnel nécessaires sont nettement insuffisants.

    Il y a trois mois, le ministre de la Santé annonçait 700 000 tests hebdomadaires. On atteint péniblement 500 000, et dans des conditions qui ont de quoi décourager bien des gens.

Décidément, en matière d'incurie, ce gouvernement sait y faire !