Le
gouvernement a son plan de relance, aux travailleurs d’avoir leur plan d’action
Lors de son entretien du 14
juillet, Macron a annoncé un plan de relance d’au moins 100 milliards d’euros.
La moitié de ces 100 milliards ira à la baisse des impôts pour les entreprises,
et le reste dans des exonérations de cotisations et des subventions diverses.
Quant à l’hôpital, il n’aura que six petits milliards. Autrement dit, ce plan
va être un nouveau pactole pour les grandes sociétés. Et l’État présentera la
note aux contribuables, c’est-à-dire aux travailleurs.
Au cœur de l’été, les grandes
firmes capitalistes continuent pourtant de se débarrasser de leurs salariés.
Airbus, Vivarte, Nokia, Renault, Air France et Hop ! suppriment des
milliers d’emplois. À Hambach, en Moselle, Mercedes-Benz, un des groupes les
plus riches du monde, veut se débarrasser de l’usine qui fabrique la Smart.
Certaines, comme Renault, ferment des usines avec l’aval de l’État et, en même
temps, sont gavées d’argent public ! Même Sanofi, dont les ventes de
médicaments ont été dopées par la pandémie, supprime des emplois. Il y aurait
dans le pays 200 de ces plans dits sociaux.
Pour ces grandes entreprises, il
s’agit de consolider, voire d’accroître les profits. Elles continuent de verser
à leurs actionnaires les bénéfices record réalisés l’an dernier, et elles se
moquent comme d’une guigne des appels de Macron à une « modération des
dividendes ». Les cours de Bourse remontent.
En revanche, la crise frappe le
monde du travail : intérimaires et CDD licenciés, nouveaux chômeurs par
centaines de milliers, locataires expulsés, familles réduites à l’aide
alimentaire, jeunes qui sortent du système scolaire sans perspectives…
Le gouvernement a donc son plan
de relance et l’Union européenne cherche le sien. Dans ces conditions, les
travailleurs ont d’abord intérêt à relancer leurs luttes. Si le gouvernement a
différé la réforme des retraites qu’il voulait faire adopter, c’est en raison
des grèves et des manifestations de décembre et janvier derniers. Il veut
éviter de relancer la contestation. Tenons-le-nous pour dit : pour éviter
les coups, il faut nous faire craindre !
Le gouvernement a son plan
d’action, les travailleurs doivent avoir le leur. Il est inacceptable que des
salariés perdent leur travail, que tous les jeunes qui arrivent dans la vie
active soient sans emploi, et qu’en même temps, d’autres s’usent à la tâche.
Alors, face à la hausse dramatique du chômage, il faut imposer la répartition
du travail entre tous, sans perte de salaire. Où trouver l’argent ? Les
seules entreprises du CAC 40 ont réalisé l’an dernier 80 milliards d’euros
de bénéfices : qu’on les utilise pour préserver et créer les
emplois nécessaires !
Pour le gouvernement, la seule
solution est d’aider les entreprises. Mais les grandes firmes ne créent pas
d’emplois, elles en suppriment, et il est inacceptable que l’argent public leur
revienne. Les hôpitaux viennent de vivre une crise sans précédent, les maisons
de retraite manquent de personnel et de moyens, les transports publics sont
insuffisants, les écoles et les universités n’ont pas les moyens de faire face.
Alors, l’argent public doit aller aux services publics utiles à la population.
Si un plan de relance est nécessaire, c’est bien pour eux.
Et puis, l’État doit utiliser
l’argent public pour construire lui-même les logements accessibles au plus
grand nombre, pour la rénovation énergétique et l’isolation des habitations.
Rien de tout cela ne pourra être
acquis sans combat. Le grand patronat et le gouvernement ne comprennent qu’un
langage : celui du rapport de force. Et cela ne se joue pas dans les
salons ministériels, dans les séances du prétendu « dialogue
social », mais dans la lutte des classes. Plusieurs dirigeants syndicaux
sont sortis tout satisfaits de leur rencontre avec le Premier ministre Castex
la semaine dernière. Mais il n’y a rien à attendre de ces rencontres. Il n’y a
rien à attendre, sinon des coups, de la part de Castex, ce haut fonctionnaire
de droite qui a été mis là pour mettre en œuvre la politique de Macron, au
profit des capitalistes.
Alors, si les travailleurs ne
veulent pas faire les frais de cette crise économique dont ils ne sont
nullement responsables, ils doivent se préparer à défendre leurs intérêts par
des luttes massives et déterminées. Profitons de l’été pour nous y préparer,
car c’est la seule perspective qui vaille pour la rentrée.