Face à
l’offensive gouvernementale et patronale : la nécessité d’une lutte d’ensemble
26 Décembre 2019
Malgré la propagande
gouvernementale, la grève des cheminots et des travailleurs de la RATP a
jusqu’à présent bénéficié d’un large soutien du monde du travail. Les grévistes
comme bien des travailleurs de tout le pays ressentent en effet que la question
posée n’est pas celle des prétendus régimes spéciaux et qu’elle ne se limite
pas seulement au projet de réforme des retraites.
L’épreuve de force en cours
oppose un gouvernement défenseur des classes privilégiées non seulement à
quelques catégories, mais à l’ensemble des travailleurs. Les grévistes, qui
multiplient les actions pour s’adresser aux autres secteurs et tenter de les
entraîner dans la lutte, en sont aussi à leur façon très conscients.
La réforme des retraites dans sa
version Macron-Philippe n’est que le dernier épisode d’un processus commencé
par Balladur en 1993. Par ses réformes successives, l’État veut réduire ce
qu’il consacre aux budgets sociaux et le grand patronat veut s’en réapproprier
une partie. Les attaques contre les retraites sont concomitantes de celles
contre les chômeurs, dont les indemnités baisseront une nouvelle fois à partir
du 1er avril. Elles sont inséparables du blocage généralisé des salaires, des
vagues massives de licenciements, de l’explosion de la précarité. Elles sont
parallèles aux coupes dans les budgets du logement social, de l’école, de
l’hôpital...
C’est une attaque contre les
conditions de vie de l’ensemble des travailleurs et des classes populaires
auxquels patronat et gouvernement voudraient faire payer les conséquences de la
crise de leur système. Les travailleurs constatent les résultats de cette
politique, poursuivie par tous les gouvernements. Ils en ressentent tous les
jours les résultats catastrophiques pour leur classe sociale et se sentent,
instinctivement ou par le raisonnement, du côté de ceux qui ont commencé
courageusement le combat, même si tous ne se sentent pas, ou pas encore, la
force d’entrer eux-mêmes en lutte.
À une offensive menée de façon
continue depuis les années par le patronat et par l’État, quels que soient les
gouvernements successifs, il faut opposer l’ensemble des forces de la classe
ouvrière. Ce sont les travailleurs dans leur ensemble qui peuvent, s’ils
entrent en lutte de façon coordonnée et solidaire, mettre un coup d’arrêt à
cette politique.
Bien des travailleurs sont de
plus en plus conscients de la nécessité d’une lutte d’ensemble. Les grévistes
de la SNCF et de la RATP le sont, qui savent que leur lutte n’est pas
simplement pour eux-mêmes et leurs prétendus avantages. À leur manière ils ont
commencé un combat qui concerne tous les travailleurs et qui devra, tôt ou
tard, les entraîner dans une lutte commune. Il faut souhaiter que le conflit
actuel ne soit que le début d’une véritable contre-offensive du monde du
travail, dans laquelle l’ensemble des travailleurs se convaincra, rapidement ou
peu à peu, qu’il doit et peut s’engager et qu’il peut la gagner.
Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2682)