mardi 24 septembre 2019

Argenteuil : le secret, la marque de fabrique du grand patronat et des politiciens à leur service. Chronique des élections municipales de mars 2020 à Argenteuil (12)


C’est la loi du genre, alors pourquoi pas nous ? Disent-ils

 
Et toutes les affaires !

Sur notre blog « lo argenteuil », nous pouvons à loisir évoquer le sort tragique des migrants ou la dégradation drastique des services publics… sans susciter de réaction. Il est rarissime que sur ces sujets nous obtenions de quelconques commentaires. Mais que nous insistions sur la perfidie d’un édile dont le projet « Cap Héloïse » est sorti (pas de son tiroir !) sans que la population soit au courant, c’est alors une valse des commentaires où les partisans de l’édile en question montent au créneau pour justifier l’injustifiable. Sincèrement, relisez-les sur ma page Facebook (qui est au main des capitalistes, comme 99% des activités humaines tant que nous ne serons pas capables de renverser ce système, ce qui ne nous empêche pas jusque-là ni de nous chauffer capitaliste, ni de manger capitaliste, ni de communiquer capitaliste).
         Si je pouvais identifier l’argument central avancé par les avocats de l’édile en question qui, lui, reste muet, il est le suivant : le secret est la loi du genre. Sans remonter plus loin, il a été la règle à Argenteuil, sous Robert Montdargent, sous Roger Ouvrard, sous Georges Mothron 1, alors vraiment, pourquoi ne l’aurait-il pas été sous Philippe Doucet ?
         Effectivement, le secret est la loi du genre. Mais que tous ces gens-là y trempent le rend-il plus normal, plus moral pour autant ? Eh bien non, et c’est pour cela que nous le dénonçons et que nous le combattons.
         Pour les communistes révolutionnaires, la réponse négative est sans équivoque. Non seulement, ils revendiquent l’information maximum comme élément de l’engagement de la population. Mais c’est pour cela que parmi les revendications essentielles face aux problèmes de notre époque, ils mettent systématiquement en avant le mot d’ordre du contrôle de la population sur la vie sociale, dans les entreprises, et à tous les niveaux de la vie de l’État. Pour cela, il est vrai qu’ils ne comptent pas sur l’engagement moral des responsables (dont l’antienne sur la démocratie participative, avant les élections, est bien connue), mais sur les travailleurs eux-mêmes, par lesquels toutes les informations transitent et qui pourraient par eux être mises sur la place publique. En attendant, les comportements des responsables et édiles, leur pratique du secret, ne sont pas pour autant moins condamnables.
         C’est pour cela, et plus que jamais, que nous allons continuer à diffuser notre note sur l’origine de « Cap Héloïse » et que nous espérons que nous serons de plus en plus nombreux à le faire.
         En attendant, relisez les commentaires en question. Ils sont édifiants sur le fait qu’il y a un certain nombre de gens qui sont prêts à embrouiller l’affaire et à aider à prendre la population pour des imbéciles. DM

Argenteuil : décès de Claude Zalberg, l’ancien principal du collège Gabriel Péri de Bezons


Une leçon de courage


Nous avons appris le décès de Claude qui a eu lieu ce dimanche. Et j’en suis comme de très nombreux habitants d’Argenteuil et d’ailleurs profondément affligé.
         Mon contact personnel avec Claude date d’une douzaine d’année. Je ne savais pas jusqu’à alors qu’il était le compagnon de Marie-Thérèse, la fille d’une de nos plus anciennes proches Lutte ouvrière d’Argenteuil aujourd’hui aussi disparue, mais que nous n’avons pas oubliée
         Lorsque nous l’avons connu, Chaude dirigeait pour le bonheur de tous le collège Gabriel Péri. Lorsque nous le sollicitâmes pour qu’il nous aide dans le travail que nous menions pour être aux côtés d’un jeune étudiant « sans papier », il nous a aidé. Et cela nous a rapproché.
         Et puis, la maladie s’est abattue sur lui, une maladie cruelle qui rend chaque geste, chaque déplacement difficile. Mais Claude a combattu et combien d’Argenteuillais l’ont vu continuer à venir, entre autres, au Figuier blanc, se cultiver, partager le plaisir de la connaissance, bref ce qui nous lie à la vie et à l’humanité.
         Il y a quinze jours, cahin-caha, il était encore présent au forum, où il venu nous voir pour renouveler son adhésion à l’association dont je suis un des fondateurs.
         Nous ne partagions pas forcément les mêmes idées, mais nous partagions certainement les mêmes valeurs. En tout cas, celle du courage dont Claude nous a donné un si bel exemple.
         Alors, salut et fraternité, Claude.
         Salut et fraternité, Marie-Thérèse.
         Salut et fraternité à toute ta famille.

Les obsèques auront lieu ce jeudi 26 septembre à 15 heures au cimetière du Chemin vert à Argenteuil, 38 boulevard de la Résistance

lundi 23 septembre 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise du dimanche 22 septembre 2019


Mardi 24, tous ensemble contre le saccage de nos retraites !



Samedi dernier, trois manifestations ont traversé Paris : les gilets jaunes, Force ouvrière contre la réforme des retraites, et une marche pour le climat. Deux jours avant, les salariés d’EDF étaient en grève contre le projet de vente à la découpe de leur entreprise. La semaine précédente, les travailleurs de la RATP avaient paralysé les transports parisiens comme jamais depuis 2007. Et cela fait des mois que les services d’urgences hospitalières sont mobilisés.

Toutes ces mobilisations sont légitimes. Mais pour peser sur la politique de Macron et du grand patronat, il faut que ces protestations éparses et catégorielles s’unifient dans un seul et même mouvement conduit par le monde du travail.

Pas plus que ses prédécesseurs, Macron ne sait comment empêcher les crises qui s’annoncent, qu’elles soient climatique, économique ou causée par les multiples tensions internationales. Mais il y a une chose qu’il sait faire : s’attaquer aux travailleurs. C’est un réflexe de classe, le réflexe du grand patronat dans toutes les entreprises. Une incertitude sur les marchés ? La crainte de perdre au jeu de la concurrence ? Eh bien, on fait payer les travailleurs !

Emplois, salaires, conditions de travail : le monde du travail a fait les frais de la crise de 2008. Aujourd'hui, il paye déjà pour la prochaine, et cela continuera tant que les travailleurs n’y mettront pas un coup d’arrêt.

Le gouvernement et le grand patronat ont choisi d’attaquer à nouveau les retraites. Eh bien, c’est le combat qui nous attend ! 

Mardi 24, la CGT, la FSU et Solidaires appellent à faire grève et à manifester. Saisissons-nous de cette première occasion pour dire notre opposition ensemble, quels que soient notre âge et notre profession, que nous travaillions dans le privé ou dans le public.

Macron programme une sévère baisse des retraites pour tous. En prenant comme base non plus les 25 meilleures années ou les six derniers mois, mais toute la carrière, y compris les périodes de chômage et de revenus précaires, les pensions ne peuvent que chuter.

Quant au système de retraite par points, il s’apparente à un chèque en blanc donné au gouvernement puisque ce dernier pourra modifier chaque année la valeur de ce fameux point.  

Au prétexte que l’espérance de vie progresse, le gouvernement veut nous faire travailler tous plus longtemps. Il présente cela comme du bon sens. Mais avant de jouer les prolongations, il faudrait pouvoir travailler tout court ! Et ne pas être mis au chômage ou en invalidité, comme le sont presque la moitié des plus de 55 ans.

Si l’espérance de vie s’est améliorée, c’est un progrès, qui ne doit pas être transformé en recul. Depuis un demi-siècle, la productivité des salariés a été démultipliée. C’est aux travailleurs, pas aux capitalistes, d’en recueillir les fruits.

Il n’y a rien de mathématique dans tous ces choix. Ce sont, comme toujours, des choix de classe. Quelles sont les priorités dans notre société ? Les salaires ou les dividendes ? L'emploi ou les grandes fortunes ? Les retraites de tous ou les sinécures de quelques-uns ?

Le gouvernement parle d’une réforme « juste » parce qu’elle supprimera les régimes spéciaux. Il tente ainsi de présenter les cheminots ou les travailleurs de la RATP comme des privilégiés. Quelle mascarade ! Les vrais privilégiés sont ceux qui n’ont pas besoin de cotiser pour leur retraite : les actionnaires, les boursicoteurs, les capitalistes. C’est à leurs privilèges qu’il faut s’en prendre.

Quand une seule personne, Bernard Arnault, amasse jusqu’à 100 millions par jour, il n’y a aucune raison de perdre deux ou trois années de retraite et 100, 200 ou 300 euros sur une pension mensuelle. Ceux qui vivent du travail des autres, les capitalistes, doivent payer.

Les travailleurs doivent mener ce combat, tout simplement pour survivre dans cette société écrasée par le grand capital. Ils le doivent pour eux-mêmes, pour préserver leurs conditions d’existence. Et ils le doivent pour l’avenir de toute la société.

Les travailleurs représentent la seule force capable de se mettre en travers de la classe capitaliste, de sa rapacité et de son irresponsabilité.  Et ils en ont la capacité car, ce système, c’est nous, travailleurs, qui le faisons tourner au jour le jour. C’est nous qui lui apportons son carburant en fabriquant les profits.

Cela nous donne un levier incomparable pour agir et gagner, à condition d’en prendre conscience et de retrouver le chemin des luttes collectives. Alors, mardi, soyons nombreux en grève et dans la rue !

Manifestation à Paris mardi 24 septembre, place de la République


Comme les travailleurs de la RATP, le 24 septembre, tous ensemble faisons-nous respecter

A Paris, à 14h00, place de la République

L’argent existe pour payer les retraites, à condition d’aller le chercher là où il est en abondance, là où il est dilapidé dans des caprices de riches, là où il alimente la spéculation, véritable bombe à retardement pour toute l’économie.

Tout au long du mois, de nombreuses professions vont se faire entendre. Mais la force des travailleurs est dans leur capacité à se battre le plus unis possible. Alors, profitons de l’appel de la CGT et mardi 24 septembre, soyons très nombreux en grève et en manifestation.  



PMA : les évêques ne savent-ils plus à quel saint se vouer ?


Il n’y a pas que l’Immaculée conception !

 
Une histoire d'hommes

Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France (CEF), déclarait , il y a quelques jours, que c'était un "devoir" de manifester le 6 octobre contre l'extension de la PMA aux femmes célibataires ou lesbiennes. Deux jours plus tard le porte-parole de cette même conférence déclarait , lui, qu'il ne leur "appartient pas" d'appeler ou pas à ce rendez-vous réactionnaire organisé par la Manif pour tous.
      Prendre parti contre le droit des femmes, sans trop en avoir l'air, ce n'est pas facile dans cette période où l'Église est mise sur la sellette dans le domaine des mœurs des prêtres et autres prélats, malgré toute l'expérience de l'Église dans le jésuitisme.

Psychiatrie : chronique d’une catastrophe annoncée


Le résultat de décennies de plans d'économies drastiques



Un rapport parlementaire qui vient d'être rendu public décrit l'état catastrophique de la psychiatrie en France. Le parcours de soin est un « parcours du combattant » y est-il dit. Les centres médicaux-psychologiques, censés assurer la prise en charge de proximité, sont saturés, et les urgences psychiatriques doivent absorber les manques du reste du système et sont donc complètement engorgées.
Voilà le résultat de décennies de plans d'économies drastiques, régulièrement dénoncés par les travailleurs de ce secteur, comme à l'hôpital du Rouvray, près de Rouen, où après un mouvement ayant duré plusieurs mois l'année dernière, les syndicats appellent de nouveau à la grève à partir de ce jeudi 19 septembre, car les promesses faites à la suite de cette première grève n'ont pas été tenues.

Migrants, pour le patronat… pas de problème quand il a besoin d’eux. Pour les autres, qu’ils crèvent dans la clandestinité et les problèmes. Un exemple édifiant à l’encontre de nos frères de classe


« Du Soudan à Mérignac » : une formation pour combien de réfugiés ?



Un programme d’insertion des demandeurs d’asile mis sur pied par l’AFPA (organisme de formation) permet d’apprendre à des réfugiés des bases de français, les rudiments d’un métier et des éléments essentiels de la vie sociale, en les hébergeant en foyer pendant leur formation.
Une aide assez élémentaire qui devrait aller de soi pour toutes ces femmes et tous ces hommes déracinés, issus de pays le plus souvent en guerre tels que la Syrie, l’Afghanistan, le Soudan ou la Somalie, et qui ont trouvé refuge en France.
Mais selon la presse seuls douze réfugiés pour toute la Gironde, sur 70 dossiers étudiés par l’Afpa, font partie de la formation qui commence. Un nombre ridicule en regard de tous ceux qui devraient en bénéficier. Et pour cause, l’objectif affiché est « de partir du besoin des entreprises locales qui ont du mal à recruter », telles que les entreprises du bâtiment ou des travaux publics.
On comprend mieux : ce n’est pas tant de l’aide à l’insertion que de l’aide aux entreprises.

Argenteuil, une histoire industrielle, à l’Atelier, rue Notre-Dame


Une exposition où il est question des travailleurs. A voir jusqu’au 26 janvier 2020




Inaugurée ce week-end à l’occasion des Journées du patrimoine, la nouvelle exposition de l’atelier porte sur l’histoire industrielle de la commune.
         Liaison facilitée avec le réseau ferroviaire du pays, nombreux espaces disponibles, attraction de nombreux migrants qui vont devenir autant de travailleurs souvent très qualifiés, grâce à ces différents facteurs, Argenteuil connut une industrialisation importante à partir des années 1870. Les industries métallurgiques, chimiques, puis automobiles et aéronautiques sont en particulier concernées, donnant naissance à de grandes unités de production telles la Lorraine-Dietrich ou les établissements Dunlop.
         L’exposition évoque les conditions du travail industriel, de ses difficultés et de sa dangerosité, de l’exploitation qui en découle, et des réactions de la part des salariés, partagés entre l’influence d’un patronat « paternaliste » et d’un syndicalisme Lutte de classe très offensif.
         On peut regretter qu’il ne soit pas fait mention des conséquences politiques de cette transformation d’un bourg à dominante rurale à une ville industrielle. La victoire du Parti communiste qui s’empare de la municipalité en 1935 n’est pas dû au hasard, mais à l’élargissement de son électorat prolétarien, lui-même produit de cette industrialisation croissante qui demeurera le fait majeur de la cité jusqu’au seuil des années 1980-1990.
         En tout cas, un beau travail, illustré par une excellente documentation. DM