mercredi 10 juillet 2019

Région Ile de France, Air France Industrie, Safran, Dassault, Ariane Works… et tout cela avec nos sous !


Ça plane pour eux



La région Ile de France a décidé de verser des subventions à des grandes entreprises du secteur aéronautique qui n’ont pourtant pas vraiment besoin de cela pour faire d’énormes affaires juteuses. Dans l’article du Parisien-95 d’aujourd’hui (ci-dessus), on y apprend qu’elle versera ainsi 285 000 euros à Air France Industrie et un million à Safran. Quant aux deux dernières citées, il s’agit de participer à la réalisation d’un salon de l’innovation…
         Même à Dassault, contre laquelle le maire d’Argenteuil fulmine pour envisager d’abandonner son usine installée sur la commune ? Valérie Pécresse n’était donc pas l’amie proclamée de Georges Mothron lors de sa venue il y a deux ans sur la butte d’Orgemont ?
Eux aussi, ils se sont brouillés depuis ?
 En tout cas, non aux subventions publiques aux entreprises privées !



Argenteuil, défense du complexe Jean Vilar, un Atrium, coûteux mais utile à pas grand-chose


Un saunarium bien davantage



Il ne fait aucun doute que le complexe Jean Vilar va continuer à être utilisé durant la prochaine saison 2019-2020.
         Mais alors, l’Atrium du Val-Nord ?
         Eh bien, cette structure ne fait pas, mais pas du tout l’affaire. Non seulement parce que la salle des fêtes va continuer à fonctionner. Non seulement parce que, et nous nous en réjouissons, le projet Héloïse a du plomb dans l’aile. Mais également parce que, a contrario de ce que nous racontait la municipalité, elle ne répond absolument pas aux besoins.
         Un dernier exemple concerne le « Salon des métiers de l’industrie et du commerce connecté » qui s’y est tenu il y a quinze jours. Passons sur la très faible participation, mais arrêtons-nous plutôt sur les conditions… climatiques !
         S’il faisait 35 degrés à l’extérieur… il faisait tout autant 35 degrés à l’intérieur de la tente ! Un argument supplémentaire sur l’inadéquation de l’installation !
         Les participants auraient tout autant pu rester à l’extérieur, sous les tentes de la réserve municipale…
         … et sans cet Atrium, ce serait tout de même 2 millions d’euros qui auraient pu être économisés, et être utilisés à bien d’autres choses bien plus utiles.

mardi 9 juillet 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 8 juillet 2019


Grèce : Tsipras chute, discrédité par sa soumission au capital



En Grèce, la droite vient de remporter les élections législatives, obligeant l’ex-Premier ministre Alexis Tsipras, le leader de Syriza, à quitter la scène. Voilà la conséquence de quatre années de gouvernement de ce parti qui avait suscité tant d’espoir parmi les couches populaires de ce pays et au-delà, à son arrivée.

À l’époque Alexis Tsipras passait pour un homme de gauche, capable de résister aux grandes banques qui veulent obliger la population grecque à payer une dette colossale dont elle n’était pas responsable.

La Grèce était étranglée par les financiers exactement comme peuvent l’être des municipalités, des hôpitaux ou même des particuliers entraînés dans la spirale du surendettement. Et la spéculation financière sur sa dette plaçait la Grèce au bord du gouffre.

L’économie du pays commença à s’effondrer. L’État grec fut mis sous la tutelle de ses créanciers à travers une troïka composée de représentants de l’Union européenne, de la Banque centrale européenne et du FMI qui venaient contrôler son budget. Et, sous leurs directives, les gouvernements prenaient des mesures d’austérité féroces à l’encontre d’une population déjà très pauvre.

En trois ans, le chômage quadrupla et atteignit 27 %. Les salaires furent divisés par deux. Les services publics se décomposèrent, les malades ne trouvant plus de place dans les hôpitaux, ni de médicaments pour se faire soigner. Le nombre de gens expulsés de leur logement explosa.

Alors que la droite et le parti socialiste, responsables de ces plans d’austérité, étaient vomis par les couches populaires, un nouveau parti, Syriza, avec à sa tête Alexis Tsipras, prétendit qu’une fois au pouvoir, il tiendrait tête aux banques et aux dirigeants des plus puissants pays de l’Union européenne, à commencer par la France et l’Allemagne.

En janvier 2015, Syriza remporta les élections législatives avec 36 % des voix. Tsipras devînt Premier ministre. Sa victoire fut accueillie avec enthousiasme en Grèce et même hors de Grèce, où bien des travailleurs se sentaient solidaires de ce celui qui, disait-il, allait s’opposer aux financiers.

Pendant cinq mois, Tsipras refusa de prendre les mesures d’austérité qui étaient exigées de lui par la troïka. Début juillet 2015, il organisa un référendum où la population grecque lui montra encore une fois de plus son soutien à plus de 60 %.

Mais la politique de Tsipras consistait à négocier les plans d’aides financières aux sommets, sans jamais chercher à s’appuyer sur la mobilisation active des travailleurs. Et dans ces limites, il ne pouvait que finir par se soumettre.

D’abord, parce que les grandes banques et les États n’étaient pas prêts à lui faire le moindre cadeau. Ensuite, parce que devant sa résistance, elles voulurent justement faire de la Grèce un exemple à destination de tous les peuples : « une dette, ça se paie » !

Les banques et les États coupèrent alors tout crédit à la Grèce. Et, huit jours à peine après le référendum qui venait de lui accorder le soutien de la population, Tsipras céda. Il accepta d’imposer un nouveau plan d’austérité et de privatisations malgré les protestations des travailleurs.

Aujourd’hui, après avoir soulevé bien des illusions, on comprend que les années d’austérité à la sauce Syriza soient restées en travers de la gorge des travailleurs grecs. Et, la droite discréditée il y a encore quelques années, en a profité pour revenir aux affaires. Elle continuera les plans d’austérité et la politique anti-ouvrière tout en l’aggravant. Elle ajoutera également sa touche profondément réactionnaire dans ce pays où la dictature militaire a régné de 1967 à 1974.

Pour nous, travailleurs, la leçon de cette évolution est que ceux qui prétendent s’opposer aux puissances de l’argent sans vouloir s’attaquer aux racines du pouvoir de la bourgeoisie se condamnent à devenir de nouveaux serviteurs de celle-ci.

Leur politique est une impasse et les illusions qu’ils créent nous désarment. Il n’y aura pas de sauveur suprême. Et notre seule perspective ne peut être que de mener nous-mêmes le combat jusqu’au bout, jusqu’à l’expropriation des grandes banques et des grandes entreprises. L’utopie n’est pas de vouloir renverser l’ordre social capitaliste. C’est de croire que les intérêts des travailleurs sont conciliables avec la domination du grand capital.

Lutte ouvrière : une brochure d'actualité actualisée


Lutte ouvrière édite régulièrement une brochure gratuite qui exprime notre analyse de l’actualité sociale et politique puisque qu’elle est mise à jour régulièrement. Elle indique aussi nos orientations et notre programme. Le dernier numéro vient de paraître en date du 28 juin 2019.
On peut la retrouver intégralement sur
https://www.lutte-ouvriere.org/sites/default/files/documents/caravane-juillet-2019.pdf



Grève des urgences hospitalières : l’hôpital de Beaumont-sur-Oise rejoint le mouvement


Il y a urgence à céder sur les revendications des Urgences



Alors que près de 150 services d’Urgence sont en grève à travers le pays, comme dans le Val d’Oise ou près de nous, ceux de Pontoise, Eaubonne, Gonesse, Beauvais, celui de Beaumont entre dans l’action à partir de demain mercredi. L’appel s’adresse à tous, personnels paramédicaux et médecins.
Les initiateurs du mouvement ont rappelé que « revendications du mouvement national sont notamment : revalorisation salariale pour les paramédicaux, arrêt de la fermeture des lits d'hospitalisation complète afin de faciliter l'hospitalisation sur des lits d'aval des urgences, améliorer la sécurité du personnel des urgences, mise à niveau des locaux et matériels ...
Déclinées pour Beaumont les revendications comportent aussi : retrouver un véritable brancardier de nuit + l'AS comme auparavant (au lieu de 2 AS qui font le brancardage à 2 comme maintenant sur une des 2 équipes), un agent de sécurité (et pas de sécurité incendie) pour les urgences la nuit ... »
AS : aide-soignant

Licenciements : Conforama, non aux licenciemens. En ligne ou en direct, préparer la grande réaction des travailleurs


Une proche vient de me transmettre une pétition qui circule contre la liquidation de 1900 emplois chez Conforama avec la fermeture de 42 magasins.
         Cette pétition est à signer sur Change.org sur le lien suivant :



Pour rappeler la situation, je republie la brève suivante

Non aux licenciements !





Le groupe Steinhoff a réaffirmé sa volonté de supprimer près de 2000 emplois dans les enseignes Conforama et Maison Dépôts. 32 magasins seraient fermés. Un emploi sur 5 seraient sacrifiés par un groupe dont les dirigeants sont mis en cause pour des irrégularités dans leurs comptes.

La concurrence avec Ikéa ou Amazon sert de prétexte à ces licenciements. En fait, les actionnaires ne pensent qu'à accroître leurs profits. Les travailleurs de Conforama ont enrichi successivement Bernard Arnault puis Pinault qui a revendu le groupe en 2011 à Steinhoff. En prenant sur la fortune amassée par les grands actionnaires, il y aurait largement assez pour conserver tous les emplois.

Argenteuil : PCF, le décès de Claude Vienney


Il y avait un respect mutuel qui devrait exister partout

 
Lors du débat que nous évoquons ci-dessous

Claude Vienney vient de disparaître à l’âge de 91 ans. A elle seule, sa vie résume ce que fut le Parti Communiste Français dont l’histoire a été intimement liée à sa propre vie, de l’enfance de Claude à sa disparition. Un PCF qui fut fondé fin 1920, et dont les trotskystes que nous sommes se revendiquent, en tout cas, celui de cette fondation et des premières années, avant que le stalinisme l’emporte en son sein et le corrompe définitivement.
         Les parents de Claude, Octave et Maria Rabaté, furent des militants gagnés au communisme par la Révolution russe. Son père devint un des cadres dirigeants du PCF. Sa mère abandonna l’enseignement primaire pour en devenir une permanente. Elle fut élue députée de Paris à la Libération.
         Claude était mariée à Pierre Vienney, le fils d’un des avocats de Gabriel Péri. Pierre dirigea longtemps les services de la Ville d’Argenteuil. Je l’avais rencontré personnellement il y a une dizaine d’années. Nous avions échangé alors sur son parcours.
         Jusqu’au bout, Claude aura été une militante de son parti. C’est ce que nous avions en commun. Elle de son parti, le PCF, moi du mien, celui, trotskyste, Lutte ouvrière.
         Ces dernières années, elle était venue à notre banquet annuel de la salle Jean Vilar. Et pas seulement pour banqueter. Je la revois cette année, en février dernier, ferraillant avec Nathalie ARTHAUD lors du débat que notre camarade avec animé dans la salle Pierre Dux. Entre communistes ayant des divergences gigantesques, il y avait de quoi discuter. Ce qu’il n’aurait jamais fallu cesser de faire, mais ce que la stalinisation à la fin des années 1920 du PCF empêcha radicalement, les trotskystes devenant alors pour les dirigeants du PCF des militants à faire taire quand ce n’était pas à abattre purement et simplement.
         En tout cas, c’est cette dernière image de Claude Vianney lors de cette dernière fête que nous garderons, puisque cette rencontre montrait enfin, que des communistes divers, contre le sectarisme, non seulement pouvaient se respecter mais pouvaient discuter sereinement ensemble.
                                                                      Dominique MARIETTE

Le frère de Claude, Jean Rabaté a écrit un livre sur leurs parents que j’ai lu avec intérêt, « Octave et Maria, du Komintern à la Résistance », qui est paru aux Temps des cerises, et que m’avait procuré Claude.


lundi 8 juillet 2019

Algérie : des marées humaines contre le système


Une nouvelle mobilisation historique contre le pouvoir



Ce 20ème vendredi de mobilisation coïncidait avec le 57ème anniversaire de l'indépendance nationale. La population algérienne a répondu massivement aux nombreux appels à manifester pour faire de ce jour une nouvelle mobilisation historique contre le pouvoir. Les manifestations ont été massives dans de nombreuses villes du pays, en particulier à Alger, où une foule immense a défilé malgré la chaleur et un important dispositif policier.
Les banderoles et les slogans dénonçaient clairement le chef d'état-major, Gaïd Salah, ainsi que les récentes propositions du président par intérim, Abdelkader Bensalah, sur la mise en place d'une structure « indépendante » de dialogue pour organiser la prochaine élection présidentielle. Les manifestants scandaient : « Etat civil, non militaire », « Gaïd Salah dégage », « Pas de dialogue, libérez les détenus », « 1962 : indépendance confisquée. 2019 Algérie indépendante », « Ou c'est vous, ou c'est nous, on ne s'arrêtera pas ».
Cette fois encore, la population mobilisée a fait preuve de sa détermination à ne pas se laisser berner par les tenants du pouvoir et a rejeté leur feuille de route. Les classes populaires ne devront compter que sur elles-mêmes si elles ne veulent pas se faire confisquer leur lutte contre le système.