mercredi 19 juin 2019

Trésor public : près de 1000 fermetures en vue


Les employés sur la sellette



Le ministère des comptes publics annonce la fermeture d'ici trois ans de plus de la moitié des trésoreries, près de 1000 sur 1600. Elles assurent au quotidien la comptabilité des communes et accueillent le public pour leurs démarches concernant les impôts.
Le gouvernement jure ses grands dieux qu'il ne s'agit pas de supprimer des postes, prétendant redéployer les agents vers des permanences dans les maisons France Service annoncées par Macron.
Il n'empêche, les employés des impôts ont toutes les raisons de s'organiser pour se défendre et de manifester leur défiance envers ce gouvernement qui confirme une fois de plus son engagement de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique.

Argenteuil, Philippe Doucet et Georges Mothron, main dans la main sur le sujet de « Cap Héloïse »


Se souvenir, le rappeler, toujours et encore !



L’ancien maire d’Argenteuil, Philippe Doucet est reparti en campagne.
         Pas simple pour lui, de faire oublier entre autre son soutien à la loi El Khomry, acte 1 de la loi travail, sa fonction de porte-parole de Valls, et ses tergiversations pour rejoindre ou pas Macron.
         Localement, le grand reproche que l’on peut lui faire est d’avoir préparé en douce le projet Cap Héloïse repris après 2014 par son successeur.
         A ce sujet, nous avons pu remarquer samedi dernier lors du pique-nique du Comité Jean Vilar, la présence de plusieurs de ses partisans. Tant mieux que ces derniers s’opposent au projet et au saccage de L’île Héloïse, et soient favorables au maintien de la salle des fêtes communale.
         Mais sur le même sujet, leur mentor reste muet comme une carpe… et totalement solidaire donc de son adversaire, Georges Mothron !

Argenteuil, Joseph Ponthus, pour « À la ligne Feuillets d'usine » à la librairie du Presse-papier, avenue Gabriel Péri, demain jeudi 20 juin à 18 heures 30





« À la ligne est le premier roman de Joseph Ponthus. C’est l’histoire d’un ouvrier intérimaire qui embauche dans les conserveries de poissons et les abattoirs bretons. Jour après jour, il inventorie avec une infinie précision les gestes du travail à la ligne, le bruit, la fatigue, les rêves confisqués dans la répétition de rituels épuisants, la souffrance du corps. Ce qui le sauve, c’est qu’il a eu une autre vie. Il connaît les auteurs latins, il a vibré avec Dumas, il sait les poèmes d’Apollinaire et les chansons de Trenet. C’est sa victoire provisoire contre tout ce qui fait mal, tout ce qui aliène. Et, en allant à la ligne, on trouvera dans les blancs du texte la femme aimée, le bonheur dominical, le chien Pok Pok, l’odeur de la mer.
Par la magie d’une écriture tour à tour distanciée, coléreuse, drôle, fraternelle, la vie ouvrière devient une odyssée où Ulysse combat des carcasses de bœufs et des tonnes de bulots comme autant de cyclopes. » (Présentation éditions de la Table ronde)

Très bon livre. Une écriture magnifique pour nous parler du travail dans nombre d’entreprises du même type. Le sujet de la condition ouvrière n’est que trop rarement traité. Il l’est dans ce récit avec une très grande justesse. Raison de lire ce livre, de le faire partager, et de participer ce jeudi à ce débat avec l’auteur. Nous en serons. DM

mardi 18 juin 2019

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 17 juin 2019


La grève dans les urgences hospitalières nous concerne tous



La grève dans les services d’urgence prend de l’ampleur. Partie il y a trois mois d’un hôpital à Paris, elle touche maintenant une centaine d’établissements dans toute la France.
La situation y est désastreuse parce que le manque de personnel et de moyens est criant et parce que, comme dans tout le reste de la société, c’est la course à la rentabilité qui dicte sa loi.
Travailler en permanence en sous-effectif, tous les travailleurs connaissent ça : sur les chaines de montage, dans les ateliers de production, dans les bureaux, dans la grande distribution… C’est aberrant car il y a des millions de chômeurs. Mais dans les hôpitaux, c’est criminel. C’est le symbole du pourrissement de la société que d’avoir introduit la concurrence, en clair la recherche du profit, dans le domaine de la prise en charge des malades et des personnes âgées.
Depuis plusieurs dizaines d’années, les gouvernements ont démoli le service public de la Santé en y imposant des critères financiers. Ils ont ouvert les hôpitaux aux intérêts privés. Ceux-ci se sont jetés sur ce qui pouvait leur rapporter, et le reste, l’État l’a laissé dépérir. Alors, les hôpitaux publics se sont endettés et leur dette, qui a atteint 30 milliards d’euros, est désormais une des causes de la pression à la rentabilité.
À cela s’est ajouté le fait que les services d’urgence sont devenus de véritables asiles des temps modernes qui croulent sous le poids de la misère croissante de la société.
Aujourd’hui, ils accueillent deux ou trois fois plus de monde que ce que leur capacité permet. Alors, on met deux malades dans un même box, séparés par un simple paravent, ou bien sur des brancards qui s’accumulent dans les couloirs où ils doivent attendre parfois 5 heures ou plus.
En décembre dernier, dans un service d’urgence d’un hôpital parisien, une femme de 55 ans a été retrouvée morte au petit matin après avoir été amenée la veille en fin d’après-midi par les pompiers. Le personnel ne l’avait pas prise en charge parce que, ayant perdu connaissance, elle n’avait pas répondu à l’appel. À cause de la surcharge de travail, les soignants n’avaient pas pu faire le tour de tous les malades présents et ils avaient cru qu’elle avait quitté les urgences.
Les gouvernements ont prétendu que la privatisation des services publics améliorerait les choses car elle ferait baisser les prix. Au bout du compte, dans la Santé, à la SNCF, à EDF ou à la Poste, des industriels et des financiers s’en sont mis plein les poches et les services publics se sont décomposés.
Après trois mois d’une contestation qui n’a fait que s’élargir, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, en bonne politicienne arrogante, reste droite dans ses bottes. Elle propose une enveloppe de 15 millions d’euros pour renforcer les effectifs uniquement durant l’été. Selon les grévistes, qui affrontent jour et nuit les drames des urgences, il faudrait embaucher au moins 10 000 personnes.
Les grévistes revendiquent aussi une augmentation de salaire de 300 euros pour tous. À l’hôpital comme dans toutes les entreprises, les salaires n’ont pas suivi l’augmentation du coût de la vie. Les aides-soignants sont embauchés à peine au-dessus du SMIC. Et une infirmière parisienne, militante du mouvement, expliquait à la presse, qu’avec presque 10 ans d’ancienneté, son salaire hors primes était de 1 589 euros brut.
Buzyn a concédé une prime de 100 euros par mois. Elle l’a justifiée en donnant pour raison que le personnel des urgences avait à faire face à des « citoyens agressifs » et à des « incivilités ». Elle cherche évidemment un prétexte pour circonscrire cette prime aux seuls personnels des urgences alors que les salaires sont tout aussi bas dans les autres services hospitaliers. Mais au passage, elle fait aussi la leçon aux malades.
Car pour les responsables politiques comme Buzyn, si la situation est devenue catastrophique, ce serait la faute des malades qui se comporteraient mal ou viendraient trop souvent se faire soigner, ou celle du personnel hospitalier qui n’aurait pas assez le « sens des responsabilités », comme l’a sous-entendu le premier ministre Édouard Philippe.
Le sens des responsabilités, les aides-soignants et les infirmiers l’ont justement, eux qui font face malgré la désorganisation due à la course à la rentabilité orchestrée par des gouvernements irresponsables. Ils en ont assez et leur combat est le nôtre.

« Justice » ? Six mois de prison ferme pour le vol d’un sandwich et de deux bouteilles de jus d’orange. Voilà le temps des Misérables…


Les Misérables !



Lu dans la presse
« Tout ça pour un sandwich et du jus d'orange. Un jeune homme de 20 ans a été condamné vendredi par le tribunal correctionnel de Versailles à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour vols à l’étalage…
Mercredi matin, l'homme écroué est entré dans le magasin Franprix de Conflans-Sainte-Honorine pour y voler un sandwich au Thon et deux bouteilles de jus d’orange. Montant du butin : moins de 5 euros. Pris la main dans le sac par le vigile, le chapardeur serait devenu agressif avec le directeur du magasin et aurait bousculé l'agent de sécurité, avant que la police ne le cueille.
Face aux juges vendredi, le suspect a reconnu les faits, raconte Le Parisien : « Je n’ai aucune excuse : j’ai volé. Mais c’était pour manger. J’avais faim et je n’avais pas d’argent », plaide-t-il. Ses explications ne lui éviteront pas la prison. Le jeune homme en stage dans un magasin, déjà condamné à trois reprises à des peines de prison avec sursis, est reparti menotté. »

Éducation, la politique de Blanquer, les réactions : suite et pas fin…


Un rassemblement avant-hier à Eaubonne




Ce matin à 10h, devant la mairie d'Eaubonne, plus d'une centaine de parents et de professeurs du Lycée Louis Armand, parfois accompagnés de leurs enfants, se sont réunis à l'initiative de la FCPE et de la PEEP du lycée. Mobilisés depuis plusieurs mois contre la baisse des moyens prévus pour la rentrée prochaine (plusieurs manifestations en février et mars), les participants étaient encore plus nombreux que lors des précédentes mobilisations ; ils ont tout d'abord défilé autour du marché d'Eaubonne, pour informer les habitants qui y faisaient leurs courses. "On veut des heures pour le lycée" fut repris tout le long du parcours.
Ensuite, Philippe Renou pour la FCPE, Isabelle Degain pour la PEEP, et Sandra Murphy pour les enseignants sont montés sur un banc pour prendre la parole à tour de rôle, avec leur porte-voix. Ils ont fait un point sur la situation, les heures attendues en plus dans les jours ou semaines qui viennent, en rappelant que leur nombre insuffisant obligera à couper dans les heures de soutien au sens large, et réduire voire supprimer les demi-groupes dans certaines matières. Ils ont surtout dit que la mobilisation devra continuer, que seules des mobilisations massives et déterminées pourront inverser le cours des choses, et que la solidarité exprimée depuis des mois entre parents et enseignants sera importante pour la suite.

Argenteuil : L’École de Blanquer et même du maire : l’École de la galère


Pour les élèves et les enseignants, la galère va continuer



Le quartier du Val Notre-Dame est le quartier d’Argenteuil où la pression démographique est la plus forte. De nombreux programmes immobiliers sont à l’origine de cette situation. Le groupe scolaire, primaire et maternel, en subit depuis des années les conséquences négatives : nombre record de classes dans les deux écoles, effectifs très importants dans les classes.
         La construction du nouveau groupe Simone Veil était censée résoudre le problème. Il doit ouvrir en septembre prochain.
         Mais il n’est vraiment pas dit qu’il soit prêt à la rentrée. En outre, les nominations administratives ne sont pas terminées alors que le « mouvement » de désignations des enseignants, pour l’essentiel, a eu lieu.
         Dans tous les cas, la stratégie qui semble être suivie par la municipalité et par la direction académique est de laisser en l’état la situation de l’école primaire Ambroise-Thomas, en maintenant le même nombre de classes, et en n’ouvrant les classes de Simone Veil seulement au fur et à mesure de l’emménagement des familles et de leurs enfants dans les nouvelles constructions.
         Conséquence, une légère diminution des effectifs dans les classes d’Ambroise Thomas l’an prochain, mais le maintien du nombre des classes dans cet énorme groupe scolaire, et un effectif total de celui-ci de 500 élèves !
         Et blanquer continuera à parler de « l’École de la confiance » !

Fiminco - projet « Cap Héloïse » d’Argenteuil… Quand il va découvrir cela...


Peut-être nous entendra-t-il ?

 
Il va peut-être leur dire : "Mais c'est quoi c'truc-là ?" !


Le projet « Cap Héloïse » décrié par les habitants et dont nous attendons l’abandon est porté par une entreprise qui monte paraît-il en puissance, Fiminco. Celle-ci vient de se doter d’un nouveau président, un dénommé François Berlière.
         Il est toujours intéressant de retrouver le parcours de ce type de dirigeant de groupe capitaliste. Grandes écoles, haute fonction publique, grands groupes industriels. Le dernier poste de ce monsieur : président-directeur général de Bouygues Immobilier.
         « Je me réjouis de l’arrivée de François au sein de groupe Fiminco. Son expérience et sa vision globale du secteur immobilier seront de véritables atouts pour construire et mener à bien de nouvelles stratégies d’investissement, en lien notamment avec le développement de produits immobiliers mixtes par le groupe » a déclaré le président-fondateur du groupe Fiminco.
         D’accord, dans le cadre du capitalisme, tant que dominera sa loi, d’une façon générale on ne peut guère empêcher «de nouvelles stratégies d’investissement, en lien notamment avec le développement de produits immobiliers mixtes », mais de grâce laissez de côté ce projet Cap Héloïse (bien un projet « mixte » municipalité-privé lui aussi ?) rejeté par les habitants et qui a reçu un avis défavorable magistral à l’issue de la dernière enquête publique ?