dimanche 22 juillet 2018

Métropole du Grand Paris et gratuité des transports en commun


Que vive demain la gratuité

 
Bons... seulement pour les fabricants de tourniquets

La Ville de Paris vient de lancer un appel pour recueillir des contributions sur la possibilité de rendre gratuit les transports en commun dans une « ville internationale du XXIème siècle ».
Il n’y a pas besoin de tout un tintouin pour admettre que la gratuité des transports en commun est aujourd’hui une évidence, et pas seulement à Paris mais partout dans toutes les agglomérations, et dès maintenant.
Les transports en commun ne sont pas seulement utiles pour les touristes choyés par la mairie de Paris mais avant tout par tous les salariés, et pour ces derniers, ce sont les entreprises qui devraient assurer un transport totalement gratuit.
Le coût des installations et du contrôle du caractère payant des transports en commun est bien supérieur à ce qu’ils rapportent.
           La gratuité des transports en commun s’impose d’elle-même

Bonnes lectures (12) : Le premier maître, Tchinguiz Aïtmatov, Nouvelles traduites du kirghiz - une coédition Les Bons caractères et Le temps des cerises


Le premier maître

 


Autant laisser la parole aux éditeurs pour leur excellente présentation 

« La nouvelle qui donne son titre au recueil, « Le premier maître », raconte la difficile arrivée, en 1924, de l’ouvrier Diouïchène, envoyé par le Komsomol dans un village pauvre de Kirghizie pour y fonder une école. Cet instituteur sait à peine lire et écrire, mais, profondément communiste, il a foi en un avenir meilleur pour tous. Se battant contre les préjugés, les traditions féodales et religieuses, il parvient à rassembler les enfants chaque matin et à leur donner le goût de l’étude. Son combat, peu à peu oublié, renaît à travers le récit de l’académicienne Altynaï Soulaïmanova à qui il a permis, par son enseignement et sa ténacité, de sortir de l’oppression et de la misère. Les deux autres nouvelles, également écrites et publiées dans les années 1960, « Mon petit peuplier » et « L’œil du chameau », reviennent sur ce télescopage entre modernité et traditions. En toile de fond se dessine l’amour de l’auteur pour sa Kirghizie natale, lointaine république soviétique d’Asie centrale.

Tchinguiz Aïtmatov (1928-2008) est considéré comme le plus grand romancier de langue kirghize. Son grand-père était berger nomade et son père, fonctionnaire soviétique, a été fusillé en 1938, victime des grandes purges staliniennes. Ses premières nouvelles, dont celles qui composent ce volume, ont été écrites en kirghize. La nouvelle le premier maître, a été adapté au cinéma par le réalisateur Andreï Kontchaloski en 1965. Dans les années 1980, Aïtmatov devint un des auteurs soviétiques majeurs. Il fut président de l’Union des écrivains. Sous Gorbatchev, il devint ambassadeur en Europe. Après la dislocation de l’URSS, en 1991, il resta ambassadeur du Kirghizistan indépendant. Plusieurs de ses ouvrages, dont le roman Djamilia, qui l’a fait connaître du grand public, ont été traduits et édités en France. »

Le premier maître, Tchinguiz Aïtmatov, Nouvelles traduites du kirghiz - une coédition Les Bons caractères et Le temps des cerises

samedi 21 juillet 2018

Armement : Macron invente les armes inoffensives


Qui font des milliers et des milliers de victimes

 


L'État français est signataire du traité sur le commerce des armes, qui interdit en principe la vente d'armes à des États lorsqu'elles sont dirigées contre des civils.
Or le matériel militaire français vendu à l'Arabie Saoudite est engagé au Yémen, où des populations civiles en sont victimes.
Macron prétend que le matériel vendu dans ce cas serait purement « défensif ». Un bobard défensif difficile à avaler.
 
Une marche est organisée à Beaumont-sur-Oise
Aujourd’hui samedi
Contre l’oubli
Deux ans après la mort d’Adama Traoré
Dans les mains des gendarmes
Départ : 14 heures
Gare de Persan-Beaumont
 

Google : l’Europe joue les gros bras mais...


Loin de l’amande au fruit

 


L'Union européenne vient de faire condamner Google pour abus de position dominante, lui permettant d'imposer son logiciel Android dans presque tous les smartphones. Certains commentateurs voient dans cette amende de 4,3 milliards d'euros une réplique à Trump dans la guerre commerciale qu'il a engagée et même un geste fort des États pour reprendre la main face à des multinationales comme Google.
En fait, cette amende est une broutille pour Google, qui réalise en chiffre d'affaires l'équivalent de cette somme en trois semaines et est assis sur 88 milliards d'euros de trésorerie. Le géant du numérique va placer le montant de l'amende sous séquestre et entamer une longue procédure judiciaire pour la contester.
On verra au bout du compte ce qu'il paiera vraiment...

Haïti : le Premier ministre démissionné par la rue


Haïti : le Premier ministre démissionné par la rue

Après quatre jours d’émeutes le Premier ministre haïtien, Jack Guy Lafontant, a annoncé sa démission samedi 14 juillet.
À l’annonce des hausses qu’il voulait imposer, la population des quartiers populaires avait envahi les rues des principales villes. Elle refusait de voir augmenter de 30 % le prix de l’essence, de 47 % celui du diesel et même de 51 % celui du pétrole lampant, utilisé pour les lampes avec lesquelles les familles pauvres sont contraintes de s’éclairer, faute d’électricité. La force du mouvement était telle que le gouvernement avait jugé préférable de reculer et d’annoncer la suspension de ces mesures jusqu’à nouvel ordre. Mais cela n’avait pas suffi à calmer la colère des manifestants, et le blocage de la capitale Port-au-Prince continuait, ainsi que la présence des barricades.
Face à une situation qui risquait de s’aggraver encore, le Premier ministre a donc fini par accepter de jouer le rôle de fusible. Sous la pression de plus en plus insistante des députés, qui l’avaient convoqué et le menaçaient d’un vote sanction, il a annoncé qu’il quittait le pouvoir.
À Haïti, l’un des pays les plus pauvres du monde, le seul moyen pour la population d’éviter d’être étranglée par les possédants et les politiciens à leur service est de riposter violemment dans la rue à leurs attaques.
Le prochain gouvernement, ou le suivant, savent qu’en remettant de telles augmentations sur le tapis ils s’exposeraient à de violentes réactions. Alors, il leur faut chercher à tergiverser, à donner le change. Mais, sur le fond, il s’agira toujours de ponctionner la population pauvre. C’est ce que demandent les industriels, le FMI et les États-Unis, auxquels tous les dirigeants haïtiens, à commencer par l’actuel président Jovenel Moïse, n’ont rien à refuser.
Les travailleurs, les pauvres d’Haïti viennent cependant de prouver qu’ils sont capables de les faire reculer, jusqu’à imposer le départ d’un Premier ministre. Ils ont les ressources nécessaires pour défendre leurs intérêts, à condition de ne pas se laisser abuser par les manœuvres des gouvernants et de ceux qui cherchent à utiliser les mouvements populaires pour faire avancer leur propre carrière.

                               Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2607)
 
                                                                                        
                                                                                        Photo Newsfeedcom

 

Argenteuil : berges de la Seine, six kilomètres à réaménager globalement


« Reconquête des berges », au moins y réfléchir sérieusement

 


Nous avons eu l’occasion ces jours derniers de marcher lelong du canal de l’Ourcq à Pantin. Un espace industriel qui devait avoir un aspect quelque peu sinistre il y a peu de temps encore a été transformé en un lieu accueillant où se mêlent entreprises et lieux d’habitation. Les employés de la Ville d’Argenteuil qui sont allés en formation dans le centre national de formation des employés municipaux près de l’Eglise de Pantin le connaissent dorénavant.
         Cet espace de quais aujourd’hui en train de finir d’être aménagé a été, c’est une évidence, l’objet d’un aménagement d’ensemble qui lui donne une harmonie qui nous transporte en Angleterre ou dans un pays du nord de l’Europe.
         Oui, un aménagement d’ensemble, pensé « globalement ».
         C’est justement ce qui manque fondamentalement à Argenteuil pour ce qui concerne les six kilomètres des berges de la Seine. Sans parler de la catastrophe de l’espace Jean Vilar engagé par le maire d’Argenteuil dans les pas de son prédécesseur, il n’y a pas de plan d’ensemble les concernant. Ou s’il y en a un, il est caché aux habitants. La municipalité annonce un projet pour la zone industrielle de la gare du centre, un autre pour la zone « Dassault », mais aucune vue d’ensemble, pour un espace qui présente pourtant une unité, celle de ces berges du fleuve à aménager comme un tout.
         Evidemment, réaliser ensuite relève de bien d’autres paramètres qui dépendent pour l’essentiel des initiatives capitalistes. Mais pourquoi commencer à miter l’espace par des projets éparses sans cohérence les uns avec les autres, sans avoir une vision d’ensemble de ce qui serait possible ?
         Pourquoi ce qui a été au moins réfléchi à Patin pour le canal de l’Ourcq ne l’est plus douze kilomètres plus loin à Argenteuil pour les berges de la Seine ?

Lectures d’été : Un court moment révolutionnaire, Julien Chuzeville, Libertalia


Un court moment révolutionnaire

 


L’été n’est pas seulement propice aux lectures de romans. Le temps « libéré » permet bien d’autres lectures. Par exemple, des lectures d’histoire comme celle que je vous propose aujourd’hui, qui porte en l’occurrence sur les premières années de la création du Parti communiste, de ce qui allait devenir le PCF. Ce que l’auteur intitule « un court moment révolutionnaire ».
         Le PC a marqué l’histoire du pays, des années 1920 à la fin du XXème siècle. Son soutien à Mitterrand et à ses successeurs du même tonneau ont réduit une influence, en particulier militante, qui n’est plus aujourd’hui que l’ombre de ce qu’elle fut.
         L’auteur s’intéresse aux origines de ce parti, à sa création, aux dirigeants qui l’animèrent durant les premières années de son existence.
         Le PC fut le produit de toute une histoire, celle du mouvement ouvrier, que l’auteur retrace avec bonheur. Il fut aussi le résultat de l’action des militants qui n’abdiquèrent pas l’internationalisme, fondement du combat révolutionnaire, que trahit la grande majorité des dirigeants du mouvement socialiste et syndical à l’été 1914. Sa création fut bien évidemment portée par la victoire de la révolution soviétique en Russie.
         Ceux qui créèrent ce nouveau parti qui avait l’ambition d’être la section française de l’Internationale communiste eurent à affronter une lourde tâche politique et de construction de leur organisation. Ils n’y réussirent pas. Et cette première génération de dirigeants fut vite remplacée par une autre sélectionnée sur la base de l’allégeance à la politique de Staline.
         Cette histoire de la fondation du PCF n’est guère connue. Pour les militants véritablement communistes d’aujourd’hui ce livre qui l’aborde mérite d’être lu, comme pour ceux du PCF qui continuent à militer, et tous ceux qui veulent comprendre les difficultés actuelles du combat pour changer la société.
 

Un court moment révolutionnaire, Julien Chuzeville, éditions Libertalia

vendredi 20 juillet 2018

Macron, Benalla, la « bienveillance et l’intégrité » façon « gorille »


Quand un « gorille » de Macron se défoule


                                                         Alexandre Benalla

On apprend deux mois et demi après les faits, qu'un collaborateur de Macron, Alexandre Benalla, a tabassé deux manifestants à terre le 1er mai à Paris. Coiffé d'un casque de CRS, il accompagnait un groupe de policiers qui dispersait un rassemblement.
Tout à fait au courant, l'Élysée s'était contenté de le suspendre deux semaines en toute discrétion. Et cela n'a pas empêché ensuite de lui confier l'organisation de la sécurité lors de la célébration de la victoire des footballeurs français au palais présidentiel.
Visiblement ce sbire de Macron n'a pas pris au sérieux le bavardage de son patron sur la « bienveillance et l'intégrité ».