Contre
l'arrogance de Macron, vive la lutte des travailleurs !
Pour célébrer sa première année à
l’Élysée, Macron s’est offert un reportage à une heure de grande écoute sur
France 3. On a pu le voir serrer la main de Trump, accueillir Poutine à
Versailles, enterrer Johnny ou dialoguer avec des petits enfants… mais pas se
faire prendre à partie par des travailleurs en colère ou des retraités
indignés.
Ce reportage à sa gloire a évité
les sujets qui fâchent. Pourtant, Macron n’a pas pu s’empêcher d’exprimer son
mépris habituel pour « ceux qui font une tragédie dès qu’on leur parle de
réforme », qui pensent que le « summum de la lutte c’est les 50 euros
d’APL » et qui n’auraient ni idéal, ni soif d’absolu.
Tout juste évoquées, la lutte des
cheminots et la sympathie qu’elle suscite parmi les travailleurs sont attribuées
à un pays « rétif au changement » et rempli « d’aristocrates
égalitaires » qui se cabrent parce que c’est dans leur nature.
Pendant que Macron joue les
grands hommes et veut réduire toute contestation de ses attaques à des caprices
de travailleurs trop gâtés, la lutte des cheminots continue.
Et cette mobilisation qui dure,
le refus des cheminots d’accepter le recul de leurs conditions de vie et de
travail sont autant d’encouragements pour tous les travailleurs qui veulent se
battre.
C’est le cas des salariés d’Air
France. Après des années de blocage des salaires, des milliers d’emplois
sacrifiés et des jours de congés supprimés au prétexte de redresser
l’entreprise, ces travailleurs, des mécanos aux pilotes en passant par le
personnel commercial, réclament 6 % d’augmentation. « Insoutenable pour
l’entreprise ! » répliquait son PDG Janaillac, qui est payé lui-même plus d’un
million d’euros annuels et a augmenté de 28 % la rétribution des membres du
conseil d’administration de l’entreprise !
Janaillac voulait faire
cautionner par les salariés un accord sur 2 % de hausse des salaires,
conditionnant d’éventuelles futures augmentations aux résultats de l’entreprise
et avec une clause anti grève par-dessus le marché. Il était tellement sûr de
gagner qu’il a soumis cet accord à référendum, en mettant sa démission dans la
balance si le « oui » ne l’emportait pas. Le voilà donc éjecté, après que les
salariés se sont massivement prononcés pour le « non », malgré la pression de
la hiérarchie et des médias !
Les chantages exercés sur les
travailleurs d’Air France, sur ceux de la SNCF, n’ont pas fonctionné. Aux
cheminots, la ministre des Transports explique que leur grève met l’avenir du
chemin de fer en danger. Le Maire, le ministre de l’Économie, fait la leçon aux
travailleurs d’Air France en prétendant que la survie de l’entreprise est en
jeu, que leurs demandes sont injustifiées et que la grève coûte cher. La belle
affaire ! Les dirigeants n’ont qu’à satisfaire les demandes des travailleurs
pour mettre fin au mouvement !
Les ministres ont beau
s’étrangler de rage contre les grévistes, la contestation de sa politique met
le gouvernement en difficulté. Elle a même obligé Macron à envoyer son Premier
ministre, Édouard Philippe, discuter avec les responsables syndicaux des
cheminots.
Comme on pouvait s’y attendre, il
n’en est rien sorti. Philippe avait prévenu qu’il voulait bien tendre la main
mais sans rien mettre dedans, puisqu’il n’était pas question de discuter des
conditions de travail, ni de la fin du recrutement au statut, ni de l’ouverture
à la concurrence, ni de la réorganisation de la SNCF. Tout juste a-t-il promis
une autre rencontre et la possibilité de discuter de la reprise d’une partie de
la dette. Comme si les cheminots étaient concernés par la dette, résultat des
ponts d’or faits aux grands groupes capitalistes, notamment pour construire les
lignes TGV !
À travers le bras de fer engagé
contre les cheminots, le gouvernement Macron veut faire la démonstration qu’il
n’y a pas d’autre choix pour les travailleurs que de se plier à la politique de
régression qu’il mène, pas d’autre choix pour l’ensemble des classes populaires
que d’accepter de payer ses cadeaux à la grande bourgeoisie. Et à ce rouleau
compresseur contre le monde du travail, Macron ajoute sa morgue et son mépris.
Eh bien, il aura réussi à faire
l’unanimité contre lui parmi les travailleurs ! Et pas seulement ceux de la
SNCF ou d’Air France, mais tous ceux qui se sentent représentés par leurs
mouvements.
La lutte des cheminots a contribué
à changer le climat social, comme le montre le succès des manifestations.
D’autres journées sont annoncées au mois de mai. À chaque temps fort, à chaque
mobilisation, participons le plus nombreux possible pour dire que les
travailleurs qui se battent pour leurs droits ont raison !