vendredi 4 mai 2018

Grève des cheminots, elle dure et représente tous les travailleurs ! Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Une grève qui dure et qui représente tous les travailleurs

02 Mai 2018

Les cheminots sont bel et bien installés dans la grève, chaque semaine qui passe le confirme. Les DII, ces formulaires par lesquels ils se déclarent grévistes auprès de leur direction, ont été à nouveau très nombreux pour les 3 et 4 mai, après une baisse lors des deux jours de grève précédents, qui tombaient sur un week-end.
Le mouvement des cheminots marque l’actualité, d’abord parce qu’il dure et se maintient, mais aussi parce que les cheminots ont choisi de mettre en avant ce qui, dans les attaques du gouvernement, concerne tous les travailleurs : la peur de perdre son emploi lors du passage au privé de sa ligne ou de son atelier, le refus de la précarité pour les jeunes embauchés qui n’auront plus le statut des cheminots, et aussi les bas salaires, bloqués d’année en année, les conditions de travail qui se dégradent et se dégraderont encore plus vite avec la privatisation et la mise en concurrence.
Ces problèmes sont le quotidien de tous les salariés, du public ou du privé, et c’est la raison pour laquelle le mouvement des cheminots rencontre l’assentiment d’une grande majorité d’entre eux. Cela, les grévistes le constatent dans leurs familles, auprès de leurs amis, lors des diffusions de tracts aux usagers et des opérations péage gratuit. Ils sont fiers de mettre Macron dans une position de plus en plus inconfortable en tenant semaine après semaine.
Quand Macron a lancé le pacte ferroviaire, il avait des objectifs qui lui étaient propres : faire la démonstration que lui, contrairement à ses prédécesseurs, il était capable de mettre au pas les cheminots. Il voulait montrer à la bourgeoisie qu’elle avait misé sur le bon cheval lors de l’élection présidentielle.
Cela ne pouvait que convenir à la bourgeoisie… à condition que ça fonctionne. Et ça n’a pas fonctionné comme prévu. Le mouvement des cheminots a surpris Macron et la bourgeoisie, d’abord par son caractère massif, ensuite par sa durée. Les capitalistes s’attendaient à 15 jours de grève et s’étaient organisés en fonction de cela : en faisant du surstockage, en prévoyant des transports supplémentaires par camion. Maintenant que le mouvement dure depuis près d’un mois, et garde son caractère massif, ces arrangements ont atteint leurs limites et les capitalistes de certains secteurs commencent à s’impatienter.
Outre les patrons du tourisme et de l’hôtellerie, les capitalistes de secteurs de l’agroalimentaire, du bâtiment, se plaignent par médias interposés de ne pas pouvoir évacuer leurs silos avant la prochaine récolte pour les uns, de ne pas pouvoir acheminer les granulats nécessaires aux grands chantiers pour les autres.
Un sondage réalisé pour le journal patronal La Tribune indique que, « dans les entreprises comptant 10 salariés ou plus, 47 % connaissent une perturbation de leur activité (dont 27 % beaucoup) ». Pour « sortir de la crise », 45 % des patrons interrogés estiment que le gouvernement « doit négocier certains points de la réforme ».
Ils écartent néanmoins de ces points de négociation possible tout ce qui concerne le statut des cheminots, la garantie de l’emploi, les conditions de travail et les salaires. Le mouvement risque de durer encore… et, pourquoi pas, de voir d’autres travailleurs en colère le rejoindre. C’est en tout cas ce qui serait nécessaire.

                                       Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2596)



Ce soir Vendredi 4 mai
à 19h00
Radio Orient : Nathalie Arthaud est invitée dans l'émission Plurielles

Babilou, à Argenteuil comme ailleurs, et l’origine d’une belle fortune qui s’envole. Début d’enquête…


L’origine des profits va se crécher là où l’on sait

 
Faire grandir les profits, "ensemble" pour nous les actionnaires...

A Argenteuil, il y avait naguère de nombreuses crèches municipales qui ont été installées en particulier avec des fonds communaux, c’est-à-dire avec nos impôts. 4 ont depuis lors été « privatisées » et remises à un groupe privé, Babilou qui bénéficie d'une "délégation de service public" de la part de la municipalité.
         Ce groupe privé possédait à la date de l'an passé 500 crèches grâce au travail de 6500 salariés.
         Selon un article de l’an passé du magazine Challenges, Babilou prônerait entre autre « la qualité, l’esprit d’équipe, la bienveillance, l’engagement et la diversité ».
         Les déclarations d’intention ne coûtent rien. En revanche, ce n’est pas pour la gloire des crèches, le bonheur des parents et des personnels, qu’un fonds de placement américain a intégré le capital de Babilou l’an passé, et que la fortune de ses fondateurs est passée de 100 millions d’euros en 2016 à 250 millions en 2018, les faisant se hisser à la 321ème place du classement Challenges des plus grandes fortunes de France en 2017.
         Mais quelle est l’origine de ce grand bond ? A chercher du côté d’investissements faits par la collectivité? De la situation des bambins ? Des conditions de travail et de salaire des personnels ?
         L’enquête continue.

Argenteuil, Education, Macron et ses suivants locaux


A nous, mobilisés, de le faire cesser !


Une boîte, pardon, une classe, plus une classe, plus un centre de loisir, plus...

Ambroise Thomas est une des écoles primaires d’Argenteuil qui supporte le plus les conséquences malencontreuses de la hausse démographique de la Ville, et plus particulièrement du quartier du Val Notre-Dame.
         La municipalité y multiplie les classes, et a décidé d’intégrer le centre de loisirs dans l’école primaire, ce qui va occasionner de multiples problèmes.
         Les travaux viennent de commercer.
Tout cela s’opère sans aucune concertation. La demande d’un conseil d’école extraordinaire a été refusée.
Les problèmes de l’Ecole à Argenteuil, et de celle-ci en particulier sont à l’image des déclarations et des mesures gouvernementales contre l’Ecole publique.
Contre cette situation, contre une municipalité macronienne et un Macron anti-ouvrier, il va falloir se mobiliser, et se mobiliser vraiment.

Argenteuil, municipalité et pigeons (dans la série « pour sourire un peu » ou « c’est qui les pigeons ? »)


De drôles d’oiseaux

 
Ils les préfèrent dans leur assiette plutôt que sur le toit de la mairie ?

Nous avons déjà évoqué la politique de la municipalité pour diriger les jeux des enfants et leurs parents vers le parc Pierre Joly de la maternelle Carnot, loin des inconvénients, sonores en particulier, de leur présence dans le parc de la mairie.
         Après les enfants et leurs parents, elle a aujourd’hui dans le collimateur… les pigeons.
         Haro donc pour les pigeons qu’il s’agit de faire disparaître… 
      ... une fois farcis et préparer dans le pigeonnier, pardon, dans la cuisine aménagée du 3ème étage de la mairie ?

Argenteuil Défense de Jean Vilar, et si l’on abandonnait maintenant purement et simplement un projet qui ne convient pas


Moins d’une demi-salle Jean Vilar

Ci-dessous, un compte-rendu du « Comité jean Vilar » de sa visite au Val-Nord hier. Pour notre part, nous sommes convaincus que la municipalité elle-même se rend compte que cette structure n’est pas adaptée aux grands évènements et autres grands banquets. Sa décision de reporter à nouveau la fin (!) de l’utilisation du complexe Jean Vilar d’un an, c’est-à-dire fin juin 2019 au lieu de fin 2018, est sage. Sage serait qu’elle abandonne maintenant complètement le "projet Héloïse", quitte, comme une clause du contrat initial le prévoit, qu’il en coûte à la Ville 750 000 euros.

         A la place, un grand projet pourrait être celui de tous les habitants pour les années qui viennent, avec la reconstruction de la salle Jean Vilar si sa rénovation profonde ne peut pas être effectuée à coût moindre, mais aussi avec le projet de la rénovation de l’ensemble de L’Ile qui peut et qui doit être renaturée, tout cela dans la perspective de la reconquête des berges. Il y aurait alors le maintien d’une salle des fêtes communale, et l’ajout, au moins pour dix ans paraît-il, de cette salle dite provisoire, une salle de moindre dimension, qui aurait toute sa raison d’être, mais pour des évènements de moindre ampleur.

         Pour notre part, nous proposerons au Comité Jean Vilar de demander à la municipalité un rendez-vous, et cela pour en discuter dans les meilleurs délais.


Une visite de la « structure provisoire »… un vrai chantier!

Les associations argenteuillaises ont été conviées ce mercredi en fin d’après-midi, à venir visiter la structure provisoire, censée accueillir les évènements pendant la phase de démolition de la salle Jean Vilar / reconstruction d’une nouvelle salle par le promoteur privé. Et nous n’avons pas été déçus !

Tout d’abord, le maire a expliqué lors du précédent conseil municipal, que les réservations pour la salle Jean Vilar étaient dorénavant closes, laissant entendre que la structure provisoire prenait le relais… si c’est le cas, nous conseillons d’enlever les échafaudages, de peindre les plaques de plâtre, de poser un sol un peu plus accueillant, de faire les finitions… la preuve en images.






Passons sur les dimensions largement inférieures à la salle actuelle, qui réduiront la voilure de beaucoup d’évènements. Le manque de qualité acoustique a été soulevé par beaucoup de participants : nous avons constaté le problème quand 10 personnes parlent, il y a une forte résonance. On peut s’interroger l’effet pour un concert, ou un spectacle de danse !

Les membres du comité Jean Vilar ne sont pas sortis franchement rassurés par cet édifice : on s’interroge sur le vestiaire, sous-dimensionné, de même pour l’espace dédié au bar- cuisine.



Le parking va poser problème en semaine : le parking de la gare est à 5 minutes à pied, et il est peu probable qu’il puisse accueillir 100 voitures pour un spectacle un soir de semaine. Comment le forum des associations pourra-t-il  se tenir dans les bonnes conditions des années précédentes, même en utilisant la Halle des Sports Roger Ouvrard? La scène est celle que l’on retrouve à la salle Pierre Dux, on est loin de la scène de la salle Jean Vilar en terme de taille, de profondeur.




Les membres du comité ne sont pas sortis rassurés. La question de l’organisation de certains évènements va forcément poser problème dans les mois qui viennent : salon du livre qui remplit la grande salle, repas du 3eme âge organisés chaque année. Sans compter le chauffage de la salle, puisqu’en levant la tête, on a pu admirer un seul radiateur, un ancien modèle accroché en hauteur. Le recyclage c’est bien, mais pas au détriment de la sécurité ou du minimum de confort !

jeudi 3 mai 2018

Violences du 1er mai : un faux radicalisme loin des intérêts du monde du travail


Contre la violence sociale du gouvernement, la force collective des travailleurs

 
C'est là force face au capital

S’affronter à quelques centaines aux CRS et brûler au passage boutiques et poubelles est du faux radicalisme qui, en se substituant aux choix et aux aspirations des travailleurs qui manifestent, est utilisé par le pouvoir pour détourner l’attention des revendications des travailleurs. La force de la classe ouvrière réside dans sa mobilisation collective qui lui donne les moyens de se faire entendre quand elle bloque l’économie.
Plus de 200 000 travailleurs ont manifesté hier pour la journée du 1er mai. Ce qui n’est pas rien. La grève des cheminots continue, celle d'Air France aussi. Elles mettent le gouvernement et le patronat dans un embarras de plus en plus visible. Pour mettre un coup d’arrêt aux attaques gouvernementales et patronale, il faut que la grève s’étende.

Nathalie ARTHAUD aux « 4 vérités » sur France 2 hier : pugnace et déterminée pour affirmer la seule voie, celle de la lutte déterminée, pour mettre un coup d’arrêt à l’offensive du Capital (8 mn)

Education, le 3 mai, et après, poser les revendications aux côtés des autres travailleurs. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière n°2596 à paraître.


Éducation nationale : le 3 mai, en grève contre les mesures gouvernementales

Le jeudi 3 mai, la majorité des syndicats de l’Éducation nationale appellent à la grève et à des manifestations. Cette journée se situe dans la continuité de celle du 22 mars dans la fonction publique contre la dégradation des conditions de travail et l’austérité salariale, mais également en lien avec la grève de la SNCF ou les mouvements dans d’autres secteurs, comme les Ehpad.
La réforme du lycée, qui sera appliquée à la rentrée 2019 en première et à celle de 2020 en terminale, prévoit la disparition des sections actuelles, L, ES et S, au profit d’une organisation basée sur un choix de spécialités. Dans un contexte marqué par la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires, elle a toute chance d’avoir pour conséquence une diminution des moyens au niveau des établissements.
Dans l’enseignement professionnel aussi, la réforme annoncée donne la priorité à l’apprentissage et laisse prévoir une réduction des formations dans le cadre scolaire.
Dans le domaine de l’orientation scolaire, les centres d’information et d’orientation, où les élèves et leurs familles pouvaient s’informer, sont menacés de fermeture, et les délégations régionales de l’Onisep, qui publiaient les documents sur lesquels le public pouvait s’appuyer en la matière, sont transférées de l’État aux régions.
Toutes ces mesures vont aggraver encore l’état de délabrement dans lequel se trouve déjà le système éducatif, en particulier dans les quartiers populaires. Elles s’ajoutent à celles qui vont viser tous les travailleurs, comme la réforme des retraites. C’est autant de raisons de se mobiliser contre Macron et son gouvernement, au côté des autres travailleurs.

                                                  Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2596)