samedi 26 août 2017

Révolution russe de 1917 (22) le VIème congrès du parti bolchevik de juillet 1917 :


26 juillet, VIe Congrès du Parti bolchevique : le parti de Lénine et Trotsky 

Malgré la répression consécutive aux Journées de juillet, malgré l’absence de Lénine et l’emprisonnement de plusieurs dirigeants dont Trotsky, le Congrès du Parti bolchevique eut lieu à la date prévue. C’est une date importante dans l’histoire du mouvement révolutionnaire russe. En effet, si sur le plan du programme le congrès se borna, si l’on peut dire, à entériner les thèses d’avril de Lénine, il marqua, en leur absence, l’accord désormais complet entre Lénine et Trotsky. C’est alors, et pour toute la durée de la période révolutionnaire, que se forma « le parti de Lénine et Trotsky ». Ce dernier écrit dans son Histoire de la révolution russe :
« Le 26 juillet s’ouvrit le Congrès d’unification, en réalité le VIe Congrès du Parti bolchevique, qui se déroula à demi légalement, se dissimulant alternativement dans deux quartiers ouvriers. 175 délégués, dans ce nombre 157 avec voix délibérative, représentaient 112 organisations groupant 176 750 membres. À Petrograd, l’on comptait 41 000 membres : 36 000 dans l’organisation bolcheviste, 4 000 chez les interdistricts [l’organisation de Trotsky] environ 1 000 dans l’organisation militaire. Dans la région industrielle de Moscou, le parti comptait 42 000 membres, dans l’Oural 25 000, dans le bassin du Donetz environ 15 000. Au Caucase, il existait de grandes organisations bolchevistes, à Bakou, à Grosny et à Tiflis : les deux premières se composaient presque exclusivement d’ouvriers ; à Tiflis prédominaient les soldats. » (…)
« À ce congrès – disait plus tard, dans ses Souvenirs, Piatnitsky, un des secrétaires actuels de l’Internationale communiste – n’assistèrent ni Lénine, ni Trotsky, ni Zinoviev, ni Kamenev… Bien que la question du programme du parti eût été retirée de l’ordre du jour, le congrès se déroula sans les leaders, avec activité et fort bien… » À la base des travaux se placèrent les thèses de Lénine. Il y eut comme rapporteurs Boukharine et Staline. Le rapport de Staline ne mesure pas trop mal la distance parcourue par le rapporteur lui-même, avec tous les cadres du parti, en quatre mois, depuis l’arrivée de Lénine. Théoriquement peu sûr de lui, mais résolu politiquement, Staline tente d’énumérer les traits marquants qui déterminent « le caractère profond de la révolution socialiste, ouvrière ». L’unanimité du Congrès, comparativement à la conférence d’avril, saute aux yeux.
Au sujet des élections du Comité central, le procès-verbal du Congrès communique : « On lit les noms des quatre membres du Comité central qui ont obtenu le plus grand nombre de voix : Lénine, 133 voix sur 134 ; Zinoviev, 132 ; Kaménev, 131 ; Trotsky, 131. En outre sont élus au Comité central : Noguine, Kollontaï, Staline, Sverdlov, Rykov, Boukharine, Artem, Ioffé, Ouritsky, Milioutine, Lomov. » Il faut remarquer cette composition du Comité central : sous sa direction s’accomplira l’insurrection d’octobre.(…)
Sverdlov, qui, pratiquement, avait organisé le congrès, disait dans son rapport : « Trotsky, dès avant le Congrès, est entré dans la rédaction de notre organe, mais son incarcération l’a empêché d’y participer effectivement. ». C’est seulement au congrès de juillet que Trotsky entra formellement dans le parti bolchevique. Le bilan des années de dissentiments et de lutte fractionnelle fut clos. Trotsky vint à Lénine comme à un maître dont il avait compris la force et l’importance plus tard que bien d’autres, mais peut-être plus complètement. (…) Déjà, le seul nombre des voix données à Trotsky quand il fut élu au Comité central montra que personne dans le milieu bolchevique ne le considérait, au moment même de son entrée dans le parti, comme un intrus.
Invisiblement présent au congrès, Lénine insufflait dans les travaux de l’assemblée l’esprit de responsabilité et d’audace. Le créateur et l’éducateur du parti ne tolérait pas plus la négligence dans la théorie que dans la politique. Il savait qu’une formule économique inexacte, de même qu’une observation politique inattentive prennent de cruelles revanches à l’heure de l’action. Défendant son procédé d’attention chicanière à l’égard de chaque texte du parti, même d’un texte d’importance secondaire, Lénine répéta plus d’une fois : « Ce ne sont pas des vétilles, il faut de la précision : notre agitateur apprendra cela par cœur et ne sera pas dérouté… » « Notre parti est bon » ajoutait-il, ayant en vue précisément cette attitude sérieuse, exigeante, de l’agitateur du rang, au sujet de ce qu’il fallait dire et de la façon de le dire. »

vendredi 25 août 2017

Triangle de Gonesse : projet EuropaCity : un raté bienvenu dans le processus


Un avis défavorable qui met du baume au cœur

 A propos de l’enquête publique concernant la modification du PLU d’Argenteuil en liaison avec le « projet Héloïse » dont nous avons largement rendu compte ces dernières semaines, nous indiquions à propos de l’avis favorable donnée par la commissaire-enquêtrice : « il est vrai, (comme donné) de façon générale habituellement ».
         D’une façon heureuse, un commissaire-enquêteur vient de démentir cette assertion quelque peu péremptoire. Ainsi, dans l’affaire du triangle de Gonesse-Europa city, il vient de donner un avis défavorable à la modification du PLU de la commune de Gonesse (au nord du Val d’Oise) concernée par le projet, arguant, selon Le Parisien-95, qu’il est « peu compatible avec la notion de développement durable ».
         Dont acte.
         En tout cas, cet avis, même « consultatif » est un encouragement à poursuivre le combat contre un projet spéculatif, faramineux et totalement inutile.

Argenteuil, élections sénatoriales : si loin des travailleurs...


Deux "chambres" de au service du Capital




Les appartements du Capital

Philippe Métézeau, un des principaux adjoints-au-maire d’Argenteuil, a confirmé qu’il mènerait une liste aux élections sénatoriales qui auront lieu prochainement.
         Si l’élection de l’assemblée nationale est bien peu démocratique, celle des sénateurs l’est encore moins, puisque seuls des « grands électeurs », élus par les conseils municipaux des communes les élisent. Le résultat est, et toute l’histoire l'a démontré, que le sénat a toujours été encore plus réactionnaire que l’assemblée nationale, ce qui n’est pas peu dire.
         On ne sait pas si cette candidature détériorera un peu plus l’ambiance de la majorité municipale de droite d'Argenteuil, tel que le dernier conseil municipal de fin juin en a donné une illustration, puisque la liste de l’adjoint va entrer en concurrence avec celle des LR, parti auquel appartient Georges Mothron.
         Certes, cette cuisine ne concerne guère ni les travailleurs de la localité ni l’ensemble de la population.
         Ce qui a en revanche attiré notre attention, c’est la petite phrase relevée par le Parisien-95 : « dans ma liste, les gens ne sont pas maires ou notables… ».
         Si ces paroles sont bien celles de P. Métezeau, comme si c’était là que se trouvait le problème. Ce n’est pas forcément que les candidats soient maires voire notables qui crée une difficulté. La question est que les maires et les notables élus sénateurs se rangent, sauf exception très rares, du côté du Capital contre les travailleurs, et en expriment, aux côtés des députés, les exigences !

Code du travail, 12 septembre, pour empêcher de nouveaux reculs !


Le 12 septembre : préparons-nous à faire grève et à manifester



Il faudra attendre le 31 août pour connaître le contenu exact des ordonnances de la réforme du Code du travail qui entreront en vigueur dès fin septembre. D’ici là, la comédie de la négociation et des arbitrages continue, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, recevant à tour de rôle patronat et organisations syndicales.
Redoutant une réaction ouvrière, le gouvernement repousse au maximum toute annonce définitive. Mais il n’y a pas de doute possible quant à l’ampleur de l’attaque qu’il prépare. Comme la loi El Khomri, cette réforme va faire tomber des pans entiers du Code du travail, pour les remplacer par des accords de branche ou des accords d’entreprise.
Quels que soient les derniers arbitrages concernant le plafonnement des indemnités prud’homales en cas de licenciement abusif, l’assouplissement des CDD, l’extension du contrat de chantier, sorte de CDD sans prime de précarité, ou encore la possibilité de négocier des accords d’entreprise en dehors de toute présence syndicale, le résultat sera un recul pour tous les travailleurs. Il le sera particulièrement pour ceux qui travaillent dans les petites entreprises et qui n’auront même plus le Code du travail à faire valoir pour contrecarrer les abus patronaux.
La crise et le chômage de masse ont mis le patronat en situation de force, ce dont il profite pour mener une guerre contre le monde du travail. Dans la plupart des entreprises, du privé comme du public, les salariés ont subi une aggravation de l’exploitation à coups de licenciements, de restructurations et d’allongement du temps de travail, sans parler du blocage ou de la baisse des salaires. Conscient de ce rapport de force, le grand patronat aidé du gouvernement en profite pour reprendre le terrain qu’il avait dû concéder aux travailleurs sous la pression de décennies de luttes ouvrières. Et il avancera, tant que les travailleurs n’offriront pas de résistance. L’attaque contre le Code du travail est un pas de plus dans cette guerre.
Le sort des travailleurs dépend de leur capacité collective à inverser ce rapport de force, en s’opposant aux attaques patronales et gouvernementales avec leurs armes de classe, les grèves et les manifestations. Il faut que les travailleurs conscients l’affirment et se préparent à participer à la journée de grève et de manifestation appelée le 12 septembre par la CGT, Solidaires et la FSU, tout en sachant qu’une lutte de plus grande envergure est nécessaire.
Alors que la direction de la CFDT et même FO, par la voix de Mailly, prêchent l’attentisme et noient le poisson en laissant croire que les négociations peuvent encore porter leurs fruits, il faut affirmer que, oui, les choses peuvent changer, à condition que les travailleurs se mobilisent.

                                          Lila VERMER (Lutte ouvrière n°2560)
Belle préparation, à Argenteuil, mardi dernier (photo D. Hommeau)
 

Levothyrox, Merck : avec le profit, la santé est loin


Ce n'est pas "la santé avant les profits"

 


Près de 76 000 personnes ont signé une pétition contre la nouvelle formule du Levothyrox. Le Levothyrox, traitant les malades de la thyroïde, est le troisième médicament le plus vendu en France. Depuis que le géant de l'industrie pharmaceutique Merck a changé la formule du médicament dont il a le monopole, nombre de malades sont victimes d'effets secondaires parfois très invalidants. Selon une association de malades, Merck ne recherchait qu'à faire des profits supplémentaires Et pour cela, il n'a pas hésité à risquer la santé de ses clients.

Révolution russe de 1917 (21) : été 1917 : un nouveau gouvernement de coalition contre la révolution


Un nouveau gouvernement de coalition contre la révolution 

La crise de juillet 1917 avait coïncidé avec le départ des ministres Cadets du Gouvernement provisoire russe. Mais socialistes-révolutionnaires et mencheviks, effrayés par les manifestations à Petrograd, compromis jusqu’au bout dans la collaboration avec la bourgeoisie, n’eurent de cesse de rétablir une nouvelle coalition.
L’ancien chef du gouvernement, le prince Lvov, ayant démissionné le 13 juillet avec fracas, se félicitait : « Notre “percée en profondeur” sur le front de Lénine a, à mon avis, une importance incomparablement plus grande pour la Russie que la percée des Allemands sur notre front Sud-Ouest. » Lénine commenta : « Deux ennemis, deux camps adverses, dont l’un a rompu le front de l’autre : voilà à quoi le prince Lvov réduit la situation intérieure de la Russie. Remercions-le sincèrement de sa franchise ! Car il est mille fois plus dans le vrai que les petits bourgeois sentimentaux et mencheviques persuadés que la lutte de classe entre la bourgeoisie et le prolétariat, qui s’exacerbe inévitablement à l’extrême pendant la révolution, peut disparaître grâce à leurs malédictions et à leurs incantations ! »
Un nouveau gouvernement de coalition fut formé le 24 juillet, avec le socialiste Kerenski à sa tête. Les Cadets y donnaient le ton. Il entendait poursuivre et approfondir la politique pro-bourgeoise menée depuis février. Pourtant les illusions créées par la coalition des « conciliateurs » avec la bourgeoisie agissaient de moins en moins.
L’offensive russe au front tournait au désastre, selon les mots du général Dénikine : « La lâcheté et l’indiscipline dans certains endroits en arrivèrent au point que les hommes chargés du commandement furent obligés de demander à notre propre artillerie de ne pas tirer, les tirs provoquant la panique parmi les soldats. Des déclarations alarmantes de commandants d’unités combattantes me parvinrent, concernant des désertions massives et spontanées de foules d’hommes et de compagnies entières, quittant la première ligne. (…) Jamais encore je n’avais eu l’occasion de combattre avec autant d’infanterie et de moyens matériels. Jamais encore la situation ne s’était présentée avec des perspectives aussi brillantes. Sur un front de 19 verstes [environ 20 km] j’avais 184 bataillons contre 29 à l’ennemi ; 900 pièces d’artillerie contre 300 allemandes ; 138 de mes bataillons furent engagés dans le combat contre les 17 bataillons de première ligne allemands… Et tout s’écroula. »
Lénine prévoyait que la guerre et toute la politique du gouvernement mèneraient rapidement à son discrédit : « De nouveau la famine menace. Tous voient que les capitalistes et les riches trompent sans vergogne le Trésor sur les fournitures de guerre (…) ; qu’ils réalisent, grâce à la hausse des prix, des bénéfices exorbitants, tandis que rien, absolument rien, n’a été fait pour organiser un recensement sérieux de la production et de la répartition des produits par les ouvriers. Les capitalistes, de plus en plus arrogants, jettent les ouvriers sur le pavé, cela à un moment où le peuple souffre de la disette de marchandises. (…)
Le gouvernement, qui se prétend révolutionnaire et démocratique, continue depuis des mois à berner les paysans, à les tromper par des promesses et des atermoiements. (…) Dans son zèle à défendre les grands propriétaires fonciers, le gouvernement en est arrivé à une telle impudence qu’il commence à faire poursuivre en justice les paysans qui se sont emparés “arbitrairement” des terres. (…)
Que le parti [bolchevik] dise hautement et clairement au peuple (…) que le “nouveau” gouvernement Kérenski, Avksentiev [SR ministre de l’Intérieur] et Cie n’est qu’un paravent derrière lequel se dissimulent les Cadets contre-révolutionnaires et la clique militaire, véritables détenteurs du pouvoir ; que le peuple n’aura pas la paix, que les paysans n’auront pas la terre, que les ouvriers n’auront pas la journée de 8 heures, que les affamés n’auront pas de pain sans liquidation complète de la contre-révolution. Que le parti le dise, et le développement des événements montrera, à chacune de ses phases, que le parti a raison. »

jeudi 24 août 2017

Argenteuil travailleurs de la commune : un bel exemple d'indélicatesse


Chronique estivale des travailleurs territoriaux d’Argenteuil


De la délicatesse, et un logement, diable !

La gardienne d’une école d’Argenteuil doit partir en retraite à compter du 1er octobre prochain. Mais elle vient, en plein mois d’août de recevoir une lettre de la hiérarchie municipale lui demandant d’avoir déguerpi de son logement de fonction au 1er… septembre !
         Bel exemple de la délicatesse de cette hiérarchie à l’encontre d’une travailleuse qui travaille pour la Ville d’Argenteuil depuis 35 ans !
         La municipalité d’Argenteuil a des liens très étroits avec des bailleurs dits du logement social, en particulier avec AB-Habitat, lequel par exemple possède 11 000 logements. Ce ne serait pas la mer à boire de réserver les quelques logements nécessaires aux quelques retraités communaux de chaque année devant quitter leur logement de fonction.
         Un geste effectué délicatement qui serait bien la moindre des choses à l’égard de travailleurs qui ont « servi » au mieux pendant des années la collectivité !
                                                                     
Aux antipodes du père noël
 

Argenteuil-Bezons, AB-Habitat : un départ très révélateur


Drôle d’ambiance depuis plusieurs années, pour les travailleurs comme pour les locataires

 
La Directrice Générale d’AB-habitat, le bailleur HLM historique d’Argenteuil-Bezons vient d’annoncer qu'elle démissionnait "pour aller vers un nouvel horizon professionnel". Elle n’était là que depuis peu de temps. Comme l’indiquent nos camarades de la CGT, elle fait partie de ces gens qui n’ont pas de problème pour changer d’horizon.
         En tout cas, cette démission est révélatrice à deux niveaux. Elle est déjà sans doute significative de la désorganisation qui touche AB-Habitat depuis des années et de l'ambiance qui y règne, en particulier depuis les élections législatives qui ont vu son président et son vice-président être en concurrence. De plus, elle va contribuer à l’aggraver.
         Cela fait des années que cette situation dure, ce qui est profondément préjudiciable aux travailleurs de la « coopérative » HLM, et aux locataires.
         Les uns et les autres aimeraient bien que tout cela s’arrête.
                                                                           
                                                                               
Ça ne tourne pas rond...