vendredi 27 février 2015

Elections départementales à Argenteuil : le marécage n'est pas loin



Une vulgarité loin des problèmes de la population

Venant on ne sait de quelle officine, des tracts non signés sont diffusés actuellement à l’occasion des prochaines élections départementales dans le canton d’Argenteuil -2-, appelant à voter pour les candidats du PS.  Ils sont rédigés dans un style qui nous rappelle d’autres tracts… de droite. La preuve que bien des choses dans l’univers de la politicaillerie sont totalement interchangeable. Ainsi dans ce tract distribué hier dans le centre d’Argenteuil, l’extrait suivant : « Ils bétonnent les quartiers pavillonnaires sans concertation (projet d’immeuble à la place d’un pavillon rue des Bûchettes – Colonie) » nous rappelle ce terme de « bétonnage » qu’affectionnait naguère le maire aujourd’hui en place. Quant au clou de ce tract de « gauche », l’extrait  : « Ils dénigrent notre ville et en 10 mois nos biens (soulignés par nous) ont perdu 15% de leur valeur… », s’il ne relevait pas du langage de l’extrême-droite, il pourrait nous faire sourire. Pour conclure sur un : « Le 22 mars, sanctionnez l’arnaque
         Des militants du PS nous reprochent régulièrement de ne pas faire campagne sur le « local ». Ils comprendront que ce « local »-là à la manière de cette prose clandestine, nous le laissons bien volontiers à certains de leurs amis qui, sans vergogne, en sont les auteurs.

         Les élections peuvent servir au moins à une chose. Elles permettent de rappeler les difficultés d’une fraction croissante de la population et d’indiquer la voie pour les surmonter. En tout cas, c’est la voie que nous suivons, bien loin de ces batailles de chiffonniers, de ces tartufferies en tous genres, et de ces torchons qui sont le cœur des joutes politiciennes locales.

Mulhouse, Argenteuil : chez les Territoriaux, pour la défense des travailleurs, une seule solution, la lutte. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



Mulhouse : les agents territoriaux dans la rue

Jeudi 19 février, près de 400 agents grévistes de la ville et de la communauté d’agglomération de Mulhouse se sont rassemblés près de la mairie. Ils manifestaient leur refus d’accepter de nouveaux sacrifices au nom de la rigueur budgétaire.
Des agents de différents secteurs étaient présents : agents du nettoyage des rues, éboueurs, personnel des écoles, femmes de ménage, agents administratifs. Certains services ont été fermés momentanément, tels les musées, certaines piscines, bibliothèques et accueils périscolaires. Appelé par les syndicats CGT, FO, CFDT et FAFPT, le rassemblement se tenait en même temps qu’une réunion entre la direction et les représentants syndicaux.
Mi-janvier, lors de la cérémonie des vœux du maire aux agents, les discours tenus annonçaient la couleur : suite aux baisses de dotation de l’État aux collectivités territoriales, il était question d’un « tsunami budgétaire », avec 22 millions d’économies à faire.
Fin janvier, lors d’une réunion intitulée Agenda social, l’administration a détaillé aux syndicats les mesures en projet. Le personnel ayant six jours de congés supplémentaires par rapport aux 25 jours réglementaires, elle veut soit les supprimer, soit faire travailler 12 minutes de plus par jour. Les départs en retraite ou pour mutation ne seraient qu’exceptionnellement remplacés. Contrôle accru des horaires, des absences, et poursuite de la réorganisation des services sont aussi au programme.
Ces annonces ont mis en colère de nombreux agents, qui craignent une nouvelle détérioration des conditions de travail. Depuis plusieurs années déjà, les charges de travail n’ont cessé d’augmenter et des départs en retraite n’étaient plus systématiquement remplacés. Pour combler le manque d’effectifs et de moyens, il est question de faire travailler plus, d’accroître la polyvalence et la mobilité, pour redéployer le personnel en fonction des besoins. Ce sont aussi les services publics rendus aux habitants qui risquent d’en souffrir, alors que Mulhouse est une ville populaire, largement frappée par le chômage et la pauvreté.
Comme le gouvernement, le maire UMP de la ville, Rottner, et le président d’agglomération, Bockel (UDI), n’ont d’autre politique que de faire payer la crise aux travailleurs. Face à cette préparation de mauvais coups, les agents territoriaux de Mulhouse ont montré en manifestant qu’ils n’entendaient pas se laisser faire.

jeudi 26 février 2015

De Monte-Carlo à Argenteuil, à n'en pas douter, un monde !




Quand des journalistes s’encanaillent en banlieue.

Ces derniers jours, la radio-télévision RMC s’est commise d’un « sujet » sur le mal-être dans les banlieues. Et pour le faire, elle dit s’être rendu place Salvador Allende à Argenteuil et y avoir interrogé des habitants.
         Sombre voire horrible tableau : ce serait la "ghettoïsation", dont seraient responsables, entre autres, la pauvreté, la précarité, le manque de mixité sociale, et la loi Dalo qui depuis 2008 oblige les préfets à chercher à reloger les mal-logés dans des logements décents.
         Si le « quartier » de l’esplanade Allende n’est pas sans problème, il est loin, très loin de correspondre à la description misérabiliste qui en est faite. Mais quand on veut démontrer ce que l’on veut à tout prix démontrer à l’occasion d’un rapport sur la « mixité sociale », on va où ce n’est pas loin, on prend la première cité, une heure aller-et retour des Champs-Elysées, et le tour est joué.
         C’est vrai qu’à Monte-Carlo, les lunettes sont éduquées à voir tout autre chose : la richesse, les rentiers, les suites luxueuses, mais, c’est vrai, avec, même si elle est différente, là, une véritable absence de « mixité sociale ».

Le député d’Argenteuil est rapidement interviewé dans ce « reportage ». Il est député. Peut-être pourra-t-il nous dire quand sera abrogée la loi Boutin qui a instauré il y a dix ans la généralisation des surloyers, élément d’aggravation du manque de mixité sociale ?