lundi 15 décembre 2014

CGT : entre un Lepaon, ses semblables, et les militants de leur classe, pas les mêmes valeurs



Des valeurs aux antipodes de celles du mouvement ouvrier militant

En activité ou retraités, nous sommes nombreux parmi les militants Lutte Ouvrière de la localité à militer à la Cgt, dans les entreprises ou les unions locales. Nous nous y retrouvons à combattre le patronat et ses serviteurs, fraternellement, aux côtés d’autres militants, engagés dans d’autres organisations ouvrières ou sans engagement politique.
         Des élections professionnelles viennent d’avoir lieu dans la fonction publique. Que ce soit chez AB-Habitat ou à l’Agglomération d’Argenteuil-Bezons, malgré la campagne actuelle contre la CGT, celle-ci y obtient de bons résultats. A la mairie d’Argenteuil, n’en déplaise à la nouvelle municipalité, la CGT résiste et demeure la première organisation syndicale. La branche-consommateur de la CGT, la CGT-Indecosa vient même d’emporter un siège de représentant des locataires lors des élections qui viennent d’avoir lieu chez le principal bailleur d’Argenteuil-Bezons, AB-Habitat.
         Cela dit, les militants sont touchés au vif par ce qui se passe dans les sphères dirigeantes de leur syndicat. C’est pourquoi nous reproduisons ci-dessous un article de notre hebdomadaire lutte Ouvrière de cette semaine qui revient sur la question.


Lepaon et les travailleurs n'ont pas les mêmes valeurs

La commission exécutive de la CGT s'est réunie mardi 9 décembre pour décider de la réponse à apporter à ce qui est désormais appelé « l'affaire Lepaon ». Le trésorier de la CGT a démissionné, mais l'avenir de Lepaon est toujours en suspens. Craignant peut-être de déclencher une crise plus importante encore, la direction a préféré mettre la poussière sous le tapis.
Lepaon n'est pas encore rejeté par la direction de la CGT, mais il l'est des syndiqués. Tout dans son attitude choque, de la part de quelqu'un qui prétend représenter le monde ouvrier. Les travaux de son appartement pour 100 000 euros, ceux pour son bureau pour 62 000 euros et l'indemnité qu'il a perçue lors de son départ de la CGT Basse-Normandie de 31 000 euros, tout cela témoignait d'un goût des avantages qui n'a pas lieu d'être pour un dirigeant syndical. Et cela, même si les largesses dont a profité Lepaon de la part de la confédération CGT sont sans commune mesure avec celles que s'octroient le monde politicien et la bourgeoisie elle-même. Elles montrent un comportement étranger au mouvement ouvrier et qui doit être combattu.
Verser chaque mois une cotisation syndicale est un sacrifice pour beaucoup de travailleurs. Et entendre des responsables syndicaux expliquer que des travaux à hauteur de 62 000 euros, pour mettre au goût du jour leur bureau, n'ont rien d'aberrant, montre le décalage qu'il y a entre ces bureaucrates et la vie des syndiqués.
L'affaire Lepaon reflète les guerres intestines qui divisent la CGT, car ces révélations ne sont pas tombées du ciel, elles ont été transmises sciemment à la presse par certains responsables de la confédération. Pour les médias ou les responsables politiques qui montent cette affaire en épingle, c'est une aubaine, l'occasion rêvée pour mener campagne contre la CGT.
C'est une campagne infâme. Tous ces gens-là, prompts à excuser tel ou tel politicien escroc, tel ou tel affairiste, veulent, au travers de Lepaon, affaiblir la principale organisation ouvrière du pays et salir ses militants. La CGT reste le syndicat dans lequel on trouve les travailleurs et les militants les plus combatifs. Alors que le patronat et le gouvernement veulent transformer les syndicats en béni-oui-oui, nombre de ces militants CGT continuent dans les entreprises à organiser la résistance et les réactions collectives.
Les travailleurs du rang comme les syndiqués savent qu'il leur est indispensable de s'organiser pour se défendre contre les attaques patronales. Ils ont bien des reproches à faire à la direction de la CGT, et en premier lieu aujourd'hui sa quasi-apathie, pour ne pas dire plus, face aux attaques du patronat et du gouvernement. Mais ils savent faire la part des choses, entre les militants qui travaillent à leurs côtés et les hautes sphères syndicales qui les représentent bien peu. Ils savent que, dans les meilleurs combats qu'ils ont menés, les militants de base ont d'abord compté sur leur détermination, leur conscience et leur organisation, alors que ce n'est pas un Lepaon qui les a aidés en quoi que ce soit. Alors demain ils continueront à lutter pour tout ce à quoi Lepaon tourne le dos.
Lila Vermer

dimanche 14 décembre 2014

MJC d'Argenteuil et municipalité : en arrière toute !



La MJC d’Argenteuil dans le collimateur

Le conseil municipal d’Argenteuil se réunit mardi 16 décembre à 19 heures.
          Dans son ordre du jour affiché sur les panneaux municipaux depuis peu, il est question d’un point portant sur une « convention de partenariat avec l’Association Maison des Jeunes et de la Culture ».
         Nous savons que la municipalité  a la MJC dans le collimateur, et compte lui réduire sa subvention et la surface des locaux communaux que la MJC utilise au bénéfice de tous.
         Voilà le genre de chose qui mériterait d’être mis sur la place publique : quelle place voulons-nous pour le combat pour la culture ? Pour la jeunesse ?
         Pour nous, cette place est essentielle. (à suivre)

"budget participatif" : tu participes vaguement, à la marge. Quand à moi, je m'occupe pleinement sans rendre de comptes du vrai budget



Qui va piano va sano, c’est vrai, mais…

Dans quatre mois, cela fera un an que la nouvelle municipalité est en place.
A propos des « comités de quartier », elle déclare  :         « Initiés par le maire lors de son premier mandat, les comités de quartier –instances locales de démocratie participative – feront bientôt leur retour. »
         Bon, ce n’est pas que l’on soit pressé, mais c’est si compliqué, que cela de mettre en place ces comités ? C’est pour bientôt ?
         Ca traîne, d’autant qu’il y a eu un retard à l’allumage, côté recrutement.
         Pour l’essentiel, la municipalité avait trouvé comme moyen pour recruter les membres des futurs « conseillers », de l’effectuer dans les réunions de quartier organisées par le maire en novembre dernier. Comme n’est allée dans ces réunions qu’une infime fraction des habitants, et pas seulement, mais plutôt des partisans du maire, celui-ci est obligé de relancer le recrutement vis-à-vis de l’ensemble des Argenteuillais.
         L’usine à gaz se présente de la façon suivante :
« Que feront-ils ? En plus de propositions par secteur, les conseillers pourront former des groupes de travail thématiques, notamment inter-quartiers. Une présentation des réflexions s’effectuera lors de réunions publiques (deux fois par an minimum) et dans les supports de communication de la Ville. »
         Quant aux moyens : « Quels moyens ? Compte Facebook/ blog, adresse e-mail, réunions dans les maisons de quartier, rencontres avec des élus, création d’une charte, budget participatif… De plus, et ce une fois par an, chaque comité présentera un bilan d’activité de l’année écoulée. »
Bon, mettre sur le même plan un compte facebook et le « budget participatif », c’est que ce dernier ne pèsera pas lourd !

Loin de cette usine à gaz, en construction de surcroît, la population doit se mobiliser, pour s’informer, décider, contrôler, et cela à tout moment, et par tous les moyens. Et pas seulement à propos de petits problèmes, mais sur l’essentiel, ce que l’on fait de son argent, et qui engage son avenir.