mardi 9 décembre 2014

Téléthon, un nouveau succès. La générosité du public face aux carences de l'État



Le « soutien » prioritaire de l'Etat aux groupes capitalistes, pas à la recherche médicale

L'édition 2014 du Téléthon a recueilli à l’issue du dernier week-end 82 millions de promesses de dons à l’échelle du pays. L’ensemble des initiatives qui ont eu lieu sur Argenteuil a rapporté plus de 24 300 euros.
Ce succès du Téléthon prouve qu'il y a dans le grand public beaucoup de générosité, et c'est réconfortant. Mais cela souligne en même temps les carences de l'État, qui abandonne largement à la générosité publique la collecte de fonds pour la recherche médicale.
Ce devrait pourtant faire partie des priorités de l'État. Mais celui-ci préfère soutenir financièrement les grands groupes capitalistes et leurs filiales.
Depuis 1987, l'AFM, l'Association française contre les myopathies, organise chaque année en décembre ce grand week-end de collecte.
Ainsi depuis plus de vingt-cinq ans, cet engagement caritatif a permis l’ouverture du Généthon d’Évry, des progrès très importants de la recherche en génétique et à d'importantes avancées dans la guérison de maladies génétiques.
Comparés aux sommes allouées à l'aide au patronat et aux banques, les fonds d’Etat de la recherche ne pèsent pas lourd. Il est donc heureux que les enfants malades puissent compter sur la solidarité de millions de gens et de l’engagement de très nombreuses associations et de dizaines de milliers de bénévoles.

lundi 8 décembre 2014

Mélenchon : s'affrme haut et fort dans le camp des patrons "bien français"



L’ennemi est dans notre propre pays

Mélenchon, après d’autres politiciens de tous bords, ne rate pas une occasion de s’en prendre à l’Allemagne, désignée comme la grande ordonnatrice des politiques d’austérité en Europe. Et de marteler l’idée que « la France est libre » et qu’elle n’aurait pas à se laisser dicter sa politique.
« Quand le sage montre la lune, le fou regarde le doigt », dit un proverbe. Les travailleurs ne doivent pas se tromper d’adversaires : les capitalistes de tous les pays, français surtout, parce que ce sont eux qui nous exploitent directement, et parce qu’ils sont à notre portée, sont nos ennemis et sont responsables de la situation qui est faite au monde du travail. C’est contre eux qu’il faut se défendre pied-à-pied, au jour le jour.
Invoquer le patriotisme, industriel cette fois, c’est se situer dans le même camp que celui de nos patrons « bien français », ceux qui exploitent notre travail.

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 8 décembre 2014




Valls au garde-à-vous devant le patronat

Valls, interrogé sur France 2, a dit qu’il n’était pas un déserteur et qu’il occuperait son poste de Premier ministre jusqu’au bout. Mais qu’il reste à la barre ou que, pour réaliser ses ambitions il l’abandonne, cela ne changera pas d’un iota le sort des classes populaires. Par contre, il a confirmé qu’il restait toujours le petit soldat dévoué jusqu’à la corde à la défense des intérêts de l’entreprise ou, pour mieux dire, au service des intérêts du patronat et des riches.
Il a redit avec insistance à l’attention du patronat, qui fait semblant de se montrer inquiet, que le pacte dit de responsabilité tenait toujours et que les milliards promis arriveraient comme prévu dans les coffres des patrons. Ce qui n’a pas empêché le Medef, jamais content, de réagir sur le champ, disant que cela n’allait pas assez vite et que ce n’était pas assez.
Mais comme il fallait au Premier ministre faire semblant de maintenir la balance égale, il nous a fait, une nouvelle fois, le numéro de gagnant-gagnant. Il a essayé de nous convaincre que la relance, dopée par les généreuses subventions accordées aux entreprises et surtout à leurs actionnaires, allait permettre de résorber le chômage. Mais qui peut encore être assez naïf pour se laisser prendre à une telle fable ?
Il explique, par exemple, que l’accord qui, paraît-il, vient d’être signé dans les Assurances permettrait la création de 20 000 emplois. En admettant même que cela se réalise, ce qui est plus que douteux, au final combien y aura-t-il de ces emplois qui remplaceront des postes actuellement occupés par des intérimaires ou des précaires ?
C’est ce même tour de passe-passe qui avait permis à Hollande de prétendre qu’à Florange, dans les aciéries, l’emploi avait été conservé, alors qu’on avait jeté à la rue des centaines de travailleurs précaires.
Il en va de même en ce qui concerne le travail du dimanche, qui va être au cœur du projet de loi Macron qui va être discuté au prochain conseil des ministres. On nous dit, là encore, que ce projet vise au bien de tous, à la fois celui des patrons, des salariés et des clients, riches touristes chinois ou ménages français, qui n’auraient pas d’autre choix que de faire leurs achats le dimanche.
Bobards là encore, démentis par les chiffres. Même si cela favorise le commerce -et cela se discute-, ce sera surtout celui des grandes surfaces, au détriment des petits commerçants. Le bilan pour l’emploi risque fort d’être nul, et probablement négatif. Quant aux commodités que cela procurerait aux acheteurs, cela reste douteux surtout lorsque la masse des acheteurs potentiels dispose d’un pouvoir d’achat qui va en s’amenuisant.

Plus grave, cela va se traduire par une régression des droits des salariés. Au train où vont les choses, le libre choix laissé aux salariés de ne pas travailler le dimanche risque de se traduire par l’obligation. La liberté de choix n’est en fait qu’un mot creux quand des millions de travailleurs ne trouvent pas de travail.
On nous serine que ce ne serait pas grand-chose, douze dimanches au lieu de cinq, qu’il faut savoir se montrer solidaire, voire faire des sacrifices dans cette période difficile. Cette chanson, on nous la chante depuis des années. Mais le résultat de cet incessant grignotage réalisé au détriment des classes populaires, on peut en mesurer les effets aujourd’hui.
D’un côté, la détérioration des conditions d’existence des classes populaires, dont une partie grandissante est déjà tombée dans la gêne et parfois dans la misère, tandis qu’une petite minorité de profiteurs fait étalage d’un enrichissement toujours plus provocant. Ces derniers ont toutes les raisons de dire merci à Valls et aux siens.
Le monde du travail et les classes populaires ont, eux, par contre, toutes les raisons de perdre patience et de dire haut et fort leurs quatre vérités à ces profiteurs et à leurs serviteurs politiques.
Sans rien attendre d’un Valls ou d’on ne sait qui, qui lui succèdera à la tête du gouvernement.
Sans attendre non plus quoi que ce soit d’une future échéance électorale prévue pour dans deux ans, mais pour laquelle les candidats, nombreux, sont déjà en piste.
Oui, il faut que le monde du travail se donne le moyen de faire entendre ses exigences, sur le terrain où il est une force, sur le terrain de classe.