dimanche 8 septembre 2013

10 septembre : éditorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière

Mardi 10 septembre, manifestons notre refus de la politique du gouvernement !

Les gesticulations guerrières de Hollande en direction de la Syrie ne peuvent certainement pas faire oublier les coups portés aux travailleurs. Avec l’attaque du gouvernement contre les retraites, l’occasion nous est donnée de dire notre colère contre sa politique anti-ouvrière.
Mardi 10, la CGT, FO, la FSU et Solidaires appellent à faire grève et à manifester. Quels que soient leurs calculs et leurs arrière-pensées, c’est l’occasion de protester contre ce nouveau racket sur les pensions. Le PS qui, en 2010, prétendait s’opposer à la réforme des retraites de Sarkozy veut l’aggraver maintenant qu’il est au pouvoir !
     Tout est odieux, dans cette attaque : l’allongement de la durée de cotisation à 43 annuités, dont le but est d’abaisser les pensions ; l’augmentation des cotisations, à sens unique, puisque les patrons ont l’assurance qu’elle sera compensée tandis que les travailleurs, eux, paieront ; le report de la revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre, qui est un vol dissimulé de 1,5 milliard dans les poches des retraités.
     Le gouvernement Hollande-Ayrault ressasse comme la droite : « Nous vivons plus longtemps, il faut travailler plus longtemps ». Mais avant de forcer les anciens à travailler jusqu’à 67 ans, qu’ils donnent du travail aux chômeurs et aux jeunes !
     Quant à l’espérance de vie, elle n’y est pour rien. Qu’elle progresse n’est pas chose nouvelle, elle augmentait déjà en 1981 quand l’âge de départ a été abaissé à 60 ans par Mitterrand, avec 37,5 annuités de cotisation pour une retraite à taux plein.
     Si ce qui était possible en 1981, avec un niveau moindre de richesses, ne l’est plus aujourd’hui, c’est que le chômage et l’exploitation se sont aggravés, creusant les déficits sociaux tandis qu’une poignée de riches accumule des sommes extravagantes. C’est que la rapacité patronale a grandi et que la part que les riches prélèvent sur la société, avec la complicité des gouvernements de droite et de gauche, est de plus en plus grande.
     Cette attaque contre les retraites justifie à elle seule de manifester, mais il y a bien d’autres raisons. Flambée des prix, gel des salaires, angoisse du chômage et de la précarité, les conditions de vie sont menacées par tous les bouts.
     Combien de travailleurs ont reçu un choc en découvrant leur avis d’imposition ? Combien ont cru à une erreur du fisc en voyant leurs impôts augmenter de 100, 200, 300 € alors que leur revenu n’a pas augmenté d’un centime ?
     Pour les uns, c’est le résultat de la refiscalisation des heures supplémentaires ; pour d’autres, c’est le fruit du gel du barème de l’impôt ou la suppression de l’avantage pour celles et ceux qui ont élevé seuls un enfant… Quand tout ne se cumule pas !
     Et comment payer toujours plus quand son salaire stagne, baisse ou, pire, disparaît ? Car en dépit des boniments sur la « reprise », le grand patronat veut encore laminer les salaires, les primes, les majorations. Il veut allonger le temps de travail, accroître la flexibilité. Il pense qu’il peut tout se permettre, faire travailler gratuitement les ouvriers trois heures de plus par semaine par exemple !
     L’entreprise Revima, près de Rouen, qui impose cela n’est pas un cas isolé. Grâce au gouvernement Hollande-Ayrault, c’est même… la loi ! Alors aujourd’hui, tous les grands patrons veulent leur « accord de compétitivité » qui forcera les salariés à travailler plus, pour moins de salaire.
     Et pourquoi le patronat se gênerait-il, quand le gouvernement prétendument socialiste lui donne un blanc-seing et traite les travailleurs de la Fonction publique de la même façon ?
     L’entreprise a des difficultés ? Les patrons veulent faire payer les salariés ! Et qu’ils soient eux-mêmes mis dans les pires difficultés n’arrête ni le patronat ni le gouvernement.
   Alors, sans réaction collective, sans opposition résolue, gouvernement et patronat continueront à faire les poches des travailleurs. Ce n’est pas la journée du 10 qui les fera reculer. Pour qu’ils stoppent leurs attaques, il faudrait que les travailleurs se lèvent en masse, par centaines de milliers, par millions, une journée, puis deux, puis trois… jusqu’à ce qu’ils soient contraints de reculer.
     On n’en est pas à bouleverser le rapport de forces au point de faire peur au grand patronat mais il faudra en passer par là pour ne pas être poussés vers la pauvreté par un patronat avide et un gouvernement servile. Ils peuvent nous imposer bien des choses, mais ils ne peuvent pas nous empêcher de crier notre colère. Mardi, manifestons pour dire « Non, ça suffit » !

agenda militant



Mardi 10 septembre : journée de mobilisation syndicale où nous serons.
Rendez-vous des militants de Lutte d’Argenteuil :
12 Heures 45 devant le parking Jean Vilar : nous prendrons le car de la CGT ou nous irons par nos propres moyens pour rejoindre la Place de la République

Lutte Ouvrière appelle à participer le plus nombreux possible aux grèves et aux manifestations du 10 septembre. À Paris, le point de rassemblement de Lutte Ouvrière est fixé au métro Saint-Ambroise à partir de 13h pour participer à la manifestation qui démarrera de République à 14h pour se rendre Place de la Nation.
Nos deux banderoles :
- Retraites démolies, emplois massacrés, tous ensemble pour faire reculer le patronat et le gouvernement
- Trop, c’est trop ! Retraites, salaires, emplois, les mauvais coups pleuvent. Tous ensemble on peut les arrêter !

Jeudi 12 septembre :

13 heures 30 : tribunal de Pontoise : soutien aux militants poursuivis pour leur soutien à la cause palestinienne ;

Comme tous les vendredis, vendredi13 :
permanence régulière devant "Chez Paul" au carrefour Péri-Paul Vaillant Couturier-Gabriel Péri 
de 17 heures 15 à 18 heures 15 ;

Vendredi 13, samedi 14 et dimanche 15 :

Fete de l'Huma, présence de Lutte Ouvrière. Venez au stand !

Samedi 14 septembre :

grande journée de présence de Lutte Ouvrière sur Argenteuil ;

Vendredi 4 octobre :
Réunion de "bilan de mandat" des élus Lutte Ouvrière d'Argenteuil.
20.15 Espace Mandéla. Grande salle
Avec Patrice CRUNIL et Dominique MARIETTE

Et pour ceux qui réservent des congés à l'avance :
Fête de Lutte Ouvrière à Argenteuil
Dimanche 26 janvier 2014...

Les feuilles d'impôts se ramassent à la pelle et les difficultés aussi

Les feuilles d'impôt fonciers, elles, arrivent dans les boîtes à lettres.
     La douloureuse est à la hausse, même si c'est mois que l'année précédente.Cela fait tout de même près de 7% en deux ans. Vous êtes seule, vous avez un petit appartement, vous payez près de  1250 euros : comment s'en sortir ?    
     Et une nette augmentation des taux a été votée par le Conseil général pour l'année prochaine ?
     Impôts de droite, impôts de gauche, ils saignent le malheureux.
     Au fait, on ne nous a toujours pas répondu : à combien l'"aide" du Conseil général du 95 à l'opération Zeppelin ?

Impôts : les moyens matériels aussi performants qu'ils soient sur le papier ne remplaceront pas les moyens humains

Certains d'entre nous n'ont toujours pas reçu leur feuille du montant de l'impôt sur le revenu qu'ils doivent acquitter pour leurs revenus de 2012.
    Vu de loin, on pourrait dire que c'est tant mieux, loin de nous ces feuilles de mauvaise augure ! Mais cela permet tout de même lorsqu'on les a en main de savoir où l'on va.
     Renseignement pris, il s'agirait d'une conséquence fâcheuse d'une procédure mise en place par les Finances depuis l'an dernier. On centralise les déclarations papier à Lille, on les photographie et les ordinateurs traitent les éléments scannés. Elémentaire !
     Le hic est que cette procédure avait mis la pagaille l'an dernier. Alors, elle remet cela cette année ?

Eau ou comme pour le reste, au niveau de la commune comme au niveau de la société : le contrôle de la population

Dans une cité relevant d'AB-Habitat, aux Champioux, une fuite importante d'eau se produit. Elle a lieu en deça des compteurs individuels. C'est donc l'affaire du bailleur.
     Des bruits ont couru que ça allait pourtant être aux habitants de payer. Des bruits, mais qu'à cela ne tienne, il n'y a qu'à les vérifier ou à les infirmer. A l'initiative d'un locataire, une demande a été faite de rencontrer l'Adjoint au maire référent du quartier. Celui-ci a donc rencontré une dizaine de ces locataires inquiets. Des assurances leur ont été données.
     La vigilance demeure toujours en pareil cas. Mais comme voilà une bonne méthode !
     Celle du contrôle des intéressés sur leurs propres affaires.

samedi 7 septembre 2013

TUI et ses plans de suppression de postes : des grandes manoeuvres à éclaircir

Le voyagiste TUI France qui possèdent, entre autres, les réseaux Nouvelle Frontière et Marmara, annonce son projet de supprimer 325 emplois. Ce nouveau plan vient s'ajouter à un premier, fin 2011, de 550 salariés sur 1500. TUI parle d'un plan de départs volontaires...
     Ce qui se cache derrière ces grandes manoeuvres ? Un mystère que l'ensemble des travailleurs du trust auraient collectivement les moyens d'éclaircir.

Education : la mobilisation paie

Après plusieurs jours de mobilisation animée par la FCPE, l'ouverture d'une 10 ème classe a été obtenue à la maternelle Dolto du quartier des Côteaux à Argenteuil.
     Mobilisation et détermination surmontent tous les blocages.

Retraites : le 10 septembre dans la rue à Paris. Rendez-vous pour nos amis d'Argenteuil. 12 heures 45 devant la salle Jean Vilar. Une longue histoire de reculs : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine (1 euro) en vente auprès des militants et à la librairie du Presse-papier

Retraites : vingt ans après, Hollande sur les pas de Balladur 

Il y a vingt ans, le 22 juillet 1993, le gouvernement dirigé par Édouard Balladur, Premier ministre dans un gouvernement de droite sous la présidence de Mitterrand, faisait adopter une réforme qui modifiait le mode de calcul des pensions des salariés ainsi que leur mode d'indexation.
     Le montant des pensions de la Sécurité sociale, au moment du départ en retraite, était désormais calculé sur la base d'un salaire de référence égal à la moyenne des salaires des vingt-cinq meilleures années, au lieu des dix meilleures. Cela revenait à faire entrer dans le calcul de la retraite de moins bonnes années, comme par exemple celles où le salarié avait été au chômage. Et pour établir ce salaire de référence, il fut décidé que les salaires des vingt-cinq meilleures années seraient revalorisés en fonction de l'évolution des prix et non plus de celle du salaire moyen.
     L'âge légal du départ à la retraite, fixé depuis 1983 à 60 ans, ne fut pas modifié. Mais un décret du 27 août 1993 allongea la durée de cotisation nécessaire pour obtenir une retraite complète. Elle passa de 150 trimestres (37,5 ans) à 160 (40 ans). C'était une façon supplémentaire de programmer une diminution des pensions. En 1993, à peine les trois quarts des hommes arrivant à 60 ans avaient leurs 37,5 années de cotisation, et pour les femmes c'était encore pire.
      La réforme entra en application le 1er juillet 1994 : c'était une bombe à retardement. Le passage de 150 à 160 trimestres de cotisation fut étalé sur dix ans, à raison d'un trimestre de cotisation supplémentaire par an, et le passage de dix ans à vingt-cinq ans pour le calcul du salaire de référence fut étalé sur quinze ans, à raison d'une année supplémentaire par an. Le changement du mode d'indexation des pensions en revanche fut appliqué immédiatement.
C'est le patronat qui creuse le déficit
     La réforme de Balladur - comme toutes celles qui ont suivi - s'inspirait du Livre blanc des retraites, commandé par le socialiste Michel Rocard en 1991. Alors Premier ministre de Mitterrand, celui-ci défendait la nécessité d'une réforme des retraites menacées d'explosion par le vieillissement de la population et le déséquilibre prévisible entre le nombre de retraités et celui des cotisants.
     Prétendre que le vieillissement de la population menaçait à terme le système de retraite était un mensonge.
     Si le financement des retraites était - et est aujourd'hui - menacé, ce n'est pas parce que, globalement, on vit plus longtemps. C'est parce qu'une part de plus en plus grande des richesses supplémentaires produites grâce aux gains de productivité a été et est accaparée par les patrons, non pour investir dans la production mais pour les redistribuer à leurs actionnaires sous forme de dividendes.
     Au-delà des justifications avancées, depuis le Livre blanc de Rocard, par tous les gouvernements successifs et aujourd'hui par Hollande, ces réformes, comme les réformes de l'assurance-maladie ou de l'assurance-chômage, reflètent avant tout l'offensive de la bourgeoisie capitaliste. Relayée par les gouvernements, elle vise à restaurer ses profits, à préserver et même à développer ses revenus, dans un contexte de marasme et de crise économiques, tout en réduisant grâce au chômage la masse salariale, les salaires, mais aussi les retraites et l'ensemble des prestations sociales.
     Pour combler le trou creusé dans le budget de la Sécurité sociale par la politique du patronat, ce furent les assurés sociaux, les travailleurs, les retraités, les chômeurs qui furent mis à contribution.
     Ce fut d'abord l'augmentation des cotisations. Entre 1974 et 1981, les taux de cotisation retraite des salariés firent plus que doubler alors que les cotisations patronales n'augmentaient que de 40 %.
    Au début des années 1980, face à une campagne du patronat - en particulier d'Yvon Gattaz, patron du CNPF, ancêtre du Medef actuel - sur le thème du coût du travail trop élevé, les gouvernements successifs, de gauche comme de droite, n'osèrent plus toucher aux cotisations salariales et patronales pour la retraite.
     En dix ans, les retraites ont baissé en moyenne de 10 %
     La réforme Balladur de 1993 inaugura les plans d'économies sur les retraites. D'après une étude de la Caisse nationale d'assurance vieillesse (CNAV), dix ans après sa mise en place, cela avait déjà entraîné une baisse de la pension moyenne de l'ordre de 10 %. L'indexation de l'évolution des retraites versées sur les prix au lieu des salaires occasionna pour tous les retraités une perte sur leur pension d'environ 8 % sur dix ans, et devrait se traduire par une perte d'environ 20 % sur vingt-cinq ans.
    Cette première réforme des retraites n'était qu'un début. Depuis, sans compter la tentative avortée de Juppé en 1995 de réformer les retraites des fonctionnaires et les régimes spéciaux, les conditions exigées pour obtenir une retraite complète furent successivement durcies pour le secteur privé et, de plus en plus, pour le secteur public, en 2003, 2007, 2008 et 2010. On a ainsi abouti à la situation actuelle : l'âge légal de départ a été porté à 62 ans à compter du 1er juillet 2011 pour tous les régimes - y compris pour les fonctionnaires et les régimes spéciaux ; la durée de cotisation atteindra quarante et un ans et demi à l'horizon 2020. Aujourd'hui, Hollande et son gouvernement s'apprêtent à en rajouter avec les mêmes arguments, les mêmes objectifs que les gouvernements de Chirac et de Sarkozy.
                                                               Jean-Jacques LAMY