vendredi 19 juillet 2013

Aérogare de Roissy : le règne de la précarité. Une correspondance de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Aérogare de Roissy : le règne de la précarité

Roissy est le plus grand aéroport du pays avec des avions qui s'envolent vers des destinations de rêve... et un personnel qui galère. Quelques exemples.
     Le voyageur qui arrive avec sa mère âgée est accueilli par des employés qui proposent de la véhiculer en chaise roulante : Passerelle (une filiale d'Air France) et Samsic (PHMR) assurent ce service. Très bien. Ce qui l'est moins, c'est qu'une partie du personnel est intérimaire, convoqué du jour au lendemain, vivant dans la hantise de rater le coup de fil du soir qui procure le travail du lendemain.
     Dans les halls, du personnel de nettoyage s'active. Il dépend de sociétés comme ONET. Du personnel précaire, lui aussi. Lorsque le Hall B du terminal 2 a fermé pour travaux début avril, bien des contrats n'ont pas été renouvelés. Pourtant, des toilettes ou des halls à nettoyer, ce n'est pas ce qui manque dans les aérogares !
     Aéroport de Paris (ADP) a développé des magasins qui lui rapportent beaucoup. Du personnel souvent précaire, là encore. Avec la fermeture du 2B, des employés des boutiques Relay ont eux aussi perdu leur emploi. Des kiosques Relay, on en voit pourtant partout en France, mais leur patron étant un gérant « indépendant » n'ayant que deux magasins, il disait ne pas pouvoir les reprendre.
      Roissy c'est aussi le règne du temps partiel imposé. Le groupe 3S (une société de services) impose des contrats de 90 heures par mois. Dans les entreprises de sûreté, ICTS offre des contrats de 86 ou 120 heures par mois, la Brinks, 28 heures la semaine, etc. Mais comment vivre avec moitié ou deux tiers d'une paye quand on a déjà du mal avec une paye entière ? Et de plus en plus, les patrons introduisent dans les plannings des coupures non payées d'une, deux ou trois heures. Ils voudraient ne faire travailler les salariés que le temps du vol : Sodaic ou Securifort les emploient 4 ou 5 heures, pour une présence de 9 à 10 heures sur l'aéroport.
      Même en CDI, les emplois sont précaires. Aéropass (qui fait partie du groupe Transdev) veut supprimer 49 emplois parmi les chauffeurs des cars qui amènent les passagers aux avions. Dès qu'Air France a annoncé son plan d'économies, aussitôt Transdev l'a répercuté et annoncé des suppressions d'emplois.
      Roissy... les avions décollent, les profits aussi, les conditions de travail et de paye font du rase-mottes.

                                                           Correspondant LO
Derrière, des dizaines de milliers de travailleurs précaires.

Algérie : 14 juillet 1953, répression sanglante contre les Algériens à Paris. Un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine

Il y a soixante ans, le 14 juillet 1953 : répression sanglante contre les Algériens à Paris

Le 14 juillet 1953, un imposant cortège de travailleurs maghrébins, algériens en majorité, se joignait à la traditionnelle manifestation parisienne organisée par le PCF et la CGT de la Bastille à la Nation. Les mots d'ordre des organisateurs, réclamant le droit d'apprendre un métier, des logements décents et du travail, laissèrent vite la place à ceux réclamant l'indépendance.
     Les militants du Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, le MTLD, dont le dirigeant était Messali Hadj, le principal mouvement nationaliste alors très influent parmi les travailleurs algériens, brandirent des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « À bas le colonialisme ». Au moment de la dispersion, les policiers se déchaînèrent contre les manifestants maghrébins. Ils ne se contentèrent pas de frapper à coups de matraque. Des coups de feu furent tirés, laissant sur le pavé sept morts, six jeunes ouvriers algériens et un syndicaliste CGT, et de nombreux blessés.
     Le président du Conseil, Joseph Laniel, couvrit immédiatement la répression, soutenant les policiers assassins. Le soir même, le ministre de l'Intérieur, Léon Martineau-Déplat, déclara que les Algériens avaient ouvert le feu les premiers, cherchant à accréditer la thèse de la légitime défense échafaudée par la préfecture de police. Le journal de droite L'Aurore, dans son numéro du 15 juillet 1953, titrait : « Ce 14 juillet a été, hélas ! ensanglanté par une émeute communiste » ajoutant dans un sous-titre : « Deux mille Nord-Africains attaquent sauvagement la police place de la Nation. » Le 17 juillet, un article du journal Le Figaro intitulé de manière significative les « Nord-Africains dans la métropole », exhortait à ne « plus laisser se maintenir et se renforcer dans la capitale ainsi que dans les régions du Nord, de l'Est et de Marseille des masses d'individus qui menacent périodiquement l'ordre public. On peut être généreux sans être dupe ou victime. » Le point de vue colonialiste haineux s'étalait ainsi à longueur de colonnes. Un an auparavant, la répression des manifestations organisées par le MTLD avait déjà fait plusieurs morts en France.
      En 1953, cela faisait déjà sept ans que l'impérialisme français menait une sale guerre en Indochine pour préserver cette partie de son empire colonial. Mais alors que depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l'agitation grandissait dans tout l'empire colonial français pour réclamer l'indépendance, il n'était absolument pas question pour l'impérialisme français de céder.
      Dans les jours qui suivirent la manifestation du 14 juillet, le Parti communiste français et la CGT condamnèrent la répression. Mais à aucun moment ils n'envisagèrent vraiment de riposter, et surtout ne reprirent aucunement la revendication pour laquelle six ouvriers algériens étaient morts.

Droite et gauche unies contre l'indépendance

En fait, aucun des partis et syndicats qui organisaient la classe ouvrière, pas même le Parti communiste, ne soutenait les peuples colonisés dans leur aspiration à l'indépendance.
En 1936, alors qu'il était au pouvoir, le gouvernement du Front populaire n'avait avancé qu'un timide projet consistant à donner le droit de vote à quelques nouveaux électeurs algériens, projet vite abandonné sous la pression des représentants politiques des colons. Un an plus tard, en 1937, le gouvernement socialiste s'attaquait directement au mouvement nationaliste algérien, arrêtant son dirigeant Messali Hadj et interdisant son parti l'Étoile nord-africaine. Tout cela fut ressenti comme une immense trahison par les peuples colonisés. La politique du PCF n'était pas différente : il affirmait alors que réclamer l'indépendance était faire le jeu de Hitler.
     À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Gouvernement provisoire issu du Conseil national de la résistance, présidé par de Gaulle et comportant des ministres socialistes et communistes, réprima dans le sang les manifestations du 8 mai 1945 en Algérie. Des dizaines de milliers d'hommes, de femmes et d'enfants furent assassinés par l'armée et les milices pieds-noires, pour les punir d'avoir réclamé l'indépendance le jour de la « Libération ». Derrière le mythe de la Libération, il y eut en fait l'union sacrée de tous les partis, y compris le PCF, pour reconstruire la puissance de l'impérialisme français, en métropole contre la classe ouvrière, et dans son empire contre les peuples asservis.
     Même si, en 1953, le PCF se prétendait alors un opposant radical au gouvernement, le peuple algérien se retrouva seul dans son combat pour arracher son indépendance et seul face à la répression de l'impérialisme français qui ne fit que s'intensifier par la suite.

                                                                                   Aline RETESSE

ITALIE : LA PAUVRETÉ EXPLOSE


Un rapport publié le 17 juillet par l’ISTAT (l’équivalent de l’INSEE en Italie) met en évidence l’explosion de la pauvreté depuis que le pays est « officiellement » entré en récession il y a deux ans, en particulier dans le sud de ce pays.
Près de dix millions de personnes, soient 15 % de la population d’un des pays les plus développés d’Europe, sont désormais considérées comme « pauvres » par les statistiques, dont la moitié en situation de « pauvreté absolue ».
L’Europe capitaliste devient de plus en plus et partout l’Europe de la misère... avant de devenir, souhaitons-le, l’Europe de la révolte.

jeudi 18 juillet 2013

Argenteuil : un acte inacceptable que les élus Lutte Ouvrière dénoncent comme tel

Argenteuil : un acte inacceptable que les élus Lutte Ouvrière dénoncent comme tel

L'offensive pour liquider l'association Conjugue du Val-Nord continue. Elle vient de connaitre une nouvelle étape. De nouvelles serrures ont été installées hier sur les portes des locaux de la salle Guy de Maupassant, au petit matin ou dans la nuit, avant que les occupants habituels n'arrivent, les matériels restant bloqués à l'intérieur.
     Cette salle municipale est occupée depuis des années à la satisfaction de tous pour l'essentiel par Conjugue, mais pas seulement.
       Tant pis pour les activités de vacances que l'association avait initiées. Tant pis pour les enfants et les familles du quartier.
       Nous l'avons répété ces derniers mois, le différend entre l'association Conjugue et le maire d'Argenteuil avait une solution.
        Un nouveau pas vient d'etre franchi.
     Les élus Lutte Ouvrière d'Argenteuil dénoncent de telles pratiques et apportent leur soutien aux adhérents, aux bénévoles, aux acteurs de cette association de quartier dans ce nouveau mauvais coup qui les atteint mais qui, on peut l'imaginer, ne les fera pas plier. 

                                                                                          Argenteuil le 18.07.13.

GRÈCE : GRÈVE GÉNÉRALE CONTRE DE NOUVEAUX SACRIFICES

Mardi 16 juillet, c’était la grève générale en Grèce alors que le Parlement s’apprête à voter une loi qui prévoit plus de 4 000 suppressions de postes et 12 000 mutations forcées. En particulier des milliers d’enseignants et de gardiens d’école sont obligés de se chercher un autre poste, risquant à terme le licenciement…
L’éducation et bien d’autres services indispensables devraient être sacrifiés pour répondre aux exigences des « marchés financiers ». La population a répondu « non » une fois de plus.

La police municipale manifestant il y a quelques jours à Athènes.



LOI « FLORANGE » : UNE LOI QUI N’EMPÊCHERA AUCUN LICENCIEMENT !

La loi sur « la reprise des sites rentables », promise par Hollande pendant sa campagne présidentielle, est discutée cette semaine à l’Assemblée. Elle est dite « loi Florange », car le candidat socialiste avait fait cette promesse aux salariés d’ArcelorMital en lutte pour défendre leurs emplois. Si elle était adoptée, une telle loi prévoirait une sanction financière, éventuelle, dans certaines conditions...
Que de procédures pour aboutir, de toute façon, à des licenciements ! Il serait pourtant si simple de voter une loi qui interdise purement et simplement tout licenciement.

mercredi 17 juillet 2013

Crise : bilan de crise

Une étude sur les 150 premières villes françaises, fondée sur les chiffres de l’Insee sur les revenus dans les communes entre 2008 et 2011, montre une augmentation des inégalités. Le niveau de vie des plus aisés a progressé de 2.000 ou 3.000 euros annuels en moyenne tandis que les revenus des 10 % les plus pauvres ont diminué, parfois de 1.000 euros.

      Quelle surprise !

Marianne en est hilare

Le projet de nouveau timbre Marianne saisit d'effroi Boutin et ses affidés. Ce timbre aurait pris pour modèle une des animatrices ukrainienne du mouvement féministe Femen.
     Manifester seins nus pour la cause des femmes en est trop pour ces pudibonds.
      Ces "cachez ce sein que je ne saurais voir" appellent au boycott du nouveau timbre.
      Ce ne sera pas difficile pour ces gens-là, ils sont déjà timbrés. DM