Foyer de Vie de Saint-Leu-la-Forêt (Val-d'Oise) : contre une
suppression de poste, personnel et familles réagissent
Mardi 25 juin, une partie des travailleurs du foyer de vie pour
personnes handicapées de Saint-Leu-la-Forêt (Val-d'Oise) se sont mis en grève
et, accompagnés de familles de résidents, sont allés protester au Conseil
général contre un poste non remplacé.
L'APAJH 95 (Association du Val-d'Oise) est une structure qui accueille des
personnes handicapées. Au foyer de Saint-Leu, qui accueille quinze résidents,
les problèmes s'accumulent : non-remplacement des éducateurs absents, refus d'un
mi-temps thérapeutique pourtant prescrit par la médecine du Travail, un mi-temps
non remplacé, du matériel indispensable en panne non réparé, et pour faire
passer le tout, convocations répétées des salariés et pressions diverses de la
part de la direction.
Si les résidents sont traités dans des conditions décentes, c'est parce que
l'équipe travaille le mieux possible et se serre les coudes, malgré les
conditions dégradées, les salaires en baisse et les rumeurs de fermeture du
centre. Cela explique les liens entre les travailleurs du foyer et les
familles.
Le cas de Saint-Leu est loin d'être un cas isolé. L'APAJH 95 a d'ailleurs été
condamnée aux Prud'hommes pour avoir abusé de contrats en CDD, avec des
travailleurs sans formation, et sans embauche à la clef. De plus, l'Agence
régionale de santé, qui intervient dans le financement, a menacé récemment de ne
plus la subventionner car elle coûterait trop cher. Depuis, elle est revenue sur
sa menace, mais en exigeant que les travailleurs renoncent à leurs congés
annuels supplémentaires, ou en revoyant les temps de travail à la hausse.
Ce qui a mis le feu aux poudres est l'annonce du remplacement de deux
salariés, un chef de service à mi-temps et un éducateur à temps plein, par un
chef à temps plein et... un éducateur sportif à 40 % seulement sur les
après-midi. Cette annonce a été très mal prise par l'équipe éducative et par les
familles des résidents, un éducateur à temps plein étant évidemment
indispensable. De plus, le nouveau chef de service va devoir suivre une
formation, ce qui surprend beaucoup, car la direction refuse aux salariés des
formations auxquelles ils ont pourtant droit.
Avant le débrayage du 25 juin, des courriers de protestation avaient été
envoyés au Conseil général, sans réponse. Et lorsque les grévistes ont été reçus
par une responsable au Conseil général, elle leur a affirmé n'avoir reçu aucun
courrier, et s'est étonnée du non-remplacement de l'éducateur. Il ne reste plus
qu'à passer des paroles aux actes.
Les travailleurs et les familles ont mis un pied dans la porte. En tout cas
ils sont convaincus que s'ils obtiennent un recul de l'APAJH dans l'intérêt des
salariés et des résidents handicapés, ils le devront à leur mobilisation.