dimanche 11 juillet 2021

Bangladesh : morts pour le profit

 

Qu’importe la sécurité si les profits sont là

Une usine textile au Bangladesh

Un gigantesque incendie a ravagé une usine de bonbons et de jus de fruits dans la banlieue de Dacca, la capitale du Bangladesh. Le bilan est pour l'instant de plus de cinquante victimes et de dizaines de blessés. Cette usine de six étages ne respectait aucune norme de sécurité. Des produits chimiques très inflammables y étaient stockés et les ouvriers étaient visiblement enfermés dans l'atelier à un étage.

En 2013, l'effondrement du Rana Plaza dans la même ville avait provoqué la mort de plus d'un millier d'ouvrières du textile. Devant le scandale et les grèves ouvrières, l'État, les patrons locaux et les grandes entreprises occidentales qui sont leurs donneurs d'ordre avaient alors beaucoup promis et fait très peu.

Les seuls à pouvoir imposer que leur sécurité passe avant les profits, ce sont les travailleurs en lutte !

Argenteuil, quand le maire écrit, pour démoraliser il n’y a pas mieux

 

Platitudes municipales et vide des vacances pour la majorité de la population

Il est là le drame de la liquidation de Saint-Hilaire

Le maire d’Argenteuil a envoyé à chacun un petit courrier, sa « lettre de juillet ».

         Avec lui, c’est comme avec les cartes postales de vacances que l’on reçoit. On sait à l’avance ce que l’on va y lire. Celle lettre ne déroge pas, et c’est une sorte de copié-collé de ce qu’il nous dit depuis vingt ans. En l’occurrence, le cœur du message tourne comme d’habitude autour du thème de la sécurité !

         Vidéosurveillance, police nationale en extension, une équipe en moto, des horaires de nuit ! C’est dommage qu’il n’ait pas évoqué la question des agents municipaux équipés de chiens qui était au menu du dernier conseil municipal. Car la boucle aurait été bouclée, car cela fait vingt ans que le maire parle de tout cela, décisions qui ont connu pour certaines un début de réalisation à un moment ou à un autre, avant d’être vite oubliées. C’est vrai pour l’équipe moto dont les motos ont existé et qui a disparu, comme pour l’équipe cynophile. Et l’élargissement de la police municipale, c’est la toile de Pénélope. Plus la municipalité tricote une maille d’un côté, et plus la toile de Pénélope se défait d’un autre. Nombre d’agents sont bien recrutés avant d’aller rapidement voir ailleurs ! Quant à la vidéosurveillance, quel bilan ?

         Alors oui, les rodéos moto dans les quartiers populaires, ce n’est pas super pour nombre d’habitants qui ne partent pas en vacances. Mais si ces jeunes étaient emmenés en séjours de vacances à Saint-Hilaire de Riez, chacun peut imaginer qu’ils n’auraient pas la même ampleur.

         Vis-à-vis des jeunes des quartiers populaires, la municipalité n’a rien à leur proposer. Il y a bien la vaccination et son « Zoom sur les… terrasses d’été » organisées à Argenteuil-plage (sans plage) à propos desquelles le maire ose écrire (c’est « sa » lettre) : « nous avons à cœur d’élargir les horizons des jeunes Argenteuillais et de leur proposer des activités enrichissantes et positives ». Oui, élargir les horizons quand on reste à Argenteuil ?

         Mais les membres de la municipalité font partie de cette partie de la Ville dont je suis qui part en vacances. Quant aux autres, jeunes et plus anciens, rien n’est prévu pour que ces deux mois soient autre chose que la suite de ces derniers 18 mois particulièrement difficiles. DM

Bonnes lectures de l’été 2021 (10), Là où nous dansions, de Judith PERRIGNON, Payot-Rivages

Chaque jour, jusqu’à la fin août, même lorsque le présent blog prendra 10 jours de vacances, je vous proposerai une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Là où nous dansions, de Judith PERRIGNON

 


J’avais beaucoup aimé Les faibles et les forts. Je n’ai pas été déçu par la lecture de son dernier roman.

         Certes, il faut se concentrer pour suivre les personnages puisque l’on circule des années 1930 à aujourd’hui, mais le thème est traité autour d’une énigme avec délicatesse et justesse au moyen d’une écriture originale et attachante qui se lie immédiatement au lecteur.

         Nous sommes dans un quartier qui a été marqué par les investissements du New deal de Roosevelt. Une cité moderne comme les nôtres des années 1960. Mais comme pour les nôtres, le temps a passé, et comme bien des grands ensembles de ce temps-là ici, ces constructions vont être détruites.

         Ce roman parle de Detroit dans le Michigan. Detroit qui fut la grande ville de l’automobile, marqué par les luttes du mouvement ouvrier où les ouvriers noirs représentèrent une part majoritaire des prolétaires. Detroit, un creuset de l’histoire de la musique noire. J’ai appris que John Lee Hooker, le grand chanteur de blues fut d’abord un de ces ouvriers de l’automobile de Detroit.

         Mais les choix du patronat, le chômage, la pauvreté ont conduit à la faillite de la ville qui n’est pas facile ces dernières années à relever. Une situation qui a abouti à la marginalisation croissante de la jeunesse, avec ses trafics, la drogue, les gangs.

         Cela vous fait penser à quelque chose. Vous avez raison. Lorsque Judith PERRIGNON écrit sur les États-Unis, nous dirigeons notre pensée vers ici. Elle le fait avec beaucoup de délicatesse, je dirais même de tendresse pour une réalité et des personnages victimes d’un déterminisme qui pourrait ne pas être.

samedi 10 juillet 2021

LVMH, Arnault, sa vitrine de luxe à la Samaritaine : "droit de s’enrichir" et d’étaler son fric gagné sur le dos du monde du travail. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière

 


Samaritaine : vitrine dorée d’un système moisi

07 Juillet 2021

Depuis samedi 3 juillet, des politiciens se relaient pour dénoncer les tags des militants d’Attac sur les vitrines de la Samaritaine, et défendre le bon droit de Bernard Arnault à s’enrichir.

La maire PS de Paris Anne Hidalgo, la macroniste Aurore Bergé, la présidente de droite d’Île-de-France Valérie Pécresse ont tenté d’expliquer que si Bernard Arnault a gagné 62 milliards en un an, c’est une bonne chose pour la société.

La Samaritaine, ce grand magasin parisien, fait partie du groupe de luxe LVMH, dont l’actionnaire principal est Bernard Arnault. Dans l’hôtel qui va y ouvrir, la plus petite chambre coûte 1 150 euros la nuit. Le magasin ne vend que des produits de luxe, comme la gamme Capucines des sacs Vuitton, dont le moins cher coûte 3 400 euros et celui en cuir de crocodile 37 000 euros. En pleine crise économique, LVMH a battu des records de vente. Les clients fortunés ont pu acheter des ceintures en peau de crocodile, pendant que les salariés serrent la leur.

LVMH a supprimé cette année 900 emplois en France et 13 000 dans le monde. En même temps, l’entreprise a versé trois milliards d’euros de dividendes à ses actionnaires, dont la moitié à Bernard Arnault et sa famille.

Bernard Arnault est le plus riche capitaliste français, et actuellement le deuxième derrière Jeff Bezos à l’échelle mondiale. En plus de LVMH, il est un des principaux actionnaires d’entreprises comme Carrefour, qui a elle aussi enrichi ses actionnaires en supprimant des milliers d’emplois ces dernières années.

L’action d’Attac à la Samaritaine visait à dénoncer les excès des capitalistes, et à revendiquer qu’ils payent quelques impôts. Mais il faudra bien autre chose qu’un coup de peinture pour que l’économie serve à satisfaire les besoins de tous, au lieu des caprices des riches, et avant tout, la soif de profits de quelques-uns.

                                                                   Célia Morin (Lutte ouvrière n°2762)

 

 

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-aujourd’hui samedi 10 juillet : de 10 h. à 10 h.30 au marché des Champioux ;

Et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-dimanche 11 juillet, de 11 h. à midi au marché Héloïse.

         Chez les marchands de la presse :

                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM