dimanche 4 juillet 2021

Licenciements : aides, profits, travailleurs jetés sur le carreau. Nouvel exemple avec les mêmes ingrédients

Shiseido (Loiret) : Des licenciements qui ne passent pas

 

Les grévistes de Shiseido à Gien

Mercredi 30 juin, les travailleurs de Shiseido à Ormes et à Gien, dans le Loiret, étaient en grève, suite à l’annonce de 83 licenciements sur ces deux usines, qui emploient au total 650 travailleurs. L’usine fabrique des produits cosmétiques notamment pour la marque Dolce&Gabbana.

À Ormes près d’Orléans, le directeur a été accueilli par les sifflets et les huées des 80 grévistes qui, depuis 5h, occupaient un grand rond-point qui dessert de nombreuses entreprises logistiques. À Gien le piquet comptait une soixantaine de grévistes, dont une majorité de femmes.

L’attitude de la direction qui, il y a peu encore, prétendait que tout allait bien, et qui maintenant veut se débarrasser de travailleurs en leur versant le minimum, est ressentie comme du mépris, et c’est aussi cela qui ne passe pas.

Il est bien difficile de connaitre les bénéfices réels de l’entreprise, tout comme le montant des aides versées par les collectivités locales, ce qui nécessiterait que les travailleurs contrôlent les comptes de l’entreprise. Mais tout le monde sait que le groupe se porte bien, et de grandes pancartes devant l’usine dénoncent les « licenciements boursiers », ou encore « Shiseido se paye le luxe de licencier ». Le comble, c’est que le patron a eu le culot de demander des aides récemment dans le cadre du plan de relance de Macron pour soi-disant créer de l’emploi !

Une réunion avec la direction était prévue le lendemain, mais d’ores et déjà, les grévistes annonçaient leur volonté de durcir le mouvement dès le lundi 5 juillet. Dans les discussions au piquet à Gien, où l’ambiance était joyeuse et combative malgré le temps couvert, les commentaires allaient bon train, sur ces patrons assoiffés de profit maximum qui se moquent du sort des travailleurs, alors même que ces derniers font tout marcher.

 

Perquisition au ministère de la Justice

 

Une enquête qui a si peu de chances d’aboutir…

 


Une longue perquisition a eu lieu jeudi 1er juillet au ministère de la Justice dans le cadre d’une enquête de la Cour de justice de la République. Elle porte sur des soupçons de conflits d’intérêt visant le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, liés à ses anciennes activités, notamment lorsqu’il était avocat de Nicolas Sarkozy, alias Paul Bismuth. Il y a peu de chance pour que cette opération aboutisse tant cette juridiction d’exception est faite surtout pour protéger les ministres.

Pour mettre au jour les mille liens entre l’appareil d’État, la grande bourgeoisie et ses serviteurs politiques, et leur mépris des mêmes règles qu’ils imposent à la population, il faudra imposer la transparence ainsi que le contrôle des décisions et des comptes par les travailleurs à tous les niveaux de la société.

Bonnes lectures de l’été 2021 (2), Loin d’eux et Des hommes, de Laurent MAUVIGNIER

Dorénavant, chaque jour, jusqu’à la fin août, même lorsque le présent blog prendra 10 jours de vacances, je vous proposerai une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Loin d’eux

 


Des Hommes

 


Passons à Laurent Mauvignier. C’est Agnès qui à l’occasion de la sortie du film Des hommes dans les salles, sélectionné pour Cannes, m’a proposé de le relire. (le film Des hommes avec Depardieu, Darroussin, et Catherine Frot que je n’ai pas vu encore).

         J’ai commencé cette semaine à lire le premier roman de Mauvignier, Loin d’eux. Une histoire simple, et les sujets de cet auteur semblent toujours des histoires simples, les nôtres, que nous les ayons rencontrées ou vécues, ou pas, elles auraient pu nous arriver. Et dans ce premier roman comme dans Des hommes, nous sommes dans l’univers de la difficulté d’échanger, d’établir un véritable dialogue entre les individus, fussent-ils liés par des liens familiaux qui n’ont pas réussi à surmonter l’étrangeté qui les sépare.

         J’avais beaucoup aimé Des hommes à sa sortie en 2009. Je l’ai encore davantage apprécié lors de cette relecture.

         Elle est toujours là cette génération qui a vécu la guerre d’Algérie. Je pense à mes amis de la FNACA d’Argenteuil dont les rangs sont d’année en année moins nombreux, appelés ou rappelés des années 1950-1960 dont la vie fut largement mise entre parenthèses pendant de longs mois, dans un espace qui leur était étranger. Je pense aussi aux vieux Chibanis que je croise chaque jour à Argenteuil, et qui eux aussi ont connu, subi, enfants ou adolescents, les affres de cette guerre. Une guerre qui a amoché les uns et les autres, et pour certains, tellement profondément.

         Le silence, la difficulté de communiquer qui est là encore, au cœur d’une histoire qui a lieu à quarante ans de distance et qui est le socle du livre, prend une dimension exponentielle dans le cadre de ce drame.

         Comme bien des auteurs édités aux Éditions de minuit, Laurent Mauvignier a une écriture très originale qui permet de ressentir ce que les protagonistes du roman ressentent ou tentent de formaliser dans la difficulté, sans en faire un carcan. Cela ouvre le champ à notre propre imagination.

         Ce livre est un grand roman sur la Guerre d’Algérie, sur l’horreur certes mais également sur le silence donc, et une douleur qui aura bien du mal à guérir.

samedi 3 juillet 2021

Gauche de gouvernement : prêts à repartir comme avant. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

 Gauche de gouvernement : prêts à repartir comme avant

30 Juin 2021

Depuis le second tour des élections régionales et départementales, le 27 juin, les dirigeants de gauche multiplient les fanfaronnades.

Le PS, tout revigoré d’avoir conservé ses cinq régions, aimerait retrouver son leadership à gauche. Et d’expliquer, comme son premier secrétaire, Olivier Faure : « Les dynamiques les plus fortes se font derrière les candidats socialistes, et pas les écologistes. » Quant aux écologistes, après leurs relatifs succès aux élections européennes de 2019 et aux municipales de 2020, ils escomptaient être les leaders de cette gauche de gouvernement. Et ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas gagné de région qu’ils comptent y renoncer. La France insoumise, elle, n’a rien gagné dans ce scrutin, mais insiste sur la suprématie de son champion, Jean-Luc Mélenchon, qui serait le mieux placé en vue de la présidentielle. L’union de la gauche est un combat… Quant au PCF, qui a perdu, avec le Val-de-Marne, le dernier conseil départemental qu’il dirigeait, il s’est targué de sortir « globalement renforcé » du scrutin. En réalité, s’il a gagné des élus, c’est à la faveur d’unions avec les présidents de région PS, en échange de quelques postes à l’exécutif régional. Et quand il a refusé l’union, comme en Normandie, c’est que le PS ne lui proposait pas assez de strapontins.

66 % des électeurs se sont abstenus, et souvent plutôt 80 % ou 85 % dans les quartiers populaires. La pandémie a fait 110 000 morts. Le chômage et la précarité frappent durement, et de nouvelles attaques sont en préparation. De toute évidence, les différents partis de gauche ne réussissent pas à susciter suffisamment d’espoirs, ou d’illusions, au sein des classes populaires pour mobiliser leurs suffrages dans les urnes. Certains de leurs dirigeants, bien contraints de le constater, déclarent d’ailleurs qu’il faut en trouver le moyen. Mais pour quoi faire ?

Si la gauche, toutes tendances confondues, ne réussit pas à mobiliser les électeurs, c’est que ses expériences de gouvernement sont trop proches. Ses électeurs ne peuvent pas avoir oublié ses trahisons, et notamment les dernières en date, celles de la présidence Hollande. Et pourtant les dirigeants de la gauche de gouvernement continuent à se demander imperturbablement comment remobiliser leurs électeurs pour refaire… la même politique.

C’est avouer que leur seule véritable préoccupation est de retrouver leurs places dans les différentes institutions et que l’intérêt des travailleurs et des classes populaires n’est pas leur souci. Comment s’étonner que ceux-ci le leur fassent sentir ?

                                                         Michel BONDELET (Lutte ouvrière n°2761)

 

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-ce samedi 3 juillet : de 10 h. à 10h.30 au marché des Coteaux

Et de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-jeudi 8 juillet, de 11 h. à midi, centre commercial Joliot-Curie ;

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                   -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac de la « dalle » ;

                   -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri.

 

Attention : mes 5 articles du jour apparaissent parfois sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de la première page sur « articles plus anciens). DM

Éducation, redoublements en Première, déjà des centaines de lycéens sans affectation dans la région !

 

Il serait pourtant tellement plus simple de prévoir plus !

 


Presque chaque année, les redoublants de Terminale ont des problèmes d’affectation, par manque de place dans les lycées. Cette année, avant même de savoir comment seront les résultats du bac, ce sont des futurs élèves de première qui sont sur le carreau !  

En effet, avec deux années assez compliquées, c’est peu de le dire, dans les collèges et lycées, un constat se fait jour pour les orientations en fin de seconde : beaucoup plus d’élèves que d’habitude seront en première technologique l’an prochain, en particulier dans la filière STMG. Sauf que cela n’a pas été anticipé par l’éducation nationale, qui n’a pas prévu assez de classes de STMG pour la prochaine rentrée. A la date du 1er juillet, 254 lycéens sont sans affectation pour l’an prochain ! Les parents ont commencé à paniquer, les associations de parents et les personnels à leur expliquer comment réclamer, etc. Il serait tellement plus simple de prévoir plus.  

Cela n’a pas été anticipé non plus par la Région, responsable de la construction des lycées manquants, ou plutôt responsable de leur non-construction dans le Val d’Oise ! Le lycée de Gonesse par exemple va approcher un effectif de presque 1700 élèves l'an prochain pour une jauge nominale de 1500 : un dépassement déjà significatif dans un contexte de réduction constante des moyens alloués. Comment donc y accueillir des élèves supplémentaires ?  

Embauchez, construisez, des mots d’ordre de plus en plus essentiels.