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En première lecture, la député d’Argenteuil-Bezons
vient de voter la loi dite Elan sur le logement :
http://www.fionalazaar.fr/index.php/2018/06/12/adoption-de-la-reforme-du-logement-a-lassemblee-nationale/
Pour
aider nos lecteurs à juger cette « amie » des locataires d’un genre
tout à fait particulier, voilà ci-dessous ce que nous écrivons dans notre hebdomadaire
de cette semaine :
HLM :
restreindre le droit d’accès au lieu de construire
Le
projet de loi Élan (Évolution du logement et aménagement numérique), entre les
mains des députés depuis le 30 mai, veut cacher la misère du logement en France
en s’attaquant à certains locataires.
Dans
les villes où la demande de logements est particulièrement forte, le projet de
loi prévoit que la commission d’attribution des logements HLM puisse réexaminer
tous les six ans la situation des locataires qui occupent un logement estimé
trop grand par rapport à leurs besoins, ou dont les revenus dépassent un
certain plafond, ceci afin de les pousser dehors.
Déjà,
la loi Boutin de mars 2009, du nom d’une ministre du Logement de Sarkozy,
aggravée par la loi Égalité et citoyenneté de janvier 2017 du gouvernement
Hollande, va dans ce sens. Par exemple, un couple disposant de quatre pièces
doit quitter les lieux, de même qu’un ménage qui outrepasse de 50 % les barèmes
deux années d’affilée. Précisément parce que de telles mesures ne sont pas
vraiment nouvelles, on en connaît les effets néfastes. Elles touchent, non pas
les riches, mais des salariés simplement un peu mieux payés que d’autres. Ainsi
le barème est de 2000 euros par mois pour un célibataire, 3 800 euros pour un
jeune ménage à Paris, et nettement moins en province. Des techniciens, des
retraités dont les enfants n’habitent plus avec eux, ont déjà été poussés vers
la sortie des HLM alors que, même en cherchant un logement bien plus petit, il
leur est très difficile d’en trouver un dans le privé pour un loyer compatible
avec leur salaire.
Le seul
intérêt de telles mesures visant à accentuer la mobilité au sein des HLM est de
faciliter une certaine démagogie gouvernementale. Faire partir certains
locataires ne résoudra absolument pas le problème de ceux qui attendent un HLM
depuis souvent des années : ils sont 1,8 million à l’échelle nationale, dont
709 000 en Île-de-France.
La
vraie solution serait de construire des logements à loyer abordable en nombre
suffisant. Cela, le gouvernement s’y refuse et il compte même aggraver le
problème en amputant les HLM d’une part de leurs ressources financières.
Jean
SANDAY (Lutte ouvrière n°2602)
Une
de nos lectrices qui est locataire d’AB Habitat nous a informé qu’elle venait
de recevoir une notification à payer un surloyer : 50 euros en plus à
débourser chaque mois.
Pour cette ancienne qui ne roule pas
sur l’or comme on l’imagine, cela représente 50 euros de moins sur son modeste
pouvoir d’achat.
Elle habite un quartier d’Argenteuil
qui a vraiment besoin de « mixité sociale ».
Qu’en pense la députée ?