Le 12
juin, crier haut et fort la colère cheminote
Mardi 12 juin, la « journée de la
colère cheminote » sera une nouvelle occasion de montrer que les cheminots
rejettent massivement le nouveau pacte ferroviaire de Macron, et le fait que
les parlementaires l’aient adopté à la majorité ne change rien à l’affaire.
Les quelques modifications que
les sénateurs y ont apportées ne modifient en aucune façon sa nature : c’est
une attaque brutale contre tous les cheminots, la remise en cause de leur
relative sûreté de l’emploi, de leurs conditions de travail, de leurs salaires…
de tout ce qui compte pour n’importe quel travailleur.
La mobilisation continue donc. Lors
de la dernière session de grève, les 7 et 8 juin, les taux de grévistes ont été
équivalents à ceux des semaines précédentes, avec une moyenne de 22 % à
l’exécution et des pointes à 43 % en région PACA, 50 % en Limousin, et près de
50 % chez les conducteurs au niveau national.
Durant ces deux jours, les
piquets de grève, les tournées dans les ateliers et les gares, les
manifestations et les diverses actions en direction d’autres travailleurs ont
démontré une fois encore que les grévistes ne sont pas isolés, loin de là. Ils
ont toujours le soutien de l’immense majorité des cheminots, même si tous ne
font pas tous les jours de grève ; ils ont aussi la sympathie de bien des
travailleurs qui ont compris qu’à travers eux, c’est l’ensemble du monde du
travail qui est attaqué.
La journée du 12 juin va être un
nouveau temps fort de la mobilisation. Les parlementaires, les journalistes,
les représentants du gouvernement qui enterrent la grève chaque semaine en
seront encore une fois pour leurs frais.
En se lançant dans la grève le 3
avril, les cheminots ont relevé la tête. Nullement impressionnés par les
mensonges et les discours provocants du gouvernement et des médias, ils ont
contesté par la grève la politique d’un gouvernement anti-ouvrier et aux ordres
du grand patronat. Ne serait-ce que pour cela, ils peuvent déjà être fiers de
leur lutte !
Alors que tous les tenants de la
société capitaliste, et Macron en premier lieu, espéraient que tout
s’arrêterait au bout de trois ou quatre semaines, cela fait plus de deux mois,
et ça tient toujours ! Depuis le début, ce sont des dizaines de milliers de
cheminots qui se mobilisent à un moment ou à un autre, qu’ils soient roulants
ou sédentaires, voire maîtrises et cadres.
Depuis la manifestation du 22
mars, les cheminots se sont donc positionnés clairement et massivement contre
le projet de réforme ferroviaire… mais le gouvernement est toujours déterminé à
le leur imposer, c’est cela la démocratie en société capitaliste !
Tous ces gens qui dominent
aujourd’hui la société ne raisonnent qu’en fonction de leur porte-monnaie. Bien
d’autres travailleurs ressentent dans leur chair les conséquences de leur
rapacité, des salariés des magasins Dia jetés à la rue alors que Carrefour
regorge de profits, à ceux de l’hôpital du Rouvray dont certains ont suivi une
grève de la faim pour obtenir les postes qu’ils réclamaient depuis des mois. On
ne peut s’attendre à aucune compréhension de la part du grand patronat et du
gouvernement à son service, la seule façon de les faire reculer est de se faire
craindre !
Aujourd’hui le bras de fer
continue avec la direction de la SNCF et le gouvernement. Car même si les
cheminots mobilisés sont conscients de la difficulté de leur lutte et ne savent
pas s’ils vont parvenir à faire reculer le gouvernement, ils ne veulent pas
lâcher ! Personne ne peut dire maintenant quelle sera l’issue de ce combat.
Mais par son existence même, ce mouvement ouvre la voie pour l’ensemble des
travailleurs. Et il nous donne aussi des leçons précieuses pour l’avenir.
La bourgeoisie ne fait et ne fera
jamais aucun cadeau. Et elle vient de le confirmer à ceux qui prétendent ou
espèrent l’emporter en utilisant des formes d’actions à l’économie : il n’y
aura aucune victoire possible en ménageant nos forces.
Pour faire reculer le gouvernement,
qui n’est jamais qu’un serviteur des riches, il faudra faire peur à la
bourgeoisie elle-même dans une lutte dure et déterminée susceptible de faire
basculer le rapport de force entre les travailleurs et le patronat.
Quand et comment cela se produira-t-il
? En tout cas, les cheminots en grève montrent la direction à prendre. Parce
qu’ils démontrent que les travailleurs sont indispensables au fonctionnement de
la société. Mais aussi parce qu’ils se battent contre les mêmes attaques que
celles que subissent tous les autres travailleurs.
Ils ne lâchent pas et ils ont
raison.