mardi 18 octobre 2016

PSA : nouveaux licenciements en vue. Un communiqué de Nathalie ARTHAUD.



PSA, menteur, profiteur et licencieur ! Gouvernement complice !
-Communiqué-

PSA Peugeot-Citroën veut donc supprimer encore 2133 emplois. En 2012, la firme se disait au bord de la faillite. Ces mensonges ont justifié la fermeture de l’usine d’Aulnay-sous-Bois, avec la complicité du gouvernement et de son ministre Montebourg. En quatre ans, l’entreprise a supprimé 17 000 emplois.
Depuis, les ventes sont au plus haut. Aujourd'hui, PSA se vante de bénéfices énormes : 1,2 milliard en 2015, 1,2 milliard au premier semestre de 2016. Les actionnaires toucheront le pactole, et le PDG Carlos Tavares – qui émarge à 5,24 millions par an – n’est pas en reste. Le but du nouveau plan est d’augmenter encore les profits.
L’État a accordé à PSA 200 millions d’euros au titre du CICE. Et il est entièrement complice de la nouvelle saignée : il est actionnaire à 14 % et son représentant Louis Gallois a validé le nouveau plan.
C’est insupportable ! Quand il y a six millions de chômeurs, autoriser un pareil plan est un crime social. PSA doit remballer ses suppressions d’emploi et les profits doivent servir à créer des emplois.

                                                  Nathalie Arthaud, le 17.10.16.




Dans « articles plus anciens », page suivante n’oubliez pas de lire notre éditorial de la semaine intitulé « Election présidentielle : faire entendre le camp des travailleurs ».

lundi 17 octobre 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 17 octobre 2016



Election présidentielle : faire entendre le camp des travailleurs

Le premier débat des candidats à la primaire de la droite avait au moins un mérite : montrer leur hostilité à la classe ouvrière. Ils disent que la lutte des classes n’existe plus, mais ils la mènent… pour le grand capital ! Et Juppé, qu’on présente comme plus modéré, vaut bien les autres. Suppression des 35 heures ; baisse des allocations chômage ; démantèlement du Code du travail ; réduction des droits des syndicats ; report de l’âge de la retraite à 65 ans ; suppression de 300 000 à 500 000 postes de fonctionnaires ; hausse de la TVA : comme sept perroquets, ils répétaient les mesures les plus réactionnaires. Aux travailleurs et aux pauvres, ils promettaient du sang et des larmes. Pour les entreprises, des baisses massives de charges. Pour les riches, la suppression de l’impôt sur la fortune. On aurait dit sept marionnettes du Medef promettant aux millionnaires que demain, on rase gratis !
Il faut dire que la droite ne peut pas faire moins que Hollande. Sarkozy ou Fillon veulent maintenant entreprendre ce qu’ils n’ont pas osé faire quand ils étaient aux affaires. Le PS au gouvernement, avec ses mesures favorables aux capitalistes, leur a préparé le terrain. La droite veut abaisser les charges ? Hollande, Ayrault et Valls les ont massivement réduites ! La droite veut supprimer les 35 heures ? Ils lui ont mâché le travail avec les accords de compétitivité qui permettent par exemple aujourd'hui à Smart de faire travailler ses salariés de Hambach 39 heures payées 37, en toute légalité. La droite veut démanteler le Code du travail ? La loi El Khomri a déjà supprimé de nombreux droits.
Avec une gauche et une droite aussi rétrogrades, le FN espère tirer les marrons du feu. Trop de travailleurs disent : « nous avons été déçus par la droite et par la gauche, alors essayons Le Pen ». Mais il n’y a rien à en attendre. Si elle fait de l’œil aux classes populaires, elle roule en réalité pour le grand patronat. Son programme économique, ce sont les baisses de charges patronales. Quand les travailleurs se battent, elle s’y oppose. Quand, à Air France, des salariés menacés de licenciement s’en étaient pris aux chemises de deux cadres, la nièce Le Pen avait dénoncé « le lynchage » de dirigeants dont elle était solidaire. Des centaines de milliers de travailleurs ont manifesté contre la loi travail, mais le FN n’en était pas, alors que ses députés ne rechignent pourtant pas à battre le pavé avec les grenouilles de bénitier, comme encore dimanche dernier contre le mariage homosexuel.  
Le Pen espère, à son tour, accéder aux palais de la République. Elle écarte son père qui sentait trop le soufre et gênait ses ambitions. Comme les autres, elle mènerait la politique dictée par les capitalistes, dont les hommes politiques exaucent les volontés. Elle ferait comme Hollande et Sarkozy, en pire ! Le maire FN de Hayange veut expulser de ses locaux le Secours populaire qui vient en aide aux démunis. Cette politique encore plus dure envers les pauvres, Le Pen voudrait la mener dans tout le pays.
En fait, les trois principaux partis en concurrence pour l’alternance gouvernementale, le PS, le FN et la droite, sont d’accord sur le fond : la domination de la bourgeoisie. Eh bien, les travailleurs doivent défendre, eux, leurs intérêts ! Les élections ne permettent pas de changer les choses. Mais elles permettent au moins de dire ce qu’on pense.
En avril prochain, Nathalie Arthaud sera la candidate de Lutte ouvrière à l’élection présidentielle. Pour faire entendre le camp des travailleurs. Pour dire que le monde du travail n’a pas à faire les frais de la crise. Il est inacceptable qu’une multinationale comme ArcelorMittal ait pu fermer les hauts-fourneaux de Florange, avec la bénédiction du pouvoir. Il est inacceptable qu’une entreprise comme PSA fasse des profits record et veuille encore supprimer 2133 emplois, comme elle vient de l’annoncer. Il y a déjà six millions de chômeurs. Alors, il faut interdire les licenciements et répartir le travail entre tous, sans diminution de salaire, en prenant sur les profits patronaux pour financer les emplois.
Bien sûr, un tel objectif ne pourra être atteint lors des élections de 2017. Pour cela, il faudra des luttes, des grèves et des manifestations massives. Car, oui, la lutte de classe existe, et les travailleurs doivent la mener. Mais l’élection présidentielle nous donne l’occasion de défendre une cause, de lever le drapeau de la lutte de classe. Il faut utiliser cette occasion et ne pas se taire. Le bulletin de vote pour Nathalie Arthaud permettra au moins de se faire entendre clairement. Et de dire que, quel que soit le futur gouvernement, il trouvera le monde du travail sur son chemin.

Travailleurs territoriaux : 100 euros net par mois, une belle revendication. Vrai à Reims, vrai ailleurs



Un exemple à suivre. Partout les 100 euros pour tous sont nécessaires

Mairie de Reims : le compte n’y est pas

Alors que les salaires sont bloqués depuis des années, la mairie de Reims vient de proposer l’instauration d’une prime de fin d’année. Il s’agit pour elle de se débarrasser du problème du pouvoir d’achat en baisse des agents jusqu’à la fin de son mandat en 2020.
Non seulement la prime proposée est ridiculement faible (elle correspond à 22 euros net par mois), mais en plus la mairie veut introduire des conditions à son obtention, ce qui est une porte ouverte à tous les abus, tout de suite ou plus tard. Pour compléter le tableau, la municipalité a annoncé vouloir octroyer une prime de 100 euros mensuels aux agents qui encadrent plus de dix personnes.
Ces propositions ont fait discuter dans les services, et ont donné lieu à une première assemblée générale le 13 septembre. 200 personnes étaient présentes, et ont décidé que tout le monde avait besoin de 100 euros net par mois et que la conditionnalité était inacceptable. Une pétition a été lancée dans la foulée.
Jeudi 6 octobre, jour de la réunion entre la direction et les syndicats, une nouvelle assemblée générale, à l’appel de la CGT et de SUD, a réuni 300 personnes. Les propositions de la mairie ont très peu évolué : un plan d’augmentation sur trois ans de cette prime a été présenté, mais au mieux celle-ci représentera une trentaine d’euros net mensuels en 2019. Et surtout, il était toujours question de mettre une condition à son versement, en faisant du supérieur hiérarchique direct le juge du versement de la prime… ce que nombre d’encadrants ne veulent surtout pas !
Les syndicats ont remis les 1 100 pétitions signées, soit environ la moitié des agents, ce qui est énorme pour une pétition, d’autant plus que le principal syndicat et syndicat-maison, FO, s’opposait à la signature. De fait, elle a été prise en charge par nombre de salariés, bien au-delà des habituels militants syndicaux.
Le constat de l’assemblée générale de compte-rendu de la réunion était clair : le compte n’y est pas. Elle a décidé d’un appel à un débrayage de deux heures le jeudi 13 octobre avec rassemblement à l’hôtel de ville pour que les grévistes puissent s’inviter à la réunion de négociation prévue ce jour-là.
Devant cette menace, la direction a prévu d’avancer la réunion au mercredi matin, s’appuyant sur les règles légales sur le dialogue social en cas de dépôt d’un préavis de grève. En fait, elle préfère négocier en petit comité plutôt que d’avoir affaire aux grévistes eux-mêmes. Vu l’ambiance dans les services, il y a des chances que sa petite manœuvre ne marche pas.
                                       Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2515)