mercredi 5 octobre 2016

Val d'Oise : Lacroix de l'exploitation patronale : il faut que les travailleurs la dénoncent au sein des entreprises


Bon pour l’un, bon surtout et d’abord pour les salariés

Le Parisien 95 nous apprend qu’un des postulants à la primaire de la droite avait pu s’adresser à des stagiaires élèves conducteurs à l’intérieur même de l’entreprise d’autocars Lacroix à Beauchamp.

         Il est effectivement inadmissible que l’usage de la politique s’arrête à la porte des entreprises. Et il n’est tout autant pas étonnant que ce soit au bénéfice d’un tel personnage que la loi interdisant la politique au sein des entreprises soit enfreinte avec la bienveillance de ses dirigeants.

         Ce qui est bon pour ce politicien doit l’être pour tous les militants, et pour les travailleurs en tout premier lieu.

Reims, champagne : un pépin dans le raisin patronal


Reims
Grève chez Vranken Pommery contre la loi El Khomri

 
Les travailleurs du groupe Vranken-Pommery sont à 95 % en grève aujourd’hui. Ils s’opposent à la volonté de la direction de se servir de la loi El Khomri pour remettre en cause le temps de travail en imposant le vendredi après-midi travaillé et de remettre en question l’ensemble des accords collectifs.

Les maisons de champagne ne perdent pas de temps pour se servir de cette loi patronale afin de gonfler des profits déjà mirobolants dans ce secteur du luxe.

Face à cette rapacité, les travailleurs de Vranken-Pommery donnent la meilleure réponse, un exemple à suivre.

Pape François : pour la bêtise, chacun son genre


Bêtise en soutane

 Selon le pape François, les manuels scolaires français propagent un « sournois endoctrinement de la théorie du genre », laquelle théorie prétendrait qu’on pourrait « choisir » son sexe. Cela ferait partie d’une « guerre mondiale pour détruire le mariage »…
            De la part de quelqu’un qui professe qu’on peut multiplier les petits pains, marcher sur l’eau, changer le vin en sang, sans parler de sa position contre l’interruption volontaire de grossesse, de tels propos n’ont vraiment rien d’étonnant.

mardi 4 octobre 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière d'entreprise de ce lundi 3 octobre 2016


Mondial de l'Auto : les profits vont bien, avec la peau des salariés

 

Le Mondial de l’Auto se tient ces jours-ci, et les constructeurs ont droit à de la publicité gratuite de la part des médias. On saura tout sur les bienfaits de la voiture électrique et sur l’avenir radieux de la voiture autonome, voire de la voiture volante.

Les grands constructeurs répètent en chœur que ça va mieux. On veut bien les croire. Les ventes augmentent et de nombreuses entreprises s’attendent à battre des records.

 Il y a quatre ans, une entreprise comme PSA Peugeot-Citroën se disait au bord de la faillite. Ses dirigeants expliquaient alors, le visage grave, qu’il leur fallait fermer l’usine d’Aulnay-sous-Bois. Le ministre Montebourg avait estimé cette fermeture « inévitable », dans le département le plus pauvre de France. Et pendant que 3000 salariés étaient ainsi poussés dehors, Montebourg avait prêté 7 milliards d’euros à PSA, avec l’argent du contribuable. Aujourd'hui, PSA se vante de bénéfices énormes, 1,2 milliard au premier semestre de 2016 : les actionnaires toucheront le jackpot.

Toutes les entreprises automobiles annoncent des bénéfices en hausse. Il n’est qu’à voir les revenus mirobolants de leurs PDG. Chez PSA, Carlos Tavares a gagné 5,24 millions d’euros en 2015. Carlos Ghosn, chez Renault-Nissan, cumule 16,5 millions, soit 45 000 euros par jour, samedis, dimanches et fêtes compris. Et encore les PDG ne sont-ils que les serviteurs des capitalistes, grassement payés pour la guerre qu’ils mènent aux salariés ! Quant aux actionnaires, ils ont touché des dividendes record pour 2015, et 2016 promet d’être encore plus faste.

En quoi les salariés profitent-ils de cette santé insolente ? En rien. Beaucoup ont perdu leur emploi. Leur salaire n’augmente pas. Tous subissent une charge de travail accrue au quotidien.

Ainsi, chez PSA, la direction a mis au point une « Garantie journalière de production » : la moindre panne sur les chaînes de montages se solde par un rattrapage. Une panne de 10 minutes, c’est une pause repas réduite d’autant ; une panne d’une demi-heure, c’est une journée de travail prolongée. Quant aux cadences sur les chaînes, elles ont encore augmenté. Le prix à payer ? Plus de fatigue aujourd'hui, plus de troubles musculo-squelettiques et de handicaps demain. Pour PSA, les dividendes des actionnaires valent bien cela.

En accroissant ainsi la productivité de ses salariés, PSA a supprimé 17 000 emplois en quatre ans, tout en augmentant sa production ! Mais ce n’est qu’un exemple. Toutes les entreprises automobiles réduisent leur masse salariale. Et toutes maintiennent ou augmentent leur production, non pas en investissant, mais en rognant sur les pauses et en accélérant les cadences. Autrement dit, en augmentant l’exploitation. Dans une usine de Maubeuge, filiale de Renault, le directeur se vantait récemment qu’un ouvrier produisait 100 voitures par an, contre 60 en moyenne dans les autres usines. À l’usine Smart de Hambach en Moselle, les salariés travaillent désormais 39 heures payées 37 : ce vol de salaire a été imposé par un scandaleux chantage à la fermeture de l’usine. Partout, les entreprises ont multiplié le recours aux intérimaires. À Renault-Flins, ils sont 2100 ; à Renault-Cléon, 1600 ; à Renault-Sandouville, ils représentent 60 % de l’effectif ! Et les politiciens verseront ensuite des larmes de crocodile sur l’augmentation de la précarité !

Les gouvernements ont chouchouté les constructeurs. Les autorités sont peu regardantes sur les normes de pollution diesel, qui ne sont respectées par aucune entreprise. Et le gouvernement PS a été particulièrement généreux, comme avec le Crédit impôt compétitivité emploi (CICE), qui a largement bénéficié à ces multinationales.

Quant aux profits dégagés par l’industrie automobile, comme par les autres secteurs, ils ne profitent pas à la société. Ils ne permettront pas de bâtir des hôpitaux ou de nouvelles écoles, ni d’améliorer les transports publics, ni d’augmenter les pensions de retraite. Ils alimentent le parasitisme des actionnaires. Et ils s’ajoutent aux quantités colossales d’argent qui affluent vers la finance, favorisant la spéculation.

La presse parle aujourd'hui de nouveau du risque d’un krach financier. Huit ans après celui de 2008, un tel effondrement n’est pas exclu, menaçant en retour toute l’économie, les emplois, les salaires et les pensions. L’industrie automobile incarne ainsi la folie du capitalisme. Un système fondé sur l’exploitation féroce de ses salariés et qui transforme la création de richesses en une menace géante de destruction pour toute l’humanité.

Smart : l' augmentation de l'exploitation


Smart Hambach
 

Retour aux 39 heures... pour augmenter encore les profits

 Lundi 3 octobre, l’usine Smart est repassée aux 39 h. C’est l’aboutissement d’une bataille que la direction mène depuis plus d’un an pour imposer les 39 heures payées seulement 37. Le seul objectif de cette mesure est de faire baisser la masse salariale de 6 % afin d’augmenter les bénéfices des actionnaires.

         L’offensive de la direction pour travailler plus se produisait alors que dans l’usine on ne comptait plus les vendredis au chômage du fait de manque de commandes. Et au retour des congés, il y a eu aussi du chômage, et une semaine de congés a été imposé en octobre faute de commandes. Quand l’usine produisait 145 000 véhicules, les travailleurs faisaient 35 heures, maintenant qu’elle en produit 100 000, la direction veut leur en faire faire 39.

         En fait, ce passage aux 39 heures est dû à la volonté de faire plier les salariés. Concrètement, le passage aux 39 heures a été enclenché, mais ce n’est qu’en janvier qu’il y aura des modifications horaires avec des journées de travail qui finiront à 23 h au lieu de 20 h 15, et dix samedis travaillés sur deux postes dans l’année. En échange de cet accroissement des horaires, la direction avait promis le maintien de l’emploi. Mais, promesse de patron, promesse de cochon, une soixantaine d’intérimaires se sont déjà retrouvés à la porte. 

         La direction prétend que l’usine perd de l’argent, mais Smart est une marque du constructeur Mercedes qui appartient au groupe Daimler. C’est peu dire que Daimler est riche : il dégouline d’argent ! Il détient le pompon en terme de distribution de dividendes aux actionnaires : le groupe distribue plus de 41 % de ses bénéfices, un record parmi les constructeurs, qui, tous, se portent bien.

         Avant l’éclatement de la crise financière, l’ensemble des constructeurs et équipementiers européens versaient 7 milliards d’euros de dividendes à leurs actionnaires. Ils leur ont versé 9 milliards en 2015 ! Et ils comptent faire bien mieux en 2016 en leur versant 14 milliards, le double d’avant la crise. 

         Et ils osent expliquer aux salariés que c’est la crise, qu’il faut faire des efforts ! À d’autres !