samedi 13 février 2016

Migrants de Calais : victimes d'agressions qui se multiplient



Calais : agressions contre des migrants, complicité de la police

A Calais, des groupes d’extrême-droite multiplient les agressions contre les migrants. D’après les associations humanitaires, il y en aurait eu plus d’une centaine depuis le début de l’année. Elles font même état de disparitions inquiétantes. Et les réfugiés ne peuvent pas compter sur l’aide de la police : sur neuf plaintes déposées par eux le 12 février, cinq concernent des violences exercées par des policiers.
         En refusant à ceux qui ont fui la guerre et la misère le droit élémentaire de circuler et de s’installer où ils le souhaitent, en jetant la suspicion sur eux, en les laissant sans assistance, dans des bidonvilles sans eau ni électricité, le gouvernement qui en a fait des parias les a jetés en pâture à des nervis racistes. Aujourd’hui, il a leur sang sur les mains.

Est-ce ainsi que les hommes vivent ?


RSA, la chasse aux pauvres, Nathalie Arthaud sur Radio-Orient

vendredi 12 février 2016

Argenteuil et les familles : Non à la réduction de l'espace de l'Espace familles du Val-Sud



Maintien de l’espace de l’Espace familles

Dans le quartier du Val-Sud, s’il est une structure municipale qui fonctionne bien depuis des années, c’est bien l’ « Espace familles » de la rue d’Ascq. Qu’à cela ne tienne, la municipalité veut lui faire des misères. Non pas la supprimer purement et simplement, mais réduire considérablement ses locaux. Le mettre dans un cagibi serait faire que l’ « Espace famille » ne soit plus ce qu’il est aujourd’hui pour la satisfaction de tous.
         La municipalité veut réduire cet Espace au bénéfice si l’on peut dire de l’activité dédiée à la jeunesse. Prendre aux familles pour donner aux jeunes ? Mais la municipalité n’ignore tout de même pas que bien des aspects concernant les jeunes concernent au premier chef les familles, la résolution de leurs difficultés ou de leurs problèmes.
         En tout cas, cette mesure de réduction des locaux donc des activités de l’Espace familles du Val-sud serait un bien mauvais coup contre ce quartier populaire et contre tous ceux qui combattent pour qu’il y fasse bon vivre. « C’est une question de mieux vivre-ensemble » comme dit G. Mothron dans la conclusion de sa dernière « lettre d’information ».
         Mais peut-être qu’il n’est pas au courant. En tout cas, la réduction de cet Espace, c’est non !

Krach annoncé : un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine



Paniques boursières : le krach annoncé

La chute des indices boursiers fait planer ces jours-ci la menace d’un krach comme celui de 2008. À peine les déclarations rassurantes de Janet Yellen ou de Mario Draghi, responsables respectifs des banques centrales américaine et européenne, ont-elles calmé les frayeurs des financiers sur un point précis, qu’un nouveau vent de panique fait replonger les Bourses.
         La baisse des prix du pétrole, le recul de la croissance économique en Chine ou encore les difficultés des banques ont été les déclencheurs des dernières poussées de fièvre. Mais, derrière cela, il y a l’absence de reprise de l’économie mondiale depuis 2008. Et il y a la fuite en avant de banques centrales mondiales qui ont inondé le secteur financier d’argent facile, créant des bulles spéculatives d’ampleur jamais vue, et qui ne savent pas comment arrêter l’évolution vers un nouvel effondrement financier.
         Après l’explosion de la bulle de l’immobilier américain (crise des subprimes) suivie du krach boursier de 2008, les grandes banques centrales qui contrôlent l’émission des monnaies ont fourni des sommes d’argent considérables aux banques pour éviter l’effondrement généralisé du système financier. Pour empêcher des faillites en chaîne, elles leur ont prêté de l’argent frais à des taux dérisoires. Puis elles ont directement acheté des reconnaissances de dette, des actifs financiers qui ne valaient plus rien, fournissant là encore en échange de l’argent frais.
         Cette dernière politique, appelée Quantitative Easing (QE), assouplissement quantitatif, a d’abord été lancée par la banque centrale américaine, la Fed, en visant notamment des produits financiers liés à l’immobilier. Le Royaume-Uni a fait de même, ainsi que le Japon. La banque centrale européenne, la BCE, a également mis en œuvre le sien, en rachetant essentiellement de la dette des États européens, espérant ainsi calmer la spéculation sur celle-ci.
         Une partie importante de cet argent a été investi dans les actions, dans l’immobilier, dans la dette des États ou encore dans les innombrables produits financiers existants, engendrant de nouvelles bulles spéculatives et de nouvelles montagnes de dettes. Aux États-Unis, où le prix des actions a augmenté de 72 % au cours des cinq dernières années, l’évolution de l’indice boursier a même été directement parallèle à celle de la quantité d’argent injectée par la Fed.
         En plus de créer de nouvelles bulles, cette politique monétaire a contribué à amplifier tous les mouvements financiers, aggravant leurs effets dévastateurs sur l’économie réelle. Ainsi, à l’été 2015, l’inquiétude des financiers devant la chute continuelle des prix des matières premières et leurs conséquences sur la croissance des pays émergents a provoqué une fuite de capitaux dix fois supérieure à celle qui avait eu lieu il y a dix ans dans des circonstances similaires, faisant chuter de nombreuses monnaies d’un seul coup, comme le real brésilien, le rouble russe ou la livre turque.
         Les responsables des banques centrales se rendent bien compte du danger que représente cette masse monétaire grandissante. Mais ils n’ont pas de solution pour la faire décroître, ni même pour vraiment freiner son expansion. La BCE par exemple craint, si elle cesse d’acheter des dettes d’État, une nouvelle vague de spéculation sur la dette de pays comme la Grèce, l’Espagne, le Portugal, ou même l’Italie et la France. Quant à augmenter le taux d’intérêt auquel elles prêtent l’argent aux grandes banques privées, les banques centrales ne l’envisagent qu’avec d’infinies précautions et à très long terme. Car une remontée même faible des taux d’intérêt pourrait causer la faillite d’un grand nombre de banques et de fonds d’investissement.
         Face à toutes ces contradictions, les gouvernements ne maîtrisent rien, même s’ils s’agitent pour faire croire le contraire. Et leur action se résume en réalité à entretenir les moyens de la spéculation, l’enrichissement de la bourgeoisie, et le risque de krach qui en découle.

                                                                                 Pierre ROYAN