mardi 9 février 2016

Editorial des bulletins Lutte ouvrière du lundi 8.02.16.



Migrants : honte aux dirigeants européens !

Alors qu’Alep est bombardée sans relâche depuis plus d’une semaine par l’armée de Bachar al-Assad et l’aviation russe, des dizaines de milliers de Syriens ont fui et sont bloqués à la frontière turque dans des conditions effroyables.
         Pour se dédouaner, les Européens exhortent la Turquie à ouvrir sa frontière. Il faut, bien sûr apporter une aide d’urgence à ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants à bout de force. Mais les dirigeants européens, qui donnent des leçons d’humanité à la terre entière, n’ont décidément aucune honte !
         S’il y a, chaque semaine, des dizaines de noyés en Mer Egée, c’est parce qu’ils ont fermé les frontières de l’Europe. Au sein même du continent, ils ont encore érigé des murs et des barbelés. Si bien que ceux qui ont survécu à la traversée de la Méditerranée doivent encore prendre le risque de mourir écrasés, électrocutés ou épuisés avant de parvenir dans le pays où ils pensent avoir un avenir.
         Face à la Turquie, les dirigeants de l’UE brandissent la Convention de Genève qui oblige à accueillir les réfugiés, mais, ils refusent de le faire eux-mêmes. Sans parler de l’Allemagne et la Suède qui ont adopté leur propre politique, les 26 autres pays de l’UE se sont péniblement mis d’accord pour relocaliser, comme ils disent, 160 000 migrants. A ce jour, ils n’en ont pas accueilli 1000, quand la Turquie compte 2,5 millions de réfugiés. 
         L’Union européenne a sous-traité la gestion des réfugiés à la Turquie et à la Grèce. En échange d’une aide financière, ces deux pays sont censés renforcer leurs contrôles aux frontières et faire le tri entre « vrais » et « faux » réfugiés, étant entendu qu’aux yeux des gouvernants, la misère et la famine ne font pas partie des persécutions.
         Exactement comme les villes riches payent des amendes plutôt que de construire leur quota de logements sociaux, l’UE paye la Grèce et la Turquie pour recevoir le moins de migrants possibles. Et, comme des migrants arrivent encore à passer entre les mailles du filet, voilà maintenant, qu’elle menace de couper les vivres à ces deux pays !
         C’est une politique abjecte, de bout en bout. Les dirigeants européens sont de ceux qui ont semé le chaos au Moyen-Orient. Pour préserver leurs intérêts dans la région, ils se sont alliés aux pires dictatures, ont armé telle bande contre telle autre, sans jamais se soucier des populations.
         Et ils continuent, aujourd’hui, en rejetant les femmes et les hommes victimes de ces guerres, de l’oppression et de la misère qui en découle. Pire, ils les traitent comme des pestiférés. Car il n’y a pas d’autre mot !
         Cette semaine, un politicien belge a demandé aux habitants de Zeebruges de ne pas nourrir les migrants qui essayent de passer en Angleterre !
         En France, le moindre centre d’asile fait l’objet d’oppositions et de fantasmes. C’est d’autant plus révoltant que les demandeurs d’asile n’arrivent qu’au compte-gouttes et que le plus gros « problème » est posé par les 4 000 ou 5 000 migrants du camp de Calais, qui ne rêvent que de partir !
Tout est fait pour tuer tout élan de solidarité. Tout est fait pour que l’on ne puisse pas s’identifier à ces femmes et ces hommes. On nous parle d’afflux massif ou de submersion, comme si un continent de 500 millions d’habitants ne pouvait pas venir en aide à deux ou trois millions de personnes. Comme si avec de l’organisation et un peu de moyens, il n’était pas possible de leur donner refuge dans des conditions dignes !
         En France, du Front national au gouvernement PS, tous instrumentalisent les peurs et agitent la nécessité de se méfier des migrants, de sécuriser les frontières, de multiplier les contrôles. Ils se servent des migrants comme d’un chiffon rouge pour faire diversion et faire oublier les véritables responsables de la catastrophe du chômage, des inégalités et du recul de nos conditions de vie.
         Pour conserver le pouvoir, les dirigeants ont intérêt à ce que les travailleurs se divisent et s’opposent. Ils ont intérêt à ce que les pauvres s’en prennent à d’autres pauvres. Les migrants sont utilisés comme des boucs émissaires pour canaliser la colère des classes populaires.
         Ce qui dérangerait les possédants, c’est que les migrants et les travailleurs d’Europe s’entendent et se reconnaissent comme faisant partie de la même classe des exploités : des exploités confrontés aux bombes et acculés à la misère et à l’exode pour les migrants ; des exploités confrontés au chômage et à l’exploitation ici.
         Tous ces maux ont une source unique, la course au profit et la domination d’une minorité sur toute la société. Et c’est ensemble que nous pourrons la combattre.

lundi 8 février 2016

Député, maire de Montigny-les-Cormeilles, une veste bien retournée




Retournement de veste à la clé



La CGT départementale et son union locale de Montigny-les-Cormeilles appellent les militants à venir les soutenir ce matin à 11 heures 30 au centre culturel Picasso près du magasin Carrefour de la ville. Le maire de cette commune veut priver la CGT de sa « bourse du travail » et a exigé que la CGT lui en remette les clefs. Ce matin, c'est l'occasion de le faire.
         Aujourd'hui, il s’agit bien de remettre des clefs au maire de Montigny, mais seulement celles que vous trouverez… au fond d’un tiroir ou de votre grenier.
         On se demande bien où ce maire terminera sa carrière. Il n'aura de toute sa vie eu un salaire que grâce à l’activité de militants de son ancien parti, le PCF en l’occurrence, qui lui aura permis d'être permanent, puis élu rétribué, puis maire et député derrière son petit mentor Hue. Il opère avec son refus de maintenir des locaux décents pour l’activité de la CGT un tournant que connaissent aujourd’hui bien des municipalités ouvertement anti-ouvrières. 
          Et pendant ce temps-là, ce monsieur qui affirmait il y a encore peu de temps ne pas être favorable à l’existence d’une police municipale sur sa commune, vient dernièrement d’en décider la création. Tout un symbole.