vendredi 11 juillet 2014

Free : quand « gratuit » et « payant » sont synonymes



Free : quand « gratuit » et « payant » sont synonymes

L’opérateur téléphonique Free, dans le cadre de son offensive commerciale, avait promis à ses clients des appels illimités vers l’étranger. Pendant 3 ans, il leur a menti, car ils étaient en réalité limités.
Free (qui porte bien mal son nom qui signifie « gratuit » en anglais) et sa maison-mère Iliad viennent d’être condamnés pour pratique commerciale trompeuse à... 75 000 € d’amende.
Une miette en comparaison des profits de Free, et de ceux de ses concurrents. Cela ne les dissuadera pas de continuer à prendre ses clients pour des pigeons et de les plumer encore et toujours. A moins qu’ils ne se rebiffent.

jeudi 10 juillet 2014

Accident de Brétigny : les responsabilités criminelles de la SNCF. Un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine où l'on évoque... Argenteuil.




Accident de Brétigny : les responsabilités criminelles de la SNCF

Dans un rapport accablant pour la SNCF, les experts désignés par la justice viennent de dénoncer « un état de délabrement jamais vu ailleurs » du secteur des voies ferrées de Brétigny, où un déraillement avait fait sept morts et 61 blessés le 12 juillet 2013.
Un premier rapport d'un expert indépendant avait déjà conclu, vu le nombre de boulons desserrés ou cassés, à « l'accident inévitable ». Ceux désignés par la justice estiment que la désagrégation complète de l'aiguillage s'est étalée sur plusieurs mois. Les enquêteurs ont ainsi repéré 200 anomalies sur l'aiguillage directement à l'origine de l'accident. Certains de ces défauts avaient été dûment signalés depuis des mois, voire des années. Par exemple l'éclisse, une barre métallique de dix kilos qui relie ici deux rails dans un aiguillage et qui avait causé le déraillement, ne tenait plus que par un boulon sur quatre - un défaut avait été signalé à trois reprises lors de précédentes inspections, sans résultat.
Les directions de la SNCF et de RFF contestent aujourd'hui « formellement » les conclusions de l'enquête. Elles ne manquent pas de culot ! La dégradation de l'aiguillage de Brétigny n'a en fait rien d'exceptionnel. Dans tout le pays, les cheminots en signalent. Fin mars, un aiguillage dont le cœur est fissuré a été signalé par des cheminots au nord d'Orléans - la SNCF l'a laissé en fonctionnement ! À Noisy-le Sec, en Seine-Saint-Denis, les deux experts ont noté que les « défauts » et autres « fissurations » des attaches élastiques reliant les rails aux traverses de béton sont nombreux. Aux Mureaux, dans les Yvelines, un accident comparable à celui de Brétigny a été évité de justesse : « Quand on passait à cet endroit, ça tapait fort », rappelle un conducteur. « Nous avions alerté la direction, qui n'avait pas donné suite. » Il y avait en réalité une fissure sur un rail. À Argenteuil, dans le Val-d'Oise, les conducteurs ont baissé de leur propre initiative la vitesse de 110 km/h à 50 km/h « parce qu'on ne le sent pas », etc.
En fait, l'accident de Brétigny n'est que le révélateur d'un délabrement général du réseau, causé par des années d'économies, notamment sur l'entretien des voies, demandées par le gouvernement. Cela ne peut que déboucher sur de nouvelles catastrophes. Le recours croissant à la sous-traitance, les suppressions de postes massives, entre autres dans les brigades chargées de la sécurité des voies, partout l'âge moyen des voies s'est allongé, les renouvellements des voies, du ballast, des rails ont été espacés. Et les délais accrus entre les contrôles multiplient les risques. Les cheminots et leurs syndicats le dénoncent depuis longtemps, en vain.

Les cheminots ont fait grève, il y a un mois, contre les suppressions de postes, la dégradation des conditions de travail et la réforme ferroviaire qui va accroître les risques de dysfonctionnement. Ils ont alors eu contre eux le gouvernement PS et tous les médias bien-pensants. Les uns et les autres se sont ainsi rendus complices de cette politique criminelle d'économies, la même qui a abouti à l'accident prévisible de Brétigny.
                                                               Michel BONDELET

mercredi 9 juillet 2014

AB-Habitat et le petit commerce, celui-ci est nécessaire



AB-Habitat et le petit commerce : dépenses utiles et profits du capital financier et industriel, du peu à beaucoup

Le Parisien-95 est revenu ces jours derniers sur certains reproches faits à AB-Habitat, l’office HLM local, de favoriser l’installation de commerces sur l’agglomération en aidant des petits commerçants ayant la volonté de le faire. Pour la CGT de l’Office, ce n’est pas aux locataires de payer le manque à gagner correspondant. Quant au nouveau maire d’Argenteuil, il reproche que cela ne soit pas « transparent ».
         Ces dernières années, en tout cas, cette aide s’est traduite en particulier par l’installation de nombreux « commerces de bouches » et de terrasses, sur l’avenue Gabriel Péri mais pas seulement.
         Qui s’en plaindra, quand on sait que la disparition de commerces de proximité et de lieux de rencontres est toujours dommageable, à la population la plus ancienne entre autres.
         Alors, que les locataires participent à ces dépenses, si on en a discuté avec eux au préalable, si elles leur profitent, si on les informe, si les choses sont claires, pourquoi pas.
         Aujourd’hui, ce qui pèse bien davantage sur le niveau des loyers, ce sont d’autres dépenses, celles d’un système bancaire et des trusts de la construction qui, à travers les emprunts ou la construction, ont siphonné ou continuent à siphonner une partie notable des sommes récupérées par le paiement des loyers d’appartements dont le coût a été amorti depuis belles lurettes.

mardi 8 juillet 2014


Territoriaux d'Argenteuil : 

extraits du bulletin Lutte Ouvrière du Mardi 8 Juillet


Combien de tels « fins de contrat » ?
À Ambroise Thomas, une collègue « atsem » vient d’être congédiée après deux ans et demi de travail. Tout était parfait. Son seul défaut était d’être contractuelle.
Un avis de recommandé le vendredi. Le recommandé récupéré le lundi. Et le mardi, elle était sans travail. Trois enfants à élever seule.
La contribution municipale à la hausse du chômage et de la pauvreté.
Poursuivre
Plusieurs initiatives ont été prises en direction du personnel ou des habitants de la localité, pour protester contre les licenciements actuels de collègues « contractuels », dont celui du 26 juin dernier organisé par la CGT des Territoriaux d’Argenteuil.
C’est la seule voie. À poursuivre.
Prendre ses désirs pour la réalité
Dans sa feuille de maire, celui-ci a annoncé tout de go la dissolution de la CAAB le 15 juillet.
Il veut divorcer ? Soit, c’est son droit.
Mais vouloir divorcer n’est pas divorcer. Il y a des procédures, des frais, du temps pour les démarches…
Il est maire, il devrait pourtant connaître les procédures.
Avis de tempête
À la CAAB, nous sommes directement concernés par les grandes manœuvres du maire d’Argenteuil autour de l’avenir de celle-ci. Quel que soit le scénario choisi, en cas de disparition, nous sommes en première ligne. Ce qui a été fait devra être défait. Nous risquons d’être les victimes des pots cassés.
Dès maintenant, il va falloir qu’on se CAABre !
Tous ensemble !
Le feuilleton sur la réorganisation de la semaine scolaire a connu son dénouement. Le maire qui déclarait qu’il ne l’appliquerait pas l’appliquera !
Mais cette annonce faite à quelques jours des vacances, met tout le monde dans l’embarras : personnels des écoles, des centres de loisirs, parents et enseignants.
Les uns et les autres, unis, peuvent imposer que cette réforme calamiteuse ne se fasse pas à leurs dépens.
Rythme scolaire
On voudrait nous faire croire qu’ils ont été pris au dépourvu, que le manque de concertation n’est pas de leur fait, etc.
Et maintenant ce serait à nous de palier leur manque t’anticipation en nous « adaptant » sans faire de bruit, comme ils le disent dans leur courrier au personnel concerné.
Mais entre leurs espoirs, notre vie et nos intérêts, à nous d’avoir le dernier mot.
Les finances vont mal ?
Quelle surprise... Une nouvelle jolie voiture pour le Maire.
Encore une dépense engagée par l’ancienne municipalité pour creuser la dette ?
À isoler
À l’entrée de l’espace Mandela, le panneau annonçant les réunions et les associations présentes persiste et signe.
Il est non seulement illisible pour les visiteurs, mais il est également dangereux. Il griffe l’employé chargé de le mettre à jour.
À abandonner d’urgence.
Leurs maux, nos mots
« Suppression » de postes, « augmentation » de la charge de travail, « polyvalence » sont les maître-mots de nos hiérarchies successives.
Les nôtres sont « partage de travail entre tous », « contrôle des comptes par les travailleurs municipaux eux-mêmes », « augmentation des salaires ».
Traitement des uns, traitement des autres
C’est vrai, le self n’est pas au niveau d’un traiteur.
Raison sans doute pour laquelle un traiteur a livré des plateaux repas pour que nos élus soit au meilleur de leurs conditions physiques et morales pour leur formation d’élus.
Alors par ces temps de disette…
Permanence d’élus
Toujours au plus près du personnel, certains élus vont jusqu’à les attendre dans les escaliers à la sortie du personnel. Ils doivent vouloir vraiment discuter avec nous car nous avons vraiment du mal à passer.
Seront-ils ainsi  plus à l’écoute de nos demandes ? Nous entendre parler augmentation des salaires, arrêt des licenciements, répartition du travail entre tous ?
SNCF : la sécurité à l'abandon
Le rapport d'expertise remis à la justice sur la catastrophe ferroviaire de Brétigny, il y a un an, est accablant pour la SNCF et RFF.
C'est bien un défaut d'entretien généralisé qui est à l'origine de l'accident. Le rapport parle d'un « état de délabrement jamais vu »... terme que récuse la SNCF. Mais tous les cheminots, spécialement ceux qui s'occupent des voies, savent parfaitement que l'entretien du réseau est délaissé depuis des années.

Seuls les TGV sont à peu près chouchoutés et bien sûr les banquiers qui, eux, reçoivent de l'État l'argent qui manque partout ailleurs.

lundi 7 juillet 2014

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise de ce lundi 7 juillet 2014

Seules les luttes pourront changer les choses

Le patronat était sorti de la première conférence sociale avec un cadeau de 20 milliards de crédit d’impôt compétitivité et un accord sur la flexibilité. Puis il était sorti de la seconde en ayant obtenu l’allongement de la durée de cotisation retraite à 43 ans. Et il commence la troisième déjà satisfait !
Il lui a suffi de menacer de boycotter la conférence pour imposer d’avance ce qu’il voulait. Il demandait au gouvernement le report de la mise en place du compte pénibilité permettant aux travailleurs de partir un tout petit peu plus tôt à la retraite. C’est accordé. Il voulait plus de liberté pour imposer des temps partiels. C’est chose faite. Il souhaite la simplification du droit du travail. Elle est sur la table.
Le Medef a aussi prévenu : il ne tolèrera aucune « contrainte ». Il demande à bénéficier au plus vite des 41 milliards de baisses de cotisations et d’impôts du pacte de responsabilité, mais il ne s’engagera pas à créer le moindre emploi.
Et qu’ont répondu Valls et Hollande ? « Oui, maîtres. D’accord, maîtres ! ». Voilà le dialogue social : une mascarade qui cache les ordres du patronat.
C’est ainsi depuis le début du quinquennat Hollande, et avec Valls Premier ministre, le Medef est encore plus ravi. Valls est l’homme du patronat et il l’assume sans complexe. Tout comme il revendique fièrement son intransigeance face aux cheminots et aux intermittents du spectacle. Tout comme il se prépare à enterrer la SNCM et à faire pointer les marins au chômage.
En revenant sur les accords pénibilité pour donner satisfaction au Medef à la veille d’une conférence sociale, Valls a démontré qu’il se moquait des confédérations syndicales. Et que font les dirigeants syndicaux ainsi piétinés ? Ils pleurnichent et… en redemandent !
« Valls a porté un coup au dialogue social », a regretté Berger de la CFDT. « Ce n’est pas du dialogue social, c’est du diktat patronal », a déclaré Mailly, dirigeant de FO. Quant à Lepaon de la CGT, il s’est fendu d’une lettre à Hollande pour demander… sa définition du dit dialogue social.
La CFDT n’en a pas moins annoncé qu’elle se rendrait à la dite conférence, tandis que FO et la CGT ont réservé la réponse sur leur participation à Hollande ; une réponse qu’elles devraient pourtant en priorité aux travailleurs.
Les dirigeants syndicaux ne savent que se lamenter de ne pas être écoutés. Mais où et quand ont-ils vu que le « dialogue social » était autre chose qu’une sinistre farce ? Il faut d’ailleurs être un bureaucrate indécrottable pour voir en Gattaz et ses acolytes, qui ne visent qu’à démolir les droits des travailleurs et des chômeurs, des « partenaires sociaux ».
Il suffit d’être, en entreprises, confrontés à la guérilla patronale, pour comprendre que dans cette période de crise les patrons sont prêts à tout pour leurs profits. La seule chose qu’ils veulent négocier, ce sont des baisses de salaires, des augmentations du temps de travail ou des suppressions d’emplois.
D’expérience, les travailleurs savent que leurs intérêts ne dépendent pas des réunions au sommet mais de leur capacité à se défendre collectivement. Alors faire croire, comme le font certains dirigeants syndicaux, que le sort des travailleurs dépend de ce genre de grand-messe revient à les désarmer et à trahir leurs intérêts.
Même dans les périodes de prospérité économique, le patronat n’a jamais rien donné aux travailleurs. Tous les droits qui leur ont été accordés ont été conquis de haute lutte.
Le dialogue social est une invention de la bourgeoisie, un leurre, une façon de détourner les exploités des luttes nécessaires. Aujourd’hui, gouvernement et patronat s’assoient dessus, ils font ce qu’ils veulent et comme ils veulent. Cela a le mérite d’être clair. Oui, tout est une question de rapport de force.
Les travailleurs doivent se préparer à retrouver le chemin de la lutte contre un patronat aussi riche que menteur, contre un patronat qui attaque et qui n’a pas de limites. À l’instar de la BNP Paribas, toujours prête à se plaindre quand les salariés revendiquent mais qui s’apprête à payer au gouvernement américain une amende de 6,4 milliards d’euros, comme s’il s’agissait d’une simple amende de stationnement !
À l’instar du groupe Bouygues qui se dit forcé de licencier dans la téléphonie mais qui était prêt à mettre 15 milliards sur la table pour racheter SFR.

Pour que tout cet argent cesse de passer de main en main entre bourgeois et soit utilisé pour créer des emplois avec des salaires et des retraites qui permettent de vivre, il faudra que les travailleurs en fassent l’objectif de leurs luttes.