Recrutement
d'enseignants : on est loin du compte
Le
ministre de l'Éducation Peillon annonce à grands sons de trompe le recrutement de
43 000 enseignants en deux ans. Si cela se fait, cela va apporter une
bouffée d'air, mais, si on calcule, on est loin du compte.
En effet, Sarkozy avait supprimé 80
000 postes d'enseignants en cinq ans. Hollande avait promis d'en rétablir
60 000 durant son mandat, ce qui aurait tout de même fait un déficit de 20 000,
compte non tenu de l'accroissement du nombre d'élèves.
Or, il faudra aussi remplacer les 34
000 enseignants devant partir en retraite dans les deux ans qui viennent.
Les 43 000 recrues de Peillon ne représentent donc en fait que 9
000 postes supplémentaires pour cette période. On est donc bien en dessous
des promesses électorales de Hollande, elles-mêmes déjà largement en dessous de
ce qu'il faudrait pour faire fonctionner l'école dans les conditions présentes.
Le manque de personnel, enseignants,
surveillants, personnels administratif, médical, de service, de maintenance,
est en effet criant dans l'Éducation nationale. Il est même criminel dans les
établissements des quartiers populaires, là où enfants et adolescents ont
besoin d'être particulièrement encadrés et là où, précisément, les postes ont
été supprimés en grand nombre.
Les enfants et les adolescents des
quartiers populaires, ceux dont les parents font les métiers les plus durs,
travaillent la nuit, un jour sur deux ou pas du tout, vivent dans des logements
trop petits, voire insalubres. Les jeunes qui ont l'impression que personne ne
gagne sa vie en travaillant, ceux qui arrivent au collège puis au lycée en
sachant à peine lire mais très bien se battre, ont un besoin désespéré
d'encadrement, de professeurs.
Sarkozy les avait réduits à la portion
congrue. Hollande, quoi qu'en dise Peillon, ne fait rien de sérieux pour
revenir là-dessus.
Paul GALOIS