mercredi 28 novembre 2012

En Grèce, le système de santé sacrifié et les malades condamnés


Le système de santé grec est ramené des dizaines d’années en arrière. Les hôpitaux ont subi tellement de restrictions budgétaires qu’on demande aux familles de patients d’amener du papier toilette. Surtout ils n’accordent plus qu’une partie des examens (comme les radios) ou des traitements lourds (par exemple anti-cancéreux), et doivent choisir parmi les malades celui qui a le plus de chance d’être sauvé. Les chômeurs ne sont plus couverts par l’assurance-maladie qu’une seule année. Après c’est à eux de tout payer : beaucoup n’ont d’autre choix que de laisser leurs pathologies s’aggraver.
     Des maladies oubliées comme la tuberculose et le paludisme reviennent. Et tout cela est appelé à s’aggraver avec le renforcement de l’austérité, la hausse du chômage... alors que tout existe (matériel, personnels...) pour l’éviter.
    Cela concerne les Grecs aujourd’hui, mais comme les facteurs de contagion n’ont pas besoin de papiers officiels pour franchir les frontières, les risques de propagation des maladies concernent toute la planète. Comme un autre cancer, social celui-là : la crise de l’économie capitaliste.

Chômage en hausse


Pour le 18ème mois consécutif, le taux de chômage a augmenté en octobre. La hausse est de 10,6 % sur un an. Et ça s’accélère : de 30 000 nouveaux travailleurs mis au chômage chaque mois, on est passé à 45 000 en septembre et autant en octobre, soit 1 500 chômeurs de plus chaque jour.
     Face à cette catastrophe sociale, le gouvernement ne fait rien et Hollande lui-même a dit que cela allait durer encore un an. Mais il a décidé d’arroser le patronat licencieur en lui accordant 20 milliards d’allègements d’impôts, en plus de toutes les autres aides.
    Avec ces 20 milliards, les services publics pourraient immédiatement embaucher un million de travailleurs payés au SMIC...



Bezons : un débat sur la classe ouvrière. Bien sûr, à Lutte Ouvrière, nous connaissons la réponse, mais ce débat qu'un de nos lecteurs nous informe mérite d'être signalé


Le L.A.B, le « Laboratoire d’action pour Bezons" est une association proche de la municipalité PCF de Bezons. 

Ce soir,  jeudi 29 novembre, il invite à une rencontre sur le thème: « La classe ouvrière existe t-elle encore ?, à l’espace Aragon, rue Francis de Pressensé, avec la projection du fim de Christine Thépenier et Jean François Priester: « Disparaissez les ouvriers ».
Rencontre animée par Dominique Lesparre, Maire de Bezons, Conseiller Général et Jean-pierre MERCIER, du Syndicat C.G.T de P.S.A Aulnay

Programme de cette soirée

 19h: Collation
19h30: Projection du Film: Disparaissez les ouvriers
 Durant plus de 140 jours, lesouvriers de Legré-Mante ont occupé « leur » usine, leader sur le marché mondial d’acides tartriques pour dénoncer une liquidation frauduleuse, manifester leur colère et réclamer justice...
Ils n’ont rien obtenu de ce qu’ils demandaient et ont perdu aussi le procès en appel de la décision du tribunal de commerce qui avait prononcé la liquidation judiciaire.
Pourtant quand on voit l’état d’abandon des bâtiments et des ateliers, pas besoin de beaucoup d’explications pour comprendre dans quelles conditions travaillaient les ouvriers de Legré-Mante. Pas besoin non plus de beaucoup de preuves pour penser que cette fermeture était planifiée depuis longtemps et cela pour des questions de profit à court terme : en l’occurrence la vente du terrain idéalement situé face à la mer au pied du futur parc des calanques à Marseille.
21H: Rencontre avec Jean-Pierre MERCIER, responsable C.G.T de P.S.A, en lutte contre la fermeture de l'usine Citroen à Aulnay qui évoquera la lutte des salariés.

mardi 27 novembre 2012

CGT : "peser" dans les négociations c'est développer un rapport des forces en faveur de notre camp


CGT : un constat que l’on ne peut que partager…

Des « négociations» patronat-gouvernement-organisations syndicales ont lieu actuellement sur les retraites complémentaires et sur la « sécurisation des parcours professionnels ».
     La Cgt vient de se retirer des premières. On peut la croire lorsqu’elle indique que pour le patronat : « une grande partie de l’effort doit porter sur les prestations », c’est-à-dire la diminution nette de ce qui sera versé aux retraités.
     De la même façon, la Cgt résume bien la volonté du patronat à propos de ladite « sécurisation des parcours professionnels » : « Modifier la durée du travail, la masse salariale et le maintien des effectifs en fonction de la conjoncture en accord avec les représentants des salariés ; limiter les recours en cas de plans sociaux ; plafonner les dommages et intérêts versés par les tribunaux aux personnes licenciées ».


…mais des perspectives qui ne sont pas, pour "peser" à la hauteur 
« Pour peser sur les négociations, faire entendre notre voix, les syndicats Cgt du Val d’Oise organisent un rassemblement et une conférence de presse le 13 décembre 2012 devant le Médef Val d’Oise. (7 avenue de la Palette Cergy).
     Pour témoigner de nos craintes de salariés ou de retraités que ces négociations ne se terminent que par un nouveau recul pour la situation des uns et des autres, et pour dire au moins que nous ne sommes pas d'accord, on peut se retrouver à ce rassemblement.
     Mais espérer par là « peser » serait se faire bien des illusions. Pour peser sur ces gens-là, il faut la mobilisation des travailleurs, la vraie. Le seul langage que patronat et Médef connaissent : la crainte que le rapport des forces leur échappe.

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 26.11.12.


Pendant que les guignols s’agitent, patronat et gouvernement sont à l’offensive

Revotera, revotera pas ? Implosera, implosera pas ? Voilà où en est l’UMP après huit jours de guerre fratricide entre Copé et Fillon. Suspense, haines, argent, pouvoir, il y a là tous les ingrédients d’un feuilleton qui peut tenir le petit monde politico-médiatique en haleine encore longtemps. Mais, à moins d’être amateur de séries à la Dallas, le spectacle est d’un intérêt très limité.
     La crise de l’UMP ne recouvre pas de réelles divergences politiques. Copé est présenté comme le tenant de la droite dure, Fillon est censé incarner une droite plus modérée. Mais Fillon, Premier ministre de Sarkozy, a apporté son soutien à la politique de Hortefeux et de Guéant et il n’a rien trouvé à redire au débat nauséabond sur l’identité nationale. Sur le fond, rien ne les sépare, si ce n’est leur égo et leur ambition personnelle.
     On pourrait en rire et bien en rire. Mais pendant que la droite amuse la galerie, le patronat et le gouvernement prennent des décisions lourdes de conséquences pour les travailleurs.
     Licenciements, augmentation des cadences, petits boulots et salaires de misère : le patronat poursuit ses attaques contre les travailleurs avec la bénédiction du gouvernement. Augmentation de la TVA, taxe sur les retraites, sur le tabac, sur l’alcool, restrictions sur les services publics, blocage des salaires dans la fonction publique : le gouvernement attaque les classes populaires avec les félicitations du Medef.
     Hollande promettait le changement ? Il est dans la continuité de Sarkozy. Et non content de se plier aux quatre volontés du patronat, le gouvernement reprend sa politique mot pour mot. Alors que la compétitivité a toujours fait partie du chantage patronal pour baisser les salaires et imposer des sacrifices aux travailleurs, elle est désormais le nouveau cheval de bataille du gouvernement.
     Hollande en campagne électorale avait déclaré : « Je considère la hausse de la TVA inopportune, injuste, infondée et improvisée, (…) la compétitivité n’est qu’un faux prétexte. Ce n’est pas en baissant les cotisations patronales de quelques points qu’il y aura quelque progrès que ce soit dans notre commerce extérieur ». Le reniement ne pouvait être plus grossier car c’est bien au nom de cette compétitivité que Hollande vient de faire cadeau de 20 milliards au patronat et d’augmenter la TVA.
     Le gouvernement ne veut rien refuser au patronat. Celui-ci demandait depuis des années la remise à plat du marché du travail, le voilà servi avec l’organisation de la conférence sociale où patronat et syndicats sont censés discuter droit du travail, salaire, durée du temps de travail, flexibilité. Si le patronat et les syndicats ne parviennent pas au « compromis historique » que Hollande appelle de ses vœux, il prendra ses « responsabilités » et nul doute qu’il fera ce que le Medef demandera.
     Confrontés à la crise, les capitalistes aggravent l’exploitation et licencient pour préserver leurs profits sans que le PS au pouvoir ne trouve rien à redire. Le gouvernement a d’ailleurs programmé l’augmentation du chômage pendant encore un an ! Et comment pourrait-il en être autrement puisqu’il n’est pas question d’interdire les licenciements ?
     Pressé par la date du 1er décembre pour trouver un repreneur pour Florange et dans le bras de fer qui l’oppose à Mittal, Montebourg vient de brandir la menace de la nationalisation. Eh bien, qu’il fasse donc ! Car pour l’instant ce ne sont que des mots.
     Mais pourquoi faudrait-il racheter le site à Mittal ? Les actionnaires d’ArcelorMittal en ont tiré des profits colossaux pendant des années, eh bien cela devrait suffire ! Racheter le site reviendrait une fois de plus à arroser de centaines de millions un licencieur.
      La nationalisation n’a d’intérêt pour les travailleurs et pour la population de la région que si elle se fait avec la garantie de maintenir les emplois menacés et s’il s’agit de nationaliser sans indemnité ni rachat. Mais ce n’est pas à ce genre de nationalisation que pense Montebourg.
     Il y a dans le pays des centaines de sites comme Florange où les travailleurs sont menacés d’être jetés à la rue. La seule façon pour les travailleurs de se protéger de cette catastrophe est d’obtenir l’interdiction des licenciements. Cela exige une lutte déterminée et ample mais les travailleurs ne peuvent compter sur rien d’autre.
     Pour défendre leur emploi, leur salaire et leurs conditions de travail, les travailleurs vont avoir à se battre non seulement contre le patronat, mais aussi contre le gouvernement.