Éducation
nationale : les ministres passent, la chanson est la même
Najat Vallaud-Belkacem affiche sa
satisfaction pour la rentrée 2016 : « Les conditions sont réunies pour que
cette rentrée se passe de manière apaisée. Depuis un an, on sent les effets sur
le terrain des moyens supplémentaires que nous avons donnés », a-t-elle
ainsi déclaré dans Le Parisien. Les parents d’élèves ainsi que les
personnels d’éducation qui ont manifesté et lutté, l’an passé, apprécieront !
D’ailleurs les syndicats
enseignants appellent à une journée de grève et de manifestations le 8
septembre prochain, contre les conditions de la rentrée.
Car la ministre ose prétendre que
le gouvernement Hollande va tenir ses engagements de campagne : créer 60 000
postes. C’était déjà loin de compenser les 80 000 supprimés par son
prédécesseur Sarkozy. Mais aujourd’hui le compte n’y est pas.
Dans le primaire, annoncé comme
prioritaire par le gouvernement, sur les 3 000 postes destinés à la
scolarisation des enfants de moins de trois ans, moins de la moitié, 1 223, ont
été créés depuis 2012. De même, moins de la moitié des 7 000 postes promis pour
qu’il y ait plus d’un maître par classe ont vu le jour : 3 196 exactement. Et,
d’après le ministère de l’Éducation nationale, le primaire dans son ensemble a
été favorisé puisqu’il a bénéficié de 19 328 postes créés, contre 17 049 pour
le secondaire.
Les comptes du ministère, qui
font état de 36 377 postes créés en tout depuis 2012, font donc mentir la
ministre car on est bien loin des 60 000 postes promis.
Et ces chiffres ne tiennent pas
compte de l’augmentation démographique. Ainsi, pour la seule académie de
Créteil, d’après le SNES, il y aura 7 000 élèves de plus dans le secondaire
(lycéens et collégiens confondus) pour 23 nouveaux assistants d’éducation et
deux conseillers principaux d’éducation (CPE) recrutés. Selon les chiffres
ministériels, il restera 11 662 postes à combler pour la rentrée 2017.
Du coup, les classes seront
toujours aussi surchargées et les professeurs absents ne seront pas remplacés.
Pour ne donner qu’un exemple, dans le seul département de Seine-Saint-Denis,
près de 260 écoles auront des classes en sureffectif, dont 140 écoles relevant
de l’éducation prioritaire, qui rassemblent les élèves ayant le plus de
difficultés.
L’école continue donc de se
dégrader. Et ce sont les jeunes des classes populaires qui sont le plus pénalisés
car c’est au travers de l’école qu’ils peuvent avoir une réelle ouverture
culturelle. La ministre le sait parfaitement. Mais mentir fait partie de son
métier.
Aline URBAIN
(Lutte ouvrière n°2509)