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samedi 17 mars 2018

SNCF : CGT et autres, "politique" des directions syndicales, nécessité d'une vraie lutte. Tout dépendra des cheminots eux-mêmes !

Les responsables des fédérations de cheminots viennent de se mettre d’accord pour l’organisation d’une grève dite « perlée » : deux jours de grève par semaine sur plusieurs mois à partir du 3 avril. On verra quelle sera la réponse des cheminots eux-mêmes à ce qui apparaît comme un refus des fédérations syndicales d’engager la vraie lutte pour amener le gouvernement à retirer ses projets concernant la SNCF et les cheminots. Sur cette question, ci-dessous, un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière, de cette semaine, écrit la veille de la rencontre des dirigeants syndicaux de la SNCF.
  
Les dirigeants syndicaux discutaillent, les cheminots défendent leur peau !

Le gouvernement a déclaré la guerre aux cheminots et vise derrière eux l’ensemble du monde du travail. Face à cette offensive frontale, l’attitude des directions syndicales aurait dû être de sonner le branle-bas de combat, de donner l’exemple de la combativité, d’organiser la riposte. Eh bien non, elles baladent toutes les cheminots et les autres travailleurs prêts à se mobiliser, le 22 mars et après, en parlant de «projet industriel», de «vraie réforme» ou de négociation avec le gouvernement. Mais le gouvernement ne négocie pas: il sen prend à lemploi des cheminots, à leur salaire, à leur peau! Parler dautre chose, cest être en dessous de tout !
Le 7 mars, Laurent Brun, le secrétaire de la fédération CGT cheminots, présentait son «rapport sur le développement du service public ferroviaire», quil disait être lantithèse du rapport Spinetta. Comme si le gouvernement allait tenir compte de lavis dun dirigeant syndical concernant le fonctionnement de la SNCF. Il n’en tient compte pour rien, il l’a affirmé haut et fort en annonçant qu’il ferait passer sa réforme par ordonnance.
Le 12 mars, Martinez, le secrétaire de la CGT, a aussi botté en touche alors qu’il était interrogé sur les intentions de riposte de la CGT. Il a répondu: «La balle est dans le camp du gouvernement.» Sa seule exigence était d’être reçu par le Premier ministre pour lui remettre un rapport de 70 pages contenant les propositions de la CGT pour une «vraie réforme». Martinez fait des propositions, envisage une réforme… au moment où le gouvernement s’apprête à décapiter les droits des cheminots. Et tous, de la CFDT à FO, en passant par SUD et la CGT, d’attendre les décisions du gouvernement, alors qu’elles sont clairement énoncées depuis des semaines. Quelle honte!
Les dirigeants syndicaux ne sont évidemment pas dupes, ils savent pertinemment que le gouvernement ne les écoutera pas. S’ils utilisent ces arguments, c’est parce qu’ils se refusent à envisager une lutte sérieuse.
L’inaction des dirigeants syndicalistes n’est pas uniquement dans le discours, mais aussi dans l’absence d’un plan de riposte. La CGT cheminots, le syndicat le plus influent à la SNCF, a refusé et milité contre le dépôt d’un préavis de grève national pour le 22 mars, sous prétexte que les conducteurs devaient amener les cheminots à la manifestation. Comme si, en 1995 ou en 1968, la grève générale des transports avait empêché la tenue de manifestations monstres! Comme si les travailleurs navaient pas les moyens d’assurer à la fois le succès de la grève et de la manifestation!
Cerise sur le gâteau, les directions syndicales ont décidé que les cheminots et les travailleurs de la fonction publique ne défileraient pas ensemble. Un cortège partira de la place de la République, l’autre de Bercy… mais ils se rejoindront à Nation. C’est cela la convergence des luttes pour les dirigeants syndicaux!
Totalement soumises au calendrier du gouvernement, toutes les fédérations syndicales ont décidé d’attendre le 15 mars pour proposer éventuellement une suite au 22 mars, alors que de nombreux cheminots se posent déjà le problème de quoi faire pour continuer le mouvement. Sous prétexte d’unité syndicale, elles se sont alignées jusqu’à présent sur la proposition systématiquement la moins combative, sur le plus petit dénominateur commun. L’unité dont les travailleurs ont besoin, c’est pour entraîner, donner confiance, certainement pas pour tirer en arrière.
Avant même cette date, plutôt que de militer activement pour la préparation et la construction d’une vraie grève pour le retrait du plan Macron, la fédération CGT a organisé une consultation en interne, proposant le choix entre une grève reconductible ou au contraire des grèves de 48heures ou 72heures reconductibles de semaine en semaine, voire des grèves tournantes, métier par métier.
Et, bien souvent, les représentants de la fédération reprenaient des arguments démoralisants dans les réunions de syndiqués: les cheminots ne sont pas prêts à une lutte comme en 1995, les usagers sont contre nous, etc. Comme si, en 1995, il n’avait pas déjà fallu s’appuyer sur les secteurs les plus combatifs pour entraîner les autres. Comme si la sympathie des usagers, en tant que travailleurs, n’avait pas été acquise quand il s’était avéré que les cheminots se battaient pour de bon, et du coup aussi pour l’ensemble des travailleurs.
Quels que soient les freins actuels ou futurs à la mobilisation, ils pourront être surmontés par la mobilisation consciente et multiforme des travailleurs du rail eux-mêmes, en direction d’autres cheminots et des autres travailleurs. Les bureaucrates se préoccupent de sauver leurs intérêts d’appareils syndicaux. Mais les cheminots, eux, défendent leur peau. Alors, la balle n’est pas dans le camp du gouvernement, elle est dans le camp des cheminots et de l’ensemble des travailleurs!  

                                            Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2589)




jeudi 25 mai 2017

Macron-syndicats : gant de velours ou pas, pour le monde du travail rien n'est bon dans le Macron


Confédérations syndicales : un temps de retard

 

                                            Macron et Mailly bien complices

Alors que Macron et Philippe, relayés jusqu'à plus soif, par tous les médias, se livrent à un véritable tir d'artillerie pour préparer les esprits à la démolition du code du travail, le ton des dirigeants des confédérations syndicales est d'une sérénité qui choque.

Reçus les uns après les autres à l'Élysée, ils se sont tous satisfaits de la courtoisie des échanges et osent espérer que « les portes ne sont pas fermées ». Il a suffi qu'ils soient reçus avec quelques égards, sans le moindre engagement ni sur le fond ni même vraiment sur le calendrier, pour les apaiser.

L'heure n'est pourtant pas aux paroles sédatives. D'autant que derrière les propos doucereux de Macron et de ses proches, il y a des menaces précises. La priorité serait de démarrer sans attendre une campagne d'opinion pour préparer les travailleurs à leur défense et proposer un plan de riposte à celui, même pas camouflé, du gouvernement Macron.

lundi 27 janvier 2014

Le 6 février : dans l'action mais consciemment : un article sur la politique de la CGT dans l'hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine



La journée CGT du 6 février : quelle riposte au patronat et au gouvernement ? 

La CGT appelle à une journée nationale interprofessionnelle de mobilisation le 6 février. Dans son tract national, la confédération explique que « les motifs d'insatisfaction et les raisons d'exprimer notre mécontentement ne manquent pas ». C'est le moins qu'on puisse dire ! Face à la guerre sociale menée par le grand patronat à coups de plans de licenciements, de pressions sur les salaires et les conditions de travail, face à la politique de régression sociale orchestrée par le gouvernement, il faudrait en effet non seulement que les travailleurs expriment leur mécontentement, mais qu'ils se préparent à lutter pour leurs intérêts vitaux.
     Malheureusement, les journées d'action organisées par la CGT, singulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de Hollande, sont restées dans le flou quant à leurs objectifs et on n'a distingué aucun plan d'ensemble visant à préparer la riposte du monde du travail aux attaques qu'il subit.
     Certes la CGT, contrairement aux autres confédérations, n'a pas signé tous les accords de régression sociale concoctés par le patronat et le gouvernement. Certes, elle appelle à cette mobilisation interprofessionnelle alors que les autres confédérations s'y refusent. Mais les travailleurs seraient en droit d'attendre des perspectives claires, des objectifs de lutte qui correspondent à leurs besoins, afin de leur permettre de se mobiliser en nombre croissant.
     Même face au chômage, la menace qui pèse le plus fortement sur la vie et la conscience du monde du travail, la confédération n'avance aucune revendication crédible.
     Aux militants qui critiquent la mollesse – pour le dire gentiment – des propositions de la direction confédérale, les responsables répondent systématiquement : « Nous sommes pour la lutte, mais on ne déclenche pas une grève générale en appuyant sur un bouton ». Mais il ne s'agit pas de déclencher le grand soir, il s'agit de préparer sérieusement la riposte des travailleurs, et pour cela de leur dire clairement où il faudrait aller et comment.
    Les travailleurs, les militants qui se saisiront de cette journée pour protester et manifester auront raison de le faire. Mais ils seront aussi en droit de poser des questions aux dirigeants de la CGT. Car tôt ou tard il faudra bien donner vie à un mouvement d'ensemble, unissant tous les travailleurs dans la lutte sur des objectifs propres à les protéger des conséquences de la crise, comme par exemple l'interdiction des licenciements.
    Et si la direction de la CGT ne veut pas s'y préparer, les travailleurs devront le faire eux-mêmes.
                                                           Paul GALOIS