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lundi 12 novembre 2018

Maroc : à Jerada la colère couve, l’État réprime


La colère couve, l’État réprime



Dans la ville minière sinistrée de Jerada, au Maroc, la colère de la population ne cesse pas. L'arrêt des mines de charbon il y a plus de 20 ans n'empêche pas, faute d'autres ressources, des mineurs de continuer d'y extraire du charbon dans des conditions précaires, au péril de leur vie. Après plusieurs morts suite à des effondrements de galeries, de puissantes manifestations ont obligé le gouvernement à réagir : après les troupes contre la protestation populaire, le pouvoir a fait dépêcher ses ministres pour prêcher le retour au calme en promettant une relance de l'économie locale...
Mercredi 6 novembre, un nouveau décès accidentel d'un mineur de 18 ans a fait descendre des centaines de manifestants dans les rues de Jerada. Le lendemain, le tribunal d'Oujda condamnait à des peines de 3 à 5 ans de prison ferme neuf des manifestants de mars dernier pour participation à une manifestation non autorisée.

vendredi 12 octobre 2018

Maroc : l'armée fait à nouveau feu sur des migrants


La guerre contre les pauvres


Un garde-côte marocain

Dans la nuit du 9 octobre, un bateau tentant de gagner clandestinement l'Espagne a été pris pour cible par la marine du Maroc. Un passager de 16 ans a été blessé. Il y a deux semaines, des tirs similaires avaient fait trois blessés et tué une jeune de 19 ans. Les militaires marocains avaient prétendu que des bâches les empêchaient de voir les gens à bord et que le bateau faisait des manœuvres hostiles.
Mais ces tirs, répétés, sont délibérés : quitte à tuer, ils visent à terroriser pour limiter les départs clandestins, actuellement en hausse. C'est le prolongement criminel de la politique anti-migrants des pays de l’Union européenne (UE).

vendredi 31 août 2018

Maroc, mobilisation face à la barbarie sexiste


Une barbarie sexiste qui gangrène partout la société

  

Une jeune marocaine de 17 ans a raconté avoir été enlevée, torturée et violée pendant près de deux mois. Son sort fait le tour des réseaux sociaux et une pétition pour lui venir en aide a été lancée. Il faut dire que le nombre d'affaires de viols traitées par la justice marocaine a doublé en 2017, passant de 800 à 1600. Et on sait que le nombre réel de viols est beaucoup plus important que celui des plaintes déposées.
Les violences faites aux femmes sont parmi les pires manifestations d'un sexisme qui gangrène la société, au Maroc comme ailleurs.

samedi 25 août 2018

Maroc : libération d'une partie des condamnés


Un premier recul d’une dictature contre les masses pauvres

 


188 participants au mouvement du Rif marocain ont été graciés par le roi. Les très lourdes peines infligées par les tribunaux contre des centaines de manifestants, prononcées pour briser le mouvement, avaient au contraire amplifié la mobilisation.
C'est un recul du régime. Mais la monarchie marocaine n'en est pas moins une dictature sur les masses pauvres, prompte à condamner lourdement ceux qui contestent sa politique, comme en atteste le maintien en détention, parmi plus de 200 autres condamnés, de Nasser Zefzafi, un des leaders du mouvement du Rif, condamné à 20 ans de prison, et le journaliste Hamid El-Mahdaoui, condamné à trois ans

mercredi 18 juillet 2018

Maroc, Rabat, Rif marocain : les manifestations continuent


Au Rif comme ailleurs au Maroc, opprimés !

  

Le roi du Maroc

Des milliers de personnes ont manifesté le 15 juillet à Rabat, capitale du Maroc, en soutien aux militants du mouvement de protestation du Rif marocain, lourdement frappés par des peines de prison. Depuis plus d'un an, ce mouvement - le hirak - a exprimé la colère de la population du Rif contre le chômage, les bas salaires et le manque d'infrastructures.
Or la population pauvre du pays peut se reconnaître dans cette protestation, au même titre que les rifains. Et c'est ce que craint le régime marocain - une dictature monarchique qui est aussi une dictature des riches.

vendredi 16 mars 2018

Maroc, Jerada toujours en mouvement


Le Hirak (mouvement) continue à Jerada



Depuis la mort de deux jeunes mineurs dans un puits de charbon clandestin à la fin de 2017, la population de Jerada, dans l'est du Maroc, manifeste et organise des marches pour crier son indignation. Cette région est sinistrée depuis la fermeture des mines de charbon à la fin des années 90 et de nombreux jeunes n'ont d'autre choix pour pouvoir récupérer de dérisoires moyens de survivre que de continuer à creuser dans les anciens puits, avec tous les risques que cela comporte.

jeudi 8 février 2018

Maroc, Jerada, la mobilisation continue. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Maroc : manifestations à Jerada et à Meknès 

Vendredi 2 février, plusieurs milliers de personnes se sont de nouveau rassemblées à Jerada pour crier leur indignation, après qu’un troisième mineur a trouvé la mort dans son puits clandestin de charbon. Le même jour, des travailleuses du textile licencié étaient des centaines à manifester leur colère à Meknès.
Malgré un déploiement des forces de police destiné à les impressionner, les habitants de Jerada restent mobilisés depuis plus d’un mois. Ils dénoncent le chômage massif dû à la fermeture en 2 000 de la mine de charbon employant des milliers de personnes dans la région, qui les oblige à creuser des puits clandestins pour survivre.
Ils dénoncent aussi les factures d’eau et d’électricité impossibles à payer tant elles sont élevées, la corruption qui permet à certains élus locaux d’accaparer les permis officiels d’exploitation du charbon et de s’enrichir de manière éhontée en revendant le charbon extrait clandestinement. Ils demandent une véritable alternative économique aux « mines de mort » et un service de santé de qualité pour prendre en charge les nombreuses pathologies des mineurs.
Dans la région de Fès et Meknès, c’est le secteur du textile qui subit le chômage de plein fouet. L’entreprise Sicome a fermé ses portes en novembre 2017, jetant à la rue près de 700 travailleuses auxquelles elle doit quatre mois de salaire. Depuis, celles-ci se relaient en sit-in devant le siège de l’entreprise, pour dénoncer la situation et exiger du gouvernement qu’il trouve une solution. Vendredi 2 février, elles étaient de nouveau rassemblées pour interpeller les autorités devant la mairie de Meknès. Quand le représentant des autorités est allé à leur rencontre, vêtu des symboles du pouvoir que sont le tarbouche rouge et la djellaba blanche, il ne les a pas impressionnées. « Dégage ! », « Voleur ! », c’est sous ces quolibets, cerné par les manifestantes, qu’il a dû être exfiltré par la police !
Les habitants mobilisés du Rif, de Jerada ou de Meknès dénoncent les maux – le chômage, la vie chère, la corruption des autorités – qui touchent tout le Maroc et rendent la vie des travailleurs de plus en plus impossible. Les habitants de Jerada ne s’y sont pas trompés. Loin de mettre en avant les spécificités de leur région, ils font le lien avec le Hirak (le mouvement) du Rif et reprennent son slogan : « La mort plutôt que continuer à subir l’humiliation ! »

                                               Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2584)

lundi 29 janvier 2018

Maroc : Jerada en « mouvement »


Maroc : la mobilisation continue à Jerada

À Jerada au Maroc, la population, en particulier les jeunes, reste mobilisée à travers des manifestations régulières depuis l’accident mortel, le 22 décembre 2017, de deux jeunes mineurs dans un puits de charbon clandestin.
Vendredi 19 janvier, une grève des commerces de la ville a eu lieu le matin, et une marche de protestation l’après-midi, avant une nouvelle discussion avec un représentant de l’État. Une autre marche provinciale, samedi 20 janvier, a réuni des milliers de personnes.
Ce puits de mine appartenait aux Charbonnages du Maroc, société d’État fermée en 2001. L’exploitation de la mine avait commencé en 1936, sous protectorat français, et à l’époque tout était exporté. Mais vers le milieu des années 1990 ses dirigeants ont considéré qu’elle ne rapportait pas assez et ont fini par la fermer, sans proposer de réelles alternatives locales.
Les employés ont alors été indemnisés, mais trop peu pour survivre dans cette région sans travail, enclavée et reculée dans la montagne. Petit à petit, des anciens mineurs sont donc retournés dans les puits, ainsi que toute leur famille, sans outils appropriés, sans casques, sans masques, sans éclairage. En s’introduisant dans les galeries étroites, et cela pour quelques dizaines d’euros par jour, ils risquent leur vie et s’exposent à la maladie incurable des mineurs, la silicose.
Depuis l’accident, le gouvernement a annoncé un plan d’urgence, mais la population ne lui fait pas confiance et veut des actes. Une centrale électrique qui date de 1971, située près d’Hassi Blal, autre ville sinistrée, et qui a fonctionné longtemps avec le charbon de Jerada, vient de voir ses travaux d’agrandissement se terminer. Elle pourrait créer des centaines d’emplois mais, pour le moment, rien n’a été annoncé.
En tout cas, la population s’est organisée pour se faire entendre. Dans plusieurs quartiers de Jerada et dans les villages alentour, des représentants ont été désignés, soit près de 80 personnes, pour élaborer le cahier de revendications. Des délégués ont ensuite été choisis pour le défendre à chaque réunion avec les représentants de l’État ou de la région. Les comités de quartier décident au jour le jour de la mobilisation.
Les villageois réclament des emplois sur place et surtout ne veulent plus risquer leur vie dans les mines clandestines. Ils réclament aussi une diminution radicale des factures d’électricité et d’eau, et un service de santé assez important pour prendre vraiment en charge les anciens mineurs, malades à cause des poussières de charbon.
Les manifestants ont rapidement pris pour nom le hirak (le mouvement) de Jerada, pour exprimer clairement le lien de leur mobilisation avec la contestation sociale qui a duré plusieurs mois dans la ville d’El-Hoceima, située plus au nord-ouest du pays. D’El-Hoceima à Jerada, le mécontentement a les mêmes causes et, heureusement, les luttes des uns en encouragent d’autres.

                                                   Malika FARES (Lutte ouvrière n°2582)