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mercredi 21 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (29.). La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. Le drapeau rouge des travailleurs

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

 

La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie

Le drapeau rouge des travailleurs

 

Pour la première fois dans l’histoire, des prolétaires avaient donc pris en main les rênes du pouvoir, et c’est à juste titre que les symboles de la Commune sont devenus les signes de ralliement des travailleurs révolutionnaires du monde entier.

Le premier de ces symboles, c’est le drapeau rouge, drapeau apparu dès les premières luttes du prolétariat, rejeté en 1848 par les bourgeois républicains et que la Commune a choisi. Ses élus portaient une écharpe rouge. Et c’était l’usage qu’avant de partir au combat, les bataillons de la Commune défilent à l’Hôtel de Ville en présentant leur drapeau rouge.

Le jour où la Commune fut proclamée, le 28 mars 1871, le drapeau rouge et le drapeau tricolore flottaient encore ensemble dans Paris. Mais après les premières attaques des versaillais, le 7 avril, les représentants du 12e arrondissement publièrent l’arrêté suivant: «Le drapeau de la Commune, drapeau rouge, sera immédiatement arboré sur tous les monuments publics de larrondissement. Aucun édifice particulier ne sera pavoisé dun autre drapeau que celui de la Commune; en conséquence, les citoyens devront faire disparaître dans le plus bref délai le drapeau tricolore qui, après avoir été celui de la Révolution, sa gloire, après avoir été souillé de toutes les trahisons et de toutes les hontes de la part de la monarchie, est devenu la bannière flétrie des assassins de Versailles. La France communarde le répudie.»

Après la Semaine sanglante, le gouvernement bourgeois déchira les drapeaux rouges et rétablit le drapeau tricolore au fronton des bâtiments officiels et à la porte des pénitenciers où il enfermait les communards. Alors, les symboles ont leur importance et, depuis la Commune, la classe ouvrière ne peut plus marier les drapeaux qui se sont trouvés des deux côtés des barricades en 1871.

Pas plus qu’elle ne peut chanter en toute conscience L’Internationale et la Marseillaise, d’ailleurs. Car c’est au lendemain de la Semaine sanglante qu’Eugène Pottier, élu de la Commune, alors qu’il fuyait les conseils de guerre, écrivit les paroles de L’Internationale. Ce chant, qui représente presque à lui seul le programme de lutte du prolétariat contre la bourgeoisie, est devenu à bon droit le chant des travailleurs.

Les représentants de la bourgeoisie ne s’y trompent pas, qui exècrent le drapeau rouge et L’Internationale. Et ce n’est pas un hasard si réformistes et opportunistes en tout genre entretiennent la confusion en mélangeant ces symboles des classes sociales ennemies.

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L’emblème de notre classe

(Demain, La Commune : La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. «Que nos défaites nous apprennent à vaincre!» (J-B Clément)

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

mardi 20 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (28.). La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. La haine de classe de la bourgeoisie

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie

La haine de classe de la bourgeoisie

La Commune de Paris a réveillé la haine de classe de la bourgeoisie. Cette haine qui, en période de calme politique et social, se dissimule sous un vernis de culture, de droit, de morale philosophique et religieuse, de goût des arts et de mondanités, cette haine ressurgit dès que les exploités relèvent la tête.

Elle transparaît sous la plume des écrivains bourgeois les plus talentueux. Zola, le 27 mai, décrit sans fard les rues de la capitale: «Jamais je n’oublierai l’affreux serrement de cœur que j’ai éprouvé en face de cet amas de chair humaine sanglant, jeté au hasard sur le chemin de halage. Les têtes et les membres sont mêlés dans d’horribles dislocations. Du tas émergent des faces convulsées, absolument grotesques, ricanant par leur bouche noire et ouverte. Les pieds traînent, il y a des morts qui semblent coupés en deux, tandis que d’autres paraissent avoir quatre jambes et quatre bras. Oh! Le lugubre charnier.» Mais cela ne l’empêche pas de conclure: «Et quelle leçon pour les peuples vantards et chercheurs de batailles!» Car, pour Zola comme pour l’ensemble de la bourgeoisie, les communards méritent leur sort. Trois jours plus tôt, l’écrivain avait salué l’entrée des versaillais dans Paris par ces mots: «Que l’œuvre de purification s’accomplisse!» Et, évoquant le risque de choléra à l’issue des combats, il écrit encore: «Jusque dans leur pourriture, ces misérables nous feront du mal.»

La haine de la bourgeoisie poursuivra les communards durant de longues années. Condamnés par les conseils de guerre, on leur refuse le statut de prisonniers politiques, on les traite comme des criminels de droit commun. On déverse sur la Commune des tombereaux de calomnies. C’est seulement en 1880 que la IIIe République se sent assez solide pour accorder une amnistie aux communards. Une amnistie, autrement dit le pardon des assassins à leurs victimes. Apprenant qu’il va être amnistié, Albert Goullé, journaliste au Cri du Peuple, écrit au ministère de la Justice: «Ne me reconnaissant point criminel, je tiens à ce que vous ne puissiez pas me supposer repentant et m’infliger la flétrissure de votre pardon. Entre Versailles et la Commune, ce n’est pas la Commune, mais Versailles qui a besoin qu’on lui pardonne.»

Jean-Baptiste Clément, rescapé des massacres, écrit un pamphlet en réponse à l’amnistie, La Revanche des Communeux, où il s’écrie: «L’oubli ne se décrète pas… Que les bourreaux le demandent, cela se comprend; mais que les victimes laccordent, ce serait une naïveté par trop évangélique. Le souvenir de pareilles hécatombes doit, au contraire, se transmettre de père en fils pour préparer la Revanche.»

La haine de la bourgeoisie était celle d’une classe qui, tout juste parvenue au sommet de la société, se sentait déjà menacée par le prolétariat issu du développement du mode de production capitaliste, et par sa fraction avancée, le mouvement socialiste. Marx avait déjà écrit que le capital était venu au monde «suant le sang et la boue par tous les pores». Après les massacres de Juin 1848 à Paris, la répression de la Commune montrait une fois de plus, à l’état brut, le vrai visage du capitalisme.

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Jean Baptiste Clément

 (Demain, La Commune : La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. Le drapeau rouge des travailleurs)

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

lundi 19 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (27.). La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. La Semaine sanglante

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie

La Semaine sanglante

En tout et pour tout, la Commune aura duré 72 jours, fauchée en plein vol. Après des semaines de bombardements et de combats, les versaillais réussissent à entrer dans Paris. Au cours de la Semaine sanglante, du 21 au 26 mai 1871, ils fusillent à tour de bras et sans autre forme de procès tous les Parisiens pris les armes à la main, soupçonnés d’avoir participé aux barricades ou simplement jugés sur leur allure, leur hostilité affichée envers les soldats, leur mine et leurs vêtements de pauvres. Ils tirent des obus incendiaires sur les quartiers ouvriers, provoquant les premiers incendies de la ville, qu’ils accuseront ensuite les communards d’avoir brûlée parce que, dans leur retraite désespérée, ceux-ci mettent aussi le feu à des bâtiments.

Il faudra pourtant cinq jours entiers pour conquérir toutes les barricades qui se dressent devant les soldats. Ils transforment alors le Père-Lachaise, Montmartre, le jardin du Luxembourg et d’autres endroits encore en lieux d’exécution. Nuit et jour. Ils n’épargnent ni les femmes ni les enfants. Bien des témoignages ont immortalisé certaines scènes, comme celle où ce jeune garçon de 15 ans pris sur une barricade, qui revient se placer de lui-même devant un peloton d’exécution alors qu’il pourrait fuir. Toute la rage de la bourgeoisie est contenue aussi dans l’assassinat de Varlin: reconnu dans la rue, traîné à Montmartre, conspué et battu sur le chemin par les bourgeoises et les bourgeois, défiguré et à lagonie, il est fusillé sur une chaise.

En quelques jours, les jardins, les cimetières, sont envahis de cadavres entassés les uns sur les autres. Le massacre ne cesse que par crainte du choléra qui menace de se répandre.

De nos jours, les historiens se disputent encore pour savoir combien de milliers de communards ont vraiment été tués. Les généraux de l’armée versaillaise, eux, parlent alors de 17000 fusillés. Et la répression nest pas finie. Après la Semaine sanglante, on arrête 40000 rescapés du massacre. Environ 10000 dentre eux sont condamnés par des conseils de guerre et 4000 déportés dans les bagnes de Nouvelle-Calédonie. Plusieurs milliers de femmes et dhommes ayant réussi à échapper aux versaillais prennent la route de lexil.

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 (Demain, La Commune : La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. La haine de classe de la bourgeoisie)

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dimanche 18 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (26). L’œuvre de la Commune, La Banque de France et le respect de la légalité

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

L’œuvre de la Commune

La Banque de France et le respect de la légalité

Reste une question qui a suscité par la suite de nombreuses discussions, celle de la manière dont la Commune a financé son action et s’est comportée avec les banques.

Pour financer les réformes, ainsi que la solde des gardes nationaux, qui n’ont pas d’autre moyen de subsistance pour eux et leurs familles, il fallait trouver de l’argent. Or la Commune, par ailleurs si audacieuse, s’arrêta ici aux portes de la propriété privée. Elle se refusa jusqu’au bout à forcer les portes de la Banque de France pour prendre l’argent qui s’y trouve. Au lieu de cela, après le 18 mars, elle envoie une délégation auprès de son gouverneur, ainsi qu’à Rothschild d’ailleurs, pour leur demander poliment de mettre des fonds à la disposition de la Commune. Les banquiers s’empressent de satisfaire la demande, étonnés et soulagés qu’on ne mette pas tout bonnement leurs banques sous tutelle.

Plusieurs fois, la Commune soumet ses requêtes à la Banque de France, et plusieurs fois elle obtient satisfaction. Mais, à bien y regarder, en tout la Banque verse à la Commune un total de vingt millions de francs, dont près de la moitié appartenaient déjà à la Ville de Paris. Or elle a en réserve dans ses coffres pour trois milliards de numéraire, de billets, de valeurs, de bijoux et de lingots. Les délégués de la Commune, bien trop respectueux de la propriété privée, influencés par les idées de la petite bourgeoisie, ne veulent pas qu’on puisse les accuser du moindre «vol ». Et pourtant, dans le même temps, par l’intermédiaire de ses succursales de province, la Banque de France fournit à Versailles 257 millions, soit dix fois plus que ce qu’elle concède à la Commune, qui servent à financer l’armée versaillaise.

S’emparer de la Banque de France, y compris des fortunes privées de la bourgeoisie, n’aurait pas seulement donné plus de moyens à la Commune, qui en avait bien besoin. «La Banque aux mains de la Commune, écrira Engels, cela valait mieux que dix mille otages. Cela signifiait toute la bourgeoisie française faisant pression sur le gouvernement de Versailles pour conclure la paix avec la Commune.»

Toute leur vie, les prolétaires sont éduqués dans le respect de la légalité. Ils y sont bien plus sensibles que les bourgeois eux-mêmes, qui trouvent mille et une façons de la contourner quand cela les arrange. On inculque ainsi aux exploités le respect de l’ordre établi. En réalité, les lois et les institutions de l’État qui les font respecter sont faites de telle sorte que la domination des riches ne soit jamais remise en cause. Le prolétariat, s’il veut engager la lutte contre cette domination, doit rompre avec ce respect de la légalité bourgeoise. C’est le rôle des révolutionnaires d’accélérer la prise de conscience des travailleurs et de leur donner un programme d’action: le prolétariat ne doit pas se livrer à la merci dune classe dominante qui, elle, ne sembarrasse jamais de légalité quand elle se sent menacée.

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La banque de France –Wikipédia

 (Demain, La Commune : L’œuvre de la Commune, La Commune, devenue symbole de la lutte des classes entre le prolétariat et la bourgeoisie. La Semaine sanglante)

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM

 

samedi 17 avril 2021

150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871. Un exposé du Cercle Léon Trotsky (25). L’œuvre de la Commune, Égalité et éducation pour tous !

Comme vous le savez, nous n’avons pas pu tenir le Cercle Léon Trotsky qui devait aborder le 150ème anniversaire de la Commune de Paris. Le texte de cet exposé intitulé « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » est néanmoins disponible sur notre site lutte-ouvrière.org. Nous vous le proposerons jour après jour en « feuilleton » le présent blog « lo argenteuil »

L’œuvre de la Commune

Égalité et éducation pour tous!

L’égalité tient à cœur aux communards, qui considèrent que ce doit être l’un des principes fondamentaux de la République.

Même s’ils n’ont pas tous des idées avancées concernant l’égalité entre hommes et femmes, ils vont néanmoins tout de suite bien plus loin que la bourgeoisie dans ce domaine. À l’encontre de la morale bien-pensante, la Commune considère notamment que les couples non mariés ne sont pas moins légitimes que les autres. Les épouses des gardes nationaux recevaient un complément de solde, la Commune accorde la même indemnité aux femmes «illégitimes». Elle décrète aussi pour la première fois l’égalité des salaires pour les instituteurs et les institutrices, considérant «que les exigences de la vie sont nombreuses et impérieuses pour la femme autant que pour l’homme; et quen fait d’éducation, le travail de la femme est égal à celui de lhomme».

Les communards veulent un avenir meilleur pour leurs enfants. Les mesures de la Commune dans le domaine de l’éducation sont particulièrement révélatrices de ses idéaux et de son enthousiasme pour le progrès.

La loi Falloux, en 1850, avait favorisé la multiplication des écoles confessionnelles et leur nombre avait doublé en vingt ans, tandis que l’enseignement laïc était à l’abandon. Le clergé entretenait l’obscurantisme et une morale de résignation. C’est pourquoi un anticléricalisme très prononcé règne parmi les communards, en particulier chez les femmes qui ont vu leurs enfants abandonnés aux «gendarmes en soutane» (l’expression est de Lénine). La Commune décrète donc, dix ans avant la bourgeoisie, l’instruction laïque, gratuite et obligatoire.

On récupère le métal précieux des crucifix, madones et autres dans les églises pour les envoyer à la Monnaie, afin que le métal soit fondu et réutilisé. Nombre d’églises sont d’ailleurs occupées par des clubs pour les réunions, le soir, décorées de drapeaux rouges.

Vaillant, le délégué à l’Enseignement, transforme un établissement de jésuites du centre de Paris en centre laïc d’enseignement technique. La Commune développe en effet l’idée qu’une éducation complète doit comporter une double formation, intellectuelle et professionnelle.

Enfin un décret publié au Journal officiel du 12 mai dit: «La somme des connaissances humaines est un fonds commun dans lequel chaque génération a le droit de puiser, sous la seule réserve d’accroître le capital scientifique accumulé par les âges précédents au bénéfice des générations à venir. L’instruction est donc le droit absolu pour l’enfant, et sa répartition un devoir impérieux pour la famille ou, à défaut, pour la société.» Il dit aussi «Apprendre à l’enfant à aimer et à respecter ses semblables; lui inspirer l’amour de la justice; lui enseigner également quil doit sinstruire en vue de lintérêt de tous: tels sont les principes de morale sur lesquels reposera, désormais, l’éducation publique communale.»

On peut comparer à cet idéal l’esprit étriqué d’un Flaubert, écrivain bourgeois qui hait la Commune et milite contre le suffrage universel et l’éducation populaire : «L’instruction gratuite obligatoire ne fera rien qu’augmenter le nombre des imbéciles… Le plus pressé est d’instruire les riches qui, en somme, sont les plus forts.» Tout tient dans ces quelques mots: la bourgeoisie dun côté, prête à tout pour préserver son ordre social, à maintenir les exploités dans la misère et lignorance, et à les massacrer sans pitié quand ils relèvent la tête; le prolétariat de lautre, nayant que ses chaînes à perdre, luttant pour l’émancipation du genre humain en même temps quil lutte pour se débarrasser de ses chaînes.

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Édouard Vaillant

 (Demain, La Commune : L’œuvre de la Commune, La Banque de France et le respect de la légalité)

Le texte de cet exposé du Cercle Léon Trotsky « 150 ans après, l’actualité de la Commune de Paris de 1871 » vient de paraître en brochure. 2 euros. Nous pouvons vous la transmettre. DM