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samedi 14 août 2021

Bonnes lectures de l’été 2021 (47), Betty, de Tiffany Mc Daniel, chez Gallmeister, plus de 700 pages

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

 

Que vive l’écriture pour sauver la vie

 


Le héros du roman, c’est Betty, la narratrice, l’enfant, puis l’adolescente, que l’écriture sauvera. Pas facile de grandir dans une famille « tuyau de poêle », avec un père indien cherokee de surcroît. Aux États-Unis, c’est ajouter une difficulté à une autre. La famille vit en marge de la société, une marginalité qui n’a pas que des mauvais côtés, mais qui en a, avec ses effroyables secrets de famille. « L’écriture ou la vie » pour reprendre le titre du livre de Jorge Semprun. Pour vivre dans un univers bien difficile malgré un père poète et aimant, il y a donc l’écriture qui permet d’expulser dans les mots ses douleurs. Et c’est d’autant plus vrai lorsque l’on est enfant et que l’on n’a pas encore bien des clés pour comprendre.

         Un livre douloureux dont la lecture interpelle. Mais un très bon roman.

 

vendredi 13 août 2021

Bonnes lectures de l’été 2021 (46), La petite communiste qui ne souriait jamais, de Lola Lafon, Actes Sud, 316 pages

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Pousser un enfant dans le sport, y réfléchir à deux fois

 

La gymnastique est un sport qui m’impressionne, et Nadia Comăneci, cette gymnaste roumaine, est bien le seul nom de cette discipline dont je me souvienne.

         Elle entre dans l’histoire avec fracas aux jeux olympiques de Montréal de 1976. Elle a 14 ans et inaugure la saga des grandes sportives très jeunes.

         Nous sommes alors dans la Roumanie de Ceausescu, une de ces dictatures de « Démocraties populaires » qui n’eurent rien ni de démocratique ni de populaire. Des dictatures installées par l’avancée de l’Armée rouge en 1945, et qui n’avaient de soutiens essentiels que de la part de ceux qui profitaient du régime et des forces de répression qui les protégeaient.

         C’est dans cet univers que fonctionne le « sport » qui n’est là que comme adjuvant du nationalisme et de la gloire des dictateurs.

         C’est à ce niveau-là où le récit-enquête de Lola Lafon est particulièrement intéressant. Comment des enfants, des jeunes, deviennent l'otage de cette politique.

         Bref, c’est une histoire maintenant ancienne qui relève des rapports entre le sport et la société. Les jeux olympiques de Tokyo en ont été la dernière illustration. Pas de rideau de fer sur ce plan entre l'Ouest et l'Est.

         Le problème devient particulièrement crucial lorsqu’il met particulièrement en scène des enfants et des adolescents destinés à devenir des championnes par des adultes qui décident.

         Bref, un problème d’actualité qui concerne aussi tous les parents qui rêvent de voir souvent leur progéniture devenir les champions qu’ils n’ont pas été.

         Une bonne base de réflexion donc. Un dernier mot, Nadia, une victime, mais qui, à travers le livre, est finalement bien sympathique. DM

jeudi 12 août 2021

Bonnes lectures de l’été 2021 (45), Mécanique de la chute, de Seth Greenland, chez Liana Levi, Piccolo, 718 pages

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

 

Même avec de l’orage, il pleut toujours où c’est mouillé


 

Un roman pour lecteur avide, pour les marathoniens des nuits insomniaques. 718 pages ! Mais comme c’est un bon roman, on n’a de cesse de tourner les pages. Cela m’a évoqué les romans d’un très grand romancier états-unien du XXème siècle, Sinclair Lewis, qui fut très à l’aise pour écrire sur les bourgeois et les petits-bourgeois, un monde qu’il connaissait bien. Il en va de même avec Seth Greenland. Nous voilà, pour nous, dans un drôle de monde. Un quinquagénaire d’une lignée récente de parvenus. Un milliardaire pour qui, pour lui en tout cas, tout va pour le mieux. Il a en outre toujours une justification pour expliquer ses mauvais choix. Mais voilà que le fonctionnement social n’est pas si simple…

         Avec la participation d’un certain nombre de personnages bien caractérisés, pour le meilleur et pour le pire, mais surtout pour le pire, une intrigue bien menée. Un éclairage sur des milieux que nous ne connaissons pas mais que la littérature nous permet justement d’imaginer, en l’occurrence avec finesse.

         Bien évidemment, tout cela nous agace profondément. Ce n’est vraiment pas notre monde, un monde où ceux qui font fonctionner la société sont totalement absents.

         Un des thèmes du roman est le basket et le monde de la NBA, le top du top du basket, un sport qui a une place éminente aux États-Unis, et c’est très intéressant.

         Le titre états-unien était « The Hazzards of good fortune » soit selon le traducteur internet « Les aléas de la bonne fortune ». J’aurais préféré ce dernier qui me semble plus juste.

         Pour conclure, un très bon roman qui nous entraîne dans un long moment de détente paisible. La preuve, les 718 pages ont été rapidement avalées. Au fait, un conseil de lecture de la librairie La cédille, à Lamballe, Côte d’Armor.

mercredi 11 août 2021

Bonnes lectures de l’été 2021 (43), Les chemins de février d’Anna Seghers, éditeur Aden

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Quand le prolétariat autrichien connut une défaite majeure

 


Ce livre a été écrit dans la foulée des évènements de février 1934 en Autriche qui marquèrent une étape de la montée de la réaction en Europe, et de la marche vers la Seconde guerre mondiale.

         Le prolétariat européen connut alors une nouvelle défaite, en l’occurrence le prolétariat autrichien. Un an après l’arrivée au pouvoir d’Hitler, ce fut un coup dur qui marqua l’incapacité du grand parti ouvrier autrichien, le parti social-démocrate, de répondre au coup d’État de l’extrême-droite. Certes, il y eut des réactions, en particulier de travailleurs organisés dans l’organisation de défense du parti. Ces travailleurs étaient armés. Ce fut la direction politique qui ne fut pas à la hauteur et ne sut pas anticiper et coordonner le sursaut important de ces travailleurs. Ce sont ces évènements que racontent le bon roman d’Anna Seghers, des Chemins de février qui menèrent à une impasse, à une dictature et à la répression du mouvement ouvrier autrichien.

mardi 10 août 2021

Bonnes lectures de l’été 2021 (42), L’ombre de nos nuits, Gaelle Josse, J’ai Lu, 192 pages

Chaque jour jusque fin août, je vous propose une référence de mes bonnes lectures d’un an, depuis les grands vacances 2020, et celles que je découvrirai lors de mes lectures du présent été. Bonnes lectures donc, et à demain. DM

Quand le présent fait écho au passé, et inversement

 

Deux récits intercalés dans ce roman. L’un qui raconte la composition en 1639 d’une toile très importante du peintre lorrain Georges de La Tour, "Saint Sébastien soigné par Irène", l’autre autour de la narratrice que la vue de ce tableau amène au souvenir d’une relation très forte vécue naguère…

         On retrouve la même délicatesse qui est la marque d’écriture de Gaëlle Josse dont les œuvres régulièrement offrent doux moment de lecture.