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samedi 22 juillet 2017

Maroc Rif – Al-Hoceima : poursuite des manifestations


Maroc – Al-Hoceima : les manifestations continuent sur les plages

La mobilisation ne faiblit toujours pas à Al-Hoceima, dans le Rif marocain, malgré la répression systématique. Ne pouvant plus se rassembler dans les rues de la ville, les manifestants continuent à défier le régime en organisant des sit-in sur la plage, dans la mer, ou en remplaçant les chansons traditionnelles à l’occasion d’un mariage par leurs slogans.
Depuis la fin de l’année 2016, les manifestations se succèdent pour réclamer la fin de la « Hogra », ce mépris des autorités pour la population, qui a conduit à la mort horrible de Mouhcine Fikri, un vendeur de poisson broyé dans une benne à ordures alors qu’il cherchait à récupérer sa marchandise confisquée. Les manifestants, soutenus par une large partie de la population d’Al-Hoceima et des villes alentour, demandent des investissements pour créer des emplois, construire une université et un centre hospitalier. Ils tiennent aussi à ce que cesse la militarisation du Rif, mise en place par Hassan II après un soulèvement en 1958 et permettant toujours un contrôle étroit de la région par l’armée.
À partir de la fin mai, la répression s’est durcie, avec l’arrestation de nombreux manifestants. Aujourd’hui, près de 240 d’entre eux font l’objet de poursuites judiciaires, 176 sont détenus. Le procès des principaux leaders, Nasser Zefzafi et Silya Ziani, a commencé. Ils sont sous le coup d’accusations, comme l’atteinte à la sécurité intérieure, l’entente avec l’étranger ou l’atteinte à la « sacralité » de la monarchie.
Les rassemblements sont systématiquement dispersés par les policiers ou les gendarmes, ce qui a d’ailleurs conduit à des scènes cocasses quand les hommes en uniforme ont dû pourchasser dans l’eau les manifestants des plages qui s’étaient éparpillés en mer ! Les arrestations continuent elles aussi. La police a même osé convoquer et interroger pendant quatre heures un petit garçon de 6 ans qui apparaissait sur une vidéo invitant la population à manifester. Dans le même temps, des proches du pouvoir appellent à la conciliation, les pelleteuses commencent à s’agiter sur les chantiers en cours, des rumeurs font état d’une grâce royale à l’occasion de la Fête du trône, le 30 juillet.
S’agit-il de dissensions à la tête de l’État marocain, comme beaucoup le pensent ? En tout cas, les autorités ont interdit les manifestations des 19 et 20 juillet. De leur côté, les manifestants ne s’en laissent pas conter et continuent à se mobiliser comme ils le peuvent pour exiger la libération des détenus qui ne font que réclamer une vie digne.

                                          Valérie FONTAINE (Lutte ouvrière n°2555)

dimanche 16 juillet 2017

Netanyhaou, Orban, marchandages entre amis


L'alliance réactionnaire d'Orban et de Netanyahou

 


Sur l'affiche : "Ne laissez pas Soros rire le dernier "

Le milliardaire Georges Soros, juif et hongrois d'origine, établi aux États-Unis, subit depuis des mois une campagne de calomnies du gouvernement de Victor Orban car il finance en Hongrie des ONG favorables aux minorités, aux migrants et une université privée plutôt hostile au pouvoir. L'ambassadeur d'Israël en Hongrie, qui avait d'abord dénoncé une campagne d'affiches « qui évoque de tristes souvenirs et sème la haine » a été recadré par Netanyhaou. Motif ? Soros soutient en Israël des ONG trop critiques vis-à-vis de la politique d'occupation de la Palestine.

Netanyahou apporte ainsi son soutien au très réactionnaire Orban à qui il s'apprête à rendre visite. Qui se ressemble s'assemble !

samedi 17 juin 2017

Etats-Unis, Flint, Michigan : des empoisonneurs


Des habitants empoisonnés par le plomb et par le racisme

Flint
Cinq personnes, dont le chef du Département de la santé de l’État du Michigan, viennent d’être inculpées pour homicide involontaire pour leur rôle dans la gestion de l’eau de la ville de Flint. À partir de 2014, pour approvisionner la population de cette ville ouvrière sinistrée par le chômage, les autorités avaient puisé l’eau de la rivière Flint, pourtant connue pour être empoisonnée par le plomb, afin de faire des économies. Il a fallu que douze personnes décèdent et que des milliers d’enfants aient été empoisonnés pour qu’au bout d’un an, le gouverneur se décide à distribuer des filtres et des bouteilles d’eau et finalement appelle l’État fédéral à l’aide.
La population de de la ville n’a pas seulement été empoisonnée par l’eau : majoritairement noire et pauvre, elle a également été la victime du racisme et du mépris social des autorités, dénoncés par de nombreuses associations, et qui, ajouté à leur incurie, a largement contribué au nombre de victimes.

dimanche 11 juin 2017

Etats-Unis, Trump et Pinocchio


USA : un président, ça Trump énormément

 


Durant trois heures devant une commission du Sénat américain, l’ex-directeur du FBI James Comey viré par Trump a répété que Trump avait menti à plusieurs reprises et qu’il avait exigé de lui qu’il abandonne des enquêtes risquant de l’éclabousser.

         Il faudrait être naïf pour croire que l’Etat américain, comme les autres Etats, fait autre chose que mentir à sa population, ne serait-ce que pour masquer les véritables raisons de ses opérations secrètes et de ses interventions militaires dans le monde.

         Le problème avec Trump, c’est que cela se voit comme le nez de Pinocchio au milieu de la figure.

lundi 29 mai 2017

G7, OTAN, Trump, Macron : permanence de l'ordre impérialiste mondial


Sommets de l'Otan et du G7 : les têtes changent, pas l'ordre mondial

 


Les deux sommets consécutifs de l'Otan et du G7, à Bruxelles et en Sicile, ont permis aux médias de gloser sur les premières sorties internationales de l'américain Trump, du français Macron, et de la britannique May ou encore de l'italien Gentiloni. Mais si les têtes et le style ne sont pas les mêmes, leur politique est d'une grande continuité.
         Elle consiste à défendre, par tous les moyens y compris la guerre, les intérêts des grands groupes industriels et financiers qui pillent les ressources de la planète et se livrent une rivalité sans merci pour s'assurer des marchés.

samedi 27 mai 2017

Trump, un budget de déclaration de guerre contre les plus pauvres


Trump en guerre contre les plus démunis

 


Pendant qu'au sommet de l'Otan, Trump se posait en chef de guerre contre le terrorisme, son gouvernement annonçait un projet de budget véritable déclaration de guerre contre les plus pauvres. de son pays. Les budgets consacrés à l'aide alimentaire, les aides aux handicapés ou à l'éducation seraient purement et simplement supprimés. Celui des aides médicales diminué. Aux États-Unis où près d'une personne sur sept a droit aux bons alimentaires, le projet de Trump va enfoncer un peu plus des dizaines de millions de personnes.

         Trump justifie ces mauvais coups en insultant ceux qui touchent ces aides qui, à l'entendre, ne voudraient pas travailler. Mais les vrais, les seuls parasites sont ceux qui vont bénéficier de ses cadeaux fiscaux. Les coupes faites sur le dos des travailleurs serviront à financer les baisses d'impôts pour les plus riches.

vendredi 26 mai 2017

Israël-Palestine : soutien aux prisonniers palestiniens ! Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Israël-Palestine : soutien aux prisonniers palestiniens !

Depuis le 17 avril, des centaines de détenus palestiniens poursuivent une grève de la faim dans les prisons israéliennes, à l’appel de l’un d’entre eux, Marouane Barghouti, député au Conseil législatif palestinien et emprisonné depuis 2002.
Leur intention est, au minimum, d’alerter sur les conditions de détention des 6 500 Palestiniens incarcérés dans les geôles israéliennes, souvent situées loin de leurs villes de résidence. Ils réclament la possibilité de recevoir plus fréquemment leurs proches, d’avoir un suivi médical correct, d’étudier et de passer des examens, ainsi que l’interdiction des isolements, mauvais traitements, mesures arbitraires contre les détenus et détentions administratives, cet enfermement sans charges définies ni procès dont 750 d’entre eux sont victimes.
N’absorbant que de l’eau et du sel, les grévistes sont très affaiblis et leurs proches craignent désormais pour leur santé, voire leur vie. Une loi de 2015 permettrait à l’administration pénitentiaire de les alimenter de force, mais l’Ordre israélien des médecins s’oppose à juste titre à cette forme de torture. Plutôt que de céder aux exigences des grévistes, les autorités envisageraient de faire appel à des médecins étrangers rémunérés – si elles en trouvent pour cette ignominie – pour y parvenir tout de même !
La propagande mensongère montrant Marouane Barghouti laissant traîner une boîte de pizza dans sa cellule semble avoir fait long feu. Mais, concrètement, l’administration pénitentiaire accentue l’isolement total en faisant couper Internet et le téléphone cellulaire à plus de 7 kilomètres à la ronde, privant au passage les villages voisins de connexions.
Le gouvernement, rejetant toute idée de négociation, prétend en effet, par la voix du ministre de la Sécurité publique, qu’il « s’agit de terroristes et d’assassins enfermés qui reçoivent ce qu’ils méritent » et l’extrême droite de Bennett ou Lieberman appelle à les traiter à la manière dont Thatcher traitait les prisonniers politiques de l’IRA : les laisser mourir.
Le mouvement désespéré des détenus palestiniens a bien sûr aussi un objectif politique. Il s’oppose au terrorisme d’État du gouvernement de Netanyahou, qui poursuit la colonisation des Territoires occupés. En implantant sans cesse de nouveaux quartiers israéliens, en transformant des familles de colons, par ailleurs la plupart du temps militants nationalistes, en détachements avancés antipalestiniens, le pouvoir grignote le terrain et rend graduellement impossible l’existence d’un État palestinien.
Le traitement réservé aux détenus palestiniens, parmi lesquels des enfants maltraités dans le but de terroriser leurs parents, est l’une des plus odieuses facettes de la politique de Netanyahou.
Un rassemblement de soutien se tient à Paris, le 24 mai à 18 heures, place de l’Opéra.
                                              Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2547)



samedi 20 mai 2017

Wall Street, fonds de pension et retraite des fonctionnaires des collectivités publiques états-uniennes


La bourse ou la vie

 

La bourse de Wall Street à New York : déjà une impression d’après-cataclysme

Aux États-Unis, un rapport qui vient d’être rendu public estime à plus 3 850 milliards de dollars le montant dont les fonds de pension publics auraient besoin pour assurer leur retraite aux fonctionnaires des collectivités publiques. En effet, les villes et les États ont développé des régimes de retraite censés être financés par des opérations boursières, autrement dit par la spéculation. Et ces fonds de pension se retouvent aujourd'hui au bord de la banqueroute.

         Résultat : une poignée de villes s'avèrent d’ores et déjà incapables de payer les pensions promises à leurs retraités et certaines les amputent de plus de la moitié. Et ce rapport envisage la perspective d’une crise aussi grave qu’en 2008 en cas de faillite de ces fonds de pensions.

         Il est vraiment urgent d’enlever à ces financiers et spéculateurs le droit de jouer nos vies à la bourse !

jeudi 18 mai 2017

Yémen, choléra avec la guerre


Yémen : entre la guerre et le choléra

 


La rébellion yéménite a décrété la semaine dernière l’état d’urgence devant l’épidémie de choléra qui ravage la région : 115 décès en deux semaines. La guerre qui fait rage depuis maintenant deux ans a complètement détruit les infrastructures du pays, y compris les hôpitaux. Dans ce pays, déjà très pauvre, la situation est catastrophique et les malades s’entassent à plusieurs dans un même lit, dans les couloirs ou à l’extérieur des hôpitaux. Et l’embargo décrété par le pouvoir central contre la région rebelle ne devrait pas améliorer les choses.
Après les bombardements, la population du sud du pays est victime du choléra et du pouvoir central qui, allié des Etats-Unis et de la France, peut écraser sa population dans l’indifférence.

mardi 9 mai 2017

Algérie : élections loin de la vie de la population


Elections en Algérie : la population vote avec ses pieds

 
Les partis au pouvoir en Algérie, le FLN et son allié le RND, ont remporté les élections législatives. Mais seuls 38 % des électeurs se sont déplacés pour voter, après une campagne électorale marquée par de nombreux scandales liés, entre autres, à la corruption. Une campagne dans laquelle les intérêts des travailleurs n'étaient pas évoqués, même dans les discours des principaux partis d'opposition.

La situation de la population s'est encore aggravée depuis la chute du cours du pétrole, se traduisant par une inflation galopante, un délabrement accru des services publics, une augmentation des impôts et un recul de l'âge de la retraite...

Alors les perspectives ne peuvent venir que des mobilisations comme celles des travailleurs du secteur public qui, en octobre, avaient massivement fait grève contre les attaques gouvernementales

mercredi 26 avril 2017

Venezuela : mobilisation de l'opposition contre Maduro. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître



Venezuela : l’opposition mobilise contre Maduro

Depuis le début du mois d’avril, au Venezuela, l’opposition de droite organise des manifestations contre la présidence chaviste de Nicolas Maduro. Si celle du samedi 22 avril a été pacifique, la plupart ont été marquées par des heurts violents, notamment avec la police. On compterait 26 morts depuis le début du mois.
Depuis l’arrivée des chavistes au pouvoir en 2000, la droite et les classes possédantes ont constamment cherché à les renverser. La dégradation de la situation depuis trois ans leur a donné des ailes.
L’effondrement du prix du pétrole a créé une situation de forte pénurie qui pèse lourdement sur la population. La production nationale a reculé de 25 % et l’inflation est évaluée à 700 % par le FMI, ce qui réduit à peu de chose le pouvoir d’achat des classes populaires et d’une partie des classes moyennes, développant un important marché noir tandis que les étals des supermarchés sont vides.
Quand la rente pétrolière était élevée, le régime n’avait aucune difficulté de trésorerie et pouvait assurer le fonctionnement des services sociaux développés par Chavez pour satisfaire les besoins élémentaires de la population : alimentation, santé, éducation, logement, etc.
Avec un prix du brut très bas, la situation est devenue dramatique. Pour ne pas risquer la saisie de ses actifs à l’étranger par les organismes financiers prêteurs, le gouvernement assure d’abord le paiement de sa dette, mais il ne parvient plus à assurer à la population un ravitaillement régulier en aliments et en médicaments, payés au prix fort sur le marché mondial. Du fait des pénuries, la population est à l’affût de la moindre queue et des arrivages qu’elle signale.
Le ravitaillement est désormais contrôlé par l’armée, à la tête de nombreuses activités économiques et aussi de divers trafics. C’est ce qui cimente, du moins jusqu’à présent, le soutien de l’armée au régime.
En décembre 2015, l’opposition de droite a remporté la majorité au Parlement. Depuis, elle s’est engagée dans un bras de fer avec la présidence. Le 30 mars, la Cour suprême a dépossédé le Parlement de ses pouvoirs pour se les attribuer. Et le 7 avril le principal dirigeant de l’opposition, l’avocat Henrique Capriles, l’ex-candidat de droite à la présidence en 2013, a été déclaré inéligible pour quinze ans pour sa mauvaise gestion de l’État de Miranda.
Ces deux décisions rapprochées, au lieu de freiner l’opposition, l’ont au contraire enflammée et ont entraîné les manifestations actuelles.
L’opposition critique ce que certains appellent la « gabegie populiste », la mauvaise gestion des chavistes, le fait qu’ils ont exproprié plusieurs centaines d’entreprises, mais aussi le fait que les ressources aient été consacrées aux programmes sociaux, selon ces critiques, alors qu’elles auraient été mieux employées à moderniser l’économie. Ce reproche est fait en sourdine, car l’opposition de droite essaie d’attirer à elle une partie des soutiens populaires du gouvernement qui avaient apprécié la politique sociale de Chavez.
Cependant, il est vrai que ni Chavez ni Maduro, n’ont tenté de diversifier l’économie restée monoproductrice de matières premières, et d’abord du pétrole dont le Venezuela possède d’immenses réserves.
De fait, comme d’autres pays monoproducteurs, le Venezuela reste dépendant de l’économie mondiale impérialiste et des fluctuations des cours des matières premières. Mais ce procès fait par l’opposition, où l’on retrouve les partis de droite et de gauche qui, avant Chavez, alternaient au pouvoir, est d’autant plus de mauvaise foi que ces partis, quand ils étaient aux affaires, n’ont pas plus essayé de diversifier l’économie. Ils se sont contentés eux aussi de vivre sur la rente pétrolière.
En fait, Chavez et les chavistes étaient et sont des nationalistes, certainement pas des révolutionnaires ayant la volonté politique de s’attaquer à la racine du mal, c’est-à-dire à la propriété privée des moyens de production et à la domination de l’impérialisme. Il n’a jamais été non plus dans leurs objectifs d’exproprier la bourgeoisie locale, avec laquelle ils ont finalement cohabité.
La formule du « socialisme du 21e siècle », à la mode quand le prix du brut était élevé, recouvrait au mieux les programmes sociaux, certes bons à prendre pour les classes populaires dans une Amérique latine où la majorité ne connaît souvent que la misère, mais qui ne lésaient nullement les possédants qui orchestrent aujourd’hui la contestation dans la rue.
Nul ne peut dire combien de temps la situation actuelle peut durer, en l’absence d’une remontée des cours du pétrole. Mais, si l’opposition finissait par l’emporter, elle ne manquerait pas, elle non plus, de s’en prendre aux classes populaires, à commencer par les programmes sociaux qui les concernent. C’est ce à quoi celles-ci doivent être prêtes à s’opposer, avec leurs revendications propres.
                                                 Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2543)

dimanche 23 avril 2017

Tunisie : grèves et mobilisations


Tunisie : le mécontentement se fait entendre !

 
Sit-in à Tunis

Depuis le début du mois d'avril, des manifestations et des grèves ont lieu dans les provinces de Tataouine dans le sud du pays et Kairouan dans le centre. Le 20 avril, la ville de Kef dans le nord-ouest du pays a été paralysée par une grève générale.

Les motifs de mécontentement sont partout les mêmes, la pauvreté, le chômage, la fermeture d'usines et la corruption. Les manifestants ont éfilé aux cris de « travail, liberté, dignité ».

Six ans après le Printemps arabe et la chute de Ben Ali, rien n'a vraiment changé pour les plus pauvres et pour  les travailleurs tunisiens. Ils reprennent la lutte pour, cette fois, défendre leurs propres intérêts. C’est la bonne voie à suivre. 

samedi 22 avril 2017

Turquie, referendum, victoire limitée pour Erdogan. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Turquie : victoire limitée pour Erdogan

En Turquie, le référendum sur la réforme constitutionnelle organisé le 16 avril s’est soldé avec un pourcentage de 51,37 % de oui à cette réforme, selon un résultat préofficiel devant être confirmé dans une dizaine de jours. Ce n’est pour le président Erdogan qu’un succès très relatif, en tout cas très loin du plébiscite qu’il escomptait.
C’est d’autant plus vrai que les principales grandes villes du pays ont voté majoritairement non, en particulier Istanbul, Ankara, Izmir et Diyarbakir. De même, dans le Sud-Est anatolien à majorité kurde, le non l’emporte sans surprise avec de 57 % à 80 % selon les provinces.
L’opposition, et notamment le CHP (Parti républicain du peuple, dit social-démocrate), dénonce de nombreuses irrégularités. Ainsi le YSK (Haut conseil électoral) a considéré comme valables des bulletins de vote qui n’auraient pas dû l’être, car non tamponnés. Le nombre de ces bulletins non valables serait de l’ordre de deux millions et demi… alors que le oui l’emporte par moins d’un million et demi de voix et que, comme par hasard, ces bulletins non tamponnés mais admis sont tous des bulletins oui.
En fait les irrégularités ont jalonné toute la campagne du référendum. 95 % des médias publics et privés ont été mis au service d’Erdogan et de son parti AKP. Le président lui-même a fait campagne activement et quotidiennement, alors que la Constitution en vigueur spécifie qu’il doit respecter une neutralité intégrale. Les meetings des partisans du non étaient perturbés et attaqués. Le jour même du scrutin, on a pu voir fleurir de nombreux stands prônant le oui, les stands pour le non étant évidemment proscrits.
Erdogan et ses proches ont voulu faire peur aux électeurs, menaçant ceux qui auraient voté non d’être considérés comme des terroristes de la bande de Gülen ou du PKK, ou mettant en garde les croyants contre le fait de « mettre en danger leur vie après la mort », en somme de ne pas avoir accès au paradis. Erdogan a aussi comparé sa propre histoire, lors du putsch raté du 15 juillet 2016, avec celle du prophète Mahomet échappant à ses poursuivants lors de sa fuite de La Mecque à Médine.
Lorsqu’Erdogan a décidé ce référendum il y a un peu plus de deux mois, il pensait être sûr de l’emporter à plus de 60 % grâce au soutien du parti d’extrême droite MHP. Mais, peu après, ce parti qui recueille de 16 à 18 % des voix a scissionné et une fraction importante de son électorat a voté non au référendum. À cela s’ajoute le mécontentement d’une partie de l’électorat habituel de l’AKP, désormais touché par la crise. Cela explique qu’à quelques semaines du référendum les sondages aient montré que le camp du oui n’était nullement sûr de l’emporter.
Si le résultat du référendum est confirmé fin avril, Erdogan et son entourage devront attendre le terme de la législature et de l’actuelle présidence, fin 2019, pour appliquer la nouvelle Constitution. Celle-ci prévoit de concentrer tous les pouvoirs dans les mains du président de la République. Il n’y aura plus de Premier ministre, mais plusieurs vice-présidents, ministres et un haut conseil des juges, tous nommés directement par le président. Même l’instauration de l’état d’urgence pourrait être décidée par le seul président, sans l’aval du Parlement. De cette façon, Erdogan et l’AKP espèrent pouvoir rester en place jusqu’en 2029, être à l’abri des poursuites judiciaires qui les menacent et échapper au sort qu’ils ont eux-mêmes fait subir à leurs ex-associés gülénistes, à la prison, à la confiscation des pouvoirs et des biens.
En réalité, ce vote ne fait qu’inscrire dans la loi une pratique qui était déjà celle d’Erdogan et de l’AKP, et une évolution autoritaire du régime commencée depuis longtemps. Il n’est pas sûr du tout que celui que l’on nomme le « nouveau sultan » puisse tenir aussi longtemps qu’il le souhaite. Même trafiqués, les résultats du référendum montrent son discrédit croissant, dû à ses échecs politiques, notamment dans sa politique syrienne, et surtout à la crise économique qui s’aggrave. C’est peut-être sur le terrain social qu’il connaîtra maintenant ses plus grandes difficultés.

                                                Julien SILVA (Lutte ouvrière n°2542)

mercredi 8 février 2017

Birmanie : violences anti-Rohingyas


Birmanie : escalade dans les violences anti-Rohingyas

 

Selon un récent rapport de l'ONU, les persécutions du régime birman contre la minorité musulmane des Rohingyas se sont encore durcies ces derniers mois. Face aux destructions de villages, aux massacres et aux viols, ils sont 70 000 à avoir dû fuir au Bangladesh voisin.
         Mais le Bangladesh est un des pays les plus pauvres de la planète et ils n'y sont pas les bienvenus non plus. Ils s'y retrouvent entassés dans des camps où les conditions permettent tout juste la survie.
         Le fait que ces exactions soient couvertes par le gouvernement du Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi ne les rend pas plus acceptables. Le silence des grandes puissances à leur sujet est assourdissant - et n'est pas sans rapport avec les bonnes affaires que réalisent les trusts occidentaux dans cette Birmanie où les salaires sont si bas et les travailleurs si bien muselés.
 
 

lundi 6 février 2017

Roumanie : la force de la rue


Roumanie :
La force de la « rue »

 
La manifesation du 1er février à Bucarest
Entre 200 000 et 300 000 manifestants, plus d'un Roumain sur cent, ont défilé dans la nuit du 1er au 2 février dans les rues de Bucarest et des grandes villes roumaines pour dénoncer le projet du gouvernement. Depuis, les manifestations se sont renouvelés chaque jour. Ils étaient encore 300 000 dans la rue pour la cinquième soirée consécutive, samedi soir.
         De retour au pouvoir, le Parti Social-Démocrate voulait dépénaliser l'abus de pouvoir, amnistier des politiciens condamnés pour corruption et réduire le pouvoir des juges.
         La corruption est généralisée en Roumanie, à tous les étages de l'appareil d'État. Et les premières victimes en sont les classes populaires.
         Les dirigeants des grandes puissances européennes ont exprimé leur « profonde inquiétude » devant le décret gouvernemental qui a mis le feu aux poudres. Mais question corruption, ils n’ont guère de leçon à donner.
         Aux dernières nouvelles, le gouvernement aurait confirmé l'abrogation du décret assouplissant la législation anticorruption.




Le samedi 11 mars

 

A Argenteuil, grande fête locale de Lutte ouvrière
Ouverture des portes à 17 heures
Meeting avec Nathalie ARTHAUD à 19 heures (entrée libre)
Banquet (sur réservation)
Grande salle Jean Vilar

Réservez pour le banquet : 15 euros, 7 pour les enfants accompagnés de moins de 14 ans. Chèques à mon ordre
 
 

vendredi 3 février 2017

Chili : incendie dévastateur. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Une pensée particulière pour Ivan et ses proches 

Chili : des provinces dévastées par le feu

Depuis une quinzaine de jours, le Chili est ravagé par un vaste incendie qui couvre une surface équivalant à celle du département français du Nord. Il a déjà détruit un demi-million d’hectares de terres principalement agricoles. De nombreux agriculteurs ont tout perdu. Selon les pouvoirs publics, ce serait le pire désastre forestier de l’histoire du pays.
135 foyers ont été recensés dans le centre et le sud, y compris dans la capitale, Santiago, où l’air est saturé de fumée alors que la ville est déjà très polluée. Les incendies sont difficiles à éteindre du fait de la sécheresse des sols et des fortes chaleurs. Certains accusent des actes de négligence, l’action de pyromanes, voire d’opposants comme les indiens Mapuches. On met aussi en cause l’entretien insuffisant de lignes à haute tension, trop proches des forêts.
Près de 10 000 pompiers et soldats sont déployés pour combattre l’incendie. Ils ont reçu le renfort de pompiers venus de pays voisins comme l’Argentine, la Colombie ou le Mexique, mais aussi d’Espagne, de France et du Portugal. C’est d’autant plus nécessaire qu’au Chili, comme dans toute l’Amérique latine, il n’y a que des pompiers volontaires, non payés et sous-équipés.
Les incendies en cours sont loin d’être sous contrôle. On parle de mois avant de pouvoir les éteindre. Onze personnes ont trouvé la mort et plusieurs dizaines de milliers de familles ont été déplacées.
Cette catastrophe a pris aussi un tour politique. En novembre prochain aura lieu l’élection présidentielle, et l’opposition ne s’est pas gênée pour critiquer la présidente socialiste Michelle Bachelet qui termine un second mandat. Elle l’accuse d’avoir manqué de réactivité et d’avoir tardé à déclarer l’état de catastrophe dans une des régions touchées. Il lui est également reproché d’avoir négligé la mise en place d’une meilleure prévention, notamment de ne pas avoir acheté les avions bombardiers d’eau nécessaires.
Une critique qui pourrait se retourner contre l’opposition de droite : aux affaires de 2010 à 2014, elle n’a pas été plus soucieuse de la prévention des incendies désormais fréquents.
En révélant l’incurie des gouvernants, de gauche comme de droite, l’incendie pourrait s’avérer, politiquement, dévastateur.

                                  Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2531)