Une pensée particulière pour Ivan et ses proches
Chili
: des provinces dévastées par le feu
Depuis une quinzaine de jours, le
Chili est ravagé par un vaste incendie qui couvre une surface équivalant à
celle du département français du Nord. Il a déjà détruit un demi-million
d’hectares de terres principalement agricoles. De nombreux agriculteurs ont
tout perdu. Selon les pouvoirs publics, ce serait le pire désastre forestier de
l’histoire du pays.
135 foyers ont été recensés dans
le centre et le sud, y compris dans la capitale, Santiago, où l’air est saturé
de fumée alors que la ville est déjà très polluée. Les incendies sont
difficiles à éteindre du fait de la sécheresse des sols et des fortes chaleurs.
Certains accusent des actes de négligence, l’action de pyromanes, voire
d’opposants comme les indiens Mapuches. On met aussi en cause l’entretien
insuffisant de lignes à haute tension, trop proches des forêts.
Près de 10 000 pompiers et
soldats sont déployés pour combattre l’incendie. Ils ont reçu le renfort de
pompiers venus de pays voisins comme l’Argentine, la Colombie ou le Mexique,
mais aussi d’Espagne, de France et du Portugal. C’est d’autant plus nécessaire
qu’au Chili, comme dans toute l’Amérique latine, il n’y a que des pompiers volontaires,
non payés et sous-équipés.
Les incendies en cours sont loin
d’être sous contrôle. On parle de mois avant de pouvoir les éteindre. Onze
personnes ont trouvé la mort et plusieurs dizaines de milliers de familles ont
été déplacées.
Cette catastrophe a pris aussi un
tour politique. En novembre prochain aura lieu l’élection présidentielle, et
l’opposition ne s’est pas gênée pour critiquer la présidente socialiste
Michelle Bachelet qui termine un second mandat. Elle l’accuse d’avoir manqué de
réactivité et d’avoir tardé à déclarer l’état de catastrophe dans une des
régions touchées. Il lui est également reproché d’avoir négligé la mise en
place d’une meilleure prévention, notamment de ne pas avoir acheté les avions
bombardiers d’eau nécessaires.
Une critique qui pourrait se
retourner contre l’opposition de droite : aux affaires de 2010 à 2014, elle n’a
pas été plus soucieuse de la prévention des incendies désormais fréquents.
En révélant l’incurie des
gouvernants, de gauche comme de droite, l’incendie pourrait s’avérer,
politiquement, dévastateur.
Jacques
FONTENOY (Lutte ouvrière n°2531)
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