Que vive la conscience des prolétaires
Discussion
Lundi 12 décembre prochain, au cinéma Jean Gabin d’Argenteuil doit avoir leu la projection d’un documentaire très intéressant sur Édouard Louis, auteur de plusieurs récits, en particulier « En finir avec Eddy Bellegueule » (2014). Mais il est un élément dans l’invitation à cette soirée qui m’a fait tiquer, et je ne suis pas le seul. Dans la phrase : « Le film évoque la métamorphose d’un jeune garçon issu d’un milieu sous-prolétaire picard en star de la vie culturelle française. » Il s’agit donc de cet adjectif de « sous-prolétaire » qui me semble totalement inadapté en l’occurrence.
Pour nous-mêmes et pour tous ceux qui s’intéressent au monde du travail, la définition de « sous-prolétariat » évoque l’espace social des marginaux et de ce qu’on nomme le « quart-monde ». Rien à voir avec le milieu familial d’Édouard Louis. Son père fut un ouvrier qui sera victime d’un accident de travail qui le laissera physiquement et psychologiquement diminué. Un ouvrier à l’image de tant d’autres.
Un milieu familial ouvrier d’un espace rural, marqué par nombre de préjugés, dont celui de l’homophobie que rejette un monde marqué par les valeurs de la force et de la masculinité.
Un milieu ouvrier que le mouvement ouvrier tentait d’influencer, de cultiver, d’organiser, de conscientiser, de lutter contre ses préjugés, car le mouvement socialiste des origines, puis communiste le considérait au moins en parole comme l’outil du renversement du capitalisme et du seul pouvoir qui en ait les capacités, le pouvoir des travailleurs.
C’est la tâche que nous poursuivons à Lutte ouvrière, à l’égard d’une classe avec ses défauts mais aussi ses immenses possibilités, un monde du travail qui par bien des côtés continue à ressembler à celui de la famille d’Édouard Louis, mais que nous avons l’ambition d’influencer en luttant aussi contre tous ses préjugés. DM
Mai 68 (Wikirouge)
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