Sors, la route t’attend, mon village en Kabylie 1954-1962 de Slimane Zeghidour, Les arènes
Voilà un beau livre que l’on m’a offert pour mon anniversaire, sur une enfance en Kabylie
Slimane Zeghidour est né dans un village de montagne, où rien n’avait bougé depuis des siècles : ni la langue, ni les légendes, ni la mortalité infantile, ni l’habitude de vivre parmi les bêtes, en communion avec la nature…
Une situation qui va être bouleversée par la Guerre d’Algérie.
L’enfance de Slimane s’est confondue avec la guerre. Ratissages, rafles au petit jour, rumeurs et trahisons… Si le jour appartient à l’armée française, la nuit est le royaume des maquisards du FLN. Le gouvernement français décide alors de regrouper les montagnards dans des camps. Paradoxalement, l’arrachement au village ancestral est aussi pour eux la découverte de l’école, de l’hôpital et des « vrais Français ».
À chaque ligne de ce récit, cent trente-deux ans d’histoire entre la France et l’Algérie se répondent inlassablement. Les notions de « Français de souche », d’assimilation ou d’intégration, les polémiques qui nous déchirent depuis des lustres, remontent à la guerre d’Algérie. Elles ne peuvent être comprises sans en reprendre le fil.
Ce livre, que l’auteur porte en lui depuis vingt ans, ressuscite un monde englouti. Entre adieu à l’enfance et ode à la construction de soi, Slimane Zeghidour réconcilie les deux parts de lui-même et le lecteur avec son Histoire.
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